Le tueur du tremplin

Conférence de Presse

La presse était massée dans le hall pour tenter d’obtenir des détails. Les policiers étaient excédés. Ils ne savaient plus quoi faire pour chasser ces vautours. Jennifer Jareau sortit de la réunion et les invita à une conférence de presse dans une autre salle. La presse s’enthousiasma. Lorsque le silence fut revenu dans la salle, elle prit la parole.



- Ce que nous savons, c’est que le tueur se trouve parmi nous et qu’il lit ce que vous écrivez. On ignore quelle langue il parle et de quelle nationalité il est. Après la mort de Schlierenzauer, vous avez presque unanimement choisi Simon Ammann comme replaçant et notre homme l’a tué, sans doute vexé par ce choix. Pour vos prochains articles, ne choisissez pas un sauteur en particulier. Dites que tout le monde à sa chance. Que tous les paris sont ouverts depuis les récents évènements. Et surtout, ne rabaissez personne. Il se peut que l’un d’entre vous ait écrit quelque chose qui ne lui a pas plu.

- Mais le meilleur, c’est Adam Malysz. Je ne vais pas vanter les autres quand même, intervint le journaliste polonais.

- Si, il le faudra bien. N’attirez absolument pas l’attention sur un seul sauteur. Rappelez-vous bien ça, répéta JJ.

- Donc c’est un sauteur le tueur? demanda un journaliste autrichien.

- C’est une possibilité mais nous enquêtons encore. D’autres questions? ajouta Jennifer en regardant son audience.

- Allez-vous interroger tout le monde? Par qui allez-vous commencer? Insista un journaliste allemand.

- Nous allons effectivement procéder à des interrogatoires. Nous vous tiendrons informés dans une prochaine conférence, conclu-t-elle.

Interrogatoire de Werner Schuster

Werner Schuster attendait patiemment dans une pièce de l’hôtel réservée pour les interrogatoires du FBI. Il venait de passer la quarantaine mais conservait une allure jeune. Il se demandait bien pourquoi est-ce qu’ils commençaient par lui.



- Monsieur Schuster, asseyez-vous, l’invita Rossi. Je suis l’agent Rossi du FBI.

- Que puis-je faire pour vous? demanda l’entraîneur de l’équipe allemande une fois assis.

- J’aurais quelques questions à vous poser. D’abord, est-ce vous qui avez choisi de ne plus entraîner notre première victime? Ou vous a-t-on obligé à partir? lui demanda le profileur.

- Mais c’est quoi cette question? Qu’est-ce que ça a à voir avec les meurtres?

- C’est simple. Pour ne rien vous cacher, vous êtes un dénominateur commun entre nos victimes, donc, est-ce vous qui avez choisi de ne plus entraîner Schlierenzauer ou non, redemanda Rossi en regardant le suspect droit dans les yeux.

- L’évolution de carrière, vous connaissez? Après avoir entraîné les espoirs autrichiens pendant des années, j’ai voulu passé à l’étape supérieure. En Autriche, ce n’était pas possible. Puis, l’équipe suisse m’a proposé le poste et j’ai accepté. Voilà. Ça vous suffit? répondit l’Autrichien en croisant les bras.

- ça ne vous a pas vexé de voir que c’était un autre entraîneur qui recevait tout le mérite de la réussite de votre ancien protégé? Je veux dire, c’est quand même vous qui avez découvert Schlierenzauer. Ce n’est pas frustrant? insista David Rossi.

- Mais non. Bien au contraire. Je suis fier. Je me dis qu’il est là où il en est grâce à moi. Était pardon, corrigea-t-il.

- Et parlons de l’équipe suisse. Vous avez presque amené Simon Ammann à décrocher un globe de cristal, en tout cas en début de saison et après vous rechanger d’équipe. Et là, vous allez dire que c’est de nouveau une évolution de carrière? interrogea l’agent Rossi.

- J’ai entraîné les Suisses une seule année. Andreas Küttel était 7ème de la Coupe du Monde et Simon 9ème du général. Ces deux gars sont au sommet. Ils n’ont rien à apprendre. Et les autres débutent leur carrière. Le challenge n’était simplement pas intéressant en tant qu’entraîneur de l’équipe nationale. Lorsque les Allemands m’ont contacté, j’ai sauté sur l’occasion. L’équipe nationale est au fond du trou depuis des années. C’est pourquoi j’ai accepté. Et oui, en plus le salaire était plus intéressant, expliqua-t-il agacé.

- Je vois, mais les meurtres de Schlierenzauer et d’Ammann vous arrangent quand même. Ils y a moins d'obstacles pour votre équipe. C’est plus facile pour elle de briller maintenant, insista Rossi

- Mais non. Vous croyez franchement que je me suis mis dans la tête de tuer tous ceux qui sont mieux classés que mes gars? Prenez le classement et regardez. Je ne vais quand même pas tuer 15 personnes! C’est du délire, ajouta-t-il consterné.

- Il y a une question que j’aimerais vous poser. Que faisiez-vous les soirs des deux meurtres? lui demanda l’agent Rossi.

- Voyons. Samedi soir après la conférence de presse, je suis rentré à l’hôtel avec mon équipe. On a fait le point sur notre situation, contrôlé une dernière fois les combinaisons, puis je suis allé à l’hôtel des Autrichiens et j’ai bu un verre avec Alexander Pointner. Il m’a quitté après avoir reçu l’appel de Morgenstern mais sur le moment, il ne m’a pas dit de quoi il s’agissait. Puis, je suis entré à mon hôtel. Lorsque Simon a été tué, j’étais dans la chambre de Michael Uhrmann et Martin Schmitt avec mon portable pour regarder les vidéos de leurs sauts. Vous pouvez leur demander, expliqua-t-il.

- Mais je le ferai. Merci pour vos réponses monsieur Schuster.



Rossi se leva et ouvrit la porte. Il s’arrêta et se retourna vers l’entraîneur.



- Vous pouvez y aller. Encore merci pour le temps que vous m’avez consacré.



- C’est notre homme? demanda Morgan qui attendait dans le couloir.

- Non, je ne crois pas. Il a un solide alibi pour chaque soir. On va les vérifier, mais je pense qu’on ne trouvera rien, lui répondit-il.

TOUT LE MONDE EST SUR LES NERFS

Reid et Prentiss entrèrent dans l’hôtel Star pour voir quelle équipe s’y trouvait et s’il pouvait détecter un comportement suspect. Et ils ne furent pas déçus. En ouvrant la porte, ils trouvèrent un groupe de journalistes agressant un sauteur de questions tout aussi agressives. Ce dernier perdit patience et colla son poing dans la figure d’un reporter. Il voulut partir mais se trouva nez à nez avec les agents.

- Monsieur calmez-vous. Venez avec nous, dit Emily en montrant sa plaque.
- Pourquoi moi et pas eux? rétorqua-t-il.
- On aimerait vous parler, dit Reid.
- Et vous laissez-le tranquille, lança Emily à l’égard des journalistes.

Les deux agents allèrent avec le sauteur dans un endroit plus tranquille pour pouvoir discuter sans avoir à subir les assauts de la presse.

- Bonjour, nous sommes du FBI. Voici le docteur Reid et je suis l’agent Prentiss. Quel est votre nom?
- Harri Olli, dit-il d’une voix timide. Il mit ses mains sous la table et joua nerveusement avec ses doigts. Il n’aimait pas la police encore moins le FBI dont il avait tant entendu parler.
- Monsieur Olli, que s’est-il passé avec ce reporter? demanda Reid un peu surpris de ce qu’il venait de voir.
- Il n’a pas arrêté de me provoquer depuis le début. Et là, il m’accuse à tord, dit que je suis un raté, que je n’ai rien à faire ici et que si quelqu’un devait mourir, c’était moi. J’ai explosé quand il a dit que mes parents auraient dû utiliser une capote. C’est un enfoiré et je lui ai collé un pain dans la tronche. Voilà, conclut le Finlandais qui croisa les bras.
- Je comprends, c’est très blessant, mais lui mettre un poing dans la figure ne résout rien, lui dit Reid.
- Essayez de lui parler. C’est un mur. Il ne comprend rien. Et là, je vais encore me faire virer de l’équipe pour ce con et je serai le méchant de l’histoire comme d’habitude, expliqua-t-il.
- Si vous voulez, on peut parler avec votre entraîneur. Tout le monde est sous pression, je pense qu’il comprendra, le rassura Emily.
- Merci, ça serait sympa.
- Pas de problème. On est là pour arrêter un tueur mais aussi pour rendre service, lui expliqua-t-elle.
- Je peux y aller? demanda-t-il.
- J’ai juste une question, lui dit Reid. Ça vous arrive souvent que les journalistes soient insultants, voir dégradants avec vous?
- Oui, depuis Oberstdorf en 2008. J’ai fait une connerie et depuis je suis leur bouc émissaire.
- Y a-t-il d’autres personnes qui se comportent comme ça avec vous? continua-t-il.
- Pas vraiment. Des fois, avec l’entraîneur. Surtout les deux qu’on a eues avant. J’aimerai juste qu’ils me respectent un peu, répondit-il avant de se ronger l’ongle de l’index gauche.
- Et qui étaient les deux d’avant? demanda Emily.
- Tommi Nikunen et Janne Väätäinen.
- Et sont-ils toujours dans le coin? lui demanda-t-elle.
- Tommi est à Lahti en Finlande et Janne quelque part au Japon, expliqua-t-il.
- Merci d’avoir répondu à nos questions monsieur Olli. Nous n’oublierons pas d’aller parler à votre entraîneur, lui assura la jeune noiraude.
- Au fait, vous avez une piste? Vous avez une idée de qui pourrait être le tueur? demanda le Finlandais avant de les quitter.
- On ne peut pas répondre à cette question, désolée, lui avoua Prentiss.

