Les histoires cachées

Prologue

Cela faisait un an qu'Emily avait perdu son bébé. Elle avait fait de nombreux cauchemars à ce sujet, toujours tournant autour d'un bébé mort né. Elle n'oublierait pas. Derek non plus. Ce moment les avait beaucoup marqué, et pendant les trois mois suivants cet événement, elle tentait de ne pas s'endormir et parfois, il lui arrivait de sortir de son lit et de passer la nuit, appuyée contre le mur des toilettes en attendant le moment fatidique où elle rendrait tout ce qu'elle avait sur le cœur … et dans l'estomac.
Cependant, les médecins avaient certifié qu'elle pourrait toujours avoir des enfants. Cette seule joie se réalisa un jour, lorsqu'elle fit un test. Elle était à nouveau enceinte. Cette nouvelle l'emplit d'une joie sans merci, et elle se remit à dormir normalement et ne laissait plus sa tristesse la rendre malade. Elle allait avoir un nouveau un bébé, et aujourd'hui, elle arrivait à la fin de sa grossesse. Aussi, elle fut remplacer pour l'enquête qui suivit.

« J'en ai assez, laissez moi sortir ! » hurla une jeune fille.

Elle s'appelait Debbie Andrews, elle n'avait que 19 ans. Elle venait de passer 8 mois dans cet hôpital psychiatrique et déjà, elle en devenait folle … Elle avait été traité pour une dépression grave qui s'était vite dissipée, mais on l'avait gardé pour les cauchemars violents qu'elle faisait et pour les cris perçants qu'elle poussait durant la nuit. Des cris emplis d'une certaine tristesse, d'une violence inouïe. Elle hurlait dans son sommeil pour une chose qu'aucun autre patient ne connaissait. Même si avant elle, deux autres femmes avaient subi la même chose. Un infirmier arriva et tenta de la calmer vainement. Il s'éloigna de sa chambre et partit chercher une équipe pour l'aider. Lorsqu'ils arrivèrent, elle ne criait plus. La porte fut ouverte. Son corps inerte se pendant à une corde … Pendue, comme les autres avant elle …

Chapitre 1

« Debbie Andrews, 19 ans, retrouvée pendue dans sa chambre.

- Qu'est-ce qu'elle faisait dans un hôpital psychiatrique ? Demanda Reid.

- Dépression nerveuse ! Répondit David à la place de J.J

- Pourquoi on s'occupe d'un suicide ?

- Elle présentait des signes semblables à deux patientes avant elle : Sara Donovan, 25 ans, et Cornélia Hopkins, 21 ans. Toutes deux retrouvées pendues dans leur chambre dans le même hôpital psychiatrique.

- Et bien ça nous fait une victimologie : des femmes jeunes, atteintes des mêmes symptômes.

- Et on aura peut-être une victime de plus : Millie Stevenson, 18 ans. Elle est à l'hôpital depuis 5 mois et elle présente des symptômes identiques.

- On devrait l'interroger rapidement.

- Reid et David, vous allez l'interroger. J.J tu attends ici l'agent qui remplacera Emily. Morgan et moi on va interroger le personnel de l'hôpital. »

Aaron referma le dossier et le tendit à Jennifer qui le serra sous son bras. Toute l'équipe quitta la pièce, laissant l'agent Jarreau éplucher le dossier du remplaçant.
Lorsqu'ils arrivèrent à l'hôpital, les quatre membres de l'équipe hésitèrent à entrer. Le bâtiment était gris, et son apparence laissait à désirer, il y avait de nombreuses rumeurs qui couraient sur cet établissement, des rumeurs dont personne ne pouvait imaginer la gravité. Rossi les invita à avancer, histoire de ne pas se laisser impressionner par cette apparence désastreuse et inquiétante. Il fut le premier à pousser la porte et à pénétrer dans le hall. Un hall aussi pauvre que la façade extérieure : le sol était de pierres grises, affreusement déprimantes, les murs n'avaient pas été correctement peints et le tapis qui suivait la porte vitrée était déchiré et usé. Ils avancèrent jusqu'à une infirmière à la réception et demandèrent le Dr Bartolomé Jacksons. Cette infirmière rabattit une de ses mèches sombres derrière son oreille et indiqua un couloir sur la gauche en précisant d'aller tout au fond pour y trouver la porte de son cabinet. Elle jeta un regard dévoreur à Morgan lorsqu'il passa, un regard plein de sous-entendus et de fantasmes divers (dont l'auteur ne tient pas à parler). Ils suivirent ses recommandations à la lettre, tant et si bien qu'ils arrivèrent devant une vieille porte en bois gris et triste qui portait une plaque en métal où était inscrit le nom du médecin. Hotch frappa et bientôt ils entendirent un « Entrez ». Ce qu'ils firent.

« Dr Jacksons ? Demanda Aaron.

- Oui, c'est moi.

- Agent Hotchner et voici les agents Rossi et Morgan et le Dr Reid. Nous venons vous posez des questions sur Debbie Andrews.

