Bon aller, le suspens a assez duré !
Voilà la suite et la fin de
Enfers, Addictions, Vivant... J'espère que vous ne serez pas déçues l'une et l'autre héhé
(En copiant / collant, je viens de voir que y'avait toute une partie, je savais même plus que je l'avais écrite XD)
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3
La porte vola en éclata. Mais même le vacarme que cela fit n’atteignit pas Spencer Reid.
Morgan resta un instant interdit face à la scène à laquelle il assistait : son ami pointait un revolver vers lui-même. Jamais il n'aurait pu imaginer cela, même dans ses cauchemars les plus sombres. Il avait comprit quelques instants auparavant ce qu'il comptait faire, mais espérait très fortement se tromper. Une demi-seconde lui avait suffit pour réagir et faire demi-tour, montant quatre à quatre les escaliers pour arriver à l'appartement qu'il venait à l'instant de quitter. Il ne prit pas le temps de frapper à la porte, et décida que l'urgence du moment l'obligeait à enfoncer la porte. Son cœur se serra et son sang ne fit qu'un tour quand il découvrit la scène. Il se précipita vers Reid, et lui arracha violemment l'arme qu'il tenait entre ses mains au moment où celui-ci appuya sur la gâchette.
- Reid ! Hurla-t-il. Mais ça ne va pas ?! Qu'est-ce qui te prends ?!
Spencer resta muet, comme s'il n'avait rien entendu, le regard fixé au loin.
- Reid ?! Mais réagit bon sang !
Comme sorti d'un rêve éveillé, Reid tourna lentement la tête vers son ami.
- J'ai compris... Chuchota-t-il.
Morgan le regarda avec des yeux où se mélangeaient la peur, l'incompréhension et le désarroi.
- Compris quoi ? Demanda-t-il. Qu'un revolver chargé sur la tempe n'est pas une bonne idée ?! Qu'est-ce qui t'a pris ?! Tu voulais te foutre en l'air, c'est ça ?
- Non !
Comme si un électrochoc l'avait atteint, Reid réalisa que Morgan était là et ce qu'il venait de ce passer.
- Alors quoi ? Tu voulais quoi au juste ?! Continua Derek sans décolérer.
- Je voulais juste...
- Juste quoi ?
- Juste comprendre.
- Comprendre quoi ?
- Je... C'est trop compliqué à expliquer.
- Ah non ! Pas de ça cette fois. Tu ne t'en sortira pas comme ça ! Tu te mets à table Reid, et tu m'expliques ce qu'il se passe dans ta tête.
- C'est compliqué.
- Ce n'est pas grave, j'ai tout mon temps pour comprendre.
Morgan s'installa face à Spencer, ne lui laissant plus d'autre choix que de parler.
Mais quelque chose venait de changer, et Reid ressentait plus les mêmes craintes et appréhensions que les minutes précédentes. Et il se mit alors à parler, les mots acceptant enfin de franchir ses lèvres.
- Je ne comprenais pas pourquoi. Pourquoi je ressentais ça, pourquoi j'avais survécu. Pourquoi est-ce que je ne comprendrais pas tout ce que j'avais ressenti cette nuit. Mais je sais : ce n'est pas ce que j'ai ressenti l'important, mais ce que lui a ressenti.
- Comment ça ?
- Tobias Hankel. Le pouvoir, la maîtrise de soi, la sensation de faire parti de quelque chose d'important. La sensation d'être tout simplement...
- D'être tout simplement quoi ?
- D'être vivant...
Le regard de Spencer changea. Il s'assombrit. Se sentir vivant. Il n'avait plus ressenti cela depuis des jours. Il se sentait comme une coquille vide, n'ayant aucun but. Et pourtant aujourd'hui il avait ressenti quelque chose. Il s'était senti vivant. Pour la première foi, le canon sur sa tempe avait raisonné dans sa tête. Il avait perdu espoir, et pour la première fois depuis son retour, il avait joué non pas pour comprendre ou se souvenir, mais pour en finir. Et cette conclusion lui avait sauté à la figure au moment où son doigt pressait la détente. Spencer ne pu s'empêcher de penser que si son ami n'était pas intervenu, il aurait continué et cette fois, jusqu'à perdre la partie. A cet instant précis, le sang coulerait de sa tempe, déversant sur le plancher toutes les questions et la détresse qu'il portait en lui. Il serait mort, sans que personne ne comprenne pourquoi.
