Hôtel, Los Angeles, le lendemain :Lilly se réveilla avec un mal de crane, mais beaucoup moins douloureux que celui qu’elle avait eu après
s’être saoulée après l’enterrement d’Eddie. Elle était allongée sur le coté gauche, et s’était exilée sur une extrémité du lit. Elle se retourna alors pour profiter de l’immense lit dont elle bénéficiait…
-Lilly : AHHHHHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Ce hurlement réveilla Scotty, qui fut lui aussi paniqué de voir la personne avec laquelle il partageait le lit.
-Scotty : Lilly ???!!?!! Bon sang, crie moins fort, s’il te plait, j’ai mal a la tête…
-Lilly : Scotty, mais qu’est-ce que tu fais dans ma chambre ?!!??!
-Scotty : Qui te dit que c’est
ta chambre ??
-Lilly : Tu as l’habitude de te trimbaler avec une trousse de maquillage ??
Lilly désigna avec sa tête la table en face du lit. Scotty put constater la présence de rouge à lèvres, vernis à ongles, mascara, démaquillant.
-Scotty : Euh… Non.
-Lilly : Pourquoi est-on dans le même lit ?? Et nu ??
Scotty souleva légèrement le drap qui le recouvrait. Il était nu comme un vers.
-Scotty : Il faisait peut-être très chaud…
-Lilly : Oh Seigneur, je m’en rappelle… La soirée… Nous avons couché ensemble !!! Qu’est-ce qui nous a pris ??!? Qu’est-ce qui t’a pris de m’entrainer là-dedans ??
-Scotty : Hé !! D’après ce dont je me souviens, tu n’avais pas l’air de te plaindre !! Et en plus, on est dans ta chambre ! En tout cas, j’ai apprécié ce moment…
-Lilly : Moi aussi… Mais qu’est-ce que je raconte !?! Bon, il va falloir qu’on règle cette situation. Nous sommes collègues et ceci était… Ceci n’aurait jamais du arriver !
-Scotty : C’est pourtant arrivé…
-Lilly : Je pense qu’il vaudrait mieux que tu retournes dans ta chambre.
Scotty acquiesça. Il se leva et Lilly tourna la tête pour éviter de voir son collègue dans le plus simple appareil. Scotty se mit à la recherche de ses vêtements, qui étaient éparpillés dans tous les coins de la chambre, augmentant le malaise de Lilly, et le sien.
Aéroport international de Los Angeles :Le malaise qui avait envahi les deux détectives ne s’était pas dissipé. Ils essayaient de toujours être séparés par une « distance de sécurité », qui dut être brisée dans l’avion car Lilly et Scotty étaient assis cote à cote. Peu avant le decollage :
-Lilly : Scotty… Ce qui est arrivé à Los Angeles…
-Scotty : … Reste a Los Angeles.
-Lilly: Ravie que nous soyons sur la même longueur d’onde.
Que dire du vol de retour ? Et bien, il fut très silencieux. Un silence pesant, ceci dit. En effet, Lilly et Scotty avaient toujours eu l’habitude de tenir de longues conversations lorsqu’ils voyageaient pour le boulot, par le passe. Et la, les seules conversations furent les suivantes :
-Scotty, tendant une friandise à Lilly : Tu veux un Twix ?
-Lilly, regardant la forme du Twix: Euh… Non merci.
Puis, lorsque Lilly regardait à travers le hublot les nuages défiler :
-Lilly : Ces nuages sont immenses…
-Scotty, regardant : Oui…
Un immense nuage apparut soudain. Il avait une forme assez particulière. Il ressemblait… A une statue de la Grèce antique représentant une silhouette féminine allongée sur un lit de princesse. A la vue de ce
nuage, Lilly ferma le plus vite possible le hublot tandis que Scotty tourna la tête pour contempler le couloir qui séparait les rangées de sièges.
De retour a Philadelphie, ce sentiment de gêne persista. Kat, Nick, Will et John remarquèrent que leurs collègues avaient un comportement inhabituel vis-à-vis de l’autre. Ils évitaient de se regarder en face. Un jour, alors que John discutait avec Lilly en marchant dans le couloir, ils étaient tombes sur Scotty. Plus exactement, Scotty était face a Lilly, et donc, ils se bouchaient le passage mutuellement. Chacun s’écarta pour laisser passer l’autre, mais a quatre reprises, ils se retrouvèrent a nouveau en face, sous le regard amuse de John.
Lilly en avait marre que cette gêne les affecte dans leur travail et avait décidé d’avoir une conversation avec Scotty sur ce problème. Elle l’entraina dans une salle d’interrogatoire.
-Lilly : Il faut que nous parlions de Los Angeles…
-Scotty : Je croyais que ce qui s’était passe à Los Angeles devait rester à Los Angeles…
-Lilly : Je ne reviendrai pas sur cette nuit, mais sur les conséquences qu’elle a sur notre travail, sur notre relation de coéquipiers. Nous ne sommes plus aussi… Euh… Efficaces qu’avant. On n’arrive plus à se retrouver tous les deux dans la même pièce sans être gêne ! Il faut que nous fassions des efforts pour dépasser cela. Nous sommes adultes. Cette nuit était une erreur due au champagne.
-Scotty : Oui… Je ne sais pas ce qui nous a pris… Tu as raison, nous devons rester professionnels. Nous devons oublier cette nuit.
-Lilly : Oui. Je n’aimerais pas a avoir à changer de coéquipier. Tu es le meilleur avec qui j’ai bosse.
-Scotty : Moi non plus, je ne veux pas changer de coéquipier… Bon, et bien, je te propose de repartir à zéro… Je suis l’inspecteur Scotty Valens.
Scotty tendit la main droite vers Lilly.
-Lilly : Enchantée. Moi, c’est Lilly Rush.
Ce tête à tête fut bénéfique pour nos deux inspecteurs qui retrouvèrent leur complicité et efficacité ante Los Angeles.
Devant le poste de police, quelques semaines plus tard :Scotty et Lilly se dirigeaient vers le poste quand ils aperçurent un pilote de ligne vêtu de son uniforme. C’était Stanislas Dorwell. Il vit les détectives et leur sourit.
-Lilly : Que pouvons-nous faire pour vous, monsieur Dorwell ?
-Stanislas : En fait, j’étais venu vous remercier d’avoir arrêté le meurtrier de mon frère. Vous avez tenu votre promesse, inspecteur Rush. « On ne s’arrêtera pas avant de l’avoir arrêté ».