Quand les deux agents s’éloignèrent Reid fit une remarque à sa partenaire.

- Tu ne trouves pas bizarre sa dernière question? Je ne sais pas toi, mais je pense qu’on devrait s’intéresser à lui.
- Oui, c’est pourquoi il ne faut surtout pas que son entraîneur le bannisse. Si c’est lui notre homme, il doit absolument rester.
- Juste. Et il pourrait s’en prendre à n’importe qui pour se venger. Peut-être aux journalistes. T’as vu avec quelle force il lui a lancé son coup de poing? fit remarquer Reid.
- Je suis d’accord avec toi. Il faut qu’on en parle à Hotch.

Désolée pour l'attente. Voici un chapitre de plus. J'espère qu'il vous plaira car j'ai beaucoup aimé l'écrire. Allez, bonne lecture à tous.

MIKA, LE NARCISSIQUE

Quelqu’un de connu arriva vers les agents restés dans l’hôtel réservé pour eux et la police. C’était l’entraîneur des Norvégiens.

- Bon du nouveau? Vous l’avez coincé? demanda-t-il avec arrogance à Hotchner qui lisait un dossier.

Hotch leva les yeux vers son assaillant et le considéra du regard tout en fermant le dossier qu’il tenait. Il n’apprécia pas le fait que cet individu vienne lui parler de cette façon.

- Je n’ai pas à répondre à ces questions. L’affaire est en cours, lui apprit le chef des profileurs. Mais j’aurais quelques questions à vous poser puisque vous êtes là.
- Allez-y. J’écoute, dit l’homme aux yeux couleur glace.
- J’aimerais savoir ce que vous faisiez samedi soir, lui demanda-t-il d’un ton posé.
- Après la conférence de presse, j’ai pris une douche. Ensuite je suis allé au bar de l’hôtel.
- Et vous y avez vu quelqu’un?
- Plein d’Autrichiens, des journalistes et un de mes sauteurs que j’ai sommé d’aller dormir. Autrement, je n’ai pas fait attention, décrit-il.
- Que pensiez-vous de la domination de Schlierenzauer et Ammann?
- Ils étaient agaçants tellement ils étaient forts. Mais j’ai toujours poussé mes gars à ne jamais baisser les bras et de continuer le combat. Je sais qu’un jour, la Norvège dominera le saut. Ce n’est qu’une question de temps et c’est bien parti.

Hotch regarda son interlocuteur de son regard dur et froid. Il se demanda comment pouvait-on parler comme ça dans de pareilles circonstances. Les deux hommes se livraient un véritable duel en se regardant dans le blanc des yeux.

- Donc, on peut dire que les évènements de ces derniers jours vous arrangent, lui lança-t-il d’une voix dure.
- Bien sûr! Comme tous ceux qui sont toujours 3ème et plus loin. Mais j’aurai préféré qu’ils soient malades ou se cassent une jambe. Jamais je n’aurai souhaité leur mort.
- Mais vous seriez prêt à faire n’importe quoi pour que votre équipe gagne n’est-ce pas?
- Pas à tuer comme je vous l’ai dit. A tricher légalement, oui.
- Pour vous, ces morts sont des “dommages collatéraux” si j’ai bien compris, reprit-il.
- Si je réponds oui, je serai le salaud de service. Mais disons que c’est triste. C’est la vie. On naît et un jour, on meurt. Certains plus vite que d’autres.
- Pour vous, c’est le processus normal de la vie, rien de quoi s’alarmer. Après tout, c’est la loi de la nature, que le plus fort gagne? demanda l’agent qui commençait à s'énerver.
- Oui, c’est la loi de la nature. Mais je condamne le fait qu’ils se soient fait assassiner. Vous êtes content? Vous allez maintenant vous remettre à bosser et arrêter de perdre du temps avec moi?
- J’ai quelque chose à vous montrer si vous voulez bien, répondit Hotch en ignorant la dernière partie de la question du Finlandais.

Hotchner n’aimait pas trop le comportement de cet entraîneur. Il était prêt à tout pour faire gagner son équipe, alors pourquoi ne pas éliminer ses adversaires? Après tout, c’était humiliant pour un homme aussi narcissique d’être vu comme le second. Les deux hommes se dirigèrent vers le bâtiment qui renfermait la morgue.

- Bonjour Dr O’Malley. J’aimerais que vous nous sortiez les corps des deux sauteurs, lui demanda Hotchner.
- Oui bien sûr, répondit le médecin légiste.
- Mais qu’est-ce que vous essayer de faire? demanda Mika Kojonkoski.
- Je veux savoir jusqu’où vous pouvez allez pour votre renommée personnelle, lui répondit froidement l’agent du FBI.
- C’est ridicule, protesta l’entraîneur.

Le légiste tira deux tiroirs d’acier où reposaient deux corps recouverts d’un drap blanc.

- Merci Docteur, vous pouvez nous laisser, lui demanda Hotchner.
- Pas de soucis, je suis dans mon bureau si vous avez besoin de quoi que ce soit.
- Je n’y manquerai pas, lui répondit l’agent.

Kojonkoski se tenait droit, les bras croisés et semblait être stressé. Il inspira profondément comme pour se préparer à ce qu’il allait voir. Hotch regarda le Finlandais et repoussa le premier drap qui découvrit le corps de Schlieri jusqu’à la taille. On voyait qu’une autopsie avait été pratiquée. Le profileur ne quitta pas Kojonkoski des yeux. L'entraîneur des Norvégiens se tenait à une distance respectable. Il s’avança d’un pas mais lorsqu’il vit le regard inerte de l’Autrichien, il recula et ne put plus le regarder. Il avait presque la nausée.

- C’est bon, vous pouvez le couvrir. C’est assez. Je retire ce que j’ai dit avant, rétorqua l’entraîneur.
- Je n’ai pas fini, répondit Aaron Hotchner avec véhémence.

Il laissa découvert le premier cadavre et se dirigea vers le second. Il enleva aussi le drap.

- Alors, que pensez-vous de la loi du plus fort maintenant? commenta Hotch regardant toujours l’entraîneur avec son regard froid comme la pierre.
- C’est bon. Je m’excuse. On peut y aller? demanda-t-il poliment et avec une voix blanche.

Satisfait de ce qu’il avait constaté, l’agent du FBI recouvrit les corps et referma les tiroirs. Le Finlandais et lui-même ressortir de ce bâtiment qui faisait horreur à tant de monde.

Wow, tu t'es dechainee niveau postage, lol
Allez, je m'y mets !

J'espère que ça vas te plaire. Me réjouis de savoir ce que tu en pense. bisous

Ce que j'aime bien dans ta fic, c'est qu'elle est detaillee et progresse etape par etape. C'est super bien.
Hum, tant de victimes et de unsubs potentiels... Mais notre equipe est la meilleure et va coincer le mechant, pas vrai?

éhéh tu verras bien allez, je t'envoie la suite. Et merci encore pour tes commentaires.


LISTER LES SUSPECTS

Tout l’après-midi, les agents du FBI avaient procédés à des interrogatoires. Ils étaient à présent tous réunis dans leur pièce aménagée.