- Sur qui ? »

Un froid s'installa entre eux. Les quatre agents se jetèrent des coups d'œil étonnés. Cet homme était le médecin administrateur de cet hôpital et il ne connaissait pas le nom de la patiente retrouvée pendue. Hotch osa à peine préciser qui était cette femme. Après avoir avalé sa salive, il ajouta :

« La patiente retrouvée pendue dans sa cellule, il y a quelques jours. »

Le docteur eut un petit moment d'oubli, puis son regard s'illumina.

« Ah oui, excusez-moi. Je perds la mémoire parfois … il faudrait que je songe à la retraite. Pourquoi souhaitez-vous me poser des questions ?

- Vous ne trouvez pas étrange que trois de vos patientes, en un peu moins d'un an, se soient pendues alors qu'elles avaient toutes les mêmes symptômes ? Demanda Reid avec une pointe d'insolence au fond de sa voix.

- Nos patients sont imprévisibles. D'ailleurs c'est inquiétant, j'espère que ça n'arrivera à personne d'autre.

- Une autre de vos patientes est atteinte de ces mêmes symptômes. Elle s'appelle Millie Stevenson. »

Le Dr Jacksons s'appuya sur son bureau et se pencha vers un casier, il en sortit un dossier après quelques minutes de recherche. Avec des lettres noires et tapées à la machine, on y avait écrit « Millie Stevenson ». Il le donna à l'agent Hotchner.

« Si vous cherchez quoique ce soit, je vous recommande de lire ça.

- On aimerait lui parler.

- Je vais voir ce que je peux faire. »

Il prit le combiné de son téléphone et composa un numéro.

« Bonjour, Maximien, j'aurais besoin que vous veniez de suite dans mon bureau. »

Et il raccrocha avant d'informer les agents qu'il s'agissait du médecin qui avait la charge des patientes qui se sont toutes pendues. Un homme poussa la porte du cabinet, il était pâle, brun, les yeux gris et une blouse blanche sur le dos.

« Dr Jacksons. Messieurs.

- Approchez Maximien. Ces gens aimeraient parler avec Millie Stevenson.

- Je regrette, messieurs, Millie fait une crise, l'équipe médicale est allée la calmer. »

La porte s'ouvrit sur ces mots. Et une femme entra, vêtue d'une tenue d'interne, essoufflée comme si elle avait couru le marathon. Elle s'appuya contre l'encadrement de la porte et s'excusa de déranger, puis d'un ton paniqué, elle s'adressa au Dr Maximien Ledermann.

« Monsieur, c'est horrible !

- Que se passe t-il ? »

Les yeux emplis d'une panique soudaine, elle le supplia de la suivre et tandis que l'équipe et le médecin administrateur faisaient de même, elle les informa de la situation :

« C'est Millie ! »

Ils couraient tous en direction de la chambre qu'occupait la jeune fille. Puis lorsqu'ils arrivèrent, plus essoufflés les uns que les autres, ils virent quelques internes comme celle qui était venue les chercher, debout près de la porte, les invitant à entrer. Le Dr Ledermann poussa la porte de la cellule et tous entrèrent. Une corde était accrochée à la poutre du plafond, et au bout de cette corde si durement serrée, pendait un corps inanimé, celui d'une jeune adolescente devenant bientôt adulte mais qui malgré son attachement à la vie, ne se verra plus jamais grandir ou vieillir. Une quatrième pendue venait de s'ajouter à sa liste …

Chapitre 2

Millie Stevenson venait d'être décrochée de sa corde et enveloppé dans un sac mortuaire. Elle avait été emmenée. David s'empressa de questionner le médecin qui en avait la charge.

« Quelque chose m'échappe Dr Ledermann, quels sont vos patients ?

- Ce sont des personnes atteintes des symptômes qu'ont développé mes quatre dernière patientes.

- Vous voulez dire crises d'angoisse, cauchemars incessants, cris, etc ?

- C'est exact.

- Et avez-vous un autre patient ?

- Oui, une jeune femme de 20 ans qui est présente depuis deux années. Elle s'appelle Jessie Carter.

- On aimerait lui parler à elle aussi.

- Bien sur. »

Il leur demanda de les suivre. Ils n'étaient pas si loin, et bientôt, ils parvinrent à la porte d'une autre cellule. Le médecin voulut entrer, mais Hotch et Morgan lui demandèrent de rester à l'extérieur avec eux, ils devaient lui parler. Leurs deux autres collègues entrèrent dans la chambre et la porte fut fermée derrière eux. La pièce était couverte de peinture grise qui s'écaillait, le sol était un vieux plancher dont les planches grinçaient dans un bruit affreux qu'ils ne manquèrent pas de remarquer. Le lit de la patiente était dans un coin, un lit en métal sur lequel était posé un pauvre matelas dur comme de la pierre. Jessie était assise au sol, les genoux ramenés contre son corps, vêtue d'une sorte de chemise de nuit blanche et plastifiée, s'arrêtant sur ses genoux. Reid émit une grimace dégoutée, prenant soin de la cacher à la jeune fille. Il se posa à ses côtés.

« Allez vous-en …

- Jessie, on veut juste vous aider. On veut vous parler ...

