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 De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)

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MessageSujet: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeDim 22 Mai 2011 - 11:49

-Titre: DE LA BLESSURE NAQUIT L’ESPOIR
-Notes de l’auteur :
Poussée par les fics centrées sur la relation Emily/Hotch, j’ai voulu en écrire une, en même temps, pour changer et tenter de nouvelles expériences « scénaristiques ». Longue histoire en perspective... sourit2
Etant donné que cette fic se déroule dans la durée, il m’a été difficile de me concentrer sur une seule enquête. J’ai voulu me pencher sur le côté hors enquête, la vie privée des personnages. Je m’excuse d’avance auprès des puristes de CM…
L’équipe que j’ai choisie : Hotch, Morgan, Rossi, Reid, Prentiss, JJ, Seaver et Garcia (comme ça, pas de jaloux, lol).


Allez, je vous laisse savourer (ou non) cette fic et n’hésitez pas à faire des critiques !





-Chapitre 1-
-Entretiens-



« Le sentiment de honte est presque toujours accompagné du sentiment de culpabilité de vivre »
Claudia Rainville





Comme tous les matins de la semaine, l’agent de liaison du FBI Jennifer Jareau entrait dans le hall d’entrée du quartier général basé à Quantico de la célèbre institution fédérale. Comme tous les matins, Jennifer Jareau, appelée plus volontiers JJ par ses collègues de l’unité des sciences du comportement, posait son cartable sur le tapis roulant de l’appareil de sécurité pour être passé sous rayons X afin de détecter une éventuelle menace. Comme tous les matins, JJ passait à travers le portique de sécurité et reprenait son cartable à l’autre bout du tapis roulant après que celui-ci ait été vérifié. Comme tous les matins, JJ saluait les agents de sécurité qui veillaient dans l’entrée du bâtiment. Comme tous les matins, JJ prenait l’ascenseur et appuyait sur le bouton qui portait le numéro de l’étage qui abritait les locaux du département des sciences du comportement. Comme tous les matins, JJ regardait les portes de l’ascenseur, en attendant d’arriver à destination. Comme tous les matins, JJ sortait de cet ascenseur et se dirigeait vers la salle open space de son service, pour dire bonjour à ses coéquipiers avant de s’isoler dans son bureau afin de se plonger dans l’étude des affaires qui lui arrivaient malheureusement en trop grand nombre et choisir celle sur laquelle l’équipe de la BAU allait se concentrer, sans non moins éprouver un fort pincement au cœur en sachant que le choix d’un dossier se faisait toujours au détriment d’une dizaine d’autres. Telles étaient ses activités quotidiennes. Mais aujourd’hui, ses habitudes allaient se retrouver bouleversées par un évènement. Jennifer Jareau arriva dans les bureaux des sciences du comportement et y trouva les agents David Rossi, Derek Morgan, Spencer Reid et Ashley Seaver, ainsi que l’analyste ultra douée Penelope Garcia, dans le coin repos de la grande pièce. Ses coéquipiers discutaient. Certains sirotaient une tasse de café ou de thé. Les discussions s’arrêtèrent aussitôt qu’ils aperçurent JJ. Leurs regards convergèrent d’un même mouvement sur JJ qui se sentit examinée aux rayons X sous toutes les coutures. Elle eut même l’impression d’être regardée comme une personne qui portait en elle un virus extrêmement dangereux et contagieux. JJ décida de briser le silence et dit avec un ton qui se voulait le plus joyeux possible :
-JJ : Bonjour tout le monde !
Penelope répondit mais avec un ton beaucoup moins enthousiaste :
-Penelope : Bonnour, JJ.
Les agents et l’analyste n’avaient pas quitté l’agent de liaison des yeux. Ils la fixaient toujours, et ce, avec inquiétude et appréhension. JJ se devait de les rassurer.
-JJ : A vous regarder, on dirait que je pars à la guerre…
-Spencer : Ce que tu t’apprêtes à faire s’en approche…
-JJ : C’est juste un entretien.
-Derek : Un entretien ? Une exécution, tu veux dire…
JJ sourit légèrement.
-JJ : Tu y vas un peu fort, Morgan.
-David : Morgan n’a pas tort, tu sais. L’agent Grays ne va pas te faire de cadeaux… Il va essayer de te couler à tout prix… Et couler Hotch par la même occasion…
-Ashley : D’ailleurs, où est Hotch ?
Les membres présents se regardaient. Nul n’avait de réponse à donner. Penelope reprit.
-Penelope : Pourquoi tant d’acharnement ? Comme si ça n’était pas déjà assez…
-David : Question de politique et d’ego… L’agent Beckett digère mal le fait de ne pas avoir pu arrêter Ritter… Il en veut à Hotch… On peut être sûr qu’il ne va pas se priver pour donner à Grays tous les éléments qui pourraient nuire à Hotch… Et Grays ne va pas se priver pour s’en servir… Il va utiliser Prentiss pour accélérer le processus de discréditation… On peut être certain qu’il va lui imputer ce qui est arrivé à Prentiss sur le dos et qu’il va se débrouiller pour que tout le monde le sache…
-Ashley : Mais Hotch n’y est absolument pour rien !
-Derek : Dommage que Beckett et Grays ne partagent pas le même avis que toi, Seaver… Cela nous arrangerait bien… Mais c’est mal parti avec les affaires internes…
-Spencer : Est-ce que Strauss va assister aux entretiens ?
-David : Grays a réussi à la tenir à l’écart…
-Ashley : Ça sent mauvais…
-Spencer : C’est clair…
Le silence revint pour laisser les agents réfléchir. Quelques secondes après, Penelope demanda :
-Penelope : Qui va voir Emily aujourd’hui ?
-Derek : J’y vais.
A ce moment, un homme en costume cravate fit son apparition sur le seuil des sciences du comportement. Une attelle d’immobilisation enserrait son épaule et son bras gauche en entier, expliquant ainsi le fait que la manche gauche de sa veste était vide. Les agents de la BAU se retournèrent quand ils le virent. Le nouveau venu n’était autre que le chef de l’équipe de la BAU, l’agent Aaron Hotchner, alias Hotch. Ce dernier s’approcha de son équipe et la salua. L’équipe était très contente de voir son chef, comme le montra JJ en disant à Hotch :
-JJ : Ravie de vous revoir, Hotch. Comment va votre épaule ?
-Aaron : Elle va bien, merci.
-Ashley : Comment vous sentez-vous avant l’entretien ?
-Aaron : Je ne me fais pas d’illusion. Je sais qu’on va me cuisiner. Mais je saurai faire face.
JJ consulta sa montre.
-JJ : Il faut qu’on y aille.
-David : On vous accompagne.
-Aaron : Vous n’êtes pas obligés…
-David : L’union fait la force. On ne va pas vous laisser aller tout seul dans la gueule du loup…
Aaron esquissa un sourire. Ensuite, l’équipe de la BAU quitta le bureau des sciences du comportement et s’engouffra dans l’ascenseur.



Arrivés là où ils avaient été convoqués, Aaron et JJ s’étaient assis sur la rangée de sièges installée contre le mur, à quelques mètres d’une salle. Les deux agents attendaient avec une petite pointe de nervosité : Aaron tapait du pied et JJ entrechoquait les doigts de sa main droite contre l’accoudoir de son fauteuil. Leurs collègues patientaient avec eux, mais ils étaient restés debout. Après plusieurs minutes d’attente, l’homme tant redouté arriva, accompagné d’une collègue et du chef de section des sciences du comportement, Erin Strauss. Les deux visiteurs portaient des sacoches. Jareau et Hotchner se levèrent. Erin Strauss fit les présentations.
-Strauss : Agents Grays et Wilkins, voici les agents Hotchner et Jareau… Et leurs collègues, les agents Rossi, Seaver, Morgan, le docteur Reid et mademoiselle Garcia.
L’agent Grays était un homme qui amorçait la fin de la trentaine. Il était de taille moyenne, un mètre soixante quinze au plus. Il avait le regard peu sympathique, surtout hautain. Il donnait l’impression d’un bureaucrate obsédé par l’apparence, à cause de son costume parfaitement lisse et ses cheveux parfaitement coiffés, séparés par une raie sur le côté gauche. L’agent Wilikins, de sexe féminin, paraissait aussi antipathique et fière que l’agent Grays. Elle était plus jeune que lui et donnait l’image d’un jeune agent débutant mais ô combien ambitieux, image que reflétait également son coéquipier, mais dans un âge plus élevé. Les deux agents se contentèrent de faire un signe de tête à Hotch et JJ, signe annonciateur d’une impossibilité de fraternisation. Ensuite, Grays dit à Strauss, avec un ton neutre :
-Grays : Merci, chef Strauss. Nous allons de ce pas nous mettre au travail. Nous allons commencer avec l’agent Jareau.
Grays invita, par un signe de la main, JJ à entrer dans la salle. Grays et Wilkins la suivirent et Grays ferma la porte…