- J’en peux plus, lança Prentiss.
- Désolé de te décevoir, mais ce n’est pas encore fini, lui répondit Morgan.
- Bon, qu’avez-vous appris aujourd’hui, demanda Hotch très professionnel comme toujours.
- La presse pousse à bout les sauteurs et les entraîneurs. Je les trouve tous passablement agressifs, commenta Reid.
- Dave, que penses-tu de Schuster? l’interrogea Aaron.
- Pour moi tu peux l’éliminer. Son alibi est en béton. Par la même occasion, on peut éliminer toute l’équipe allemande, expliqua Rossi.
- Pourquoi? demanda Morgan un peu surpris.
- Uhrmann et Schmitt étaient avec l’entraîneur et Wank et Neumayer ont joué toute la soirée sur leurs portables dans le hall. Des témoins les ont vus, ajouta-t-il.
- Pour ma part, on peut rayer Kojonkoski de la liste. Il est arrogant, narcissique et a un égo sur dimensionné, mais il était incapable de regarder les corps, dit Hotch en regardant ses équipiers.
- Vous l’avez mis face à face avec les dépouilles? demanda Reid avec de grands yeux étonnés.
- Oui, je voulais connaître sa réaction face à la réalité, continua le grand noiraud sur un ton neutre.
- Pour ma part, j’ai quelques gars suspects. J’ai Pekka Niemelä, l’entraîneur des Finlandais. Il ne réfléchit pas avant de répondre. Il a une réponse toute faite pour tout ce que je lui demandais. C’était agaçant. Matti Hautamäki, un sauteur finlandais a juste répondu par oui ou par non aux questions. Et encore un autre Finlandais, Janne Ahonen qui semble vraiment vouloir être le favori. Björn Einar Romören le Norvégien semblait être assez vexé d’avoir été écarté de l’équipe. C’est tout pour moi, annonça Morgan.
- J’ai aussi un autre Finlandais, annonça Prentiss. Reid et moi avons interrogé Harri Olli. Il se sent inférieur et humilié par tout le monde, il a même collé son poing dans la figure d’un journaliste. Mais le plus étrange, c’est qu’il a absolument voulu savoir où en était l’enquête, ce qu’on savait, si on avait un suspect.
- Il va falloir le surveiller, remarqua Rossi en soupirant.
- Bizarre, tous les Finlandais que j’ai interrogés ont demandé des détails sur l’enquête. J’ai aussi Anders Jacobsen, un Norvégien, ajouta Morgan en regardant ses notes.
- Est-ce que ça peut être un entraîneur? Je veux dire, ce Pekka est plus âgé que le profil, fit remarquer JJ.
- Tu as raison, mais n’oublie pas que l’âge est le paramètre le plus difficile à prévoir dans un profil, lui précisa Rossi.
- Que pensez-vous de réinterroger discrètement tous les suspects potentiels et de les confronter aux photos des cadavres? On verra bien s’ils sont intéressés ou s’ils sont incapables de les regarder, proposa Prentiss.
- Je pense que c’est une bonne idée, mais j’ai aussi une mauvaise nouvelle. Notre homme devrait remettre ça ce soir. On doit s’assurer que tous les sauteurs soient dans leur chambre avant 21 heures, leur annonça Hotch un peu anxieux.
- Regardez dehors, il fait déjà nuit et il n’est que 19h50. Espérons qu’ils soient tous rentrés. En plus, on a aucune idée de qui pourrait être la cible, s’inquiéta Emily.
- Garcia, tu es avec nous, demanda Reid car ils étaient en vidéo conférence avec elle.
- Mais oui mon chou. Demande-moi ce que tu veux.
- As-tu trouvé de nouveaux articles sur cette compétition et est-ce que les journalistes désignent un favori malgré nos consignes? demanda le petit génie.
- Oui, les Polonais soutiennent Adam Malysz, les Norvégiens Anders Jacobsen, les Finlandais Janne Ahonen, les Autrichiens hésitent entre Thomas Morgenstern et Andreas Kofler, les Allemands n’ont pas de favori parce que de toute façon ils n’ont aucune chance et les Suisses, et bien ils espèrent un exploit d’Andreas Küttel, énuméra-t-elle.
- Ils n’ont vraiment rien compris. Ils envoient les sauteurs de leur nation à l'abattoir, fit remarqué JJ désespérée. .
- Je veux tout le monde sur le pied de guerre. On ne va pas beaucoup dormir sur ce coup-ci. Je vous veux tous et tous les policiers dehors! Je ne veux pas qu’il en tue un autre, intervient Hotch. Je sais qu’il fait froid, mais c’est un ordre!

UNE LONGUE NUIT

Il en avait vraiment marre que le tueur se fiche d’eux. Il ne voulait plus qu’il se promène librement à leur nez et à leur barbe. Cet individu devait payer pour ses crimes. Le plus rageant pour Hotchner, c’était qu’il était persuadé qu’ils avaient déjà interrogé le tueur, mais ils n’arrivaient pas à dire de qui il s’agissait.

Dehors les rues étaient désertes, excepté le fait qu’il y avait des policiers partout. Des ombres les observaient depuis les fenêtres des hôtels.

- Hotch? dit Morgan dans son portable. Tous les sauteurs nommés dans la presse sont dans leur chambre. Un policier veille derrière chaque porte. Espérons que le tueur ne se venge pas sur quelqu’un d’autre.
- Ne t’en fais pas, s’il se montre, on va l’avoir, lui répondit son chef vindicatif.

Ils patrouillèrent toute la nuit dans l’obscurité et le froid. La neige s’était mise à tomber vers 23h30 réduisant la visibilité. Mais ils ne trouvèrent ni tueur, ni cadavre. Vers 4h du matin, ils décidèrent d’aller se coucher. Tous s’écroulèrent sur leur lit. Ils étaient morts de fatigue, gelés, mais ils savaient que dans quelques heures, il devait être là pour assurer la sécurité de tous. Hotch avait raison, cette nuit-là ils ne dormirent pas beaucoup.

QUEL EST CE BONBON ?

Le réveil fut difficile pour certains. Spencer Reid, quant à lui était déjà dans le bureau, le nez dans les dossiers et observant les photos. Puis, il observa avec attention le contenu de deux sacs plastique. Sur la table, il y avait deux tas de déchets divers. Il les classa, et les observa silencieusement. Il prit son téléphone portable et appela Garcia.

- Salut Garcia, je te réveille? demanda Reid.
- Salut mon cérébral. Non, tu ne me réveilles pas, répondit l’analyste technique. J’ai deux heures d’avance sur toi, ne l’oublie pas.
- Je regardais les déchets trouvés dans la neige à côté des deux cadavres et je retrouve les deux fois les papiers d’un bonbon que je ne connais pas. Peux-tu me dire d’où vient Fazer Salmiakki, s’il te plaît? Le papier est noir et blanc avec des petits carreaux comme l’arlequin de Venise avec une bande rouge avec le nom écrit en blanc.
- Il y a donc quelque chose sur terre que tu ne connais pas... c’est fascinant. Bon, trêve de plaisanterie. Laisse-moi une seconde. (Après moins d’une minute et une course effrénée de ses doigts sur le clavier.) J’ai trouvé! C’est qui la meilleure?
- Toi bien sûr, ajouta Reid avec un sourire.
- Si tu veux goûter à ce bonbon il faudra que tu te rendes... en Finlande. Voilà mon chéri, tu sais tout. Dis, il fait froid où tu es?
- Merci Garcia. On peut réduire un peu notre liste de suspects. Il fait froid car il fait humide. Je pense que le taux d’humidité avoisine les 90%.
- Oh, je vois... dommage, je ne suis pas là pour vous tenir chaud... bon, je te laisse, s’il y a autre chose que je puisse faire pour toi, n’hésite pas, sur ces mots, Penelope raccrocha le téléphone.

Après avoir discuté avec les policiers de ce qui c’était passé la nuit dernière, Hotchner arriva dans le bureau avec une tasse de café à la main et les yeux cernés par le manque de sommeil. Il était vêtu d’un pull en laine polaire noir, d’un velours côtelés beige et de chaussures de montagne. Il avait aussi une légère migraine due au manque de sommeil. Aaron n’avait jamais aimé les hivers humides où le froid vous transperce jusqu’aux os.

- Tu as quelque chose? demanda Hotch à Reid en s'asseyant lourdement sur une chaise.
- J’ai observé et comparé les déchets retrouvés près des corps. C’est fascinant ce que les gens peuvent jeter. Par exemple, qu’est-ce qu’un préservatif fait dans une ruelle mal éclairée. Pourquoi est-ce qu’une bouteille consignée se retrouve dans la neige à moins de deux mètres d’un conteneur. Les gens n’ont-ils pas conscience que ces petits gestes dégradent l’environnement.
- Reid, la nuit a été longue... où veux-tu en venir? lui demanda son patron en appuyant un coude sur la table et en portant le bout de ses doigts à son front.
- Et le point commun était un papier de bonbons finlandais. C’est tout ce que j’ai trouvé, admit-il.
- Mais on n’est pas sûr que ces bonbons appartiennent à notre homme, lui fit remarquer Aaron avec lassitude.
- Non, mais durant l’interrogatoire, on pourra leur demander s’ils aiment ces bonbons ou s’ils en ont avec eux, ajouta Reid.
- Oui, tu as raison. admit-il.

Morgan s’excusa du retard en entrant dans la pièce suivi des autres agents.

- Un retard, ça peut arriver à tout le monde, mais une fois, lui répondit sèchement son parton.
- Je pense qu’il faut qu’on essaie d’en faire craquer un ou deux. Il faut les questionner sur un changement de comportement éventuel de leur camarade de chambre par exemple, proposa Rossi.
- C’est une bonne idée de les faire parler des autres. Ainsi, ils en révéleront plus que si on parle directement d’eux. En plus, ils seront plus en confiance si on leur rappelle que tout ce qui sera dit dans la pièce restera dans la pièce, commenta Reid.

Hotchner approuva l’idée de ses équipiers. Les agents s’étaient divisé la liste des suspects. Hotch faisait équipe avec Prentiss, Morgan avec Rossi et Reid observait le déroulement des interrogatoires et allait intervenir s’il le fallait. JJ quant à elle, se tenait prête à répondre à la presse.

Je commente te je lis alternativement sur FF et ici. Sry pour mon manque de présence ces derniers jours. Je tente de rattraper mon retard entre deux vertiges.
Ta fic est bien ficelée, c'est agréable à lire.
A la prochaine

Merci. Je suis vraiment contente que ça te plaise. Tes compliments me touchent. C'est chouette de savoir qu'on écrit pour quelqu'un

J'espère que tu vas bien et te fais plein de gros bious

Bonne soirée

Voici la suite pour toi dexash. J'espère que cette suite te plaira. Je te souhaite dors et déjà une bonne lecture.

Mais vous pouvez tous lire si vous voulez



INTERROGATOIRE DE MATTI HAUTAMÄKI

Matti Hautamäki était un des plus vieux sauteurs même s’il avait passé la trentaine depuis peu. Il était assis en arrière sur sa chaise et jouait avec son portable sous la table. Il avait les cheveux foncés en brosse, le regard sombre mais doux, le nez retroussé. Hotch et Prentiss entrèrent dans la pièce. Emily s’assit en face de Matti et son parton resta debout. Elle fit les présentations.

- Bonjour monsieur Hautamäki, nous sommes des agents du FBI. Voici l’agent Hotchner et je suis l’agent Prentiss.
- Pour commencer, intervint Aaron Hotchner, éteignez votre portable et regardez-nous quand on vous parle!