C'est alors qu'il réalisa tout ce qu'il venait de se passer depuis plusieurs semaines. Il se revit, jouant avec sa vie, descendant plus bas qu'il n'était jamais allé. Il se revit mettre une cartouche dans le barillet, et tirer, sans même ressentir de peur. Il se revit prendre la seringue et s'injecter le poison dans son propre corps. Il se réveillait comme d'un mauvais rêve.
- Morgan... Qu'est-ce que j'ai fait ? Demanda-t-il tout d'un coup affolé.
Derek fronça les sourcils. Spencer venait de changer d'attitude en quelques minutes à peine. Il n'y avait désormais dans son regard plus que de la peur : la peur de lui-même et de ses propres actes. La blancheur de son visage faisait peur à voir. Il sentait sa tête et son cœur commencer à tourner. D'un coup, il se leva et courut à la salle-de-bains, où il eut tout juste le temps d'arriver avant de vomir une nouvelle fois. Ce n'était pas des nausées à cause de la prise de drogue de toute à l'heure. Il vomissait tout le mal qui était en lui. Et rien de ce qu'il avait vécu alors n'avait été aussi douloureux. Tout son corps lui faisait mal, et la bille qui remontait lui brûlait la gorge un peu plus à chaque fois. Des larmes et des tremblements accompagnaient les vomissements, sans qu'il ne puisse les arrêter. Morgan avait suivit son ami et assistait impuissant à la scène. Il prit un gant de toilette qu'il humidifia d'eau froide, et l'appliqua sur le front de Spencer, retenant ainsi sa tête pour pas qu'il ne se fasse mal.
- Ça va aller. Je suis là, tu n'es pas tout seul, lui dit-il pour tenter de le rassurer.
Spencer vomit encore plusieurs fois avant que son corps ne se juge enfin purgé. Il était essoufflé, et peinait à reprendre sa respiration. Une fois sûr qu'il ne vomirait plus, il s'assit sur le sol froid. Des perles de sueurs se mélangeaient à l'eau des larmes. Son regard était vide. Plus rien, un regard vitreux. Ses yeux avaient perdu tout éclats, et leurs noirceur contrastaient avec sa peau blanche.
- Qu'est-ce que j'ai fait ? Murmura-t-il.
- Reid ? Tu m'entends ?
- Qu'est-ce que j'ai fait ?
Morgan tenta une nouvelle fois de le ramener avec lui, mais il n'était plus là. Il posa le gant de toilettes dans le lavabo, et fit couler de l'eau dans la baignoire. Il défit soigneusement la chemise de son ami, et lui retira comme il put le premier bras. Il retira ensuite le second, et s'arrêta un instant sur ce qu'il venait de découvrir : des dizaines de petits points, presque invisibles pour certains. L'un d'entre eux retient particulièrement son attention : il était récent, il n'avait pas eu le temps de nettoyer les petites traces de sang qui avaient coulé autour. Derek déplaça ensuite Reid vers la baignoire, et prit un autre gant de toilette qu'il trempa dans l'eau. Il sentit Spencer légèrement frissonner quand il passa l'eau sur son corps. Mais il ne réagissait toujours pas, et continuait de murmurer cette phrase le regard perdu dans le vide :
« qu'est-ce que j'ai fait ? ».
Derek tenta tant bien que mal d'effacer les traces de la lutte interne du corps de Reid. Il lui nettoya le visage, effaçant les larmes et ne laissant que les sillons que celles-ci avaient creusés. Il nettoya aussi ses bras, désinfectant par la suite soigneusement les petites plaies encore ouvertes. A l'aide de l'eau froide, il essaya également de faire baisser la température de son corps.
Une fois ceci accomplit, il l'aida à se relever et se dirigea vers sa chambre. Il l'assit sur le lit et lui passa un t-shirt qu'il prit au hasard. Il était beaucoup trop grand et lui arrivait presque aux genoux. Il lui retira ses chaussures, ses chaussettes et son pantalon et l'allongea dans les couvertures. Reid continuait de se demander ce qu'il avait fait, mais sa voix s’éteignait petit à petit.
- Ferme les yeux. Il faut que tu dormes, lui dit Morgan d'un ton fraternel.
Spencer obéit, et avant même qu'il ne s'en rende compte, la fatigue le prit et il plongea dans le sommeil rapidement, épuisé par les derniers événements qu'il venait de subir. Une fois sur qu'il s'était endormi, Morgan quitta la chambre. Il envoya un message rapide à Hotch, l'informant des dernières heures et demandant l'autorisation de rester éloigné du bureau quelques jours avec Reid. Hotch répondit pratiquement tout de suite, à la fois inquiet pour son plus jeune agent et rassuré de le savoir entre les mains de Morgan.