-Lilly : En effet, telle est notre devise.
-Stanislas : J’étais également venu pour une autre raison… Cela n’a pas été facile pour moi… Je suis de nature timide… Mais… Accepteriez-vous de diner avec moi, inspecteur Rush ?
Lilly était loin d’imaginer une telle demande, elle était prise au dépourvu.
-Lilly : Euh… C'est-à-dire que… J’ai pas mal d’affaires à régler…
Lilly n’avait pas menti. Elle avait en effet beaucoup de boulot qui l’attendait. Le sourire sur le visage de Stanislas sembla disparaitre. Scotty décida d’aider sa collègue.
-Scotty, a Stanislas : Mais elle va accepter !
Lilly regarda Scotty, n’en revenant pas qu’il ait accepte pour elle.
-Scotty : Tu sais Lilly, tu n’as qu’à me filer tes affaires. Je les réglerai pour toi.
-Lilly : Tu es sur ??
Elle espérait sincèrement qu’il changerait d’avis. Ce ne fut pas le cas.
-Scotty : Evidemment ! Tu n’as qu’à m’expliquer ce qu’il faut que je fasse.
Cette proposition d’aide de Scotty redonna de l’espoir à Stanislas.
-Stanislas : Que dites-vous d’un diner demain soir ?
-Lilly, ne pouvant plus refuser : Avec plaisir !
Poste de police, salle des archives, un peu plus tard :Kat était en train de ranger un carton quand elle fut rejointe par Scotty qui devait ranger un rapport dans un carton. Il était de très bonne humeur.
-Kat : Qu’est-ce qui t’a mis de si bonne humeur ?
-Scotty : Je viens d’accomplir une bonne action aujourd’hui !
-Kat : Ah, toutes mes félicitations ! Tu as sauve la vie de quelqu’un ?
-Scotty : J’ai aide Lilly à accepter un rencart…
-Kat : Oh, c’est tout à ton honneur. Qui est l’heureux élu ?
-Scotty : Stanislas Dorwell, le frère de…
-Kat : NONNNN !!!!!!!!!!!!! CATASTROPHE!!!!!!!!!!!
Scotty fit un bond en arriere.
-Scotty : Kat !?!!? Enfin, mais qu’est-ce qui te prends de hurler comme ca??!
-Kat : Pourquoi lui ??
-Scotty : Mais qu’est-ce que Dorwell t’a fait ??
Kat raconta alors à Scotty la prédiction de madame Kayla. A la fin, Scotty rigola.
-Scotty : Kat, je ne savais pas que tu étais si superstitieuse… C’est une diseuse de bonne aventure ! Elle aurait pu dire n’importe quelle lettre. « S », « D », « P » … Ou même « N », mais cela ne signifie pas qu’il s’agisse de Nick…
-Kat : Dis-moi la vérité. Tu es sur que Lilly ne t’a pas déjà raconte cette histoire ?
-Scotty : Non, pourquoi ?
-Kat : C’est fou ce que vous pouvez vous ressembler… En tout cas, moi je dis que cet homme au « S » ne doit pas être Stanislas Dorwell.
Kat lança un regard furtif à Scotty.
-Scotty : Lilly et moi sommes très proches, mais ce n’est qu’une profonde amitié…
-Kat : C’est vraiment fou a quel point vous pouvez dire la même chose…
Dans un restaurant huppe de la ville, le lendemain soir:En venant chercher Lilly chez elle, Stanislas resta bouche bée quand la jeune femme lui ouvrit la porte. Elle était magnifique dans sa robe bleue. Lilly prit peur en voyant son expression : elle avait peut être exagéré sur sa tenue. Stanislas la rassura et lui répondit qu’elle serait la femme la plus élégante du restaurant. Lilly constata que Stanislas était lui aussi ravissant dans son costume. Il lui offrit un bouquet de fleurs, puis l’emmena dans un restaurant huppe de la ville. Le diner fut riche en conversations et fous rires. Ils parlèrent de leur enfance pas toujours joyeuse. Stanislas avait perdu sa mère jeune, à cause d’un cancer. Il avait dix ans et l’avait vu dépérir petit à petit. Ensuite, ce fut le tour de son frère, et cette nouvelle tragédie avait fatalement affaibli le cœur de son père. Lilly lui confia le fait que sa mère était alcoolique, qu’elle oubliait parfois de nourrir ses filles, et que son père était parti quand Lilly était petite. Ils parlèrent de leur boulot. Puis à un moment, Lilly faillit sortir une bourde. En effet, ils étaient en train de parler de la chose la plus folle qu’ils avaient faite, et pour une raison inconnue, Lilly faillit répondre du tac au tac « J’ai couche avec mon collègue ». Heureusement, elle se retint avant qu’il ne soit trop tard : qu’aurait pense Stanislas d’elle en sachant cela ? Apres le diner, Lilly et Stanislas se promenèrent dans la ville. Ils tombèrent sur un magasin de maquettes et modèles réduits. La vitrine était remplie de maquettes d’avion. Stanislas expliqua à Lilly l’historique de chaque avion, avec une telle passion. Lilly sut qu’ils partageaient un autre point commun, en plus d’avoir connu des tragédies dans leur enfance : ils étaient passionnes par leur boulot. Stanislas finit son expose en lui disant que si elle le souhaitait, il lui montrerait sa collection personnelle. Lilly fut surprise de s’entendre dire : « Et si vous me la montriez ce soir ? ». Un peu plus tard, Lilly visitait la maison de Stanislas. La décoration était sobre, un peu comme l’intérieur de l’appartement de Lilly. Stanislas l’emmena à l’étage, dans une pièce ou se trouvaient ses avions. Ils passèrent devant deux chambres vides. Lilly demanda quel en était leur usage. Stanislas répondit qu’il n’avait pas assez de meubles pour les remplir. Ils arrivèrent dans la salle des avions. Il y en avait beaucoup, de toutes les époques. Lilly était impressionnée.
-Stanislas : Vous devez me prendre pour un dingue…
-Lilly : Pas du tout. Vous êtes tout simplement passionné… Cette collection est magnifique…
-Stanislas : Vous aussi, vous êtes passionnée par votre travail.
-Lilly : Oui, mais ce serait glauque d’entretenir chez moi une collection des dossiers des affaires que j’ai résolues…
-Stanislas : Oui, en effet.