Sans un mot, le sauteur obéit et rangea son portable dans sa poche.

- Monsieur, nous nous intéressons au rapport que vous entretenez avec le reste de l’équipe. Y a-t-il des personnes qui auraient un comportement étrange ces derniers temps? demanda Prentiss.
- Pas plus que d’habitude.
- Personne ne s’est montré plus agressif, plus violent ou dédaigneux qu’à l’accoutumée? questionna Hotch.
- Vous parlez d’Harri, n’est-ce pas? C’est juste parce que vous l’avez vu déraper hier. Il a juste pété un câble à cause des reporters. C’est tout. Mais c’est un bon type.
- Qu’est ce qui vous fait croire qu’on pense à lui? Pourquoi pas un autre. On a crû comprendre que ça lui arrivait de “péter un câble” comme vous dites, fit remarquer Emily.
- Tout le monde s’en prend à lui. Et de temps en temps, la marmite déborde.
- Donc ce n’est pas un comportement inhabituel pour lui. Y a-t-il un autre sauteur qui aurait eu un comportement déplacé ces derniers jours? insista le chef des profileurs.
- Je ne sais pas. Je suis resté avec mon équipe et je ne parle pas aux autres. Et comme je vous l’ai dit, mes co-équipiers sont comme d’habitude, enchaîna le sauteur qui jouait nerveusement avec ses doigts.
- Et dans votre équipe, personne n’a changé? lui demanda Hotch exaspéré.
- Je n’ai rien remarqué, répondit le sauteur qui avait l’impression de répéter sans cesse la même chose.
- Que pensiez-vous de la domination de Schlierenzauer et Simon Ammann? le questionna la belle noiraude.
- Je m’en fous, rétorqua le sauteur finlandais en soupirant et en haussant les épaules.
- Vous voulez nous faire croire que vous faites un sport où vous vous en fichez de qui est devant, que ce n’est pas vexant d’être toujours derrière? commenta Hotch en haussant un sourcil.
- Je me bats pour passer en manche finale. Alors qui est devant, qu’importe. C’est bien que ce ne soit pas toujours le même qui gagne. C’est cool pour les fans, commenta-t-il.
- Mais vous n’enviez pas le statut de favori de vos deux adversaires? insista le chef d’équipe.
- Non, car je n’aime pas répondre à la presse. Je préfère être derrière même si une victoire de temps en temps me ferait du bien.
- Alors, pourquoi faites-vous de la compétition si ce n’est pour gagner. J’ai du mal à vous suivre, avoua l’agent du FBI.
- Pour le fun et l’adrénaline. Et peut-être qu’un jour, je reviendrai à mon meilleur niveau, ajouta-t-il avec une pointe d’agressivité dans la voix.
- Avez-vous mangé récemment de ces bonbons? lui demanda Prentiss.
- Non, je ne les aime pas.
- Et que pensez-vous de ceci! dit Aaron en lui mettant les photos des deux cadavres sous les yeux.

Le sauteur se pencha en avant et regarda les deux photographies qui étaient sur la table. Il regarda attentivement la première puis la deuxième.

- Je ne sais pas. Ils sont marrants d’un certain point de vue. On dirait qu’ils ont vu un fantôme.
- Marrant?! S’exclama Hotch excédé par ce qu’il entendait. Voir deux personnes que vous côtoyiez souvent, mortes sur une table d’autopsie, vous fait marrer!!! Hotch était hors de lui.
- Hotch, calmez-vous. Monsieur Hautamäki, vous rendez-vous compte qu’il s’agit de vraies personnes qui sont vraiment mortes? demanda Emily avec le plus de calme possible.
- Quoi? Vous voulez que je me mette à pleurer pour ces deux individus? Gregor, je ne pouvais pas l’encadrer. Il était arrogant au possible. Et Simon, bah je n’ai jamais vraiment pris la peine de parler avec lui. Mais ce n’est pas moi qui les ai tués. Je le jure.
- Pleurer aurait été un peu extrême, mais vous auriez pu montrer de la compassion, lui dit Hotch avec un calme retrouvé.
- Vous allez m’embarquer?
- Non, mais restez dans le coin. On reviendra sûrement vous parler, annonça Prentiss.
- De toute façon, c’est Pekka qui a les billets d’avion. Vous savez où me trouver si vous avez encore besoin de mes lumières, conclut le sauteur en se levant. Au fait, vous n’avez aucune idée que qui pourrait être le tueur, n’est-ce pas? demande-t-il avant d’ouvrir la porte.
- Donc vous vous enfichez de ce qui peut vous arrivez?
- Quoi? Mais ce n’est pas moi le tueur, se défenda-t-il.
- Vous nous faites pourtant comprendre le contraire, lui répondit Hotch.
- Ah non, je vous assure que je n’y suis pour rien. Arrêtez d’accuser tout le monde sans preuve. Je ne vais pas avouer ce que je n’ai pas fait.
- Merci monsieur. Nous vous recontacterons si nous avons besoin de vous. Au revoir, dit Prentiss.

Les deux agents regardèrent Matti sortir de la pièce. Hotch fusilla le Finlandais des yeux.
- Qu’y a-t-il? demanda Prentiss.
- Il m’exaspère! Non, seulement il ne comprend rien à rien mais en plus il se comporte comme un suspect mais on a rien pour le coincer. Il me tape sur les nerfs, avoua Hotch en attrapant un verre d’eau et en prenant une Aspirine dans l'espoir de faire passer son mal de tête.
- Pensez-vous que ça pourrait être lui? demanda Prentiss.
- C’est possible. J’ai l'impression qu’on n’a que des suspects qui correspondent au profil pas toi? lui demanda son patron.
- Et si les Finlandais avaient agi en groupe? proposa Emily.
- Non, notre homme se sent inférieur aux autres donc je le vois mal faire équipe avec quelqu’un. Et en plus, l’équipe est plutôt bonne, pas de quoi se sentir humilié. Je pense qu’il s’agit bel et bien d’un seul individu, lui répondit Aaron.

Et voici un nouvel interrogatoire


INTERROGATOIRE DE BJÖRN EINAR ROMOEREN

Dans la pièce d’à côté, Morgan et Rossi interrogeaient le Norvégien Björn Einar Romören. Il avait les cheveux raides, coupés au carré sur les épaules. Il avait plus l’allure d’une rock star ou d’un viking avec sa petite barbichette que d’un athlète. Son visage était long et fin tout comme ses traits.

- Pourquoi suis-je là? Vous croyez que c’est moi? demanda-t-il.
- C’est la procédure, répondit Rossi sans donner plus d’explications.
- Comment avez-vous vécu la compétition? Est-ce frustrant que l’entraîneur ne vous ait pas sélectionné? demanda Morgan.
- Bien sûr. J’aurai pu faire un bon résultat, mieux que Johan Remen Evensen. Un podium, peut-être pas, expliqua le blond Norvégien.
- Y a-t-il des personnes dans votre équipe qui serait sur les nerfs ou plus agressives que d’habitude? questionna Rossi.
- Voyons... Mika. Mais je crois que c’est son état normal.
- Personne d’autre? demanda Rossi qui savait que Kojonkoski n’était plus dans les suspects.
- Hum... peut-être Anders un peu. Il a terminé 4ème pour 0.2 point. C’est rangeant. Mais après une bière, ça allait mieux.
- Il vous a parlé des meurtres? Que pense-t-il de ce qui s’est passé? demanda Morgan
- Oui, il en parle beaucoup. Je ne sais pas si c’est de la fascination ou de la peur. Il fait plein d’hypothèses pour essayer de deviner qui ça pourrait être, expliqua Romören.
- Ah oui? Et à qui pense-t-il?
- Tous ceux qui aimeraient être devant comme Malysz, Morgenstern, Ahonen. Mais aussi les seconds couteaux comme on les appelle vulgairement ou les viennent ensuite. Il pensait à Hautamäki, Neumayer et Kofler je crois. Mais il faudrait lui demander pour être sûr.
- Et vous? demanda Morgan. A qui pensez-vous?
- Je ne sais pas trop. Mais j’aime bien les hypothèses d’Anders. Par contre, je lui ai déconseillé de faire des paris. C’est un peu macabre, je trouve.
- Là, je suis d’accord avec vous, avoua Derek avec un hochement de tête.
- Que faisiez-vous déjà les samedi et lundi soirs? demanda Dave.
- Samedi soir, j’ai fait mon jogging puis je suis retourné à l’hôtel pour me relaxer avant d’aller dormir et lundi soir, je suis allé acheter des cartes postales avec Johan. On les a écrites au café puis on est rentrés, expliqua-t-il.
- Avez-vous déjà mangé ce genre de bonbons? demanda Morgan en tendant la photo du papier au sauteur.
- Non mais vous rigolez? Savez-vous ce que c’est cette saloperie? C’est de la réglisse salée! Y a que les Finlandais qui peuvent les manger tellement c’est infect. On leur en met dans le biberon quand ils sont petits pour qu’ils s’habituent, expliqua le Norvégien.
- De la réglisse salée? Eurk, commenta Morgan avec une grimace.
- Et que pensez-vous de ça? demanda Rossi en mettant les photos des victimes sur la table devant le pauvre Norvégien.
- Cachez-moi ça! C’est horrible. Non, je ne peux pas regarder. Désolé, dit-il en détournant le regard et en repoussant les photos contre les agents.