… Jennifer Jareau s’installa à la table. Il y avait trois chaises à cette table. Deux d’un côté, et une en face, que JJ prit. L’agent Wilkins se mit en face du côté opposé de la table et sortit des dossiers et un bloc notes de format A4. Grays sortit de sa sacoche un dictaphone relié à un micro qu’il installa au centre de la table. Il s’assit à côté de Wilikins, prit un bloc notes et des dossiers lui aussi, puis parla.
-Grays : Bon, nous allons commencer, agent Jareau.
Grays alluma le dictaphone et resitua le contexte de l’interrogatoire.
-Grays : Commission d’enquête sur l’affaire Christian Ritter, menée par les agents Scott Grays et Michelle Wilkins. Premier entretien avec l’agent Jennifer Jareau, agent de liaison du Behavior Analysis Unit, 25 Mars, à neuf heures et demie… Agent Jareau, je vous rappelle que cet entretien a pour objectif d’éclaircir les éléments qui ont mené à l’échec de l’arrestation de Christian Ritter, soupçonné de tentative d’espionnage pour la revente d’informations confidentielles à des organisations criminelles. Nous essayons notamment de comprendre les évènements qui se sont produits il y a trois semaines et qui ont non seulement débouché sur la fuite de Christian Ritter, mais aussi sur l’accident dont a été victime l’agent Emily Prentiss. D’après les rapports, vous étiez arrivés les premiers à la cachette de Chirstian Ritter avec les agents Hotchner, Prentiss et Schreiber, n’est-ce pas ?
-JJ : C’est exact.
-Grays : Quelles avaient été les consignes ?
-JJ : Nous devions attendre les renforts.
-Grays : C’est-à-dire vos autres collègues de la BAU ainsi que l’agent Thomas Beckett et ses hommes, ai-je raison ?
-JJ : En effet.
-Grays : Vous admettez donc que vous aviez reçu l’ordre formel de ne pas intervenir avant l’arrivée des renforts.
-JJ : Nous avions effectivement reçu cet ordre.
-Grays : Qui vous avait donné cet ordre ?
-JJ : L’agent Beckett.
-Grays : Pourquoi ?
-JJ : Il était en charge de l’enquête, donc je suppose que la décision d’intervenir lui revenait.
-Grays : Vous avez donc reçu un ordre direct. Cependant, vous êtes quand même intervenus.
-JJ : Oui, parce que les otages étaient en danger.
-Wilkins : Vous ne pouviez vraiment pas attendre les renforts ?
-JJ : Ceci aurait pu être fatal aux otages. L’agent Hotchner avait vu des éléments qui nous ont amenés à intervenir et les renforts tardaient à arriver…

… Un 4*4 noir de la marque Chevrolet stationnait dans un quartier résidentiel. Le conducteur n’était autre que le chef de l’unité des sciences du comportement, l’agent spécial en chef Aaron Hotchner. Les autres agents dans cette voiture, étaient, à sa droite, l’agent spécial en chef Emily Prentiss, derrière lui, l’agent de liaison Jennifer Jareau. Un quatrième agent, bien que du FBI lui aussi, ne faisait pas partie de l’équipe d’Aaron. Celui-ci, ainsi que Jennifer, écoutaient attentivement un interlocuteur au téléphone. JJ fut la première à raccrocher et à avertir ses compagnons.
-JJ : Je viens d’avoir Morgan. Rossi, Reid, Seaver et lui sont sur le chemin.
Aaron s’adressa à l’autre agent au téléphone :
-Aaron : Agent Schreiber, qu’en est-il de votre chef ?
Schreiber termina sa conversation à son tour et put répondre à Hotch.
-Schreiber : L’agent Beckett et le groupe d’intervention ont eu un contretemps. Il y a eu un accident sur le chemin. Ils doivent attendre un peu avant de continuer la route.
Aaron prit des jumelles et regarda vers une maison. Une belle demeure, à l’extérieur impeccable. Hotch scrutait la demeure quand il rompit le silence d’attente qui s’était installé dans la voiture.
-Aaron : Je viens de voir les otages ! L’un des suspects est en train de les menacer avec son arme pour qu’ils partent du salon. On doit intervenir !
-Schreiber : Les ordres sont clairs, agent Hotchner. Nous devons attendre.
-Emily : Attendez, Hotch. Le suspect les emmène sûrement dans une autre pièce… C’est risqué. On ne sait pas combien il y a de preneurs d’otages…
-Aaron : Prentiss, je viens de voir un des suspects frapper l’un des otages. Le plus risqué serait de rester ici et d’entendre des coups de feu.
-JJ : On peut toujours jeter un coup d’œil, sans forcément investir la maison…
-Emily : Bonne idée. Cela nous permettra de surveiller ce qui se passe…
-Schreiber : Est-ce que vous êtes au courant de ce que l’agent Beckett a dit ?
-Aaron : On ne va pas laisser des otages se faire descendre. Vous n’avez qu’à rester dans la voiture.
Schreiber se sentit insulté par cette suggestion de rester terré comme un peureux.
-Schreiber : Je vais vous accompagner. Mais on ne fait que regarder à l’intérieur de la maison.
Aaron n’offrit aucune réponse. Il sortit de la voiture, imité par Emily, JJ et Schreiber. Les agents se dirigèrent vers la maison qui les intéressait. Le chef d’équipe de la BAU indiqua, avec sa main gauche, à JJ et Schreiber d’aller sur le côté droit tandis que lui et Emily iraient sur la gauche. JJ et Schreiber prirent le côté droit. Chacun des agents jeta un coup d’œil discret à travers les fenêtres de la maison et ne détecta aucun mouvement suspect. Alors qu’ils inspectaient leur secteur, ils entendirent un bruit. JJ entendit dans son micro Aaron annoncer qu’il avait perçu un bruit provenant de l’intérieur de la maison. JJ répondit qu’elle aussi avait entendu le bruit. La voix d’Aaron revint pour demander à JJ et Schreiber de le rejoindre à l’entrée. Quelques secondes après, les quatre agents du FBI se retrouvèrent sur le perron, devant l’entrée. Schreiber donna son avis à Hotch, en chuchotant :
-Schreiber : Agent Hotchner, nous devons attendre les renforts !
-Emily : On ne va pas attendre gentiment que les otages soient blessés pour entrer !
Cette femme était censée, contrairement à Schreiber qui agissait comme un obsédé du manuel des procédures du FBI.
Aaron donna les instructions :
-Aaron : Allez, on entre. Mêmes équipes.
Emily et JJ acquiescèrent immédiatement. Schreiber mit plus de temps pour acquiescer à contre cœur. Aaron ouvrit la porte en crochetant la serrure avec des pinces métalliques. Après avoir tiré la poignée et poussé délicatement la porte, il laissa entrer Emily, JJ et Schreiber en premier, le temps pour lui de ranger ses outils et de reprendre son arme. Dans l’entrée, Aaron fit signe à ses partenaires qu’Emily et lui monteraient à l’étage en empruntant l’escalier qui se dressait devant eux, et ordonna implicitement de ce fait à JJ et Schreiber de fouiller le rez-de-chaussée. Les agents se scindèrent de nouveau en deux groupes et chaque duo investit la maison. Aaron et Emily montèrent les escaliers, Aaron en tête, tout en braquant leur arme au-dessus de leur tête, au cas où un individu hostile apparaîtrait…


