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Dépersonnalisation- Ouvre les yeux, petit, murmurait t’on dans mon oreille. Je ne saurais dire qui parle, ni même si cette voix est réelle. Tout ce que je ressens, c’est les douleurs qui me lancinèrent. Elles me consument, elles tentent de s’emparer de moi. Je lève enfin mes paupières lourdes et je commence à trembler. Devant ma plus grande peur, je sens mon courage s’envoler et la terreur prendre sa place. Le noir total. Impossible de déterminer si je suis seul ou accompagné. Rien n’apparaît et mes yeux refusent de s’accommoder à la noirceur étouffante. Le noir, ce gouffre, ce voile qui m’entoure et qui tente de m’égorger. J’ose à peine bouger. Je suis engourdi par la crainte pure qui coule dans mes veines. Je respire faiblement, je tente de rester calme même si tout en moi me cris de sortir d’ici, de fuir. Je m’écroule sur le sol de béton glacé. Mes genoux crient de douleur, je les ignore et je rampe pour essayer de trouver une sortie. Soudain, je sens quelque chose à ma droite. Une faible respiration, un souffle court. Je m’approche très lentement de cette chose, qui ressemble bien à un être humain. Cet être suint de sueurs froides; il craint quelque chose que je ne vois pas, car il est enfermé sous l’abîme profond de ses cauchemars. Il se réveilla et me sauta dessus. Il visa ma gorge, sur laquelle il appuya de toutes ses forces. Je me laissai faire. Si c’était l’homme, qu’il me tue tout de suite. Plutôt ça que de souffrir comme Alex.
- Spencer ? Demanda l’homme. Je ne pouvais répondre, à moitié étranglé. Il approcha son visage du mien et me lâcha immédiatement. Il s’excusa profondément et il remarqua mes blessures, nombreuses et douloureuses. Quand il vit que je ne répondais pas, il mit sa main sur mon épaule frêle. Je m’éloignai de lui aussitôt.
- Reid, c’est moi, c’est Aaron Hotchner, dit l’homme.
Dans ma tête, Reid résonnait dans ma tête. Qui était ‘’Spencer Reid’’ ? Qui était ‘’Aaron Hotchner’’? Où était l’homme et ‘’Alex ‘’ ? Qui j’étais, moi ?
Une semaine plus tôt
Une cage. J’étais enfermé dans une cage. La lumière était trop absente à mon goût. Mais où étais-je ? Quelqu’un s’approcha de moi et me tendis un verre de ce qui semblait être de l’eau. Que n’aurais-je pas donné, pour prendre ce verre et le boire d’une traite ? Mais il y avait un piège. Une partie de ma conscience me dit de le prendre. L’autre hurlait au danger. Je savais que la chaine à laquelle j’étais attaché se rendait facilement près de là où l’homme tendait le breuvage. Je m’avançai doucement, tranquillement et pris le verre dans ma main tremblante. Je le bu entièrement. L’homme partit, prit un grand sac et le traina vers une grande chaise, une chaise comme celle chez les dentistes. Quelque chose n’allait pas, outre le fait que j’étais emprisonné, attaché. Le sac bougeait. Je frissonnai. L’homme ouvrit le sac et je restai surpris d’y trouver un garçon, un peu plus jeune que moi. Il regarda autour de lui, déboussolé. L’homme le prit, l’attacha sur la chaise. Il se débattait avec fureur.
- Alex, arrête de bouger, dit calmement l’homme. Il semblait calme, serein. Ce n’est pas la première fois qu’il fait ça, me dis-je intérieurement. Une fois ‘’Alex’’ installé, ligoté et immobile, l’homme sortit un scalpel bien aiguisé de sa poche. ‘’Alex’’ trembla. L’homme se pencha vers son visage, tira sur sa paupière gauche, puis ‘’Clic’’. Hurlement étouffé. ‘’Clic’’. Encore ce cris inhumain, étouffé par un vulgaire morceau de tissus enfouit dans sa bouche. J’étais dos à ce spectacle. Une voix murmura dans ma tête. Spencer, si tu veux sortir d’ici, regarde. Apprends de ces gestes, disait-elle. Contre ma volonté, je me retournai vers ‘’Alex’’ et l’homme. Ce dernier prit la main gauche du jeunot. Il prit les tenailles, puis ‘’Clic’’. Ensuite, le bruit d’un objet qui tombe, dans le seau près de là prévu à cet effet. Un doigt. Le sang coule, gicle. Mais rusé qu’est cet homme, il brûle l’endroit où avant, se dressait un doigt. Le sang cesse alors d’affluer. ‘’Alex’’ se libère du tissu qui s’engouffrait dans sa bouche. Il hurla. L’homme prit un petit objet que je ne reconnu pas, puis appuya sur la gorge d’’’Alex’’, à un endroit très spécifique. Les cris arrêtèrent. Pour une bonne raison; maintenant, tout ce qui s’échapperais de la bouche de la victime, c’était le sang et ces petits sifflements aigus qu’il poussait. Muet. L’homme, en sifflotant, repris ses tenailles. ‘’Clic’’, ‘’Clic’’, ‘’Clic’’, ‘’Clic’’. Ce son, à chaque fois accompagné du bruit du seau et du sifflement aigu que poussait ‘’Alex’’. Le feu, puis le silence. L’homme s’attaqua à l’autre main. Les mêmes sons, répétés encore et encore. L’homme s’approcha du visage d’’’Alex’’. Il reprit son précieux scalpel, coupa ses joues. La peau se déchira dans un soupir, puis l’homme ramassa ce qu’il venait de couper et déposa le tout dans le seau. J’avais mal au cœur, ma tête tournait, mais je continuais de regarder en silence. Je ne voulais pas attirer l’attention de l’homme qui était très concentré sur ‘’Alex’’. Si vraiment il s’appelle Alex. Il détacha ‘’Alex’’, pour le mener à une baignoire remplit non loin de là. Il le déshabilla entièrement, le mit dans le bain, puis plongea sa tête dans l’eau.