Après avoir nettoyé la salle-de-bains et ramassé les débris de l'entrée, il retourna vers le canapé. Un rayon du soleil couchant venait frapper un petit objet sous la table basse. Il s'approcha et vit un petit flacon. Il n'eut pas à lire l’inscription sur l'étiquette pour savoir de quoi il s'agissait. Il repéra également la seringue qu'il posa délicatement sur la table. Derek se releva et récupéra le sac de Spencer. Il n'allait jamais nulle part sans, et s'il avait des choses à cacher, il y en aurait forcément dedans. Il fouilla à l'intérieur et y découvrit deux seringues de plus et un flacon de Dilaudid. Il les déposa à côté des autres. Il retourna dans la salle-de-bains et ouvrit le petit placard derrière le miroir, où parmi des boites d'aspirines et autres médicaments de premiers soins, il découvrit un autre flacon. Il le mis avec les autres, et se demanda comment est-ce qu'il avait pu se procurer autant de poison en si peu de temps. Il était persuadé qu'il y en avait d'autres dans l'appartement et sans doute aussi à son bureau au FBI, mais il ne voulait pas que Spencer ne se sente mis à nu quand il se réveillerait. Sans compter qu'il voulait que ce soit lui qui se débarrasse de toute cette drogue. Il récupéra également l'arme de son ami, sortie la cartouche du barillet, et déposa le tout avec le reste.
Des milliers de questions tournaient dans sa tête, mais la seule personne qui en avait les réponses était en train de dormir d'un sommeil profond à côté. Il somnola pendant quelques minutes, lui aussi épuisé par ce qu'il venait de se passer, avant de s'endormir à son tour sur le canapé.
Ce n'est que quelques heures plus tard qu'il se réveilla. Il ne savait pas exactement combien de temps il s'était écoulé, mais le soleil couchant avait laissé place à une magnifique pleine lune. Il se dirigea vers la chambre de Spencer pour s'assurer qu'il dormait toujours à poings fermés. Il était là, son visage détendu. Derek se demanda alors depuis combien de temps il n'avait pas fermé l’œil comme cela. Son air fatigué de tous les jours révélaient des insomnies fréquentes ou des cauchemars venant régulièrement troubler son sommeil. Mais là, il paraissait presque serein. Comme si plus rien ne pouvait l'atteindre.
Derek retourna dans le salon et entreprit la lecture d'un livre prit au hasard dans l'immense bibliothèque du génie, pour tenter d'occuper son esprit en attendant qu'il ne se réveille. Quelques heures passèrent encore quand il entendit enfin des bruits venant de la chambre. Il se dirigea alors vers la cuisine, afin de préparer du café : la discussion qui allait suivre allait être difficile et il leurs fallait bien ça.
Spencer commençait à émerger. Pour la première fois depuis bien longtemps, il avait eu le droit à une nuit de plus de deux heures d'affilées. Malgré cela, il avait mal à la tête, et sa gorge le brûlait horriblement. Il n'avait pas envie d'ouvrir les yeux et de se souvenir de ce qu'il s'était passé la veille. Mais il savait aussi qu'il n'avait pas le choix. Le silence qui régnait dehors et les douces lueurs qui commençaient à arriver, lui indiquaient qu'il était très tôt. Il se retourna dans l'espoir de se rendormir, mais il savait très bien que cela n'arriverait pas. Il tendit l'oreille et entendit quelqu'un préparer du café. Il se souvint alors de la veille et était persuadé que son ami avait passé la nuit ici, et qu'il ne le lâcherait pas sans avant d'avoir eu les réponses à toutes ses questions. Mais pour une fois, Spencer n'avait pas peur d'affronter son regard inquisiteur. Il se sentait presque bien. Pas totalement serein, mais bien plus lucide que ces dernières semaines. Il réussissait doucement à intégrer tout ce qui s'était passé depuis cette fameuse course poursuite à travers le champs. Il ouvrit difficilement un œil, puis se redressa. Il réalisa qu'il était en t-shirt, et réalisa aussi ce que cela signifiait : Morgan n'avait plus aucun doute sur sa possible addiction au Dilaudid.