-Lilly, regardant un avion construit à l’époque de la seconde guerre mondiale : Je suppose qu’il ne fallait pas avoir le mal de l’air…
-Stanislas : C’est juste… Ni avoir mangé un hamburger-frites avant le décollage… Il fallait aimer les sensations fortes… Qu’en est-il de vous, Lilly ? Etes-vous amateur de sensations fortes ?
-Lilly : Et bien, dans un sens, j’en ai expérimentées, sans l’avoir voulu… Je me suis fait tirer dessus, lors d’une prise d’otages, puis j’ai failli mourir noyée coincée dans ma voiture après qu’un fou m’ait fait sortir de la route pour m’enterrer dans une rivière…
-Stanislas : Ouah…
-Lilly : Comme vous le dites…
-Stanislas : Alors, cela vous dirait de voler a bord d’un appareil de ce genre ? J’en possède un.
-Lilly : Ce sera plus agréable que mes sensations fortes précédentes.
Stanislas raccompagna Lilly chez elle. Elle s’allongea dans son lit. Lilly appréciait de plus en plus Stanislas Dorwell. Il lui avait sorti le grand jeu : bouquet de fleurs, restaurant huppé avec petit intermède musical pendant le diner, bouteille de champagne français. Cependant, il n’était pas l’un de ces hommes beaux parleurs qui vous sortent le grand jeu mais qui s’avèrent par la suite ne vous prêter aucune attention sincère et qui ne cherchent qu’a vous entrainer dans une chambre. Lui, était gentil, doux et sensible, un peu comme Scotty, pensa Lilly.
De son coté, Scotty repensait à sa conversation avec Kat. Non, c’était ridicule. Lilly et lui étaient de très bons amis… Dans ce cas, pourquoi les images de cette nuit à Los Angeles avaient-elles refait surface alors qu’il regardait un match de football américain a la télévision ? Il avait dit qu’il fallait oublier cette nuit, mais pour être franc, il ne l’avait pas oubliée. Il se souvenait de chaque moment, en détail. Il avait beau se dire que c’était le champagne qui avait été à l’origine de cette nuit, mais ce n’était pas l’exacte vérité. Certes, Lilly et lui avaient bu. Mais ils n’étaient pas non plus ivres morts au point de ne plus se souvenir de ce qu’ils avaient fait la veille au réveil. Ils étaient conscients de ce qu’ils étaient en train de faire au moment ou ils le faisaient, du moins, c’était le cas pour lui. Cette nuit devait avoir une signification. Mais peut-être qu’il se faisait des illusions.
Quelque part en Pennsylvanie :Le weekend d’après, Stanislas avait emmené Lilly dans un aérodrome, a une dizaine de kilomètres de Philadelphie. Il lui fit découvrir son avion, un Stearman rouge, un biplan, biplace (les places étaient alignées l’une derrière l’autre), avec hélice. Lilly était impressionnée par la taille de l’avion. Il n’y avait pas de toit recouvrant les places : le pilote et le passager volaient la tête dans les nuages, au sens strict du terme. Lilly et Stanislas portaient des blousons de cuir de pilote (Stanislas en avait prêté un à Lilly). Stanislas aida Lilly à se glisser dans le cockpit de devant, puis a mettre sa ceinture et son casque. Ensuite, il se mit dans derrière Lilly.
Lilly adorait ce voyage dans les airs. Elle se sentait comme une gamine qui s’amuse. Stanislas fit quelques loopings, Lilly en était encore plus ravie. Le seul inconvénient du vol était qu’il fallait parler fort dans le casque pour que l’autre puisse entendre.
-Stanislas : Alors ? Tout va bien ?
-Lilly : C’EST GENIAL !! J’ADORE !!
-Stanislas : Ca s’entend !!
-Lilly, regardant les plaines s’étendre a l’infini : La vue est magnifique d’ici !!
-Stanislas : Je suis tout à fait d’accord !! Je te passe les commandes ?
- Lilly, moins enthousiaste : Ce n’est pas un peu dangereux ??
-Stanislas : Ne t’en fais pas, s’il y a un problème, je reprends les commandes. Tu n’as qu’à tenir le manche et le manipuler comme tu veux, sans brusquer.
Lilly se cramponna au manche. C’était à la fois super excitant et stressant. Puis elle effectua une manœuvre, à savoir faire tourner l’avion sur lui-même. Lilly et Stanislas se retrouvèrent la tête en bas le temps d’un tour.
-Lilly : YEAHHH !!!!!!!!!
-Stanislas : Pas mal, pour une débutante !!!!
De retour au sol :
Stanislas aida Lilly à descendre. Elle était encore émerveillée par son voyage.
-Lilly : Merci beaucoup pour cette ballade, Stan… C’était super…. Je pense que je devrais faire ca plus souvent…
-Stanislas : Si tu me le permets, je pourrais être ton accompagnateur…
-Lilly : Je n’en voyais pas d’autre…
-Stanislas : Je pourrais même t’apprendre à piloter. Tu pourrais passer ton brevet…
-Lilly : Allons-y doucement… Dis, et si tu venais diner chez moi ?
-Stanislas, avec un sourire : Avec plaisir.
Apres le diner, Stanislas aida Lilly à débarrasser la table et à faire la vaisselle. Ensuite, Stanislas dit au revoir à Lilly devant sa porte.
-Lilly, lui rendant le blouson : Merci de me l’avoir prêté.
-Stanislas : Non, garde-le, pour les prochains vols.
-Lilly : D’accord. Merci.
-Stanislas : Merci pour ce diner.
Stanislas et Lilly étaient en face l’un de l’autre. Stanislas sembla hésiter un moment, puis il commença à avancer lentement son visage et embrassa Lilly. Apres le baiser, Lilly le regarda, pensive, avant de dire :
-Lilly : Et si tu restais avec moi cette nuit ?
Un énorme sourire s’afficha sur le visage de Stanislas.
Philadelphie, quelques jours plus tard :Lilly et Scotty surveillaient un suspect à Fishtown. Ils patientaient dans leur voiture. Scotty était le conducteur.
-Scotty : On ne peut pas dire qu’il bouge beaucoup, ce Harris…
-Lilly : N’exagère pas. Il est allé au supermarché…
Son portable sonna. Lilly prit l’appel.
-Lilly : Ah, salut, Stan !... Je suis au boulot… Non, je suis en mission de surveillance. Et toi ? Ton vol s’est bien passé ?... Je pense que je vais finir tard, ce soir… Si tu veux, oui, je peux passer chez toi, mais je ne voudrais pas te déranger… Ah, ok… Oui, c’est toujours bon pour ce weekend… Allez, à ce soir.