Dans la tête D’Alex
L’eau qui s’engouffre en moi, qui tente de me tuer. Je ne peux que le regarder, moi, dénué de paupières et de doigts. Je regarde, en silence, moi qui n’a plus de voix ni de mots. Enfin, je sors de l’eau glacée. Je le regarde, puis il me replonge sous l’eau. Parmi les bulles, je le vois. Je dirige mon regard ailleurs que vers ses yeux et malgré moi, j’aperçois une bosse dans son pantalon, ce qui m’enragea. Il aimait ça, ce salop. Il jouissait de ma douleur, il désirait ma souffrance. Il me sortit définitivement de l’eau, pour me rhabiller entièrement. Puis le gouffre, le néant, le noir. Plus rien à quoi ce raccrocher.
Reid
L’homme sort ‘’Alex’’, l’habille, puis l’assomme violement. Il ouvre ma cellule, puis attache ‘’Alex’’ à une chaine semblable à la mienne. Il referme la porte, satisfait, puis sort de la pièce. Je regarde ce qu’il reste du garçon. Les larmes me montent aux yeux. Il bouge un peu et finit par se relever. Il recule, il me craint. Je me dirige vers lui, je lui caresse l’épaule. Il se précipite dans mes bras et commence à pleurer. Je me mis à côté de lui. Il ne pouvait parler. Moi non plus, trop effrayé pour pouvoir placer deux mots cohérents l’un après l’autre. Il se contenta d’appuyer sa tête sur mon épaule. Les minutes passèrent, puis il s’endormit. Je ne pouvais faire de même, trop apeuré. L’homme revenait dans la pièce. Je secouai ‘’Alex’’. Il se réveilla, mais l’homme eu le temps de nous voir, l’un sur l’autre, se réconfortant, apportant du support à l’autre. Il paru fâché. Il ouvrit la cage, détacha ‘’Alex’’, me l’enlevant. Je criai. ‘’Alex’’ me regarda, versa une larme, puis les deux disparurent de mon champs de vision. L’homme referma la grille, puis repartit. Je ne savais pas où il était. Il ne pouvait pas me le faire savoir, condamné dans un silence approximatif. Mes paupières se firent lourdes et se fermèrent toutes seules. Je me suis réveillé dans un sursaut. Je ne savais pas combien de temps j’avais pu dormir. Quelques minutes, quelques heures? Qu’importe. J’aurais aimé que l’homme me tende encore un verre d’eau. Soif, trop soif. Je savais que 10 jours sans eau apportaient la mort. Je pensai. Je me demandai à quoi était occupée l’équipe en ce moment et s’ils s’inquiétaient pour moi. Je repensais à ma mère, mon père.
- C’est pour ton bien, maman, lui dis-je. Elle pleurait, elle ne voulait pas. Les deux hommes l’emmenèrent loin de moi. Je me revoyais, dans la chambre, mon père nous quittant, moi et ma mère. Attaché à un poteau sur un but, agressé par des élèves. Ces souvenirs, qui faisaient de moi un être humain. Ils sont différents, ils me semblent irréels. Ils ne semblent pas m’appartenir. L’homme s’approche de moi. Il me regarde, intensément. Le pire, c’est ce sentiment, celui avec lequel je vis. Cette sensation, la certitude que la mort est imminente, absolue. Je sais que je vais mourir. Mais jamais sans me battre. J’ai tellement faim, soif. J’ignore combien de temps j’ai passé ici.
Je me rendors, mort de fatigue, de faim et de soif. Tout finira par passer, me dis-je. Je pense un peu à Alex, puis sombre dans la noirceur qu’est ma tête. Avec courage, je me relève, quelques heures plus tard. Il est là, debout, devant moi. Il s’approche. Je sens son haleine sucrée près de mon visage. Il me donne un coup de genou dans le ventre. Je reste debout. Il commence à me frapper de toutes ses forces. Je tente de résister. J’entends un craquement horrible, puis il commence à rire. Un filet de sang sort de ma bouche. Ma côte. Il attrape son scalpel, me coupe partout sur les avant-bras. Le sang afflux, fluide et rougeâtre. Il me plante le scalpel dans la joue et je le sens maintenant dans ma bouche. Je ne peux pas crier; si je le fais, il m’enlèvera la voix. Il enlève mon chandail, caresse mon torse avec une délicatesse totalement inapproprié. Il me coupe sur le torse, de long en large, pas assez profondément pour que j’en meure. Juste assez pour que la souffrance m’appartienne. Je m’écroule sur le sol, vaincu. Il sort de la pièce, referme tout derrière lui. Je reste par terre, puis j’entends les sifflements aigus d’’’Alex’’ non loin de là. Il l’attacha sur la même chaise. Il plante son scalpel partout et rapidement, très profondément. ‘’Alex’’ est à l’agonie, c’est ce qu’il veut. Non, pas ce qu’il veut. Ce qu’il DÉSIRE. ‘’Alex’’ totalement immobile, pratiquement mort, est remit dans le sac. L’homme prit le sac, puis se dirigea vers sa voiture. Je me mis à pleurer. Je savais bien que je ne reverrais jamais ‘’Alex’’… Mais je savais surtout que l’homme s’en prendrait à moi désormais. Il fut rapidement de retour, mais, à mon plus grand étonnement, il avait un autre garçon dans son sac.
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