Hello ! Il est grand temps qu'une suite arrive...
Bureau du FBI, Quantico, extérieur :Alors que les hommes d’Henry réunissaient des otages, à l’extérieur, Kevin Lynch venait de trouver dans la base de données du FBI une information capitale. Il ne put s’empêcher de crier, à en faire sursauter les personnes se trouvant à proximité :
-Kevin : J’AI TROUVE NICHOLAS !!
Hotch et Spencer, dans les environs, rejoignirent rapidement Lynch qui démarra son exposé sans attendre et avec rythme :
-Kevin : Il s’appelle Nicholas Henry. Il a été agent de terrain pendant huit ans à Denver et a reçu deux distinctions. Il est devenu instructeur à Quantico. Deux ans plus tard, les affaires internes ont ouvert une enquête sur lui à la suite de plaintes de la part de cadets et de certains membres du personnel, ainsi que d’un témoin qu’Henry avait interrogé lors d’une affaire. Henry était soupçonné de comportements inappropriés, qui se sont avérés exacts. Et ce n’est pas tout : Henry avait envoyé à cette époque sa candidature pour rejoindre le département des sciences du comportement. Elle a été rejetée. Il en avait déjà envoyé une quand il était à Denver et elle aussi avait été rejetée. Henry a finalement été renvoyé du FBI.
-Spencer : Son renvoi s’est produit alors qu’il était en poste à Quantico et que sa candidature venait d’être rejetée pour la seconde fois. Il l’a vécu comme une trahison et comme une non reconnaissance de sa valeur. Cette fusillade, c’est plus qu’une vengeance. Il veut montrer au FBI le potentiel que l’agence a manqué.
-Kevin : Et ce n’est pas tout. C’est l’agent Rossi qui lui a signifié le refus de sa candidature pour les deux fois…
-Spencer : D’où sa fixation pour notre département…
Carpenter choisit cet instant pour faire son apparition. Il informa Hotch qu’Henry venait de reprendre contact et souhaitait lui parler. De retour au poste de commandement, Hotch prit un casque et se manifesta :
-Aaron : Je suis là, Nicholas.
-Henry : Je vois que vous n’avez pas chômé pour m’identifier. Félicitations, agent Hotchner. On va donc pouvoir s’amuser. Tout à l’heure, je vous avais promis qu’il n’y aurait pas plus de victimes à une condition. Et bien la voici : je veux vous parler en personne, dans les bureaux du BAU, bureaux que vous connaissez bien…
Reid et Carpenter, qui suivaient eux aussi la conversation, se regardèrent et lancèrent des coups d’œil inquiets à Aaron, toujours concentré sur sa négociation. A l’inverse du surdoué et du capitaine, Hotchner paraissait moins tendu par la tournure que prenaient les évènements. Henry poursuivit :
-Henry : … Vous viendrez seul et sans arme, il va de soi. Pour votre information, j’ai une dizaine d’otages à portée de main qui vont bien pour le moment, mais qui pourraient ne plus dire la même chose si vous décidiez de ne pas suivre mes instructions. Vous avez quarante minutes pour monter. Passé ce délai, je commencerai à exécuter un otage toutes les dix minutes, et quand je les aurais tous tués, je fouillerai les étages. Si vous venez, je relâcherai un otage. Le compte à rebours est lancé. A bientôt j’espère pour vous.
Henry n’accorda même pas une possibilité de réponse à Hotch car il raccrocha brusquement.
Bureau du FBI, Quantico, extérieur :L’agent Hotchner venait de poser son casque sur la table. Il regarda l’immeuble qui se dressait devant lui. Sans prévenir qui que ce soit, il se mit en marche. Spencer, dans un réflexe mais aussi parce qu’il avait compris l’intention de son chef, se rua pour lui bloquer le passage. Hotch s’arrêta et ordonna au membre de son unité, sous le regard de Carpenter :
-Aaron : Reid, laisse-moi passer, s’il te plaît.
Face à la non obtempération de Spencer, Hotch prit les devants et obliqua sur la droite, mais Spencer se retrouva une nouvelle fois face à lui. Le docteur lui répliqua fermement :
-Spencer : Non. Il est hors de question que vous alliez là bas !
Cette vive réaction toucha Hotch qui comprenait qu’elle n’était que l’expression de la profonde angoisse de Reid. Cependant, Aaron n’avait pas vraiment le choix.
-Aaron : Il le faut, Reid, sinon Henry va faire davantage de victimes. Il en est capable.
-Spencer : Qui vous dit qu’il ne va pas vous tuer à la seconde où vous franchirez le seuil de nos bureaux ?!??! Qui vous dit qu’il n’est pas en train de bluffer pour l’otage qu’il va relâcher ?!??! Vous êtes le chef de cette unité et nous savons qu’Henry porte notre département en horreur. Rappelez-vous ce qui est arrivé à Will Lamontagne dans cette banque…
Reid faisait référence à la prise d’otages éprouvante de la banque perpétrée par Izzy Rogers et ses complices. Au cours de cette situation critique, l’un des preneurs d’otages avait exigé de voir Will car celui-ci avait tué son frère quand ils avaient essayé de s’échapper de la banque. Le mari de JJ avait cédé à cette exigence. Il s’était introduit dans la banque et y avait reçu une balle de la part de ce preneur d’otages. Heureusement, il avait survécu et cette rude épreuve faisait désormais partie des vieux mauvais souvenirs.