Elle raccrocha.
-Scotty : Est-ce que ce Stan est Stanislas Dorwell ?
-Lilly : Oui.
-Scotty : Et tu l’appelles déjà Stan ? Vous êtes devenus très proches…
-Lilly : Il revient de Moscou. Il est sous le coup du décalage horaire…
-Scotty : Des projets pour le weekend ?
-Lilly : On va voler. Stan possède un avion… Tu devrais essayer, c’est très excitant…
-Scotty : Je n’en doute pas.
-Lilly : Et toi, des projets pour ce weekend ?
-Scotty : Je peux peut-être m’essayer au saut en parachute…
Lilly sourit. Quant à Scotty, il jalousa intérieurement Stanislas et regretta d’avoir aidé Lilly à diner avec lui.
Le premier Jeudi du mois arriva très vite. Lilly était avec Stanislas depuis deux mois, et il n’a y avait aucun nuage a l’horizon. Stanislas et elle s’entendaient si bien. Lilly avait approfondi les joies du pilotage, sous le regard fier de Stanislas. La joie de la jeune inspectrice n’avait pas échappé à ses collègues et a son père. Elle décida finalement de l’amener avec elle au premier Jeudi. Tout le petit monde était réuni autour d’une table ronde. Lilly n’était pas la seule à être accompagnée. Kat était avec Curtis, et eux aussi, nageaient dans le bonheur et Veronica, la fille de Kat, adorait Curtis. Ce dernier avait la particularité de ne pas se prendre au sérieux alors qu’il exerçait une fonction haut placée. Alors que certains substituts du procureur étaient arrogants et prétentieux, Curtis était toujours souriant, bienveillant et possédait un grand sens de l’autodérision.
-Curtis : Nous faisons un métier stressant, nous voyons des horreurs tous les jours, alors moi je dis qu’il faut savoir se détendre et de temps en temps, extérioriser toutes ces choses néfastes par une petite blague, ou si on n’est pas doué pour les blagues, s’investir dans une activité… Sinon, on va finir déprimé…
-Nick : Je suis tout à fait d’accord avec vous…
-Kat, taquinant Nick : Je te verrais bien faire du tango, Nick…
-Nick : Te moques pas de moi. Je peux très bien danser si je veux…
-Will : Je ne sais pas si la serveuse du Cooky’s serait de cet avis… Oui, Nick a dansé avec cette serveuse et il lui a écrasé le pied…
-John : Aie… Pauvre fille… Elle n’a pas fini à l’hôpital, j’espère…
Tout le monde sourit.
-Curtis : Et le yoga, vous avez essayé ?
-John : Ma fille en fait et d’après elle, c’est très bénéfique… Je me suis d’ailleurs inscrit à un cours la semaine prochaine…
-Lilly : Stan et moi, nous pilotons… Enfin, plus exactement, je prends des cours de pilotage…
-Will : Est-ce que Lilly est une bonne élève, Stanislas ?
-Stanislas : La meilleure ! Elle est même très douée… Dommage qu’elle n’ait pas pu le faire plus tôt…
-Lilly : L’aviation aura manqué une pilote, mais heureusement que la police a bien voulu de moi.
-John : Dites, Scotty, ca va ? Vous n’avez presque rien dit depuis que nous sommes la.
-Scotty : Oh… Euh… Je suis un peu fatigué…
En réalité, Scotty n’était pas du tout fatigue. Il n’arrêtait pas de repenser a Los Angeles et avait fait plusieurs rêves dans lesquels il embrassait Lilly, lui préparait le petit déjeuner ou était a la place de Stanislas dans l’avion. Normalement, il devait être heureux pour elle. Mais il n’y arrivait pas. Que signifiait cette jalousie ? Etait-il en train de tomber amoureux de Lilly ?
-Lilly : Tu devrais vraiment faire du pilotage, Scotty.
-Scotty : Ouais… Un jour peut-être…
La soirée s’acheva et tout le monde partit. Stanislas était allé aux toilettes avant de rentrer avec Lilly. Cette dernière l’attendit à l’extérieur du Tavern. Alors que Scotty passait devant elle, elle l’arrêta.
-Lilly : Scotty, je voudrais te poser une question… J’ai remarqué que ces derniers temps, tu étais différent… Comment dire… Différent avec moi. Tu parais distant… C’est pas en permanence, ca vient et va… Mais ce soir, j’ai l’impression que tu étais mal à l’aise…
Evidemment que Scotty s’était senti mal a l’aise, surtout quand Lilly avait embrassé Stanislas. Mais Scotty ne pouvait pas répondre à Lilly qu’il n’arrêtait pas de penser à elle.
-Scotty : Lilly, je t’assure que tout va bien…
-Lilly : Tu me le promets ?
-Scotty : Bien sur ! S’il y avait un problème, je t’en parlerais illico…
Mensonge.
-Lilly : Dans ce cas, je crois que je me suis fait des idées…
Stanislas réapparut.
-Stanislas : Je suis revenu.
-Scotty, s’efforçant de sourire : Passez une bonne soirée. On se voit demain, Lilly.
-Lilly : A demain !
Maison de Stanislas Dorwell, le Lundi d’après, au matin :Lilly se réveilla dans les bras de Stanislas. Elle regarda la montre. Elle s’était réveillée dix minutes avant l’heure ou l’alarme du réveil devait se déclencher. Stanislas se réveilla en même temps.
-Stanislas : Bonjour, ma chérie…
Il l’embrassa.
-Lilly : Bien dormi ?
-Stanislas : Toujours, quand tu es la…
-Lilly : Il va falloir que je me prépare…
-Stanislas : T’es obligée de partir ? Je me disais qu’on pouvait prendre un jour de congé…
-Lilly : Et pourquoi ?... Stan, qu’est-ce que tu es en train de faire, coquin ?
Stanislas venait de serrer Lilly dans ses bras et la couvrait de baisers.
-Stanislas : On pourrait continuer ce qu’on a fait hier…
-Lilly : Je voudrais bien, mais j’ai un boulot, et toi aussi… Allez, enlève tes mains.
Lilly se leva et mit un peignoir.
-Stanislas : Je peux passer à ton bureau ? Pour te dire au revoir avant mon vol ?
-Lilly : Passe a l’heure du déjeuner.
A l’heure du déjeuner, Lilly retrouva Stanislas. Celui-ci avait apporté des sandwiches. Le couple s’installa sur un banc et mangea. Pendant le repas, Stanislas parla :
-Stanislas : Lilly, il y une chose dont j’aimerais parler…
-Lilly : De quoi s’agit-il ?