… Jennifer venait de terminer son récit. Grays fit des commentaires.
-Grays : Votre exposé est intéressant. Si je comprends bien, vous n’aviez pas vraiment de certitude sur la situation des otages…
-JJ : L’un d’eux avait été frappé et un preneur d’otages braquait son arme sur les otages, je vous le rappelle…
-Grays : Oui, mais cela pouvait signifier autre chose…
-JJ : Nous n’avions pas vraiment le temps pour discuter de ce sujet.
-Grays : Vous avez décidé d’intervenir. L’agent Prentiss était dubitative, mais vous, vous avez conforté l’agent Hotchner dans son désir de désobéir à un ordre d’un supérieur.
-JJ : La situation était critique. Nous avions entendu un bruit, et nous sommes entrés. Nous avions peur que les criminels s’en soient déjà pris aux otages, ce qui fut le cas, lorsque l’agent Schreiber et moi sommes arrivés dans la cave. Un des suspects était en train de rouer de coups l’un des otages et était sur le point de l’abattre.
-Wilkins : Mais vous avez abattu ce suspect.
-JJ : Oui, après m’être identifiée. Son complice a voulu riposter, mais l’agent Schreiber a été plus rapide et l’a abattu. Nous avons ensuite libéré les otages et nous avons retrouvé les agents Hotchner et Prentiss au niveau des escaliers. L’agent Hotchner nous a dit de nous occuper des otages pendant que lui et l’agent Prentiss poursuivraient Ritter.
-Wilkins : Et ils l’ont laissé s’échapper…
-JJ : Je suis sûre qu’ils ont fait du mieux qu’ils pouvaient… Mais vous n’avez qu’à le demander à l’agent Hotchner.
-Grays : Nous le ferons…


… Plus tard, Hotch se trouva à la place que JJ avait occupée. Il restait droit sur son siège, le regard ténébreux. Ces deux agents des affaires internes ne l’intimidaient en aucune façon, mais ils avaient le don d’appuyer là où cela pouvait faire mal. Malgré la « torture », Aaron avait gardé son calme. Grays posa une nouvelle question :
-Grays : Comment un agent aussi expérimenté que vous a-t-il pu laisser fuir Ritter alors que vous l’aviez sous la main, dans cette maison ??
-Aaron : Chirstian Ritter ne s’est pas laissé faire. Il nous a tiré dessus, sur l’agent Prentiss et moi…

… Aaron venait d’atteindre le sommet des escaliers. C’est en tournant sur la droite qu’il vit un homme surgir d’une chambre, fusil automatique à la main. L’homme était vêtu d’un jean, d’une chemise et d’une doudoune sans manches ainsi que d’une casquette. Il approchait la quarantaine. Aaron le reconnut tout de suite, grâce aux multiples photos de lui qu’il avait vues pendant l’avancée de l’affaire. Aaron ordonna :
-Aaron : Christian Ritter !! FBI, plus un geste!!
Ritter se retourna. Comme Aaron s’y était attendu, Christian Ritter ne se rendit pas sans lutter. Il tira plusieurs coups de feu. Aaron dut se cacher derrière la rampe de l’escalier, tout comme Emily. Aaron ressortit furtivement de sa cachette pour riposter. Ritter se jeta à l’intérieur d’une pièce. Deux coups de feu retentirent. Du bas. Hotchner et Prentiss ne purent tergiverser plus longtemps car ils devaient rattraper Christian Ritter coûte que coûte. Les deux agents sortirent des escaliers et longèrent les murs. Aaron, toujours en tête, vit Ritter réapparaître de la pièce dans laquelle il s’était caché, son fusil à la main. Hotchner eut le bon réflexe de se cacher dans une pièce, avec Prentiss. Les deux agents de la BAU évitèrent de justesse un projectile qui vint mourir dans une charnière de la porte de leur pièce. Au même moment, Aaron entendit JJ lui annoncer une bonne nouvelle, à savoir que les otages étaient sains et saufs. Aaron cria à Ritter :
-Aaron : Ritter !! C’est fini !! Vous ne pouvez plus vous échapper !!
-Ritter : C’est ce qu’on va voir !!! Allez, on bouge !!!
Aaron comprit que la dernière phrase ne lui était nullement adressée. Ritter avait un complice qui était resté dans la pièce. Emily demanda à Hotch :
-Emily : Comment ils vont fuir ??
Aaron et Emily entendirent un choc, comme si quelque chose venait de s’abattre sur une surface dure. Voyant que ni Ritter ni son ami n’avait ouvert le feu à nouveau, Aaron comprit.
-Aaron : Ils s’échappent par la fenêtre !
Les deux agents coururent vers la pièce qui avait servi d’abri pour les deux criminels. En effet, elle était vide et la fenêtre avait été ouverte. Aaron et Emily firent demi-tour pour dévaler les escaliers et faillirent entrer en collision avec JJ et Schreiber qui revenaient avec les trois otages, dont l’un avait l’air mal en point.
-Aaron : On va à la poursuite de Ritter ! Occupez-vous des otages !...

… L’agent Wilkins interrompit Aaron et lui demanda, avec un ton faussement incrédule, mais qui se voulait surtout discréditeur selon Hotch :
-Wilkins : Ne pouviez-vous tout simplement pas tirer sur Christian Ritter ?
Hotch la regarda. Son regard était sans équivoque de dédain. Hotch se demanda si cette femme avait déjà été sur le terrain au moins une fois dans sa vie. C’était peu probable, vu la façon dont elle évoquait l’intervention. Elle donnait l’impression qu’à ses yeux, cette opération avait été d’une simplicité telle qu’Aaron aurait du attraper Ritter sans problème, les doigts dans le nez, comme le dit l’expression. Hotch se contint pour ne pas lui asséner une réplique cinglante qui lui aurait en retour été très néfaste. Il était déjà dans une situation difficile, il n’avait pas besoin en plus de creuser sa propre tombe. Aaron inspira et répondit calmement.
-Aaron : Malheureusement, Christian Ritter avait déjà rejoint son véhicule…