-Aaron : Que veux-tu que je fasse ?? Que je reste ici à assister les bras croisés au meurtre de plusieurs personnes ?!?! Je dois y aller, quitte à prendre ce risque !!
Hotch réussit à dépasser Reid. Le jeune docteur se retourna. Le capitaine Carpenter put jurer avoir vu le visage du coéquipier de Hotchner se transformer radicalement et exprimer la dureté.
-Spencer : Très bien, allez-y ! Mais si vous ne revenez pas, qui va s’occuper de Jack ?!
Cette question percuta Hotch de plein fouet et le stoppa brutalement dans sa marche. L’homme se retourna vers Reid et resta interdit. Après avoir posé sa question sur un ton sec, Spencer adoucit sa voix.
-Spencer : Votre fils a déjà perdu sa mère. Ne prenez pas le risque qu’il perde son père.
Les paroles de Reid ressemblaient à une supplication. Il avait mis le doigt sur un point essentiel. En l’état actuel des choses, sacrifier une dizaine de vies était-il une justification ? Aaron se sentit désemparé. Il exprima ce sentiment en demandant à Spencer, les larmes lui montant aux yeux :
-Aaron : Tu as raison, Reid… Mais comment pourrai-je regarder Jack droit dans les yeux en me sachant responsable de la mort d’innocents ?? Nous n’avons aucune solution qui débouche sur une issue acceptable…
Carpenter apporta soudainement une proposition. Il semblait étrangement plein d’espoir, contrairement à Hotch et Reid qui commençaient à n’envisager que des scénarii à la conclusion tragique.
-Carpenter : Vous ne serez pas seul, agent Hotchner.
Reid et Hotch se tournèrent vers Carpenter, incrédules.
-Carpenter : On a réussi à nouer des contacts avec des agents qui sont à l’intérieur, et notamment votre collègue, l’agent Prentiss, et cet agent McCaan. Des agents entraînés et armés sont dans cet immeuble. Ils peuvent nous renseigner sur la position des hommes d’Henry et attaquer.
-Aaron : On risque de les mettre en danger…
-Carpenter : Vu la situation dans laquelle ils se trouvent, ils sont déjà en danger. Il y a des risques, c’est certain. Mais si on ne fait rien, ce ne sera pas pour autant moins risqué. Ecoutez, agent Hotchner, vous pénétrez dans cet immeuble avec un gilet pare-balle et une caméra ou un micro qu’on cachera. J’ai déjà des hommes postés aux étages précédant le dixième avec le matériel nécessaire pour une intervention. Tout ce dont on a besoin, c’est connaître la position des hommes d’Henry et celle des autres personnes bloquées. On sait, par les tireurs d’élite, qu’il y a eu du mouvement dans votre salle de briefing ; et Henry a dit lui-même qu’il était dans vos locaux. C’est déjà un début. Quand la situation sera propice, on lancera l’assaut.
Aaron et Reid se regardèrent. C’était un pari risqué, mais y en avait-il un autre moins risqué ?
Bureau du FBI, Quantico, bâtiment critique :Emily Prentiss et Elliot McCaan se réfugièrent dans des toilettes pour hommes. Emily venait de recevoir un sms de Hotch et elle avait fait signe à McCaan qu’ils devaient arrêter leur déambulation dans le couloir pour communiquer avec l’extérieur. McCaan laissa Prentiss entrer la première dans les toilettes pendant qu’il gardait à l’œil le périmètre. Ensuite, il se cacha à son tour. Il ne referma pas complètement la porte : il laissa une mince ouverture pour continuer à épier les alentours. Emily se mit devant un lavabo et regarda son message, puis fit le topo à Elliot, en parlant à voix basse.
-Emily : L’agent Hotchner doit rencontrer Nicholas Henry, le nouveau leader de la secte…
-McCaan : Quoi ??!?! C’est de la pure folie !!
-Emily : On va pouvoir l’aider. Il y a d’autres agents coincés dans les environs. Il faudrait qu’on en trouve quelques uns et qu’on rejoigne la salle de réunion de notre unité. Henry et certains de ses hommes sont dans les bureaux de notre unité. Au signal, on pourra les attaquer par surprise et protéger les otages.
-McCaan : Que fait-on des autres hommes d’Henry qui patrouillent en dehors ?
-Emily : L’extérieur est en train de s’organiser avec d’autres agents qui se cachent. Pour ceux dans nos bureaux, il faudra attendre l’arrivée de l’agent Hotchner.
-McCaan : En gros, pour le moment, il faut qu’on retrouve d’autres collègues…
-Emily : Exactement. On m’envoie le numéro de ceux qui ont pu communiquer avec l’extérieur et qui sont à l’étage… J’espère que ce cauchemar va se terminer rapidement…
-McCaan : Moi aussi… Dîtes… En parlant de cauchemar se terminant rapidement… Euh… Ça vous dirait de prendre un café avec moi, quand tout ceci ne sera plus qu’un mauvais rêve ?