Il passa doucement ses doigts sur ses cicatrices, et comprit à quel point il s'était détruit. Et tout cela pour quoi ?
Il se leva, et ouvrit la porte de la chambre. Une bonne odeur de café chaud lui parvint aux narines. Il se dirigea vers la cuisine où Derek finissait de remplir deux tasses du liquide noir.
- Alors la marmotte, bien dormi ? Demanda-t-il avec entrain.
Spencer ne répondit pas, encore à moitié dans les brumes d'un réveil difficile. Morgan prit les deux tasses de café et lui indiqua de le suivre. Il s'installa sur le canapé, rejoint rapidement par Spencer. Son regard s'arrêta sur ce qu'il y avait sur la table : le petit déjeuné était donc un café accompagné d'un plateau de vérité.
Plusieurs minutes passèrent sans qu'aucun des deux ne prennent la parole. Ils buvaient doucement leurs cafés, Derek attendant patiemment que Spencer réussisse à mettre de l'ordre dans ses pensées pour lui parler. Au bout de plusieurs longues minutes, Reid prit enfin la parole.
- J'ai toujours eu besoin de comprendre les choses. Les décortiquer, les analyser, et mettre des mots sur tout ce qui se passait devant moi. J'ai toujours eu besoin de trouver une raison sensée à tout. Quand Tobias m'a... Quand il m'a...
Les mots commençaient de nouveau à se coincer dans sa gorge, refusant de sortir.
- Prends ton temps, nous ne sommes pas pressés.
Spencer inspira profondément et se lança.
- Quand il m'a enlevé, j'ai cru qu'il y avait une raison. Quand il m'a drogué, j'ai cru qu'il y avait une raison. Quand j'ai survécu à ses tirs, j'ai cru qu'il y avait une raison. Mais je ne savais pas laquelle. Il ne cessait de répéter que c'était
« la volonté de Dieu ». Alors la question que je me posai c'était pourquoi j'ai survécu ? Je me suis comporté comme un lâche.
- Un lâche ? Quand ça ? Demanda Morgan surprit.
- Quand il m'a demandé de donné quelqu'un pour qu'il aille le tuer. J'ai donné un nom pour épargner ma vie.
- Reid, ce n'est pas de la lâcheté. C'est humain.
- Peut-être. Quoi qu'il en soit, pour moi, il n'y avait pas de raison pour que je survive. Et pourtant, j'ai survécu. La seule balle qui ne soit jamais sorti pour moi est sorti quand j'ai tiré. Il est mort dès le premier coup, en quoi ai-je eu le droit à plusieurs essais ? Je me souviens qu'au bout d'un moment, je n'avais plus l'espoir que vous me retrouviez. Je ne voulais pas donner un de vos noms, mais je ne voulais pas mourir pour autant. Alors mon cerveau a fini par trouver une parade pour vous indiquer où j'étais. Mais c'est à ce moment là que j'ai pris conscience que si je survivais ce n'était pas juste. Quand j'ai demandé à Gideon de rester seul quelques minutes, je n'étais déjà plus là. J'en ai profiter pour prendre... Prendre les flacons dans la poche de Tobias. Je les ai gardés, parce que j'étais persuadé que je savais déjà que je ne pourrais plus vivre sans ça.
Spencer marqua une pause. Il fixait les petits flacons devant lui. Il ne se souvenait même plus de combien de prises il avait faites.
- Tu peux vivre sans ça, tu le sais ? On peut t'aider.
- Je sais. Aujourd'hui je sais. Mais quand je suis rentré chez moi après mon hospitalisation, je me suis retrouvé seul ici. J'ai paniqué, je crois. Je ne comprenais pas pourquoi, je n'arrivais pas à avoir des pensées cohérentes. J'avais mal, si tu savais comme j'avais mal. Alors j'ai attrapé un de ces flacons et j'en ai pris. Ça m'a fait du bien. Je me sentais partir loin d'ici, mon cerveau ne réfléchissait plus. Plus tard, j'ai appris à doser, soit pour mettre mon esprit en pause, soit pour le booster quand il en avait besoin, pendant nos affaires notamment. Je ne pouvais plus m'en passer.
Spencer s'arrêta de parler une nouvelle fois. Il savait qu'il allait devoir affronter la partie la plus sombre de son récit déjà pas très lumineux. Morgan comprit qu'il avait besoin d'un petit coup de pousse pour se lancer.
- Et ça ? Demanda-t-il en pointant l'arme.