… Quand Aaron et Emily sortirent de la maison, ils aperçurent Ritter et son acolyte monter dans un pickup garé sur le trottoir, devant la maison. Ritter était au volant et démarrait. Aaron courut vers le 4*4 fédéral et monta sur le siège du conducteur. Emily, quant à elle, prit le siège d’à côté. Aaron démarra en trombe et appuya sur l’accélérateur pour ne pas perdre Ritter. Une course poursuite s’engagea entre les deux véhicules. Ritter fonçait à vive allure sans se soucier des excès de vitesse. Aaron tentait de ne pas perdre de vue le fuyard. Ritter tourna plusieurs fois pour déboucher sur d’autres rues résidentielles. Aaron le suivait. Emily dut se cramponner à la poignée située au-dessus de sa tête pour garder son équilibre et ne pas valser. Pendant qu’elle s’accrochait du mieux qu’elle pouvait, elle donna des renseignements via son micro :
-Emily : Ici l’agent Prentiss ! Nous avons besoin de renfort ! Poursuivons le suspect ! Il conduit un pickup bleu, immatriculé 1,5,6, Tango, Bravo, Williams, 5,2 ! Venons de tourner dans Elm Street !
Alors qu’Emily venait de finir, dans le pickup en question, le complice de Ritter, sur le côté passager, après avoir baissé sa vitre, se pencha vers l’extérieur, avec un Uzi. Il visa le véhicule d’Hotch et Prentiss, et fit feu. Hotch se mit à faire des zigzags, pour éviter les balles qui ricochèrent sur l’avant de la voiture. Hotch et Emily durent se pencher pour se protéger des balles qui viendraient trouer le pare-brise. Emily dit à Hotch :
-Emily : Je vais riposter !
Emily sortit son pistolet, abaissa sa vitre, sortit son bras droit et tira. Malheureusement, aucune de ses balles n’atteignit le pickup. Emily réalisa que sa ceinture de sécurité la gênait. Elle décida de l’enlever et sortit le haut de son corps hors de la voiture pour répliquer. Ce geste inquiéta grandement Hotch.
-Aaron : Prentiss !!! Qu’est-ce que tu fais !!!!
-Emily : Je riposte, Hotch !!!
Une nouvelle salve de balles toucha la voiture des deux agents. Emily revint dans l’habitacle, tout en pestant. Une voiture de police fit irruption au bout de la rue, mais Ritter réussit à la contourner en déviant à gauche. Hotch fit pareil et la voiture de police redémarra pour soutenir Hotch dans sa poursuite. Hotch commenta, à propos de Ritter :
-Aaron : C’est pas vrai ! Il se dirige vers la ville !
-Emily : On doit l’arrêter !
Emily se pencha vers l’extérieur et tira trois coups. Le compagnon de Ritter répondit avec son Uzi. Emily se rabattit à l’intérieur de la voiture. Elle déchargea son pistolet dont elle avait fait sortir toutes les balles et remit un nouveau chargeur. Ritter s’engagea dans un carrefour. Aaron accéléra de plus belle, pour diminuer les mètres qui le séparaient de Ritter. Le feu passa à l’orange, puis au rouge. Emily éprouva un doute en voyant cette couleur.
-Emily : Hotch… Est-ce…
Hotch ne lui laissa pas le temps de terminer sa question.
-Aaron : On ne va pas le laisser filer à cause d’un feu !
Il arriva à son tour au niveau du carrefour. Il semblait désert. Hotch était tellement concentré sur le pickup et sa volonté d’arrêter Ritter qu’il ne vit pas ce camion venir sur sa droite, contrairement à Emily qui s’en aperçut et interpela Hotch :
-Emily : Attention !! A droite !!!!
Les mots d’Emily réveillèrent Hotch qui se rendit compte qu’un camion arrivait sur la droite, après avoir traversé, son feu de signalisation étant passé au vert. Hotch appuya comme un forcené sur la pédale de frein. Hotch ne put l’éviter. En un millième de seconde, il se sentit comme violemment percuté de plein fouet par un tank et le temps parut se ralentir soudainement alors qu’en vérité, il n’en était rien. Hotch ne put contrôler quoi que ce soit. Il sentit sa tête se cogner contre quelque chose sur sa gauche. Il sentit des picotements sur une grande partie de son corps, sans pouvoir en saisir la signification. Il sentit l’airbag obstruer sa vision. Il se sentit soulevé dans les airs, enfin, c’était la voiture qui volait dans les airs. Ensuite, il se sentit retomber lourdement sur le sol, mais il tanguait dangereusement sur la gauche. La route goudronnée approchait bien trop rapidement, d’ailleurs, elle n’était pas censée se rapprocher. Toutes les images s’emmêlèrent dans son esprit et sa vue se brouilla, tandis que Hotch et Emily subissaient plusieurs tonneaux. Leur 4*4 s’arrêta enfin quelques mètres plus loin, mais sur le toit et non pas sur les roues. Un silence abyssal envahit le carrefour. Par chance, Hotch était encore conscient, mais sa tête le faisait atrocement souffrir. Il avait l’impression qu’elle était à deux doigts d’éclater. Ses tympans bourdonnaient et faisaient un vacarme abominable. Ses bras et ses pieds étaient effroyablement engourdis, comme si Hotch en avait perdu leur contrôle. Hotch cligna des yeux plusieurs fois, faible réaction pour tenter de reprendre un soupçon d’esprit. Il vit littéralement le monde à l’envers. La route apparaissait en haut de son champ de vision alors qu’elle aurait du apparaître en bas. C’est alors qu’Aaron se souvint qu’il n’était pas seul dans cette voiture. Il tourna la tête vers la droite.
-Aaron : Prentiss !!
Ce qu’il vit lui donna envie de vomir. Alors que lui était encore fixé à son siège par la ceinture de sécurité, Emily avait une partie du dos sur la face intérieure du toit de la voiture. En fait, son corps arborait une position bizarre et donnait l’impression d’être désarticulé. De nombreux bouts de plexiglas s’étaient ancrés dans les parties non couvertes par le gilet pare-balles. Aux bras, à la poitrine, et probablement aux jambes, mais Aaron ne put confirmer cette déduction. Du sang coulait de plusieurs endroits de son corps. Du sang venant des morceaux de verre au contact de sa peau. Une blessure au niveau de son cou, aussi due à un morceau de verre enfoncé dans cette partie, inquiéta sérieusement Hotch car elle s’était presque transformée en geyser d’hémoglobine. Une autre blessure aussi inquiétante effraya Hotch. Une blessure à la tête, côté droit, complètement submergée par ce liquide rouge foncé. Un filet se prenait sa source au niveau de son oreille. Hotch paniqua et cria :
-Aaron : Emily !! Emily !!
Emily était toujours consciente, ou plus exactement, maîtrisait encore ses yeux. Elle regarda Hotch qui se rendit compte qu’elle avait l’air hagard. Il constata aussi que du sang coulait de ses narines. Aaron devait se dégager de là pour lui porter secours.
-Aaron : Tiens bon, Prentiss !!
Il gesticula avec fureur pour détacher sa ceinture de sécurité. Il se rendit compte qu’il avait mal à l’épaule gauche, mais il oublia sa douleur assez vite pour défaire sa ceinture, en vain. C’est alors qu’un officier de police arriva à son niveau et tenta de l’arrêter dans son geste désespéré.
-Officier : Agent Hotchner ! Non ! Vous ne devez pas bouger !
-Aaron : Je dois sortir !! Aidez-moi !!!!
Voyant qu’Aaron n’abandonnerait pas, l’officier, avec un couteau, déchira la ceinture et aida Hotch à sortir par la fenêtre de la portière qui s’était envolée lors de la collision. Hotch finit par s’extraire hors du véhicule. L’officier essaya de le calmer :
-Officier : L’ambulance va arriver ! Calmez-vous ! Vous êtes blessé !
Rien à foutre, se dit Hotch. Il poussa presque l’officier pour atteindre le côté passager. Il lui sembla que le côté gauche du corps d’Emily était en meilleur état que le côté droit. Aaron lui prit la main gauche et lui dit :
-Aaron : Reste avec moi, ok ?
Emily respirait avec énormément de difficulté, et sa blessure au cou n’arrangeait pas les choses. Aaron voyait le sang couler à flot. Il fallait qu’il stoppe l’hémorragie. Il porta sa main droite au cou et appuya sur la blessure, mais elle fut rapidement tâchée par le sang. Aaron hurla aux officiers de police :
-Aaron : Il me faut une ambulance !!! Vite !!!
Soudain, la voix de Derek parvint à ses oreilles :
-Derek : Hotch ! Hotch !!!
Derek avait du recevoir la localisation de Hotch. Derek s’agenouilla aux côtés de Hotch.
-Derek : Est-ce que vous êtes blessé ???
-Aaron : Non, mais Prentiss, oui !
Derek regarda Emily et eut un haut-le-cœur.
-Derek : Oh mon dieu…
-Aaron : Allez, Prentiss, reste avec nous !... Non ! Ne ferme pas les yeux !!
Hélas, les forces d’Emily la quittaient et la jeune femme ne put résister plus longtemps à ses paupières tombantes…


… Hotch termina son récit en baissant les yeux. Revenir sur cet accident lui était douloureux, parce qu’à cause de lui, Emily s’était retrouvée à l’hôpital. Quand il releva la tête, il remarqua que Ritter affichait une satisfaction. Celui-ci éteignit le dictaphone qui n’avait pas bougé de la table, avant de dire :
-Grays : Je pense que tout est clair… Vous êtes intervenu alors que vous aviez été sommé d’attendre les renforts. Par un effet domino, votre intervention dans cette maison a permis à un dangereux criminel de s’échapper et un membre de votre équipe a de toute évidence payé pour votre impulsivité… Vous auriez vraiment du freiner à ce feu rouge, agent Hotchner.
Hotch ne répondit rien. De toute façon, il n’y avait rien à répondre. Il n’allait tout de même pas se chercher des excuses pour ce qu’il avait fait à Emily Prentiss. Aaron regarda les agents Grays et Wilkins ranger leurs affaires, sans bouger d’un cil. Une force mystérieuse l’empêchait de faire le moindre geste. Sûrement cet entretien n’avait fait que mettre en évidence sa faute. Oui, il était coupable. Il n’aurait jamais du sortir du 4*4. Emily serait en pleine forme aujourd’hui et il n’aurait pas eu à répondre à des agents des affaires internes qui avaient l’air de tenir à rédiger un rapport négatif sur lui. En réalité, ce point l’importait peu. Hotch était un homme solide. Il pouvait se remettre d’un renvoi du FBI. Perdre un travail était toujours une épreuve difficile, mais il était toujours possible de trouver un autre travail, avec plus ou moins de facilité. Non, ce qui était pénible, c’était de vivre avec cette idée qu’on avait envoyé une personne qui nous était chère à l’hôpital à cause d’une action irréfléchie. Aaron ne prêta même pas attention aux agents Grays et Wilkins qui sortirent de la salle. Aaron fixait le mur qui se dressait devant lui, et ressassait ce souvenir atroce de l’accident. David Rossi entra dans la salle quelques secondes après le départ des affaires internes. Il s’assit sur la table et engagea la conversation avec Aaron, pour le faire sortir de sa torpeur.
-David : Grays et Wilkins t’ont vidé à ce point ?
-Aaron : Ils n’y sont pas allés de main morte…
-David : Quoi qu’ils t’aient dit, n’y fais pas attention.
-Aaron : Ils ont raison… Ce qui est arrivé à Prentiss est de ma faute…
-David : C’était un accident, Hotch. Cela aurait pu arriver à n’importe lequel d’entre nous. C’était un accident. Un accident.
Aaron regarda David. Oui, c’était un accident, mais Hotch avait une grande part de responsabilité. Dave reprit :
-David : Bon, allez, tu ne vas pas rester dans cette salle toute ta vie…
-Aaron : Je vais à l’hôpital.