Morgan reprit les clichés et les rangea dans le dossier qui était pausé sur la table.

- Merci Monsieur Romören. Je croix que ça sera tout, lui dit Rossi pour qui, le Norvégien, ne pouvait pas être le tueur.
- Merci. Dites-moi que vous avez une piste. On a tous peur.
- Navré de ne pas pouvoir vous répondre. C’est confidentiel. L’affaire et en cours, lui répondit Morgan désolé.

Cool... Je crois que je vais me les relire tous d'un coup, parce que j'ai le sentiment qu'il me manque un élément là... N'auraient-ils pas déjà interrogé le tueur ?

C'est toujours un plaisir de les lire en situation, c'est assez fidèle, même s'il est rare que Hotch perde son calme face à de simple témoins.

A tout bientot.

PS : si tu en as le temps et l'envie, jetterais tu un oeil à ma nouvelle fic ?

Salut!

Je sais que c'est rare, mais j'avais envie et en plus, le pauvre à mal au crâne . J'avais aussi envie de le faire un peu plus "humain".

Je suis tout à fais d'accord de jeter un oeil à ta fanfic et je le ferais même avec plaisir.

Je te fais plein de gros bisous et te remercie encore pour touts ces chouettes commentaires.

Bisous et bonne soirée.

INTERROGATOIRE D’ANDERS JACOBSEN

Moins de deux minutes plus tard, le suspect suivant entra.

- Bonjour, je suis Anders Jacobsen, dit-il avec un sourire charmeur.

Il avait les yeux en amande et ne pouvait pas renier ses origines du Nord de l’Europe. Il avait les cheveux bruns foncés et les joues plus rondes que la plupart des autres sauteurs. Il posa sa veste sur le dossier de la chaise, ôta son bonnet et ses gants puis s’assit. Il dégageait quelque chose de positif. Il était de bonne humeur alors qu’il allait se faire interroger par le FBI au sujet des meurtres de deux autres compétiteurs.

- Bonjour, je suis l’agent Derek Morgan et voici l’agent Rossi.
- Je vais vous posez une question qui peux vous surprendre mais, y a-t-il quelqu’un dans votre équipe qui a un comportement bizarre ces derniers temps? demanda Rossi de but en blanc.
- Je dois réfléchir une seconde... voyons... non, je ne crois pas. On est tous normal et je ne pense pas que le tueur soit norvégien.
- Et pourquoi ça? demanda Morgan.
- On est une grande famille et on se dit tout ou presque. On aurait immédiatement remarqué si l’un d’entre nous était le tueur. Je suppose qu’il n’oserait pas nous regarder droit dans les yeux, il resterait à part et... enfin, il aurait un comportement étrange et Mika l’aurait immédiatement su, expliqua-t-il.
- Vous savez que la plupart des tueurs en série sont affreusement normaux? On a travaillé sur une affaire où le tueur fabriquait ses bombes dans son garage et sa femme n’en savait rien. Il lui disait qu’il travaillait sur quelque chose de délicat et qu’elle ne devait pas entrer. Elle lui a obéit, lui apprit Derek.
- C’est fascinant. Est-ce que vous donner des conférences publiques où vous racontez ces histoires? Ça m’intéresse beaucoup. Dès avril lorsque la saison sera finie de préférence.
- J’ai écrit plusieurs livres sur le sujet et oui, parfois on donne des conférences, mais sur sol américain uniquement, lui dit Rossi.
- C’est pas un problème. Est-ce que je pourrai avoir votre carte pour commander vos livres dans ma librairie?
- La voilà, lui dit Rossi en la lui tendant. Je peux savoir pourquoi ce sujet vous passionne autant?
- Merci. Oh, c’est depuis que je me suis mis à regarder les Experts. Et puis, j’ai toujours aimé ce genre de série. Mais rencontrer de vraies personnes qui font ce métier, ça m’intéresse.
- Nous, on ne cherche pas de preuves en relevant des empreintes, on observe le comportement, on l'interprète et on le comprend. Ça nous permet de retrouver des criminels. Ce qu’ils nous disent nous permet de les coincer, lui répondit Morgan.
- Mais c’est encore mieux! Je me réjouis vraiment de lire vos livres! s’enthousiasma le Norvégien.

Morgan regarda Rossi et les deux hochèrent la tête. Ce gars était louche.

- Que pensez-vous de la manière donc ces crimes ont été commis? demanda David.
- Franchement, c’est affreux. Surtout quand on connaît les victimes. Il faut vraiment être enragé pour étrangler quelqu’un. Ça ne peut pas être un accident. Il faut maintenir la pression longtemps et la victime essaie de se dégager. Le tueur est super déterminé et sait ce qu’il fait. Mais c’est mon avis. Je ne suis pas un expert, expliqua-t-il.
- ça semble vraiment vous fasciner, commenta Morgan. J’ai une autre question, sur les scènes de crime on a retrouvé ce si. Connaissez-vous ces bonbons?
- Ah oui, rigola-t-il. Un jour à l’aéroport, j’en ai acheté. J’ai cru que c’était de la réglisse. J’ai ouvert le paquet dans l’avion et j’ai failli m’étouffer. C’est affreux! Vous avez déjà goûté? demanda-t-il.
- Non, répondit Rossi. Vous qui êtes fasciné par tout ce qui touche aux tueurs en séries, que pensez-vous de son œuvre? Il mit les photos de Gregor et Simon sous les yeux du Norvégien
- Bah comme je vous l’ai dit. Il est déterminé et ne leur a laissé aucune chance. On voit bien sur ses photos que ses victimes le supplie, dit-il en repoussant les photos contre les agents.
- Mais ça ne vous fait rien? Vous ne ressentez rien en voyant deux personnes que vous connaissiez comme ça? insista Derek.
- J’ai la boule au ventre et je peux déjà vous dire que je ne dormirai pas comme je n’ai pas dormi les soirs des meurtres. Je suis assez sensible comme personne, admit-il en plissant les yeux.
- Ah oui? On ne dirait pas, dit le plus âgé des deux agents.
- Oui... désolé si vous ne pouvez pas le percevoir, dit-il calmement mais en ayant perdu son sourire depuis plusieurs minutes.
- Vous vous souvenez de ce qu’on vous a dit, on étudie le comportement humain et c’est ainsi qu’on a arrêté plusieurs tueurs, insista Morgan en ne le lâchant pas des yeux.
- Ce n’est pas moi, je vous le jure.

Morgan et Rossi se regardèrent et firent tout les deux un petit sourire. Anders était un de leur meilleur suspect à leurs yeux.

- Merci monsieur Jacobsen. On vous rappellera quand on aura besoin de vous, lui dit l’agent au teint basané.
- Merci et si je peux vous aider, n’hésitez pas. On verra qui trouvera le tueur en premier, dit-il en revêtant sa veste.
- Pourquoi, vous menez aussi votre enquête? demanda Rossi. N’oubliez pas que le tueur est dangereux. Comme vous l’avez dit, il ne laisse aucune chance à ses victimes. Ne soyez pas la suivante, le prévint l’agent.
- Personne ne le sait à part Björn Einar Romören et vous maintenant. Je sais que Björn n’est pas le tueur. Je serai prudent, ne vous en faites pas.
- D’accord. A bientôt, dit Rossi.

Quand le sauteur fut parti, Morgan regarda son supérieur.

- Que pensez-vous de ce mec?
- Il est dangereux pour nous. Il va brouiller les pistes et peut-être prévenir le tueur.
- Son comportement est bizarre mais en agissant ainsi, il se met aussi en danger s’il n’est pas notre homme.
- N’oublions pas qu’il a terminé 4ème. C’est frustrant. Et là, peut-être a-t-il essayé de nous aveugler avec ses connaissances. D’où son culot comme pour le tueur, dit Rossi.
- Je n’aime pas le fait qu’il veuille tout faire pour qu’on laisse les Norvégiens tranquilles. J’ai peur qu’il protège le tueur.
- C’est possible. Et je me dis que leur entraîneur les a briefés pour qu’aucun ne soit suspect.
- Mais avec leurs réponses, ils le sont tous. Il faut qu’on en parle à Hotch. Vous savez qu’il paraît qu’il a failli étrangler Hautamäki?
- Non, je ne le savais pas. Il faut qu’il garde son calme. Sinon, ça ne va rien arranger. On fera le point tous ensemble lorsqu’on aura fini les interrogatoires.
- Oui. Je l’ai rarement vu aussi stressé, commenta Derek.

Désolée pour cette absence...
Je commence a avoir pitié pour nos héros. Les pauvres, le tueur leur donne du fil a retordre, avec tous ces interrogatoires et ce petit indice en la personne d'un bonbon. Et ce Jacobsen me parait louche...

C'est vrai qu'il y a beaucoup de suspect possible

D'après vous, qui pourrait être le tueur?

Merci beaucoup pour tout vos commentaire et voici la suite



INTERROGATOIRE DE PEKKA NIEMELÄ

- Excusez mon retard. Les journalistes finlandais ne voulaient pas me laisser partir, se justifia l’entraîneur finlandais qui ressemblait à un gros nounours. Il était grand et baraqué.
- Pas grave. Installez-vous, lui dit Hotch en lui désignant la chaise face à eux. Vous connaissez bien les personnes qui travaillent pour vous, alors, y a-t-il quelqu’un qui se comporte de façon étrange ces derniers temps?
- Non, absolument personne, répondit-il immédiatement.