- Laissez-moi tranquille. »

Elle se basculait sur elle même. Ce tic nerveux montrait l'état dans lequel elle était : Jessie était nerveuse et abominablement inquiète. Reid jeta un léger regard à David, celui-ci haussa le sourcil droit. L'état nerveux de la jeune fille ne s'arrangea pas au fil des paroles du plus jeune profiler. Il tentait tant bien que mal à la calmer, voyant que tous ses efforts étaient vains, il se leva. Jessie cessa de se basculer et le regarda. Il ne dit rien, son collègue non plus. Puis sans qu'elle ne puisse le prévoir, il s'agenouilla rapidement et posa ses mains sur ses épaules. Ses yeux la forcèrent à le regarder.

« Jessie, j'ai besoin que tu nous parles. »

Elle bascula la tête vers la gauche. Reid suivit le mouvement, mais ne comprit par tout de suite. Il retira ses mains des épaules froides de Jessie puis elle se traîna jusqu'au mur et là, elle lui indiqua une fissure dans le mur. Elle colla doucement son oreille contre la paroi rugueuse et appela sans parler trop fort :

« Caren ! Caren ! »

Elle appela ainsi durant de longues minutes. Les deux agents la regardèrent appeler et frapper faiblement sur le mur. Puis soudain, une voix féminine et douce lui ordonna de cesser les coups, une voix qui disait qu'elle était là et qu'elle l'entendait. Jessie fit signe aux agents de s'approcher.

« Caren, il y a deux agents du F.B.I avec moi. Ils viennent pour Debbie, Sara et Cornélia. Ils veulent nous poser des questions.

- Ils n'ont qu'à venir me voir. Je suis dans la chambre juste à côté.

- Ledermann ne veut pas que quelqu'un te rende visite, tu te souviens ?

- Pourquoi ça ? » Demanda Rossi.

Jessie tourna la tête vers lui, secouant ses cheveux emmêlés par la même occasion.

« Caren est là depuis plus longtemps que moi. On ne parle jamais d'elle, c'est comme si elle n'existait plus depuis longtemps. Elle est ici depuis ses 17 ans.

- Quel âge a t-elle ? Demanda Spencer.

- 25 ans ! Dit la voix de l'autre coté du mur. Si vous voulez me voir, c'est facile. Ma porte ne peut s'ouvrir que de l'extérieur. L'un d'entre vous reste à l'extérieur et l'autre vient me parler. N'est-ce pas ingénieux ? »

Le ton malicieux qu'elle employait stupéfia les agents. Ils se regardèrent et Jessie les poussa à prévenir leurs collègues, pour qu'ils éloignent le médecin. Rossi composa le numéro de Hotch et Reid fit de même pour Morgan. Une fois prévenus, les deux hommes éloignèrent le Dr Ledermann et Morgan décida qu'il devait quitter l'hôpital pour prendre la place de J.J aux côtés d'Emily.
Une fois que tout ça fut fait, David ouvrit la porte et, voyant que le couloir était vide, il fit sortir Spencer de la chambre tandis que Jessie leur disait au revoir en agitant le main comme une enfant. La porte se referma. Puis, Reid ouvrit la porte de la chambre adjacente et entra, juste après avoir dit à son collègue qu'il frapperait contre le porte pour sortir. Lorsqu'il fut dans la chambre, la porte se referma violemment derrière lui.

« Tiens tiens ! Vous êtes très mignon … Dr Reid. »

Il tourna la tête vers cette voix que Jessie avait appelée Caren. C'était une jeune femme aux cheveux cuivrés, longs et frisés, ils tombaient en cascade sur ses épaules. Elle avait la peau pâle et de magnifiques yeux verts pareils à ceux de Cherry. Elle portait le même type de vêtement que Jessie qui devait sans doute écouter ce qui se disait dans la chambre, à en juger par les petits rires amusés entendus derrière le mur.

« Je suis Caren Shepard. Ravie de vous rencontrer. »

Ils se serrèrent la main. Puis, elle lui demanda de s'assoir à côté d'elle sur le matelas. Reid ne se fit pas prier et obéit, ce à quoi, Caren répondit par un sourire. Puis elle lui demanda ce qu'il voulait savoir.

« Eh bien … Toutes les filles qui sont mortes avaient les mêmes symptômes. Mais je viens de me rendre compte … vous êtes une patiente de Maximien Ledermann et on ne m'a pas parlé de vous.

- Parce que d'après mon dossier, je n'ai pas ces symptômes dont vous parlez.

- Mais vous êtes sa patiente malgré tout ?

- C'est compliqué.

- Je peux comprendre. Vous pouvez me dire ce qui est compliqué dans cette histoire macabre.

- Oh non, ce serait trop facile ! » Protesta Caren.

Il lui jeta un regard ahuri. Cette dernière phrase avait suscité un petit rire chez la patiente.

« Rassurez-vous, je plaisante. Je vais vous en parler … à une condition.

- Euh … Quelle condition ? »

Reid se sentit mal. Il redoutait la condition qu'elle lui imposerait, il avala sa salive. Caren, elle, se sentit légèrement rougir.

« Un vrai baiser et je vous dis tout ce que vous voulez savoir. »

Chapitre 3

Emily était assise dans le lit qui lui avait été attribué à l'hôpital. La porte blanche s'ouvrit, Derek entra.