Emily faillit lâcher son portable, surprise par cette invitation qui paraissait inadaptée compte tenu de la situation. D’ailleurs, Elliot semblait gêné. Emily s’était attendue à tout, mais certainement pas à une telle requête. La jeune femme resta bouche bée dans un premier temps, mais vainquit son silence d’étonnement pour répondre, en bafouillant, ceci dit :
-Emily : Euh… C’est… Euh, oui… Pourquoi pas ?
La gêne s’effaça aussitôt du visage d’Elliot qui était maintenant ravi.
Bureau du FBI, Quantico, bâtiment critique :Bien qu’il ne fût pas en état de faire des efforts, Derek avait royalement ignoré sa blessure pour se sortir, avec Garcia, de cet ascenseur et atteindre une salle d’où il pourrait appeler l’extérieur. Cette possibilité était beaucoup trop importante. Malheureusement, la petite ballade que Derek avait prévue rapide et moyennement douloureuse se transforma rapidement en chemin de croix pour lui. La blessure semblait avoir décidé de ne lui laisser aucun répit. Derek marchait difficilement, malgré l’aide précieuse de Garcia qui ne pouvait rien faire d’autre à part lui servir de béquille humaine. Derek regretta presque son idée, mais s’accrocha, car il n’était pas question pour lui de rester là sans rien faire. Garcia ne fut pas dupe : elle voyait bien que son beau chéri souffrait et l’encouragea en chuchotant :
-Penelope : On est presqu’arrivé…
Quelques pas plus tard, les deux jeunes gens entrèrent dans une pièce. Ils y trouvèrent plusieurs conteneurs destinés à préserver des échantillons placés sur divers supports. Aucun corps sans vie n’était à déclarer. Soit parce que les personnes présentes avaient eu le temps de s’échapper, soit parce qu’il n’y avait eu personne dans cette salle au moment des coups de feu. A peine la porte de la salle s’était refermée derrière Garcia et Derek que l’agent s’écroula, entraînant presque Garcia dans sa chute. Morgan n’en pouvait plus. Garcia s’affola :
-Penelope : Derek !
-Derek : Occupe-toi du téléphone, Garcia…
Garcia obéit car ils étaient venus pour cela. Elle se redressa et balaya la salle du regard pour se rendre compte d’un problème : il n’y avait aucun téléphone.
Bureau du FBI, Quantico, extérieur :L’agent Hotchner était en train d’enfiler un gilet pare-balle sous les yeux de Reid. Ce dernier était plus que nerveux. Hotch le rassura :
-Aaron : Ça va bien se passer, Reid…
-Spencer : Je n’aime pas du tout cette idée, Hotch…
Le directeur Harrington, le capitaine Carpenter et un de ses hommes arrivèrent. Le troisième homme tenait dans ses mains un boitier. Carpenter prit la parole :
-Carpenter : Mes hommes son prêts et la résistance s’organise. Nous avons quelque chose pour vous, agent Hotchner.
Il fit signe à son subalterne qui ouvrit alors le boitier. Il en sortit une montre et expliqua :
-Homme : Cette montre contient une caméra. Avec ça, on pourra vous suivre en direct. On l’a déjà testée, elle est opérationnelle.
L’homme donna la montre à Hotch qui le remercia et la mit à la place de celle qu’il portait. Ce fut Reid qui hérita de la montre ordinaire.
-Carpenter : Il nous suffira de voir Henry et ses hommes. Dès que nous sommes prêts, un de nos snipers vous le signalera avec un laser. Hochez la tête et on y va.
-Harrington : N’intervenez que si c’est possible. Ne prenez aucun risque. Agent Hotchner, bonne chance.
Le directeur du FBI tendit la main droite. Aaron l’empoigna et le remercia. Il salua les autres hommes par un hochement de tête et entama sa marche vers l’immeuble critique, sous l’œil attentif de Reid. Le docteur affichait à cet instant précis un air profondément grave qui lui ajoutait dix ans. Il observa son chef avancer d’un pas déterminé vers la porte d’entrée du bâtiment. Tous les membres du poste de commandement et de la brigade d’intervention en position à proximité du building suivaient avec une attention soutenue Aaron Hotchner. Celui-ci resta concentré sur la porte d’entrée, ne détournant la tête à aucun moment. Le chef du BAU arriva enfin devant les portes vitrées. Ce n’est qu’à cet instant qu’il se permit un dernier regard vers l’arrière pour se rendre compte que quoi qu’il arrive, Nicholas Henry et ses hommes ne pourraient pas s’échapper de ce bâtiment sans devoir affronter un bataillon d’hommes et de femmes du FBI armés et en rage d’avoir été attaqués. Il eut la mauvaise sensation de leur dire adieu. Or, il ne fallait pas s’introduire dans cet immeuble avec cette pensée. Hotch revint vers les portes. Il prit une profonde inspiration, pria intérieurement pour que Dieu ou toute instance supérieure lui vienne en aide, et poussa un des battants de l’entrée…
FIN