Hotch fronça les sourcils. Il savait trop bien que quelqu’un qui répondait trop rapidement avait forcément quelque chose à se reprocher.

- En êtes-vous sûr? insista-t-il.
- Oui, je n’ai aucun doute, dit-il sitôt la question posée.
- Pourtant Harri Olli a collé un coup de poing extrêmement violent à un journaliste, ajouta le profileur.
- Il a dû le confondre avec un punching ball. Harri s’entraîne à la boxe pour gagner des muscles. Il n’a sans doute pas mesuré la force de son geste. Il a présenté des excuses. L’affaire est classée, expliqua l’entraîneur.
- D’accord. Que pensez-vous de ces bonbons, demanda Emily en essayant de changer d’approche.
- Ils sont bons.
- Vous ne vous demandez pas pourquoi on vous pose cette question? questionna Hotch intrigué en arquant les deux sourcils.

Il y eu un grand silence. Pekka réfléchissait.

- Non, je n’y ai pas pensé. Aucune idée.
- Vous n’avez pas une petite idée? continua-t-il.
- Je pense que ce n’est pas de la curiosité. Ça a sûrement un lien avec les meurtres. Mais quoi, je ne sais pas, commenta-t-il.
- On les a retrouvez sur chaque scène de crimes, lui répondit la jeune femme.
- Qu’avez-vous fait après les conférences de presse? interrogea le chef des profileurs.
- Après la première, j’ai pris une douche et je suis allé au bar de l’hôtel. A 22h, je suis allé contrôler que mes sauteurs soient couchés. Après la deuxième, j’ai parlé avec Ville Kantee du fart utilisé puis je suis allé à l’hôtel visionner les vidéos. J’ai appelé Ville Larinto. On est resté ensemble jusqu’à 21 heures à peu près. Puis, je suis allé au bar de l’hôtel et de nouveau à 22h00, j’ai vérifié qu’ils soient tous couchés. Voilà.
- Vos sauteurs étaient tous dans leur chambre? demanda Prentiss.
- Oui, sans exception les deux fois, répondit l’entraîneur avec une rapidité impressionnante.
- D’accord. Vous êtes entré dans dans les chambres pour en être sûr? s'inquiéta Emily.
- Oui, si la porte est ouverte, je la pousse et je contrôle que les lits soient occupés. J’essaie d’éviter d’allumer la lumière. Si la porte est fermée, je frappe et je contrôle par moi-même qu’ils soient tous au lit, expliqua Pekka.
- Mais si vous n’allumez pas la lumière, il peut très bien en manquer un et vous n’auriez pas remarqué? rétorqua la jeune agent du FBI.
- Je vois bien s’il y a quelqu’un dans le lit ou non. Si j’ai un doute, je marche jusqu’au lit.
- Que pensez-vous des meurtres? demanda Aaron.
- C’est terrible. Jamais je n’aurai pu imaginer que ça puisse arriver. Paix à leurs âmes.
- Mhmmm, vous ne croyez pas qu’ils arrangent votre équipe? demanda Hotch.
- Je dois avouer qu’il a bien choisi ses victimes. Mais il arrange d’autres équipes aussi, dit Pekka.
- Je n’ai pas l’impression qu’ils vous affectent tant que ça ces crimes, lui dit le profileur.
- Hotch vous y allez un peu fort là, l’avertit Emily.
- Bon, vous dites qu’ils arrangent plusieurs équipes. Aux quelles pensez-vous? demanda-i-il.
- La Norvège, la Pologne, enfin surtout Adam Malysz, les Autrichiens. Je veux dire par là qu’ils sont tous tellement bons que pour ceux qui restent le podium est plus accessible. Peut-être les Allemands dans une moindre mesure.
- En faite, toutes les nations sauf la Finlande si j’ai bien compris? commenta Hotch.
- Je vous ai dit juste avant que oui, ce tueur nous arrangeait même si on se passerait bien de ses services, corrigea Pekka.
- J’ai des photos à vous montrer si vous voulez bien, lui apprit Hotch.

Il prit le dossier qui était fermé sur la table et en sortit deux photos de la taille d’une page A4. Il les regarda puis les posa sur la table devant l’entraîneur et il regarda sa réaction. Emily trouva que c’était un peu rude de lui montrer ça comme ça. Sans la moindre explication. Pekka se força à regarder. A première vue, il eut quelques difficultés à rester concentrer. Il toussa un coup, se gratta le menton et prit son temps. Hotch plissa les yeux en le regardant.

- Que pensez-vous de l’œuvre du tueur? demanda l’agent.
- Qu’il y a vraiment des gens abominables sur terre. Je n’appelle pas ça une œuvre.
- Comment appelleriez-vous ça alors? insista le noiraud.
- Juste un crime. Les œuvres sont pour les artistes. Simon et Gregor étaient des artistes dans leur sport. Je sais que ce n’est pas un des mes gars qui a fait ça. C’est quelqu’un d’autre. Qui? Je ne sais pas.
- D’accord, je vous crois, dit Prentiss pour détendre l’atmosphère.
- Vous êtes libre, lui annonça Hotchner.
- Merci, répondit l’entraîneur baraqué.

Une fois que la porte fut fermée Emily remit les photos dans le dossier.

- Qu’en pensez-vous, Hotch? demanda-t-elle.
- Je ne sais pas trop. Je trouve bizarre la façon qu’il a de répondre si rapidement à chaque question. Et toi? Que te dit ton instinct?
- Je le trouve aussi bizarre. Et il est très fort. Il n’aurait aucune peine à étrangler un sauteur.
- Oui, je suis d’accord. Je n’aimerais pas me retrouver face à lui quand il est en colère, avoua-t-il.

Suis d'accord.
Jacobsen est trop normal et le grizzli Niemela, et ben... il est bizarre...

Toujours aussi sympa à lire,même si comme NTACvid, je commence à me demander s'il vont un jour le trouver ce tueur de sauteurs...

Alors comme ça, tu doute de notre super équipe

Aller, va pour un nouveau chapitre



INTERROGATOIRE DE JANNE AHONEN

Le meilleur des sauteurs finlandais entra dans la pièce où Rossi et Morgan l’attendait. Il était grand et mince. Il ôta sa veste et s’assit. Il portait simplement un t-shirt rouge. Pas de pull. Morgan se demandait comment il faisait pour ne pas avoir froid dehors. Il remarqua que le sauteur avait un tatouage qui dépassait de sa manche droite, probablement un motif tribal. Il avait de grands yeux verts et les cheveux bruns mal coiffés après avoir enlevé son bonnet. Ses lèvres étaient minces. Il avait les traits plus marqué que la plupart des autres sauteurs. Surtout ses rides d’expression vers les yeux et entre le nez et la bouche. Il se frotta le nez et regarda les agents. Il sentait fort la réglisse et la cigarette. Un drôle de mélange.

- Bonjour. On vous a rappelé car on a encore quelques questions à vous poser monsieur Ahonen, lui avoua Morgan.
- Okay, répondit-il en mâchouillant quelque chose.
- Que mangez-vous? demanda Rossi sans préambule.
- Un bonbon. Je viens de fumer et je pensais que l’odeur allait vous importuner, expliqua-t-il de sa voix douce.
- Merci de pensez à nous, lui répondit Derek. Est-ce un bonbon comme ceux là? demanda-t-il en lui montrant les photos des papiers.
- Oui. Vous en voulez un? proposa le sauteur.

Morgan regarda Dave. Il se demanda s’il fallait accepter pour savoir ce que mangeait le tueur.

- Pourquoi pas, répondit Rossi. Il avait envie de savoir si ces bonbons étaient aussi atroces que semblaient le dire certains suspects.

Ahonen dézippa sa poche droite et en sortit un bonbon. Il le donna à Rossi et demanda si Derek en voulait aussi un. Morgan accepta. Ce bonbon était en réalité un chocolat au lait. Une fois l’enveloppe sucrée dissoute, le cœur à la réglisse salée se répandait dans toute la bouche.

- Alors? demanda le sauteur une fois que les agents eurent goûté au bonbon.

Morgan se força à l’avaler en buvant une grande gorgée d’eau. Et essaya de me pas trop grimacé.

- C’est... spécial, avoua le pauvre profileur. Euhm, merci pour cette découverte gustative. Dites, ajouta-t-il en avalant difficilement sa salive, que pensez-vous des meurtres?
- J’ai presque dû me mettre une claque pour réaliser que c’était vrai. Je ne comprends pas. Qui peut faire une chose pareille? demanda le sauteur qui posa ses mains sur la table.
- Quelqu’un qui veut gagner à tout prix, répondit simplement Rossi.
- Je suis comme ça. Mais je travaille dur pour arriver à mes fins. Je ne triche pas.
- Je vais vous montrer quelque chose de pénible. Désolé, j’en suis obligé, c’est la procédure, avoua Morgan peu enthousiaste en pensant à ce qu’il devait faire.

Il pausa les photos devant Janne qui mit son coude sur la table et appuya sa bouche contre son poing. Il inspira profondément et regarda les photos. Puis, il les poussa.