« Salut J.J ! Bonjour, Princesse ! »

Il se pencha vers la future maman et l'embrassa. Puis il posa sa main sur l'épaule de Jennifer et lui conseilla d'appeler Hotch pour parler de l'enquête. Elle sourit puis leur dit au revoir avant de quitter la chambre. Lorsque la porte fut fermée, Morgan s'assit et prit la main d'Emily.

« Comment ça va ?

- Bien. Je ne souffre pas encore le martyr et j'espère que quand ça sera le cas, je ne me roulerais pas au sol en hurlant. »

Morgan sourit et pouffa légèrement.

« Pour l'instant, t'es en pleine forme.

- Et oui ! Tu sais quoi ?

- Non, mais j'écoute.

- J'ai le pressentiment que ce sera un garçon.

- Ah oui ?

- Oui.

- Comment tu peux savoir ça ?

- De deux choses, l'une : intuition féminine.

- J'aurais du m'en douter ...

- Et de deux : je suis sa mère, je suis sensée le savoir !

- Ma mère s'est dit quand je suis né que j'allais être une fille.

- Ah … »

Ils eurent un petit rire tout en serrant leurs mains l'une dans l'autre. Puis ils se regardèrent en souriant.

« Comment ça se passe cette affaire ?

- Je ne peux pas en parler devant lui !

- Allez, il n'écoutera pas.

- Non, c'est la dernière chose que tu veux savoir.

- Peut-être, mais je veux savoir ! »

Voyant qu'il ne fléchit pas, elle le regarde dans les yeux et supplie qu'il lui avoue tout. Son regard insistant finit par le faire céder et il se lance dans un récit de l'enquête.
Au même moment, J.J et l'agent remplaçant arrivèrent à l'hôpital. Encore en ce moment, Reid réfléchissait à ce qu'il devait faire pour obtenir des informations. Carren tentait toujours d'obtenir un baiser du profiler.

« Non, je ne peux pas faire ça.

- Soit. Pas de baiser, pas d'informations. Allez embrassez-moi, ça ne vous coûtera rien, vous savez.

- Mon métier m'interdit de faire ça.

- Votre esprit aussi, on dirait. Vous voulez que ça s'arrête, oui ou non ?

- Oui ...

- Je ne vois pas pourquoi vous hésitez alors ! »

Reid tourna la tête vers elle. Jessie devait sûrement essayer de voir à travers la petite brèche du mur, elle avait peu de chance d'y arriver. Carren souria. Le profiler se pencha vers elle lentement, et déposa un baiser sur ses lèvres. Lorsque le contact fut arrêté, ils gardèrent leurs yeux fermés et ne s'éloignèrent pas pour autant. Au contraire, Reid apposa une nouvelle fois ses lèvres sur les siennes et Carren posa ses paumes sur les joues de Spencer de façon à tenir son visage contre le sien. Il y eu un autre baiser et encore un autre, comme si aucun d'eux ne voulaient arrêter ce geste. Mais Spencer pensa soudainement à Cherry et se stoppa.

« C'est ce qu'on appelle un baiser passionné ! Souria Carren.

- Les informations … »

Elle tapota la joue du jeune homme et s'appuya contre le mur avant de commencer.

« J'ai été admise ici il y a plusieurs années.

- Pourquoi ?

- Mon petit ami avait été fauché par une voiture. J'avais fait une grave dépression. Mais ici, la vie était tellement un enfer que j'ai compris qu'il fallait que je me soigne.

- Je ne suis pas sûre de suivre.

- Je pensais que si je guérissais vite, on me laisserais vite sortir. Donc, un an après ma dépression n'était plus qu'un vague souvenir. Je savais qu'on devait me garder encore deux jours pour en être sur mais pour moi c'était bel et bien derrière moi. C'est à ce moment que ça a commencé.

- Quoi ?

- On m'a mit dans le service du Dr Ledermann. Il avait deux patientes à cette époque. L'une s'est pendue le mois suivant mon admission. Et j'ai beaucoup parlé avec l'autre avant que ça ne lui arrive à son tour.

- Vous parlez de Cornélia et Sara ?

- Oui. Je n'ai pas beaucoup connue Sara. J'ai été coriace moi, malgré ce qu'il nous faisait endurer, j'ai su ne pas développer ces soi-disant symptômes.

- Ce ne sont pas des symptômes ?

- Si, mais ce sont les symptômes de la femme violée. Et c'est ce qui nous est arrivée à toutes. »

Chapitre 4

« Vous êtes choqué ? Lorsqu'il a du temps libre, il se glisse dans une de nos cellules et là, on comprend. On a toutes très peur qu'il recommence, moi aussi. On est souvent, contre le mur de la cellule et on attend qu'il s'approche. On attend le moment où il enlèvera sa chemise, où il nous enlèvera ce faible vêtement qu'on porte sur le dos toute la journée, on attend qu'il prenne le matelas et qu'il le jette au sol. On attend le moment où il nous pousse violemment dessus et qu'il prend ce qu'il veut de nous. Puis il part. Si on commence à avoir ces symptômes qu'il aura déclenché chez nous, il patiente quelques temps jusqu'à ce qu'on perde le contrôle, là il prend le long lacet qui maintient le matelas sur le lit de métal, il nous étrangle et il nous pend à ce très long lacet en faisant croire qu'on est monté sur le bord du lit pour faire ça.