- Ça... Tu vas sans doute trouver cela étrange mais... Ça ne me faisait rien. La première fois, je l'ai fait sans m'en rendre compte. J'étais ici, je venais de m'injecter une dose suffisante pour être à la fois présent et absent. J'avais encore mon arme à ma ceinture. Je l'ai prise et je l'ai faite tourner entre mes doigts. J'avais toujours la phrase de Hankel qui me tournait en tête, comme un message qu'il tentait de me faire passer. J'ai retirer les balles et j'en ai gardé une en main. Comment un si petit objet peut-il ôter des vies si facilement ? Pourquoi la mienne a été épargnée ? Je ne comprenais pas. J'ai chargé l'arme et pointer le canon vers moi. Je n'avais pas l'intention d'appuyer. Mais mon doigt s'est abattu sur la gâchette. Je n'en avais pas conscience sur le moment. Quand j'ai rouvert les yeux, et que j'ai réalisé que j'étais encore en vie, je me suis demandé une nouvelle fois pourquoi. Alors j'ai retenté. Plusieurs fois. Je voulais ressentir quelque chose, autres que toutes ces questions me martelant la tête. Je voulais me sentir...
Vivant. Mais comment ressentir la vie quand à l'intérieur il n'y a plus rien ? La première fois que Tobias à tirer, j'ai eu peur. Je crois que je n'avais jamais eu aussi peur de toute ma vie. J'étais vivant. Et au bout d'un moment, la routine, ou je ne sais quoi, a fait que je ne ressentais plus cette peur... Je ne ressentais plus rien.
- Et qu'est-ce qui a changé hier ?
- Hier, quand j'ai chargé les balles au centre de tir, je me suis rendu compte que je n'avais plus utilisé mon arme que pour ça. Et quelque chose s'est brisé. Quand je suis rentré chez moi, j'ai vu tous ces gens, et je ne pouvais m'empêcher de me dire que je n'avais pas le droit d'évoluer parmi eux après ce que j'avais fait. Je suis rentré et j'ai pris une dose beaucoup plus élevé que ce que je prenais habituellement. J'étais mal, très mal. Quand tu es arrivé, je sortais d'un cauchemar. Et quand j'ai su que tu avais laissé mon arme dans le sac, je n'avais qu'une envie : tirer. Mais pas pour jouer, non. Tirer, pour en finir. Partir loin d'ici...
Mourir. Au moment où j'ai appuyé sur la gâchette, j'avais accepté le fait de mourir. J'avais accepté la mort. Et je me suis senti plus vivant que jamais. Comme si une flamme s'était rallumée d'un coup. Comme si quelque chose en moi venait de se manifester et de me dire que si tout cela s'était passé, ce n'était pas dû à une raison en particulier. C'était peut être le Destin, peut être une entité divine, je ne sais pas. Il n'y a pas de raison pour ce qu'il s'est passé, mais le fait que je sois encore là, pour ça, il y en a sans doute une. J'en suis persuadé. J'ai voulu refaire les mêmes gestes que j'ai subit avec Hankel pour comprendre. Ce n'était pas la meilleure des solutions, je le sais aujourd'hui. Mais j'ai compris. Et... Et maintenant...
- Et maintenant ?
- Et maintenant, je me sens vivant.
Sigmund Freud a dit :
« Si tu veux pouvoir supporter la vie, sois prêt à accepter la mort ».
Spencer se sentait vivant. Mais il savait aussi que le chemin allait être long pour remonter totalement la pente. Il savait qu'il allait devoir se désintoxiquer, se faire réellement soigner. Mais il savait aussi qu'il avait des amis qui l'aideraient dans cette épreuve. Il avait accepté ce qu'il s'était passé, il avait accepté le fait qu'il avait failli mourir. Accepté l'idée de sa propre mort. Il se sentait vivant, et prêt à affronter la vie, ses bonheurs et aussi et surtout, toutes les horreurs face auxquelles il était confronté chaque jour. Oui, il se sentait vivant. Mais il savait aussi que, désormais, tout serait différent.
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Voilà. The End.
Vous avez la réponse pour savoir s'il survivait ou pas. Je suis pas si méchante que ça, j'aurai pu le tuer, mais non, j'avais pas envie xD
Enfin bref. C'était le chapitre final de cette Fanfiction :) Merci d'avoir lu tout ça, même si c'est pas joyeux haha Un jour j'essaierai d'être un truc joyeux... Un jour peut-être... ... ... Ou pas XD