-Stanislas : Je voudrais que tu viennes t’installer chez moi.
Lilly s’arrêta de manger.
-Lilly : M’installer chez toi ?? Tu es sur ??
-Stanislas : Je voudrais que tu fasses partie de ma vie…
-Lilly : Parce que ce n’est pas le cas depuis deux mois ?
-Stanislas : Je veux dire que je veux qu’on arrête de squatter la maison de l’autre à tour de rôle… Je veux vivre avec toi… Tu te souviens de ce que je t’avais dit a propos des deux chambres vides ?
Lilly acquiesça.
-Stanislas : J’ai menti. Elles sont vides parce qu’en réalité, je les ai réservées pour mes futurs enfants…
« Comme c’est trop mignon » se dit Lilly.
-Stanislas : Je désire plus que tout faire le plus long chemin possible avec toi Lilly… Je t’aime.
-Lilly : Stan… Je…
-Stanislas : Je n’attends pas une réponse tout de suite. Essaye d’y réfléchir pendant que moi j’amènerai un Boeing en Europe, d’accord ?
-Lilly : J’y réfléchirai.
Lilly passa les trois jours suivants à réfléchir à la question. Voyait-elle un avenir avec Stanislas ? Pourquoi pas ? Stanislas était un homme avec un si grand cœur et elle se sentait bien avec lui. Sa décision fut prise : elle accepterait la proposition de Stanislas.
A son retour, Stanislas fut heureux de voir Lilly chez lui, et encore plus heureux quand il vit les valises qu’elle avait apportées, et ses chats. Ils fêtèrent l’évènement.
Ensuite, Lilly annonça à Scotty la nouvelle le lendemain. Scotty en eut le cœur serré, mais la félicita. Puis Lilly et Stanislas organisèrent un barbecue pour fêter le 4 Juillet. Ils invitèrent leurs amis et collègues.
Lilly venait d’apporter des steaks et saucisses dans le jardin. Nick se porta volontaire pour les cuire sur le barbecue. Stanislas était parti acheter d’autres vivres. Il revint avec un gâteau à la framboise.
-Stanislas : Je n’ai pas pu résister à ce gâteau…
A ce moment la, Scotty fit son apparition, avec une bouteille de champagne.
-Scotty : Dis donc, on dirait que quelqu’un te veut du mal, Lilly.
Stanislas ne comprit pas cette phrase. Scotty expliqua, en montrant le gâteau.
-Scotty : Lilly est allergique à la framboise… Elle ne vous l’a pas dit ? (Notes de l’auteur : j’ai totalement inventé cette allergie).
Stanislas réagit soudain.
-Stanislas : Oh non… J’avais oublié… Je suis désolé, Lilly…
-Lilly : Ce n’est pas grave. C’est l’intention qui compte…
Lilly était étonnée que Scotty se soit souvenu de ce détail. Elle lui avait révélé son allergie il y a quoi, quatre ans, lors d’une pause déjeuner, alors qu’elle l’avait dit a Stanislas lors de leur troisième rendez-vous.
Poste de police, quelques jours plus tard :Lilly, Scotty, Kat, Nick et Will travaillaient à leur bureau quand une femme, la soixantaine, arriva. Elle s’adressa à Lilly.
-Femme : Excusez-moi, inspecteur, suis-je bien au service des affaires classées ?
-Lilly : Oui madame. Je suis l’inspecteur Rush.
-Femme : Je m’appelle Rita Slowan. Enchantée.
Rita serra la main de Lilly. Rita regardait Lilly en fronçant les sourcils.
-Lilly : Tout va bien, madame ?
-Rita : Il me semble que je vous ai déjà vue quelque part…
-Lilly : Pardonnez-moi, madame, mais je ne crois pas vous avoir vue…
Rita aperçut alors Scotty. Ce fut comme une révélation. Elle regarda à nouveau Lilly.
-Rita : Mais si, je m’en souviens ! Vous étiez à l’hôtel Lagoon, à Los Angeles, il y a quelques mois ! Je me souviens bien de vous, je vous ai rencontrée à l’ascenseur… Sauf que vous, vous ne nous avez pas vus, mon mari et moi… Vous étiez trop occupés à vous embrasser…
Elle pointa son index alternativement sur Lilly et Scotty
-Lilly, parlant d’une voix anormalement aigue et forte: ET SI JE VOUS PROPOSAIS DU CAFE ?
Mais c’était trop tard. La bombe avait déjà explosé. Kat, Nick et Will avaient interrompu leur activité et dévisageaient Lilly et Scotty.
-Lilly : Allons dans la salle de repos, madame Slowan !!
Les deux femmes s’éclipsèrent. Scotty se sentait tellement mal à l’aise. Ses collègues le fixaient des yeux. Il avait l’impression d’être scanné aux rayons X.
-Nick : Tu n’aurais pas quelque chose à nous communiquer, par hasard ??
-Scotty : La seule chose que j’ai à te communiquer est que je dois aller dans la salle des archives.
Apres que Scotty fut parti.
-Will : Je comprends maintenant pourquoi ils étaient si bizarres, à leur retour de L.A…
-Kat : Un simple baiser ne peut pas retourner une personne a ce point la… A mon avis, il s’est passé plus qu’un baiser…
-Nick : Vous pensez qu’ils ont couché ensemble ??
-Will : Possible…
Rita Slowan, elle aussi, habitante de Philadelphie, avait relancé une enquête. Mais sa révélation avait également réinstauré ce malaise entre Lilly et Scotty (et c’était reparti pour les regards évitant l’autre, les silences pesants), d’autant plus que leurs collègues étaient au courant pour le baiser, mais pas pour la suite. Mais Lilly et Scotty se doutaient bien que leurs équipiers pensaient qu’il y avait eu plus qu’un baiser. Ceci provoqua des réactions étranges chez Lilly. Elle fit plusieurs rêves dans lesquels elle revit cette nuit à Los Angeles. Et parfois, il lui était arrivé de transformer Stanislas en Scotty lorsqu’ils dinaient ensemble. Elle aurait voulu tout effacer, mais c’était impossible, elle se souvenait de chaque minute. Elle n’avait pas oublié alors qu’elle s’était promis d’œuvrer dans ce but. Pour sa part, Scotty continuait à penser à Lilly. Il n’en pouvait plus. Il fallait qu’il lui en parle. Mais comment ? Et surtout, quelles en seraient les conséquences ? Kat, Nick et Will avaient tenté d’en savoir un peu plus, mais ils s’étaient fait renvoyer sur les roses à plusieurs reprises par une Lilly et un Scotty irrites et finirent par ne plus en parler devant eux, ce qui ne les empêchaient pas d’en parler quand les chats étaient ailleurs. Et puis un beau jour, Scotty se lança et amena Lilly dans une salle d’interrogatoire.