Aaron arriva à l’hôpital et retrouva Derek Morgan devant la fenêtre de la chambre dans laquelle reposait Emily. Derek, en voyant Hotch, lui demanda comment s’était passé son entretien avec les agents des affaires internes.
-Aaron : Moyennement bien…
Derek, remarquant que Hotch avait l’air retourné par cette entrevue, n’insista pas. Hotch lui posa alors une question :
-Aaron : Pourquoi tu restes dehors ?
-Derek : Les parents de Prentiss viennent d’arriver, j’ai préféré leur laisser un peu d’intimité.
Aaron se tourna pour regarder à travers la fenêtre. Emily gisait allongée dans son lit, inconsciente. Les médecins avaient du lui faire une trachéotomie pour y installer un tube relié à une assistance respiratoire située sur le côté droit du lit. Emily avait le bras droit et le genou droit ainsi que la jambe droite dans un plâtre. Elle avait également des bandages autour de la tête et du cou qui était immobilisé dans une minerve, et était reliée à plusieurs machines. Sa mère, Elizabeth Prentiss, était en train de remonter les draps pour s’assurer que sa fille n’aurait pas froid. Son père, quant à lui, insérait un disque dans un lecteur CD. Derek expliqua à Hotch, légèrement étonné par ce geste :
-Derek : Ils lui passent tous les jours de la musique classique. Il paraît que ça peut avoir un effet sur le cerveau… C’est le docteur Greenburg qui leur a conseillé de faire ça…
Aaron se sentit encore plus mal à l’aise devant cette scène présentant deux parents au chevet de leur unique fille qu’ils risquaient de perdre. Hotch se souvint alors de cette attente dans la salle réservée à cet effet au service de chirurgie il y a trois semaines…

… David Rossi était allé chercher Aaron dans sa chambre pour l’accompagner à la salle d’attente du service de chirurgie du St James Hospital. Hotch avait obtenu l’autorisation de son médecin de sortir de sa chambre, à condition de se déplacer en fauteuil roulant. Aaron s’était plié à cette exigence. David le poussait dans les couloirs, en direction de la salle d’attente. Aaron était en robe d’hôpital et avait mis une robe de chambre. Son bras gauche était immobilisé dans une attelle. Il était resté silencieux pendant tout le trajet. Il n’avait rien demandé à David, de peur d’entendre de trop mauvaises nouvelles. Il était resté silencieux pour une autre raison, également. Il ruminait tant de culpabilité en lui. David avait compris qu’il était encore trop tôt pour raisonner Aaron et lui assurer qu’il n’était coupable de rien, que ce qui était arrivé était un accident, et s’était tu. Après avoir pris l’ascenseur, les deux hommes débouchèrent enfin à la salle d’attente, où ils retrouvèrent JJ, Penelope, Ashley, Spencer et Derek. Penelope était restée assise, le dos bien droit, les jambes serrées l’une contre l’autre, les mains à plat sur ses cuisses. Ses yeux s’étaient posés sur l’horloge accrochée sur un des murs de la salle et ne la quittaient pas. Ils semblaient même pétrifiés : aucun clignement, aucun mouvement de paupière ne se manifestait. L’autre personne assise était Spencer. Il était à la droite de Penelope, mais un siège les séparait. Contrairement à Penelope, Spencer avait appuyé son dos contre le siège et avait croisé ses jambes. On aurait pu croire qu’il était détendu si sa main droite ne tapait pas constamment sur l’accoudoir tandis qu’il remuait frénétiquement les doigts de sa main gauche. Derek avait préféré rester debout, et parcourait inlassablement la salle en faisant des allers-retours le long d’une ligne invisible, la tête baissée, les yeux rivés sur le sol blanc de l’hôpital. Ashley s’était adossée contre un mur, les bras croisés. Elle regardait droit devant elle, mais ses yeux paraissaient perdus dans le vide. JJ avait opté pour un gobelet de café afin de supporter l’attente, mais elle ne l’avait pas bu. Elle se contentait de tournoyer avec une cuillère en plastique le liquide qui avait refroidi depuis bien longtemps, mais cette activité semblait être la seule chose qui pouvait apparaître comme une tactique vaine d’oublier qu’elle attendait depuis des heures en redoutant une annonce tragique. Quand ils entendirent le suintement des roues du fauteuil sur le sol, les membres de la BAU convergèrent leur regard vers les arrivants, David et Aaron. Personne ne parla. Seul Aaron posa une question :
-Aaron : Depuis combien de temps… ?
-Penelope, toujours les yeux sur l’horloge : Cinq heures et quinze minutes.
-Derek : Comment ça va, vous ?
Il parlait évidemment à Hotch.
-Aaron : Je vais bien. Luxation de l’épaule.
Aaron se tut. Ses collègues plongèrent dans le même état. Hotch regarda ses agents un par un. Ils arboraient tous sans exception cette terrible expression d’impuissance sur leur visage. Ils étaient des agents du FBI. Profiler, informaticien ou agent de liaison, ils excellaient tous dans leur domaine, et l’agrégation de ces compétences concourait sans aucune hésitation possible à l’efficacité de l’équipe, à son succès dans toutes les affaires qu’elle devait traiter, et aussi à sa solidité. Cette équipe fonctionnait comme un corps. Chacun apportait l’huile qui permettait de faire marcher le moteur et donc ce corps. Sauf qu’à présent, l’un des membres vital menaçait de quitter cette complémentarité. Et Hotch avait provoqué cette situation. A cause de lui, ses agents revivaient cette scène qu’ils avaient vécue il y a quelque temps, quand un criminel qu’Emily avait contribué à envoyer en prison s’en était échappé pour se venger d’elle. Hotch trouva cette situation injuste. Il avait honte. Emily luttait sur une table d’opération alors que lui s’en sortait avec une simple luxation de l’épaule. Emily se battait contre la mort alors que lui n’avait aucun effort à fournir pour s’accrocher à la vie. Ce n’était pas Emily qui conduisait, mais lui. Et c’était elle qui risquait de mourir alors que lui s’en sortait indemne. Hotch voulut se frapper, se cogner la tête contre le mur, châtiment si doux au regard de son crime. Il aurait tout donné pour échanger sa place avec Emily car c’était lui qui méritait d’être sur cette table d’opération. Il avait conduit. Il avait accéléré alors que le feu était passé au rouge. Il avait accéléré pour ne pas laisser échapper Christian Ritter. Tout ça, pour attraper un homme. Pour satisfaire son ego d’agent du FBI. Et à cause de cette fierté, Emily s’était prise l’avant d’un camion. Elle aurait des séquelles, ou pire, pourrait mourir. Hotch se sentit indigne d’être assis dans ce fauteuil roulant sous prétexte qu’il devait ménager ses forces. Que signifiait cette attitude douillette dont il était en train de faire preuve ? Hotch n’eut pas davantage de temps pour se faire des autos reproches cinglantes car un chirurgien venait de faire surface devant les agents des sciences du comportement. Il transpirait, réaction physiologique conséquente à des heures de concentration intense pour sauver une vie humaine. Les médecins étaient de vrais héros, pensa Hotch. Tout le monde retint son souffle. Le chirurgien se lança :
-Chirurgien : Nous avons pu stabiliser votre amie. Nous avons retiré le morceau de plexiglas qui avait atteint son cou et stoppé l’hémorragie…
Aaron ne put se prononcer pour les autres, mais personnellement, il écoutait le chirurgien sans vraiment suivre. Il avait l’impression d’avoir été projeté dans un monde parallèle dans lequel les paroles du chirurgien n’étaient qu’une interminable suite de termes médicaux aussi compliqués les uns que les autres et surtout aussi pessimistes les uns que les autres, voire plus pessimistes au fur et à mesure que le chirurgien avançait dans son exposé. Aaron ne retint que les mots les plus importants et significatifs de la gravité de l’état d’Emily qu’il avait causé. « Hémorragie interne au niveau du foie », « traumatisme crânien », « fracture de l’avant-bras droit », « fracture du genou droit et du tibia droit », etc., etc. Hotch faillit avoir un malaise. Ses coéquipiers s’en approchaient, eux aussi. Alors que tous croyaient que le docteur en avait fini avec les mauvaises nouvelles, il en rajouta une autre, qui fut sans doute la pire de toutes :
-Chirurgien : … Sa colonne vertébrale a également été touchée… Je vais faire appel à l’un de mes confrères neurochirurgiens pour regarder de plus près, mais je dois vous prévenir. Il y a de fortes probabilités pour que l’agent Prentiss ne puisse plus remarcher si elle sort du coma…
Non, le mot coma fut le pire de série.
-Derek : Comment ça, « si elle sort du coma » ??
-Chirurgien : Votre collègue est dans le coma, à cause du traumatisme crânien…
-Ashley : Mais elle va se réveiller, n’est-ce pas ?
-Chirurgien : Cela peut durer quelques jours, voire des semaines, des mois ou des années… Il est impossible de le savoir à l’avance.
L’abîme venait d’avoir été atteint.
-Penelope : Mais si elle se réveille, ne pourrait-elle pas remarcher avec l’aide d’une rééducation ?
-Chirurgien : Je ne puis vous répondre car moi-même je ne connais pas la réponse… Je suis désolé…
-Ashley : L’important, c’est qu’elle soit encore en vie…
-Spencer : Mais dans quel état…
-David : Peut-on la voir ?
-Chirurgien : Nous l’avons installée dans la chambre 633.
Les agents de la BAU remercièrent le chirurgien et partirent vers la chambre 633. Une marche funèbre. Personne n’osait presser le pas, comme pour retarder la vision de leur amie étendue sur un lit d’hôpital, reliée à une multitude de machines. Hélas, cette vision arriva. Chaque agent fut bouleversé en entrant dans la chambre. Emily était effectivement étendue dans un lit. Des bandages lui couvraient la tête et le cou. Une minerve au cou venait compléter l’ensemble. Emily avait été mise sous assistance respiratoire qui se matérialisait par ce trop long tube bleu reliant la machine à une canule insérée dans le cou d’Emily. On pouvait entendre le sifflement de la pompe qui s’affaissait et se relevait à chaque influx d’oxygène. L’avant-bras droit d’Emily était enserré dans un plâtre. Un autre plâtre immobilisait son genou droit et sa jambe droite. Des pastilles collées sur la poitrine d’Emily étaient reliées par des fils à un électrocardiogramme qui indiquait un pouls de fréquence moyenne. Un brassard sur son bras gauche permettait de surveiller sa tension. Cette vision d’une Emily allongée, inconsciente et faible avait quelque chose de choquant, d’irréel. D’habitude, elle était debout, en train de parler, parfois en train de rire, toujours active et souriante. Cette image de femme pétillante tranchait douloureusement avec celle de la femme blessée. Et cette dernière image ne fit que renforcer le dégoût qu’Aaron éprouvait envers lui-même. Il laissa échapper ces paroles :
-Aaron : C’est ma faute…
Ses coéquipiers le regardèrent, avec tristesse et compassion. Ils savaient tous la culpabilité qu’Aaron ressentait en cet instant. Ils savaient tous aussi que ce sentiment hanterait leur chef pour très longtemps...