- C’est... la réalité. Ce n’est pas une histoire inventée, dit-il en avalant sa salive.
- Non, désolé, dit Morgan en rangeant les clichés. Je suis vraiment navré.
- Pourquoi suis-je là? Vous croyez que c’est moi? demanda le sauteur.
- Dans votre équipe, y a-t-il quelqu’un qui a un comportement bizarre ces derniers jours? demanda Rossi.
- Pas plus étrange que d’habitude, je dirai. Je n’y ai pas prêté attention. Je suis venu là pour gagner et je suis concentré sur mon objectif. Je n’ai pas pris soin d’observer les autres, répondit-il en se faisant craquer les doigts.
- D’accord, mais connaissez-vous quelqu’un qui serrait capable de faire une chose pareille? demanda Dave.
- Tuer? Non, personne.
- Merci, monsieur Ahonen.
- Avez-vous une idée de qui ça peut être? demanda Ahonen en remettant sa veste.
- On ne peut pas vous répondre désolé, avoua Morgan. Mais restez dans les parages, on devra peut être se revoir. Bonne journée.
- Merci. J’ai promis à mon petit garçon qui est avec moi que vous alliez le trouver.
- On le fera, lui promis Derek avec un sourire un peu crispé.

Ch'est bijarre cha... *machonne son crayon* Il mange les bonbons du tueur et aime ça, alors que tout le monde leur dit qu'ils sont degueu... Mais ce serait trop facile, non?

éhéh tu verras bien je te promets que tu serra qui c'est... mais pas maintenant
Merci encore pour tes commentaires très sympa




INTERROGATOIRE D’HARRI OLLI

Hotch et Prentiss attendaient que la police leur amène leur suspect suivant. En attendant, Reid les avait rejoints. Auparavant, il avait suivi les interrogatoires avec JJ depuis une autre pièce où ils avaient installé un système vidéo.

- Je les trouve assez intéressants comme suspects. C’est des gens normaux, qui pratiquent un sport au niveau mondial et pourtant l’un d’entre eux est un tueur. Ça me fascine. C’est une de mes enquêtes favorites pour l’instant, commenta Spencer.
- Reid, il ne s’agit pas d’un jeu, dit Hotch en soupirant.

On frappa à la porte et le suspect entra. Il avait toujours sa veste sur lui fermée juste sous le nez et le bonnet jusque sur les yeux. Il s’assit et ôta ses gants.

- Bonjour, nous sommes les agents Prentiss et Hotchner du FBI et le Dr Reid ici présent observera l’entretien, lui annonça Hotch. Et vous êtes?
- On s’est déjà vu madame. Je suis Harri Olli, dit-il alors qu’il avait toujours sa veste fermée et son bonnet sur les yeux.
- Enlevez votre bonnet et je crois que vous pouvez décrocher votre veste. Il fait chaud ici, dit Hotch avec sarcasme.

Il enleva son bonnet qui cachait des cheveux en bataille blonds foncés presque châtains qui avaient l’air d’être teints. Certains commençaient déjà à manquer même s’il ne paraissait pas très âgé. Il décrocha sa veste mais la garda sur les épaules. Il avait le teint blafard et ses yeux sombres étaient sans cesse en mouvement. Il observait chaque détail. Apparemment, il n’avait pas pris le temps de se raser ce matin-là. Une moustache noire était en train de faire son apparition. Il semblait nerveux. Il n’arrêtait pas de toucher ses doigts. Les agents remarquèrent que ses ongles étaient rongés. Depuis le coin de la pièce, Reid voyait que le sauteur faisait tressaillir nerveusement sa jambe droite. Il n’était vraiment pas à l’aise.

- Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Y a-t-il quelqu’un dans votre équipe qui aurait changé de comportement ces derniers temps? lui demanda Prentiss.
- Janne Ahonen, répondit-il sans réfléchir.
- Et pourquoi lui? demanda Hotch en haussant un sourcil.
- Il veut absolument gagner et il est prêt à tout pour y arriver. Il est fort pour faire une déclaration à la presse pour mettre la pression sur quelqu’un ou vous glisser une parole dans l’oreille juste avant de sauter pour vous énerver et vous déconcentrer. C’est ce qu’il a fait avant mon deuxième saut lundi. J’aurai pu finir sur le podium et le battre s’il ne m’avait pas perturbé, expliqua le Finlandais.
- Que vous a-t-il dit? lui demanda Prentiss.
- Que j’étais une merde, que j’allais me vautrer et ensuite la presse allait s’en donner à cœur joie. Un truc du genre.
- Je me pausais une question. Avez-vous déjà mangé ce genre de bonbon? le questionna Emily en mettant la photo devant lui.
- Oui.
- Et vous aimez?
- Oui, sinon je n’en mangerai pas.

Harri glissa ses mains sous la table et croisa les jambes.

- Que pensez-vous de ça? demanda Hotch en lui tendant les photos des cadavres.

Il remit ses mains sur la table et toucha les photos. Ses doigts laissaient des traces. Il avait les mains moites. Il en regardait une puis l’autre, revenait à la première. Il les observait comme s’il devait les comparer mais ne sembla pas être ému et n’eut pas de réaction de rejet. Hotch regarda le sauteur en fronçant les sourcils. Puis, il pausa son regard sombre sur Emily.

- Vous ne m’avez pas répondu. Que pensez-vous de ces photos? redemanda Aaron perplexe.
- Je ne sais pas. C’est deux cadavres. Simon et Gregor. C’est dommage qu’ils soient morts. Que voulez-vous que je dise?
- Que ressentez-vous. De la peur? Vous avez bien une idée?, insista Hotch.
- Non, je n’ai pas peur. Je me dis que celui qui a fait ça a du cran. C’est tout.
- Et pourquoi? s'intéressa le profileur.
- Gregor avait une grande gueule et pouvait crier. En plus, ce n’est pas facile de le choper seul et Simon, il venait de devenir champion. C’était le centre d’intérêt. C’est un peu comme celui qui a tué Kennedy. Il faut vraiment avoir du cran. Ce n’est pas un minable qui peut le faire, dit-il.
- Si je comprends bien vous admirez son œuvre?
- Non, j’admire son courage. C’est différent, ajouta le sauteur en regardant Hotchner pour la première fois.
- Donc vous rêveriez d’être cet homme plein de courage? lui demanda Hotch.
- Vous êtes comme ces connards de journalistes! Vous dites tous que je suis un minable. Mais ce n’est pas vrai! s’énerva-t-il.
- Je n’ai jamais dit une chose pareille, lui fit remarqué Aaron d’une voix neutre.
- Est-ce que je peux m’en aller? demanda-t-il calmement.
- Je ne crois pas non! répondit Hotch. Vous croyez que je vais laisser filer notre suspect le plus sérieux?
- Je n’ai rien fait. Je le jure. Je dis beaucoup de conneries et je m’énerve facilement mais jamais je ne tuerai quelqu’un, dit-il d’une petite voix pleine de pitié.
- Que pensez-vous du fait que le tueur mette le bonnet sur les yeux de ses victimes? continua Hotch en ignorant la remarque d’Harri.
- Je ne sais pas.
- Vous ne croyez pas que c’est par ce que le tueur est lâche? Qu’il a peur que les victimes le reconnaissent? insista l’agent de FBI.
- Peut-être. Mais ce n’est pas à moi qu’il faut poser la question, ajouta-t-il avant de se mordre la lèvre inférieure. Il serra ses doigts. Il semblait être de plus en plus stressé.
Hotch plongea son regard dans celui du sauteur. Il sentait qu’il avait fait mouche. Son expérience fit naître dans ses tripes la sensation qu’il touchait au but. Harri glissa légèrement sous la table. L’agent Hotchner l’impressionnait. Il se sentait tout petit. Il ressemblait de plus en plus à un petit oisillon tombé du nid qui allait se faire manger par un prédateur.

- Mais arrêtez de me regarder comme ça! Je n’ai rien fait. Vous me mettez la pression. Je n’aime pas ça, se plaignit le sauteur.

Sentant que l’interrogatoire allait dans la mauvaise direction, Reid se leva et tenta de remettre le sauteur plus à l’aise pour qu’il se confie. Il pensait que si Hotch continuait sur cette voie, Harri allait fermer toutes les portes et juste répondre “je ne sais pas”.

- Que faisiez-vous samedi soir juste après la conférence de presse? dit Reid très calmement.
- Je suis rentré à l’hôtel et je suis resté dans ma chambre.
- Est-ce que quelqu’un peut confirmer? ajouta Reid.
- Oui, Matti Hautamäki. On partage la même chambre.

Après cette phrase, Emily se leva et quitta la pièce. Hotch croisa les bras et se pencha en arrière sur sa chaise. Harri avait la tête baissée sur ses mains.

- C’est bon? Je peux retourner à l’hôtel? demanda le sauteur avec une toute petite voix.
- Reid? Une nouvelle question? lui demanda son chef sur un ton plus dur qu’il n’aurait voulu.
- Non, je n’en ai plus.
- Vous pouvez y aller, mais ne vous éloignez pas, ordonna Hotchner.

Sans attendre, il remit son bonnet jusque sur les yeux et ferma sa veste jusque sous le nez. Il ne dit rien aux agents et ferma la porte dernière lui.

Rossi et Morgan attendaient les autres agents dans leur salle réservée. Hotch et Reid arrivèrent. Le chef d’équipe avait le regard plus sombre que jamais.

- Qu’est-ce qu’il y a, Hotch? demanda Morgan.
- J’ai de sérieux doute quand à l’innocence d’Harri Olli, mais je me méfie aussi d’Hautamäki.