-Scotty : Lilly, il faut qu’on parle. De Los Angeles.
-Lilly, catégorique : Non !!
-Scotty : Oh que si !!
Lilly voulut partir, mais Scotty se plaça devant elle.
-Lilly : Nous n’avons rien à nous dire…
-Scotty : Peut-être que toi, tu n’as rien à me dire, mais moi, si. J’ai essayé de suivre ton conseil. D’oublier cette nuit. Mais cela m’est impossible. J’y pense tous les soirs…
-Lilly : Nous avions bu…
-Scotty : Nous n’étions pas bourrés. Nous savions ce que nous faisions. Nous le voulions. Moi, aussi bien que toi. Ne me dis pas que tu ne le voulais pas… Ce serait mentir. Et il n’y a pas que cette soirée a Los Angeles qui hante mon esprit. Je me souviens également de ce petit déjeuner que je t’ai fait…
-Lilly : Qu’essayes-tu de me dire ??
-Scotty : Je n’arrête pas de penser à toi, Lilly.
-Lilly : Alors arrête.
-Scotty : Tu crois que c’est facile ?? Ne me dis pas que tu n’as pas repensé a cette nuit une seule fois.
-Lilly : Je… Un conseil, Scotty : oublie cette nuit, oublie-moi, c’est mieux… Pour tout le monde.
-Scotty : Tu penses vraiment que ce sera mieux ?
Lilly esquiva la question et partit.
Le malaise entre les deux détectives persistait, mais heureusement, cette conversation n’avait pas dégradé la situation, enfin, pas encore. Scotty dut se résoudre à suivre le conseil de Lilly, a savoir l’oublier. Ses tentatives furent désastreuses. Tout d’abord, il rencontra une jeune femme intelligente, cultivée. Elle était ingénieur en informatique. Scotty et elle avaient accroché. Malheureusement, au moment où ils étaient sur le point de passer à l’action, l’image du baiser dans l’ascenseur revint à l’esprit de Scotty sans qu’il s’y attende, provoquant un blocage total. La relation ne dura pas. Ensuite, il rencontra une secrétaire médicale. Mais elle partit après leur troisième rendez-vous, au petit matin : Scotty avait marmonné le nom de Lilly pendant qu’il rêvait. Par moments, il en voulait à Lilly, par d’autres, il maudissait le jour où il l’avait envoyée diner avec Stanislas.
Du coté de Lilly, sa conversation avec Scotty dans la salle d’interrogatoire était restée gravée dans sa mémoire. Pourquoi avait-il fallu qu’il lui dise qu’elle hantait son esprit ? Pourquoi avait-il fallu qu’il dise les quatre vérités, à savoir que tous les deux étaient parfaitement en possession de tous leurs moyens intellectuels lors de cette nuit ? Qu’ils l’avaient voulu ? Qu’ils avaient aimé ? Que malgré tout, cette nuit les avait suivi jusqu'à Philadelphie ? Lilly en voulait à Scotty. Elle luttait. Elle devait y mettre un terme. Elle était avec Stanislas, maintenant. Elle devait l’aimer.
Lilly était dans la cuisine, elle s’était réveillée en plein milieu de la nuit, encore une fois, perturbée par les événements. Stanislas la surprit.
-Stanislas : Lilly ? Qu’est-ce que tu fais ?
-Lilly : Je n’arrivais pas à dormir.
-Stanislas : Cela fait plusieurs nuits que tu n’arrives pas à dormir. Des soucis ? Tu sais que tu peux tout me dire… Cela a un rapport avec Valens ?
Lilly fut surprise que Stanislas ait pu deviner.
-Stanislas : J’ai remarque que vous étiez bizarres… Il t’a fait quelque chose ?
Lilly devait intervenir avant que Stanislas ne se mette à imaginer que Scotty était le fautif et se venge... Elle devait être honnête avec lui, et puis de toute façon, il risquait de l’apprendre au poste, par ses collègues.
-Lilly : En fait… Il s’est passe un truc… Entre Scotty et moi…
Lilly lui raconta l’histoire de Los Angeles. Elle s’était attendue a ce que Stanislas la regarde avec dégout, lui gueule dessus, la chasse de sa maison, mais il ne fit rien de tout cela. Il se contenta de dire :
-Stanislas : Ah… Quelle histoire. Bon, bah, je te remercie de me l’avoir dit.
-Lilly : Quoi ?? C’est tout ce que cela te fait ? Tu n’es pas censé réagir plus violemment ?? Je viens de t’annoncer que j’ai couché avec mon collègue.
-Stanislas : J’ai bien entendu. Mais cela s’est passe avant notre premier rendez-vous… Techniquement, tu ne m’as pas trompé… Nous n’étions pas ensemble… Je n’ai aucune raison de t’en vouloir… Mais je comprends qu’une telle histoire puisse te bouleverser… Rassure-moi, aujourd’hui, il n’y a rien entre vous deux ?
-Lilly : Rien du tout !
-Stanislas : Ce genre d’histoire laisse des traces, forcement. Cela va affecter votre relation de coéquipiers, mais cela va passer… Enfin je l’espère pour vous, parce que sinon, il faudra que vous vous sépareriez. Bon, je remonte me coucher.
-Lilly : D’accord. J’arrive tout de suite.
Stanislas n’avait pas tort. Cette histoire avait profondément affecté sa relation avec Scotty. Mais la pilule allait-elle passer ?