- Vous parlez du Dr Ledermann ?

- Qui d'autre ?

- Vous vous rendez compte qu'à part votre témoignage, on ne peut rien prouver.

- Mais quand une femme parle d'autres vont parler aussi, non ?

- Oui, la seule chose est qu'il ne reste plus que vous et Millie.

- Alors vous devez nous protéger toutes les deux, non ? »

Reid se leva pour s'en aller, mais Carren saisit sa main pour qu'il reste. Elle le tira vers elle.

« Un autre baiser ?

- Carren, non. »

Mais la patiente n'en fit qu'à sa tête et mit sa main sur la nuque du profiler, elle la pressa de façon à lui faire baisser la tête, puis elle l'embrassa. Elle savait qu'il ne pourrait se défaire de cette nouvelle emprise, elle avait sentit ce qu'il avait ressentit en l'embrassant tout à l'heure. Elle savait qu'il n'y pourrait rien. Puis elle le laissa sortir.
L'agent Jarreau avec une femme qui remplaçait l'agent Prentiss, elle s'appelait Isabel Stuart, elle était métisse aux cheveux noirs, les yeux bleu ciel. Lorsqu'ils arrivèrent au niveau de l'agent Hotchner, ce dernier les présenta au Dr Ledermann. Ils furent rejoint par Reid et Rossi.

« Aaron, j'ai besoin de te parler … » dit Rossi.

Reid, pour occuper le médecin, lui posa des questions sur lui et ses patientes, veillant à ne pas parler de ce que lui a avoué Carren. De son côté, Rossi parla de ce qu'avait avoué la patiente.

« C'est ce que Reid t'as dis ?

- C'est mots pour mots ce qu'il m'a dit.

- Est-ce qu'on arrête le médecin ?

- Pour l'instant on peut l'arrêter pour viol mais je suppose qu'il s'y est déjà préparé et que on aura deux pendues supplémentaires demain matin.

- C'est ce qui arrivera si on ne l'arrête pas ! »

Ils entendirent des bruits de pas et très vite, ils cessèrent leur discussion et regardèrent qui venait à eux. C'était J.J qui venait les prévenir, elle regarda si personne ne venait derrière elle.

« Jessie a une crise. Une infirmière est venue nous en parler, le Dr Ledermann veut y aller. Si j'étais vous, je le suivrais.

- Et bien J.J, tu vas venir avec nous, et tu vas le suivre avec nous. »

Ils rejoignirent le médecin et leurs collègues, puis, étant à une vingtaine de mètres de la cellule de Jessie, ils marchèrent rapidement jusqu'à sa porte. Maximien ouvrit la porte et entra, Jessie hurlait de toutes ses forces, ses cheveux étaient secoués et en bataille sur sa tête.

« Jessie calme-toi !

- Ne m'approchez pas, salopard ! Restez loin de moi ! »

Elle se plaqua contre le mur, une angoisse défilant dans ses yeux. Lorsqu'il s'approcha d'elle, elle le repoussa et lui cracha au visage.

« Non, ne me touchez pas ! »

Voyant qu'il ne parviendrait pas à l'atteindre, il sortit de la chambre et sortit un mouchoir pour essuyer son visage. Il demanda à ce qu'on aille chercher l'équipe d'urgence. Puis, voyant que personne ne bougeait, il se résolut à le faire lui même, suivit de membres de l'équipe. Reid tarda un peu avant de les suivre, lançant un dernier regard à Jessie puis il se mit en route. Ils arrivèrent tous à une porte grise, Maximien frappa et la porte s'ouvrit. Un autre homme ouvrit.

« J'ai besoin de l'équipe d'urgence pour Jessie, elle nous fait une crise. »

Il n'eut pas besoin d'autres mots, les quatre membres de l'équipe d'urgence le suivirent et prirent soin de refermer la porte derrière eux. Tous se dépêchèrent de retourner à la cellule. Une anxieuse idée traversa l'esprit de Spencer, et ce surtout à cause du silence qui régnait. Plus un cri, plus un bruit … on entendait plus rien. Aaron ravala sa salive et le médecin devant lui poussa la porte de la cellule. Elle était si belle, accrochée à son lacet blanc, il allait lâcher d'une minute à l'autre. Son corps fin et gracieux pendait lâchement grâce à ce morceau de tissu sale, ses yeux étaient écarquillés. Elle avait beaucoup souffert à vu d'œil. Sa bouche était encore ouverte, cherchant la moindre particule d'oxygène qui la maintiendrait en vie. Jessie se balançait, pendue comme les autres avant elle. Paniqué, Maximien ordonna à l'équipe d'urgence de la descendre. Mais il était trop tard, la pauvre Jessie s'était pendue comme d'autres avant elle ...

Chapitre 5

Emily s'était endormie et Morgan était resté près d'elle, son téléphone sonna tout à coup. Il le sortit de sa poche et décrocha.

« Morgan.