… Derek fit sortir Hotch de ses pensées en lui parlant :
-Derek : Les parents de Prentiss m’ont dit qu’ils vous voyaient tous les jours regarder à travers la fenêtre sans entrer…
-Aaron : Je ne peux pas entrer… Ce serait comme les insulter… Je leur ai enlevé leur enfant, je te signale…
-Derek : Vous vous culpabilisez trop… Je comprends ce que vous ressentez, mais vous devriez vraiment rendre visite à Emily, et par rendre visite, je veux dire vous assoir à côté d’elle, dans cette chambre. Vous avez le droit de lui tenir compagnie…
-Aaron : Je ne sais pas…
-Derek : Vous devez le faire, Hotch, sinon, vous pourriez le regretter…
Aaron regarda Derek. Celui-ci ne l’avait pas dit, mais Aaron comprit que sa dernière phrase concernait l’éventualité qu’Emily ne se réveille jamais ou pire, meurt. Aaron regretterait en effet de ne pas lui avoir tenu compagnie, de ne pas lui avoir dit au revoir.


Dernière édition par NTACvic le Dim 29 Mai 2011 - 21:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeDim 22 Mai 2011 - 13:25

J'aime beaucoup, continue applaud
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeDim 22 Mai 2011 - 15:35

J'adoreeeeeeeee applaud applaud

impatiente de lire la suite sourit0
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeDim 22 Mai 2011 - 21:37

Et comme d'habitude je serai une de tes fidèles lectrices!!! Wink

Tous les ingrédients sont réunis pour que j'aime! Emily, un accident, un pronostic engagé! génial!
Oui je sais je suis un peu sadique De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Demon De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Demon De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Demon
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeLun 23 Mai 2011 - 0:43

ta fic est, comme toujours, superbes, rien à dire, j'adore, d'autant que c'est sur mon couple chouchoux :love2:
mais pauvre Emily, c'est toujours elle qui souffre, à croire que personne ne l'aime triste5
j'espère qu'elle va vite se remettre et qu'elle n'aura pas de sequelles :prie:
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeMar 24 Mai 2011 - 21:06

manu29 a écrit:
Et comme d'habitude je serai une de tes fidèles lectrices!!! Wink

Tous les ingrédients sont réunis pour que j'aime! Emily, un accident, un pronostic engagé! génial!
Oui je sais je suis un peu sadique De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Demon De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Demon De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Demon

Non, tu n'es pas sadique Twisted Evil Il ne faut pas arreter les bonnes habitudes Twisted Evil


Sweetylove a écrit:

mais pauvre Emily, c'est toujours elle qui souffre, à croire que personne ne l'aime triste5
j'espère qu'elle va vite se remettre et qu'elle n'aura pas de sequelles :prie:

Je pense que c'est parce qu'on l'aime tellement qu'on veut la voir souffrir... Oui, je sais que ce que je viens de dire est paradoxal... nut sourit2

Aura-t-elle des sequelles? Hum... La reponse est a la fois oui et non... Tout est question de point de vue... Very Happy
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeMer 25 Mai 2011 - 17:23

Ouaiiiiiis!! Tu as enfin écrit la fic Hotch/Prentiss dont tu parlais! applaud applaud

En tout cas j'adore le début! Et j'aime bien quand Hotch culpabilise.
Bon connaissant ton penchant sadique j'espere qu'Emily ne finira pas en fauteuil roulant, avec un bras en moins, avec 3 dents de péter, et des lacérations sur tout le corps... sourit0
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeVen 27 Mai 2011 - 15:31

lilou a écrit:
Ouaiiiiiis!! Tu as enfin écrit la fic Hotch/Prentiss dont tu parlais! applaud applaud

En tout cas j'adore le début! Et j'aime bien quand Hotch culpabilise.
Bon connaissant ton penchant sadique j'espere qu'Emily ne finira pas en fauteuil roulant, avec un bras en moins, avec 3 dents de péter, et des lacérations sur tout le corps... sourit0


Et oui, j'ai enfin écrit la fic Hotch/Prentiss dont je parlais !!!
Pour tout te dire, c'est lire ta fic qui m'a donnée envie d'en écrire une. Donc tu es en quelque sorte à l'origine de cette histoire. Very Happy