Poste de police, quelques semaines plus tard :Pendant les semaines qui suivirent, la relation entre Scotty et Lilly s’était malheureusement détériorée. Scotty avait voulu avoir une nouvelle discussion avec Lilly qui avait refusé tout net. Scotty était ulcéré que Lilly ne veuille pas admettre que cette nuit à Los Angeles avait une signification. Qu’un lien particulier s’était formé entre eux, lien, sentiment qu’ils ne pouvaient nier et ignorer. Lilly était ulcérée que Scotty veuille à nouveau remettre ce genre de discussion sur le tapis alors qu’elle fréquentait Stanislas. Scotty pouvait avoir un tel culot, parfois. En plus, c’est lui qui l’avait poussée dans les bras de Stan ! Elle avait maintes fois répété qu’il fallait oublier Los Angeles. Toutefois, elle fut incapable de nier que cette nuit n’avait rien représenté pour elle. Scotty avait fini par jeter l’éponge, mais pas sa frustration et colère que Lilly lui rendit. Les discussions entre eux devenaient de plus en plus tendues, avec quelques piques et à chaque fois qu’ils se trouvaient dans la même pièce, on avait l’impression que la température avait subitement chuté de quinze degrés. Un exemple de discussion tendue : ce matin, Scotty arriva au bureau après Lilly, Kat, Nick et Will qui étaient déjà en train de travailler à rédiger des rapports. Lilly cherchait quelque chose dans son tiroir.
-Scotty : Bonjour tout le monde.
Scotty n’accorda même pas un regard à Lilly. Celle-ci ne fit rien non plus.
-Scotty : Alors, qu’est-ce que vous avez fait de beau hier ?
-Will : Je suis allé diner avec mon neveu.
-Nick : Et moi j’ai regardé la télé. Et toi, Scotty ?
-Scotty : Idem. Kat?
-Kat: Curtis et moi sommes allés au cinéma… Et on y a rencontré Lilly et Stanislas…
-Scotty : Hum… Une nuit que Curtis et toi ne comptez pas oublier…
Il tourna la tête en direction de Lilly. Kat ne comprit pas le sens de cette phrase. Lilly, saisissant parfaitement le sous entendu, sortit de son tiroir et fusilla Scotty du regard. Elle parla avec un ton désagréable.
-Lilly : Au moins, j’étais avec quelqu’un, hier…
Scotty poursuivit, sur le même ton.
- Scotty : Etre avec quelqu’un, ca ne t’arrive pas souvent…
Scotty faisait référence a la vie sociale de Lilly qui pendant très longtemps, avait été quasiment inexistante.
-Lilly : Au moins,
moi, ca dure.
Lilly faisait référence aux relations de Scotty qui n’étaient pas connues pour leur longévité.
Scotty lança un regard noir à Lilly puis dit :
-Scotty : Je vais prendre un café.
Il s’en alla et claqua la porte de la salle à manger. Lilly, quant à elle, ne put rester à son bureau. Elle ferma le tiroir violemment et quitta le service. Les trois détectives restants étaient bouche bée, encore
sous le choc des méchancetés que s’étaient lancés Lilly et Scotty.
-Nick : Ok… La, c’est officiel : la situation est extrêmement grave.
John Stillman avait bien remarqué la tension entre Lilly et Scotty, mais il n’était pas intervenu, pensant qu’il s’agissait surement d’un désaccord entre collègues qui finirait par se dissiper. Combien de coéquipiers avaient boudé a cause d’une divergence… Cependant, Stillman comprit qu’il ne s’agissait pas d’un simple désaccord et appela les deux personnes concernées pour éclaircir la situation, en fin de matinée. Scotty et Lilly arrivèrent et John demanda à Scotty de fermer la porte.
-Lilly : Vous vouliez nous voir, chef ?
-John : Y a-t-il un problème dont vous souhaiteriez me parler ?
-Scotty : Un problème, chef ??
-John : Oui, Scotty. Un problème qui vous affecte tous les deux depuis quelque temps. Je dirais même qu’un aveugle sentirait qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Certains de vos collègues, pas ceux des affaires classées, m’ont fait part de votre irritabilité, envers eux, mais aussi envers vous et envers les témoins… Sans oublier les regards assassins que vous vous lancez lors des interrogatoires, surtout ceux ou les interroges se mettent à parler de leurs erreurs, de leur amour perdu.
-Lilly : Je vous assure qu’il n’y a aucun problème entre Scotty et moi, chef.
-John : Vous en êtes surs ?
Scotty : Absolument.
-John : Je vous conseille de régler ca au plus vite, sinon je serais obligé de vous séparer.
Lilly et Scotty sortirent. Nick et Will les regardèrent et Lilly ainsi que Scotty leur lancèrent des regards noirs avant de quitter le service.
-Nick : Ils n’avaient pas l’air content…
-John : Nick, Will ! Je peux vous voir ?
John avait un regard qui signifiait « Dans mon bureau illico ». Will et Nick se dépêchèrent. Une fois dans le bureau de John.
-John : Je veux que vous me disiez la vérité, messieurs, aussi terrible soit-elle. Je veux savoir ce qui s’est passe entre Lilly et Scotty.
Will et Nick se regardèrent, avant de se lancer. Quant à Lilly et Scotty, ils ne s’adressèrent plus la parole de la journée, malgré l’avertissement de leur chef.
Cependant, John assista à une scène bien étrange le lendemain après-midi. Il se trouvait avec Lilly dans la salle d’observation tandis que Scotty interrogeait un témoin, une jeune femme qui profita de ce tête à tête pour draguer ouvertement Scotty.
-Femme : Je ne savais pas qu’il y avait d’aussi beaux Latinos chez les flics…
-Scotty, souriant : N’essayez pas de me complimenter pour esquiver mes questions, Clara…
-Clara : Vous savez, je suis seule… Et je pense que nous pouvons accrocher…
Dans la salle d’observation :
Lilly ne comprit pas ce qui lui arrivait. En voyant cette scène devant elle, elle éprouva une sorte de jalousie. Elle regardait intensément Scotty.
-Lilly : Pour qui elle se prend, celle-là ?? Elle ne pourrait pas répondre tout simplement aux questions, comme tout le monde ??
-John : Calmez-vous, Lilly… Qu’est-ce que Clara Granger vous a fait ?
-Lilly : Elle est en train de draguer Scotty !! On ne drague pas un inspecteur quand on se fait interroger par lui !! Cela ne se fait pas, chef !!
Retour a la salle d’interrogation :
-Scotty : Désolé, Clara. Je suis sur que nous pourrions accrocher, mais je ne peux pas…
-Clara : Ok, j’ai pigé. Vous avez déjà une petite amie…
-Scotty : C’est complique… J’aimerais bien… Mais elle est inaccessible…
-Clara : Si vous l’aimez réellement, alors elle est accessible… Persévérez…
De nouveau dans la salle d’observation :
-Lilly : Et maintenant, elle devient conseillère matrimoniale ?? La blague…
John ne savait pas quoi faire : rire ou demander à Lilly de se contrôler. De son coté, Scotty regarda en direction de la vitre sans tain. Son regard croisa celui de Lilly. Celle-ci fut troublée et partit.