- Jessie Carter est morte.

- Merde … C'est Ledermann ?

- Il était avec nous quand on est allée la voir, elle était en vie. On ne la pas quitté d'une semelle et dés qu'il est retourné la voir, elle était pendue.

- C'est peut-être un complice !

- On y réfléchit. Comment va Emily ?

- Elle va bien, et justement elle est très en forme.

- Bien … Reste avec elle, on doit trouver ce qui s'est passé dans cette chambre.

- D'accord. »

Hotch raccrocha. Puis il informa David de l'état radieux d'Emily et tous se concentrèrent à nouveau sur l'affaire. Comme Carren l'avait bel et bien dit, c'était un lacet qui avait servit de corde pour la pendre. Jessie avait été décrochée et allongée sur le sol. L'examen fait, on remarqua que quelque chose clochait : la marque que le lacet avait fait entourait complétement le cou de la victime, elle faisait un tour complet alors que le lacet n'avait pas autant serré son cou. Quelques agents étaient venus ramener le corps à la morgue, pour l'autopsie. Rossi se pencha vers Hotch :

« Et bien, ça confirme ce qu'à dit Carren.

- Oui, mais ça n'est pas suffisant. On doit prouver que c'est lui, et dans ce meurtre, ça n'est pas possible. Il a cinq témoins appartenant au F.B.I pour prouver qu'il n'a pas pu étrangler Jessie. On ferait mieux de le surveiller et de chercher dans la cellule des quatre victimes. Vas-y avec J.J et Mlle Stuart. Reid et moi allons rester avec le docteur pour le surveiller et le questionner. »

Rossi acquiesça puis s'éloigna. Il murmura quelques mots à l'oreille de J.J puis de Isabel. Tous trois se regardèrent, et prirent la direction de la cellule de la toute première victime. Hotch se rapprocha de Reid qui se tenait aux côtés du médecin puis il s'adressa au Dr Ledermann :

« Dîtes-moi, Docteur, voilà maintenant cinq de vos patientes sont mortes. Vous pensez encore que ce sont des suicides ?

- J'avoue que cela devient bien louche. Mais si ce ne sont pas des suicides, ce sont des ...

- … Meurtres.

- Mais qui peut bien avoir fait ça ?

- C'est ce qu'on se demande. Et d'ailleurs, pouvons-nous vous poser quelques questions ?

- Des questions ? »

Ses yeux sortirent de ses orbites. Une surprise dévala son visage. Puis, d'un ton encore plus étonné, il ajouta pour sa défense :

« Mais j'étais avec vous et vos collègues quand Jessie est morte !

- Nous ne parlons pas de Jessie mais de Cornélia, Sara, Debbie et Millie.

- Où étiez-vous quand ces trois femmes ont été tuées ? Reprit Reid.

- Pour Sara, j'étais dans mon bureau, j'étudiais le dossier d'un homme souhaitant entrer dans mon service comme interne.

- Des témoins ?

- J'étais seul. »

Reid se pencha vers Aaron pour lui dire :

« Je crois que ça veut dire non.

- Pour Cornélia, je venais de prendre ma pause et je buvais un café à l'extérieur. Si vous me demandez s'il y avait des témoins, il y avait le patron du bar.

- Il vous connaît ?

- Non, mais il me reconnaitra probablement. Pour Debbie, j'étais dans mon bureau en train de consulter les dossiers des patientes décédées. Pas de témoins non plus.

- Et pour Millie ?

- J'étais dans le bureau du Dr Jacksons avec vous messieurs. »

Reid sortit un carnet de sa poche, il l'ouvrit et tourna quelques pages.

« J'ai une bonne mémoire et je met les choses importantes par écrit. Vous êtes entré dans le bureau à 11 heure 20 précises et d'après le rapport, Millie est morte entre 11 heure 10 et 11 heure 15, ça vous laisse tout à fait le temps pour la tuer.

- Vous m'accusez ?!? Mais puisque je vous dis que je n'ai pas tué Millie !

- Vous n'avez pas tué Millie ? Etrange, pour quelqu'un accusé de quatre meurtres, vous auriez plutôt dit que vous ne LES aviez pas tué ! Dit Reid.

- Mais c'est une ignoble calomnie ! Je ne suis pas un meurtrier !

- Veuillez nous suivre, Dr Ledermann.

- C'est hors de question ! Je n'ai rien fait, vous n'avez pas à m'arrêter !

- Ecoutez-moi bien ! Dit Aaron, la voix un peu énervée. On vous laisse deux solutions : soit vous nous suivez sans faire d'histoire et personne ne se doute de rien, soit je vous menotte et vous emmène avec nous devant la majorité du personnel de cet hôpital, et croyez-moi, vous y risquez votre réputation ! »

Maximilien jeta un coup d'œil à Reid qui afficha une mine impuissante et neutre. Étant raisonnable, il préféra les suivre sans rien dire. Et très vite, ils quittèrent l'hôpital après avoir parlé à leurs collègues, conseillant à J.J d'aller interroger le patron du bar où Ledermann prétendait être allé.

Chapitre 6

« Qu'est-ce que je vous sers ?

- Pour moi, rien. »

J.J montra son badge.