Pour le penchant sadique, j'ai explosé de rire en lisant ton message (ne me demande pas pourquoi nut Razz ). Mais tu es en train de me faire de l'incitation au déchainement sur Emily, c'est pas bien ! Razz Twisted Evil Razz Je risque de replonger dramatiquement et de ne plus m'en sortir sourit0 Par contre, le bras en moins, j'y aurai jamais pensé affraid diablo Mais les lacérations, je pense lui en avoir déjà trop infligé dans "seul au monde"... Alors là, je vais me montrer plus soft. La douleur physique n'est pas la seule qui existe,
Spoiler:


Allez, voici le deuxième chapitre! Enjoy !
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeVen 27 Mai 2011 - 15:33

-Chapitre 2-
-Après l’obscurité-




« Les rêves, la folie et l’ivresse prouvent que notre âme
dépend beaucoup de notre corps, et vice-versa »
Rivarol





Quelques jours après sa conversation avec Derek, Hotch prit la résolution de suivre le conseil que son agent lui avait prodigué. En cette journée, Aaron foula pour la première fois de sa propre initiative le sol de la chambre d’Emily. La jeune femme était toujours dans le coma. Son état n’avait pas changé. Au moins, il n’avait pas empiré. Hotch s’assit sur le fauteuil qui traînait à côté du lit. Il regarda la patiente endormie et la vue de ce tube relié à sa gorge le fit frissonner. Hotch resta silencieux un instant, le temps de trouver ses mots, puis s’adressa à Emily.
-Aaron : Bonjour Emily… Je ne sais pas si tu m’entends… Je suis terriblement navré pour ce qui t’est arrivé… Je te demande pardon… Je ne sais pas si tu pourras me pardonner un jour, mais saches que je suis désolé. J’ai été stupide. J’ai voulu faire les choses trop rapidement… Je t’ai mise en danger et par ma faute, tu es entre la vie et la mort… S’il te plaît, essaye de t’accrocher, tu veux bien ?... Tu manques aux autres… Ce n’est plus pareil, sans toi…
Aaron avait les larmes aux yeux. Il serra la main gauche de Prentiss avec sa main droite et termina son discours.
-Aaron : Accroche-toi… Et pardon pour tout.
Aaron n’avait pas entendu Elizabeth Prentiss arriver. Celle-ci annonça sa présence en disant avec compassion à Hotch :
-Elizabeth : Vous n’avez pas à demander pardon, agent Hotchner. Ce n’était qu’un accident. Ne vous sentez pas responsable.
Aaron se leva et regarda la mère d’Emily. Cette femme était généreuse. Elle aurait du le haïr, mais non. Elle ne le blâmait pas.
-Aaron : Vous êtes indulgente, madame Prentiss…
-Elizabeth : A quoi me servirait-il de vous en vouloir ? Cela ne la fera pas se réveiller et je sais que vous souffrez déjà assez au fond de vous-même. Ce qui importe, c’est d’être à ses côtés, parce qu’elle en aura besoin. Je suis contente que soyez venu au lieu de rester derrière la fenêtre.
Alors qu’Aaron allait se déplacer pour laisser Elizabeth s’assoir près de sa fille, il sentit quelque chose comprimer faiblement sa main droite. Il concentra son attention sur cette main, perplexe. Elizabeth imita Hotch. Les deux adultes virent alors la main gauche d’Emily se mouvoir.
-Elizabeth : Oh mon dieu… !!
Hotch retira sa main pour remonter au niveau du visage d’Emily. Un miracle venait de se produire. Aaron et Elizabeth restaient incrédules mais heureux. Emily clignait des yeux et s’habituait à la lumière après de nombreux jours dans la pénombre. Elle tenta de tourner la tête, mais à cause de la minerve et de la trachéotomie, elle dut se contenter de mouvoir ses yeux. Elle vit deux visages. Un homme et une femme. Les deux lui souriaient. Hotch et Elizabeth s’attendaient à ce qu’Emily leur sourit en retour, mais ils la virent avoir une réaction qu’ils n’avaient pas prévue. Ils virent son visage se décomposer de peur. Ses yeux s’agitaient dans toutes les directions. Hotch, pour la calmer, voulut poser sa main sur son épaule. Mais alors que sa main était en chemin, Emily se braqua et s’agita de plus belle, comme si elle voulait éviter tout contact physique avec lui. Parallèlement, l’électrocardiogramme s’emballa. Quelques secondes plus tard, le docteur Greenburg, qui s’était occupé d’Emily, une femme d’une quarantaine d’années, débarqua dans la pièce. Hotch s’éloigna du lit et lui annonça :
-Aaron : Elle vient de se réveiller !
Entretemps, Elizabeth Prentiss avait pris la main de sa fille et tentait de la rassurer, mais Hotch remarqua que loin d’apaiser Emily, la présence d’Elizabeth l’agitait davantage. Elizabeth demanda au médecin, paniquée :
-Elizabeth : Pourquoi est-elle aussi agitée ??!!?
Hotch était dans le même état de panique et d’incompréhension. Greenburg prit la situation en mains pour gérer une Emily hystérique et en tachycardie. Elle se mit au-dessus d’Emily et dit à ses visiteurs :
-Greenburg : S’il vous plaît, reculez-vous un peu.
Hotch et Elizabeth obtempérèrent. Greenburg revint sur Emily.
-Greenburg : Emily ! Emily !!
Emily tenta de parler.
-Greenburg : Non, n’essayez pas de parler. Vous êtes à l’hôpital. Je suis le docteur Greenburg. Essayez de vous calmer, d’accord ? Vous êtes à l’hôpital, vous n’avez rien à craindre…
Emily se calma un peu. Son rythme cardiaque retourna à un rythme moins effréné.
-Greenburg : Voilà, c’est bien… Reprenez vos esprits… Voilà… Je vais vous poser une question, d’accord ?... Savez-vous pourquoi vous êtes là ?
Cette question terrorisa Emily qui fit des petits mouvements de tête frénétiques.
-Greenburg : Ce n’est pas grave si vous ne vous en souvenez pas… Vous avez eu un accident de voiture… Mais vous allez bien, d’accord ? C’est le plus important, alors restez calme. Vous pouvez faire ça pour moi ?
Emily acquiesça. Le docteur Greenburg était en train de lui parler avec un ton maternel, comme si Emily était une petite fille que sa mère essayait de rassurer. Cette approche fut positive car Emily était beaucoup moins agitée qu’au début. Emily lança des regards furtifs vers Elizabeth et Hotch, puis retourna vers le docteur Greenburg.
-Greenburg : Ces personnes sont votre mère et un de vos collègues… Est-ce que vous les reconnaissez ?
Emily secoua la tête du mieux qu’elle pouvait pour répondre « non ». Un froid glacial envahit Elizabeth et Hotch car ils venaient de saisir le sens de l’agitation d’Emily. Elle ne savait plus qui ils étaient.



Une réunion de crise se tenait autour du bureau de Spencer Reid, dans le quartier général du FBI à Quantico. JJ, Penelope, Ashley, David et Derek s’étaient donnés rendez-vous à ce bureau, à l’annonce de la nouvelle que Hotch avait transmise à JJ qui l’avait ensuite partagée avec les autres. Ils étaient tous à la fois excités et dubitatifs. Penelope s’exclama :
-Penelope : Attendez, si Emily n’a reconnu ni sa propre mère ni Hotch, comment est-elle censée nous reconnaître ?!?!?! Si ça se trouve, elle ne se souvient plus de rien !!!
-Derek : Garcia, essayons de rester positifs…
-Penelope : Désolé mon poussin, mais j’ai du mal !
-Spencer : Emily vient de se réveiller, alors ses souvenirs sont encore embrouillés… Il lui faut sûrement un peu de temps pour reprendre ses esprits…
-David : JJ, que t’a dit Hotch exactement ?
-JJ : Qu’Emily était sortie du coma et qu’elle ne les avait pas reconnus, sa mère et lui. Il nous en dira plus quand il reviendra…
-Ashley : Tiens, en parlant du loup…
Hotch venait d’arriver et rejoignit ses coéquipiers. Il fut harcelé par leurs questions qui traduisaient leur inquiétude.
-Penelope : Comment va Prentiss ??
-Spencer : A-t-elle fini par vous reconnaître ??
-Ashley : Que dit le médecin ??
-Aaron : D’après le docteur Greenburg, Emily va bien, mais elle souffre d’une amnésie rétrograde. Elle n’a aucun souvenir de l’accident, et après plusieurs minutes, elle a fini par nous reconnaître, sa mère et moi. Elle se souvient qu’elle est un agent du FBI et des sciences du comportement. Son amnésie ne touche que certains passages de sa vie, mais impossible de savoir lesquels pour le moment. Le docteur nous recommande de venir la voir et lui parler de sa vie, de son travail au FBI, pour la stimuler et aussi voir ce dont elle ne se souvient plus. Mais il faut y aller en douceur.
-JJ : Hotch, est-ce qu’Emily est au courant, pour ses blessures ?
JJ faisait référence à sa possible paralysie.
-Aaron : Greenburg préfère ne pas évoquer ce sujet pour l’instant. Prentiss est encore agitée et faible, alors une mauvaise nouvelle ne serait pas bon pour elle. L’important, c’est qu’elle soit sortie du coma.
-David : C’est une battante. Elle ne va pas se laisser faire, et nous l’aiderons.
Les agents regardèrent David et méditèrent sur ses paroles. Il avait raison, Emily était une femme pleine de ressources. Elle combattrait et elle pourrait compter sur chacun d’entre eux pour la soutenir dans cette adversité.