Maison de Stanislas Dorwell :Lilly crut qu’elle devenait folle. D’abord elle s’engueulait avec Scotty, puis l’ignorait royalement, et aujourd’hui, lorsqu’une femme avait tenté de le séduire, elle avait eu envie de lui rabattre son caquet. Lilly en vint à la conclusion qu’il fallait absolument qu’elle prenne des vacances. Ce fut Stanislas qui fut sa planche de salut. Il tenait dans sa main une brochure.
-Stanislas : Dis… Je me disais qu’on pouvait prendre des vacances… Il y a un hôtel à Aspen qui propose des tarifs intéressants, a condition qu’on réserve cette semaine…
-Lilly : Je suis partante ! On se prend deux semaines ?
Stanislas fit un grand sourire.
Poste de police, trois semaines plus tard :En ce matin, Scotty et Will étaient allés interroger un témoin. Sur la route, Will, qui conduisait, remarqua que Scotty avait l’air ailleurs.
-Will : Scotty, tout va bien ?
-Scotty : Oui. Je regardais ce beau ciel bleu…
En réalité, Scotty pensait à Lilly. Elle était partie depuis cinq jours, mais elle lui manquait, malgré leur conflit. Il commençait à trouver leur comportement ridicule, et se promit de s’excuser auprès de Lilly pour sauver leur amitié, enfin, si c’était encore possible de la sauver.
Will se gara devant la maison recherchée. Les deux hommes sortirent de leur véhicule et arrivèrent devant la porte d’entrée. Scotty sonna. Pas de réponse. Il répéta l’opération et obtint le même résultat.
-Will : On dirait qu’il n’est pas la… Il est au chômage, il devrait être la…
Scotty se retourna. Il était dos face a la porte et regardait la maison d’en face. Will essayait de détecter une présence humaine dans la maison en regardant à travers une fenêtre.
-Will : J’arrive à voir que dalle…
-Scotty : On pourrait se renseigner auprès de ses voisins…
Un coup de feu retentit. Will se mit à couvert et sortit son arme. Il n’y eut qu’un coup de feu, suivi d’un bruit de porte qu’on défonce.
-Will : Il essaye de s’échapper par…
Will ne put dire « l’arrière » car ce qu’il venait de voir l’effraya.
Scotty était allongé a plat ventre, sur le sol, le dos ensanglanté. Le coup de feu avait troué la porte d’entrée. Will se précipita vers Scotty qui était encore conscient.
-Will : Tiens bon, mon vieux. (Il sortit son portable). Ici l’inspecteur Jeffries ! J’ai besoin d’une ambulance sur Fens Street ! Un officier est blessé ! Scotty, reste avec moi !!
Scotty tentait tant bien que mal de rester éveillé. Son seul regret fut de ne pas avoir pu s’excuser auprès de Lilly.
Dans un hôtel, a Aspen, la même journée, un peu plus tard :Il faisait encore nuit à Aspen, a cause du décalage horaire. Lilly dormait paisiblement aux cotés de Stanislas, quand tout à coup, elle fut tirée de son sommeil par la sonnerie du téléphone qui trônait sur sa table de chevet. Lilly ouvrit péniblement les yeux et maudit la personne qui osait la déranger à une heure pareille. Elle alluma la lampe et prit le combiné. Elle parla avec une voix trainante.
-Lilly : Allo… ??
Ce que lui disait son interlocuteur réveilla pour de bon Lilly. Son visage devenait livide à chaque nouvelle seconde.
-Lilly : Oh mon Dieu… J’arrive tout de suite !! Merci, Kat.
Lilly raccrocha et se leva d’un bond. Stan s’était lui aussi réveillé, mais était encore somnolent. Il regarda Lilly qui s’habillait.
-Stanislas : Lilly, qu’est-ce que tu fiches ? Il est quatre heures du mat !
-Lilly, parlant rapidement et paniquée : Il faut que je rentre a Philadelphie ! Scotty s’est fait tirer dessus !
-Stanislas : Lilly, nous sommes à des milliers de kilomètres de Philadelphie. Tu n’auras pas d’avion avant demain, voire après demain…
-Lilly : Tant pis, j’irai en car !
-Stanislas : Le car mettra des jours avant d’arriver à Philadelphie. C’est loin d’être la solution la plus rapide. Ecoute, viens te recoucher. Des que le premier rayon de soleil apparaitra, je te promets que nous irons acheter un billet.
Lilly regarda Stanislas. Il avait raison. Aucun moyen de transport ne pouvait l’amener à Philadelphie tout de suite. Elle devait attendre au moins un jour. Elle remit son pyjama et s’allongea dans le lit, mais elle ne put refermer les yeux. Une seule pensée la hantait. Scotty était entre la vie et la mort, et elle, elle se trouvait à l’autre bout du pays, en vacances... Parce qu’elle avait voulu s’éloigner de Scotty… A cause d’un conflit… Elle ne se pardonnerait jamais d’avoir quitté Scotty sans lui avoir dit combien elle regrettait que leur amitié se soit autant dégradée.
Josh Turner, « Unburn All Our Bridges »
https://www.youtube.com/watch?v=Da_xJ70VgdQ(Ouvrez le lien dans une nouvelle fenêtre)
I miss you so much
I don't know what to do
Can't bear the thought of
My life without you
Please baby, let's unburn all our bridges
Whatever it was
That tore us apart
Can surely be healed
With forgiving hearts
Please baby, lets unburn all our bridges
Tempers were lost
Emotions ran high
Feelings were wounded
On the night of goodbye
We said some things
We didn't mean
That wasn't you baby
That wasn't me
I still love you
I will till I die
And love is much stronger
Than anger or pride
Please baby, let's unburn all our bridges
Tempers were lost
Emotions ran high
Feelings were wounded
On the night of goodbye
We said some things
We didn't mean
That wasn't you baby
That wasn't me
I still love you
I will till I die
And love is much stronger
Than anger or pride
Please baby, let's unburn all our bridges
Please baby, let's unburn all our bridges
Unburn all our bridges
Unburn all our bridgesAux Etats Unis, à deux endroits différents, au même moment, deux personnes priaient pour avoir une chance de recoller les morceaux avec une personne qui leur était chère. L’une, allongée sur une table d’opération, prête à être anesthésiée. L’autre, allongée sur un lit, prête a voler un avion pour rentrer dans sa ville natale.