« Je suis l'agent Jarreau, du F.B.I. J'aimerais savoir si cet homme est venu ici mardi ! Dit-elle en tendant la photo du Dr Ledermann à l'homme appuyé au comptoir.

- Lui ? Il me dit quelque chose … Ah oui ! Il est venu mardi et il a commandé un café, il a payé et il est partit. Il était assis là bas. »

L'homme indiqua une table dehors, juste à côté de la porte.

« Quelle heure était-il ?

- Il était midi et demi, j'en suis sur, je venais de regarder l'heure.

- C'est vous qui l'avez servi ?

- Oui. Lucie ma serveuse a eu un bébé, j'ai pas encore de remplaçante. »

Elle jeta un coup d'œil à l'horloge du bar, elle indiquait 15 heure 48.

« Cette horloge est à l'heure ? J'ai un rendez-vous à 16 heure et je ne permettrais pas d'être en retard.

- Pour sur qu'elle est à l'heure, je l'ai acheté avant-hier et je l'ai mis à l'heure sur le champs. »

Jennifer le remercia puis sortit du bar. Aussitôt sortie, elle prit son téléphone et composa le numéro d'Hotchner.

« Allô, Hotch ? J'ai parlé au patron du bar. Alors, il est bel et bien à l'heure. Soit Ledermann s'est trompé d'heure, soit c'est le patron, soit Ledermann l'a payé pour qu'il nous mente. »

Hotchner raccrocha et frappa à la fenêtre de la salle d'interrogatoire, Rossi était en train d'interroger le médecin. Il se leva et sortit.

« L'un des deux s'est trompé d'heure ou ils mentent tous les deux. »

Rossi acquiesça pour montrer qu'il avait comprit et il retourna dans la salle et s'assit en face du médecin.

« A quelle heure êtes vous allé dans ce bar ?

- A 11 heure et quart, au moment de ma pause. Pourquoi ?

- A quelle heure êtes-vous parti ?

- Environ midi moins le quart. Vous allez me dire pourquoi vous me demandez ça ?

- L'agent Jarreau est allé voir le patron du bar, il dit que vous êtes venu à midi et demi. Vous voyez, ça n'entre pas dans votre pause … et à ce moment, vous parliez aux internes qui avaient découvert le corps. N'ayant pas de témoin pour le premier meurtre comme pour le deuxième et le troisième et le quatrième, je vais vous dire ce que je pense : vous parcourez les dossiers des patients de l'hôpital et trouvez une patiente qui vous attire, puis vous allez la voir puisque les chambre ne sont pas surveillées, et vous la violez.

- Quoi ?

- Puis, vous le faîtes de nombreuses fois encore jusqu'à ce que la patiente développe les symptômes de la femme violée puis vous la transférez dans votre service. Dés que vous êtes son médecin, vous n'avez pas à vous inquiétez si quelqu'un vous voit entrer et entend des cris, sachant les symptômes de la patiente, il trouvera ça normal. Puis dés qu'elle fait une crise, vous appelez l'équipe de secours et ça vous laisse le temps de l'étrangler avec le lacet qui noue son matelas à son lit et vous la pendez pour faire croire à un suicide. Vous n'avez plus qu'à vous éloigner en faisant croire que, comme l'équipe de secours est en route, vous êtes retourné dans votre bureau.

- C'est une pure invention !

- Lors de l'autopsie des précédents cadavres, on a vu qu'elles avaient été violées, les trois premières n'avaient plus aucune trace d'ADN sur elles, mais vous avez violé Millie peu avant qu'elle fasse une crise. On a trouvé votre ADN sur elle. Et aussi, si elles s'étaient pendues, le lacet n'aurait pas laissé une marque entourant le cou, ça montre qu'elles ont été étranglées.

- Je n'ai tué personne !

- On sait que vous avez tuer Sara Donovan, Cornélia Hopkins, Debbie Andrews et Millie Stevenson. Après ce qu'on veut savoir c'est qui a tué Jessie Carter ?

- Je ne vois pas ce que ça m'apportera de vous le dire.

- Croyez-vous qu'il ai fait ça pour vous protéger ou pour vous enfoncer encore plus dans la merde dans laquelle vous êtes ?

- Il voulait me protéger ! » Se mit-il à crier.

Puis se rendant compte de son erreur, il baissa les yeux.

« Vous admettez donc que vous les avez tué et qu'il existe bien un complice qui voulait vous aider ?

- Je ne parlerais qu'en présence de mon avocat.

- C'est tout à fait inutile, Dr Ledermann. Vous venez de nous avouer que vous avez violé cinq femmes et que vous en avez étranglé quatre ! »

David tassa son dossier et sortit de la pièce, satisfait des aveux que le suspect venait de faire bien malgré lui.

Chapitre 7

J.J entra dans la chambre. Emily s'était endormie et Derek aussi, mais dans le fauteuil dans le coin de la pièce. Jennifer s'avança sans un bruit jusqu'à lui, posa sa main sur son épaule et la secoua doucement en murmurant :

« Morgan, réveilles-toi. Morgan. »

Il ouvrit les yeux et la regarda.

« Ah, salut J.J !