Voici un nouveau (petit) chapitre



NE PAS PERDRE SES NERFS

Rossi se leva et fit un signe à son supérieur hiérarchique de venir à l’écart.
- Oui Dave, je t’écoute. Que se passe-t-il? demanda Hotch en croissant les bras et en se tenant bien droit.
- J’ai suivi la fin de ton interrogatoire d’Olli depuis la pièce d’à côté. Mais qu’est-ce qui te prends? Tu l’as trop intimidé et il aurait pu te confesser n’importe quoi. Maintenant, on ne peut pas tirer de conclusion d’après ce qu’il nous a dit.
- Je faisais qu’essayer de découvrir la vérité comme tout le monde ici, dit-il en fronçant les sourcils et en relevant un peu le menton.
- Je comprends mais j’espère que tu n’as pas tout faussé.
- Tu es entrain de m’accuser de mal faire mon boulot si j’ai bien compris, reprit Hotch vexé par les propos de David.
- Non, juste que tu y es allé un peu fort. Mais je suis d’avis qu’il nous cache certainement quelque chose, ajouta Rossi.
- D’accord, je tacherais de mieux me maîtriser la prochaine fois, dit-il en soupirant.
- Maintenant, il faut qu’on fasse une synthèse et éliminer ceux qui sont définitivement hors de cause, annonça Rossi.

bon, ok, comme il était vraiment minus, en voilà un autre.



IL FAUT TROUVER LE TUEUR

Prentiss les rejoignit en ouvrant sa veste.

- Qu’est-ce qu’il fait froid maintenant. J’ai trouvé Matti. Il m’a confirmé qu’Harri était dans sa chambre au moment des meurtres, annonça-t-elle.
- Mouais, j’ai l’impression qu’ils se couvrent, dit Hotch peu convaincu de ce que venait de lui apprendre son équipière.
- C’est drôle. J’ai la même impression, dit Reid. Et l’entraîneur aussi. On dirait qu’il ne veut pas qu’on s’intéresse à son équipe.
- Que pensez-vous d’Ahonen? demanda JJ qui avait suivi les interrogatoires avec Reid.
- Il est venu pour gagner. Il est déterminé. En plus, il mange ces bonbons. Mais j’ai un gros doute. Car il n’est pas venu seul. Il est avec son fils. Je ne pense pas qu’il puisse commettre un meurtre avec son petit dans les parages, dit Rossi.
- Il est avec son fils? demanda Hotch en levant les yeux sur son collègue.
- C’est ce qu’il nous a dit, confirma Morgan.
- Pour moi, nos principaux suspects sont Harri Olli, Pekka Niemelä et Matti Hautamäki, dit Prentiss
- Je refuse de réinterroger Hautamäki! s’exclama Hotch.
- Pourquoi? demanda Rossi surpris.
- Je vais finir par l’étrangler si je le recroise! ajouta Hotchner entre les dents.
- Gardez votre sang froid. Il y a déjà la presse qui est très agressive, commenta JJ.
- Je sais. Je m’occupe d’Olli, se reprit Hotch.
- On a aussi eu un cas spécial: Anders Jacobsen. Il se prend pour l’un de nous et mène sa propre enquête. Si le tueur l’apprend, je suis prêt à parier que c’est notre prochaine victime, annonça Derek.
- Ok, je pense qu’on devrait les réinterroger pas vous? demanda Emily.
- Il nous faut des preuves. Aucun ne semble vouloir avouer, dit Rossi.
- Je crois qu’on n’a pas le choix, on doit leur donner le profil, annonça Hotchner.
- De ceux qu’on a interrogés, on élimine sans hésiter Björn Einar Romören et Janne Ahonen. On doit juste garder un œil sur Jacobsen pour qu’il ne fasse pas de bêtises. Et vous, ils sont tous suspects? demanda Rossi qui voulait avoir une liste claire de suspects.
- Oui, répondirent Hotch et Prentiss de concert.
- J’ai quelques infos supplémentaires sur vos suspects, annonça Garcia qui était en vidéo conférence. Hautamäki a été au sommet de sa gloire en 2005. Il a même été le recordman du monde avec 231m. Wow, impressionnant. Mais depuis, il a plongé dans l’anonymat le plus complet. Certains médias ont même écrit qu’ils pensaient qu’il avait arrêté la compétition depuis des années. Dans son casier judiciaire, j’ai juste trouvé une contravention pour excès de vitesse il y a trois ans. Dans les interviews, il n’est pas très loquace et ses réponses ne sont pas très intéressantes. Sur les vidéos, il apparaît comme quelqu’un de timide mais sur Internet, il a un tout autre visage. Il a de l’assurance et n’hésite pas à se moquer des gens avec un humour bien particulier, je dirai même sarcastique. Je vous ai envoyé par email un extrait de son livre d’or. Niemelä est un coach très apprécié. Il a été l’entraîneur personnel d’Hautamäki, puis l’entraîneur national des Japonais et des Français avant d’entraîner les Finlandais. Il est marié et n’a jamais eu de problème avec la justice. La presse le critique un peu plus depuis quelques semaines. Ils disent par exemple qu’il devrait démissionner en cas d’échec. Mais je pense que ce n’est valable que pour les médias. Olli, lui a un casier très chargé: retrait de permis, excès de vitesse, alcool au volant, bagarres dans les bars. Il s’est fait bannir trois fois de l’équipe pour comportement non professionnel. Une fois il a passé la nuit au bar et avec des filles avant une compétition au lieu d’aller dormir et il a traité l’entraîneur de tous les noms d’oiseaux dans la presse. La deuxième fois, il s’est fait pincer pour excès de vitesse et alcool au volant et la troisième fois, il a fait un doigt d’honneur à la caméra. Autrement, il est toujours célibataire mais selon certaines sources il aurait une copine. Il lui aurait d’ailleurs jeté un verre à la figure au restaurant en 2009. Franchement, un type comme ça, je le vire. Bref, je peux fouiller plus si vous voulez.
- Merci Garcia, ça ira pour le moment, dit Morgan.
- Allons à leur hôtel. Ils sont probablement tous là-bas, suggéra Emily.
- Eh mes petits choux, j’ai encore un truc à vous apprendre, leur dit Garcia. Dans la zone où vous vous trouvez, toutes les connexions Internet passent par un même serveur. Qu’on se connecte en wifi ou en adsl. Je me suis connectée dessus dès le début de l’enquête et j’ai filtré tout ce qui entrait et sortait. Du côté des données en anglais, je n’ai rien trouvé. Mais j’ai mis à contribution mes collègues européens pour gagner du temps. Je vous passe les détails. Au milieu de toutes ces données, mon contact finlandais a trouvé une personne se connectant sur un forum pour adolescents amateurs de musique métal parlant des meurtres. Les détails sont assez troublants. Juste après la mort d’Ammann il a écrit: “Il s’est moqué, il a rit mais la sentence est tombée”.
- Quel est son pseudo? demanda Reid.
- Invidisis, répondit Garcia, pendant que Reid réfléchit quelques secondes pour trouver une signification.
- Invidia! Il a modifié le nom de la déesse romaine de l’envie et de la jalousie. Elle représente l’un des sept pêchés capitaux. Et je pense qu’il a fait une contraction d’Invidia avec Némésis, la déesse grecque de la vengeance. C’est l’indignation devant un avantage injuste. Dans les tragédies grecques cette déesse apparaît comme vengeresse des crimes. Je pense que notre homme doit être intelligent ou a un intérêt particulier pour la mythologie, expliqua Reid.
- Donc il se prend pour un justicier en punissant ceux qui l’ont méprisé, si je comprends bien, répondit Rossi.
- La punition est disproportionnée, ajouta Morgan.
- "C'est lorsqu'il parle en son nom que l'homme est le moins lui-même. Donnez-lui un masque, et il vous dira la vérité". C’est d’Oscar Wild et ça décrit parfaitement notre homme, lâcha Reid.
- Notre ami a ouvert son compte mercredi dernier. Mon correspondant a analysé la presse de ce jour et il a trouvé un magnifique article présentant l’équipe dont trois membres sont sévèrement critiqués, continua Garcia.
- Je devine: Hautamäki, Niemelä et Olli, dit Hotch.
- Bingo! répondit Garcia.
- Mais tu as dit que c’était un forum pour ados alors que ces trois suspects ne sont plus des ados, lança Prentiss.
- Il n’assume pas ce qu’il fait. C’est plus facile quand on parle à des ados qui comprennent notre mal-être. A 15 ans, beaucoup d’entre eux détestent leurs parents, leurs profs, commenta Morgan.
- Donc on cherche un adolescent attardé. Je pense que Niemelä est hors de cause, dit Prentiss.
- Pendant que vous discutiez, mon contact finlandais vient de me contacter pour me dire que notre ami “Invidisis” s’est connecté il y a ... 23 minutes. J’ai pu obtenir l’IP du PC et il se trouve dans l’hôtel Star où loge l’équipe finlandaise.
- Et tu as pu savoir qui l’a posté? demanda Reid.
- Non, juste “Invidisis” et son dernier message est: “l’ultime vengeance”. Oh mon Dieu, ça veut dire qu’il va frapper.
- Il n’a pas fait d’allusion à sa prochaine victime? s’inquiéta Emily.
- Non, ses messages sont toujours très brefs. Comme ici, juste deux mots. Et apparemment, il a des fans... ça fait froid dans le dos. Ils l’encouragent, ajouta-t-elle.
- D’après vous, Matti, Pekka ou Harri?, lança Hotch.
- Je pencherai plus sur Harri Olli, dit Reid.
- Il faut qu’on les arrête les trois maintenant. Merci Garcia. On fonce à l’hôtel Star, dit Rossi en se levant et en attrapant sa veste.
- Ok, préparez les gilets dans le coffre, annonça Aaron.