- Salut. Je viens te remplacer, tu devrais peut-être aller te reposer.

- Non, non. Je vais aller les aider, ne t'inquiètes pas ! Que s'est-il passé dernièrement ?

- Ledermann a avoué avoir violé cinq femmes et en avoir étranglé quatre. Il a aussi avoué avoir un complice.

- Tout ça d'un coup ?

- Oui, et sans le faire exprès. Rossi est un vrai pro. »

Elle lui fit un joli sourire puis lui dit au revoir. Derek fit de même et quitta la chambre après avoir jeté un dernier regard à Emily qui dormait encore très profondément.
Reid était debout à côté de la porte de Carren, celle ci était justement derrière sa porte. Elle lui posait des questions :

« Alors j'avais raison ?

- En partie : on a arrêté Ledermann, il a avoué mais ...

- Mais il a un complice, c'est ça ?

- C'est fort probable. C'est même sur. Sinon qui aurait tué Jessie ?

- Je n'ai vu personne mais si vous voulez des infos ...

- Sans conditions !

- Très bien. Si vous voulez des informations, j'en ai.

- Et moi j'écoute. »

Carren se colla contre la porte, sa voix passait par l'ouverture qu'il y avait entre les gonds de la porte. Il n'y avait qu'un petit trou entre chacun de ses gonds, mais elle pouvait sentir quelques courants d'air passer par ces endroits. Elle dit :

« Le Dr Ledermann était très apprécié ici. Même l'administrateur l'aimait beaucoup.

- A quel point ?

- A ce que j'ai entendu, il était comme un fils pour lui. Il souhaitait qu'il prenne la tête de l'hôpital. Je doute fort qu'il le souhaite encore ...

- J'en doute aussi.

- Hé Reid ! » dit une voix à quelques mètres de là.

Spencer tourna la tête, Carren se tut. C'était Dave qui avançait vers lui.

« Alors que dis notre informatrice ?

- Elle dit que le médecin administrateur appréciait beaucoup Ledermann, il était comme un fils pour lui et il aurait bien voulu qu'il prenne sa place lorsqu'il partirait à la retraite.

- Ah. Je vois. Je vais peut-être aller lui parler. Restes-ici : le complice pourrait tuer la dernière patiente pour faire croire que Ledermann n'est pas coupable.

- Attendez ! Vous ne m'avez pas dit que j'étais en danger de mort ! S'étonna Carren derrière la porte.

- Maintenant vous le savez.

- Bon, j'y vais. »

David se mit en route, il regarda une dernière fois derrière lui, jetant un regard à Reid, adossé au mur, surveillant le couloir. Puis il prit un autre couloir qui menait au bureau du directeur. Une fois là, il frappa. Une voix lui intima l'ordre d'entrer. Dave pressa la poignée et poussa la porte puis la referma derrière lui.

« Agent Rossi ! Quelle surprise !

- Je suis venu vous dire que Ledermann a avoué.

- Il a avoué ? Avoué quoi ? »

Le directeur ignorait encore une fois de quoi il parlait, lorsqu'ils étaient venu la première fois dans son bureau c'était déjà le cas. Rossi avala sa salive comme l'avait fait Hotchner la première fois et reprit :

« Les viols et les meurtres.

- Mais ce n'est pas possible ! Il était avec nous quand Millie est morte et avec vous quant il est arrivé la même chose à Jessie.

- Malgré tout ça, il a avoué. Et pour le meurtre de Millie, il est arrivé après qu'elle soit morte, il aurait pu le faire. Il nous a aussi menti pour un de ses alibis avec témoins pour la mort d'une de ses patientes.

- Je n'arrive pas à le croire : il était comme un fils pour moi.

- J'ai entendu dire que vous aviez l'intention de lui demander de prendre votre place quand vous seriez à la retraite.

- Oui … je pensais que ce serait correct, c'était un bon médecin … Voyez vous, Maximien a toujours dirigé les autres avec succès, il a su gravir les échelons de sa carrière pour arriver au poste qu'il occupe aujourd'hui. J'ai du mal à croire qu'il serait prêt à perdre ce qu'il a mit tellement de temps à construire en faisant de si horribles choses …

- Lorsqu'il s'agit de viols et de meurtres, certains ne peuvent pas se contrôler, ils n'arrivent pas à contenir leurs envies et commettent l'irréparable. Ils ne pensent plus à ce qui leur tient à cœur depuis longtemps. Quand avez-vous rencontré le Dr Ledermann ?

- Il y a 8 ans … il venait d'être embauché comme simple interne et moi, je n'étais qu'un médecin à cette époque. Il avait tout juste 26 ans. Le médecin administrateur est partit à la retraite quelques semaines après l'avoir embauché et moi, j'ai été promu au titre que j'occupe aujourd'hui. »

Il secoua la tête comme s'il refoulait des souvenirs et il s'assit. Rossi en fit de même.

« Agent Rossi, que va t-il lui arriver ?

- Pour l'instant on en est pas sur, mais il sera condamné pour les meurtres et les viols et sera placé dans un établissement spécialisé pour les détenus ou sinon il sera envoyé en prison. Mais il prendra sûrement la perpétuité.