Deux jours plus tard, l’équipe de la BAU s’absenta des locaux fédéraux pour rendre visite à leur amie et fêter sa sortie du coma. Les agents avaient acheté quelques ballons colorés pour donner un peu de couleur à la chambre d’Emily. Lorsqu’ils entrèrent dans la salle, ils y retrouvèrent les parents d’Emily autour de leur fille qui pouvait mieux voir ses visiteurs car le haut du lit avait été un peu rehaussé. Son père, répondant au nom de Mark, dit à sa fille :
-Mark : Regarde qui est venu te voir !
Emily sourit et regarda ses coéquipiers entrer un par un, tout sourire. Emily avait toujours besoin d’une assistance respiratoire et avait toujours cette minerve et ces bandages qui cette fois-ci, n’entouraient plus que son cou, plus ses plâtres. Emily était encore toute pâle, mais elle paraissait bien éveillée. Les agents hésitèrent à lui faire la bise, par crainte qu’elle ne les reconnaisse pas tous encore. Son père les rassura :
-Mark : Ne vous inquiétez pas, elle se souvient de vous.
Cette information permit aux agents de faire la bise à Emily. La jeune femme sentit un peu de chaleur dans son cœur. Elle était contente de voir ses collègues et amis. Garcia accrocha les ballons au pied du lit, en commentant :
-Penelope : Notre contribution à la décoration !
Emily remua les lèvres pour dire « merci ». Les agents fédéraux restèrent autour du lit. Elizabeth dit à sa fille :
-Elizabeth : Tu sais, ils sont venus à tour de rôle veiller sur toi depuis ces trois dernières semaines.
-Derek : Tu n’as pas ronflé une seule fois…
Emily sourit à cette remarque.
-Spencer : Par contre, je ne sais pas si tu as aimé le livre que j’ai commencé avec toi…
-Derek : J’espère que ce n’était pas un livre du genre « Discussions sur l’existentialisme »…
-Spencer : Non. Tu sais, il m’arrive de lire des livres traitant de sujets plus légers… En l’occurrence, le livre que nous avons commencé a pour titre « La confrérie de Nick Bolt », un roman policier…
-Ashley : Un roman policier ? Avec tout ce que vous côtoyez tous les jours ?
-Spencer : C’est un sujet qui nous est familier et que nous maîtrisons…
Spencer se tourna vers Emily pour l’appeler à l’aide afin de justifier ce choix littéraire. Emily remua légèrement la tête pour épauler le jeune homme surdoué, qui répliqua gentiment à Seaver :
-Spencer : Tu vois, Emily est d’accord avec moi.
-JJ : Ça fait du bien de te voir réveillée, Emily…
-Penelope : Ma pauvre chérie, cela ne doit pas être agréable de ne pas pouvoir parler…
Emily haussa les épaules pour signifier qu’il fallait faire avec. Ensuite, elle se tourna vers sa mère, et avec la main gauche, mima un geste qui représentait la manipulation d’une télécommande. Sa mère en saisit immédiatement le sens alors que les agents ne comprenaient pas.
-Elizabeth : Je vais redresser le lit…
La mère d’Emily appuya sur la commande et le haut du lit s’éleva. Emily fit un stop avec la main et la mère arrêta la manipulation. A présent, Emily était plus en hauteur et voyait avec un meilleur angle ses visiteurs. Cependant, son attention se porta sur ses membres inférieurs, qu’elle observa avec réflexion. Tous ses visiteurs perçurent son intérêt pour cette partie de son corps et comprirent à son regard que la blessée soupçonnait quelque chose. Emily remua ses lèvres pour dire à sa mère qu’il y avait un problème avec ses jambes. Elizabeth tenta de détourner son attention.
-Elizabeth : Ce sont les médicaments qui te rendent un peu groggy…
Elizabeth jeta un coup d’œil furtif aux agents de la BAU pour qu’ils lui donnent plus de crédibilité. David fut complice.
-David : Oui, ne t’en fais pas. Les médecins ont tendance à assommer les patients avec plein de médicaments…
Mais il voyait bien qu’Emily, même blessée et privée de l’usage de la parole, n’était pas dupe. Elle fronçait les sourcils et regarda ses parents et ses compagnons d’arme un par un. Puis elle articula avec ses lèvres à sa mère « Ne mens pas ». Sa mère se tourna vers son mari et les agents. Tout le monde était embarrassé, mais se rendait compte qu’Emily ne lâcherait pas le morceau. Finalement, son père céda :
-Mark : Il vaut mieux que j’appelle le docteur Greenburg…


… Le docteur Greenburg venait de terminer d’expliquer à Emily que sa colonne vertébrale avait été atteinte lors de l’accident, et que par conséquent, il y avait des risques qu’elle ne puisse plus bouger ses membres inférieurs et donc marcher. Néanmoins, le docteur Greenburg avait laissé un peu d’optimisme en ajoutant qu’Emily pouvait bénéficier d’opérations pour tenter d’améliorer son état, mais tout le monde avait bien comprit que cette alternative n’était pas assurée à cent pour cent. La patiente encaissa cette nouvelle péniblement, et les regards désolés de ses parents et visiteurs ne faisaient que renforcer cette pénibilité. Le monde d’Emily venait de s’écrouler à l’instant. La jeune femme ne retint que l’information selon laquelle elle resterait clouée dans un fauteuil roulant pour le restant de ses jours, à cause d’un accident dont elle n’avait aucun souvenir. Emily se sentit si faible, si diminuée. Sa vie de femme alerte, dynamique et indépendante venait officiellement de prendre fin. Elle allait maintenant être coincée à tout jamais. Emily commença à verser des larmes, sous les yeux du docteur Greenburg qui détesta en ce moment précis son métier. Pourquoi devait-elle annoncer ce genre de nouvelle destructrice ? Elizabeth Prentiss serra la main gauche de sa fille et la consola.
-Elizabeth : Ma chérie, ne t’en fais pas… Nous trouverons les meilleurs neurochirurgiens… Tout n’est pas perdu…
Emily regarda sa mère avec haine. Bien sûr que si, tout était perdu. A quoi bon se raccrocher à un espoir futile ? Son père intervint :
-Mark : Nous sommes là. On va se serrer les coudes… On réarrangera la maison pour que tu y viennes pendant ta convalescence…
Emily foudroya son père du regard. Involontairement car désemparé face à cette situation, il venait de lui rappeler son handicap et sa dépendance aux autres. Emily n’avait nullement envie d’être hébergée chez quelqu’un, n’avait nullement envie de sentir tous ces regards de pitié se peser sur elle. Elle avait envie de se lever, de marcher et vivre comme elle l’entendait. Elle voulait être seule, et le fit savoir en articulant aux autres une requête brutale mais qui était l’écho de son chagrin et de sa colère envers la vie, « Allez-vous en ». Sa mère ne voulut pas l’abandonner au départ et lui prit la main, mais Emily eut un geste violent en retirant sa main et en réitérant « Allez-vous en » avec les lèvres. Le docteur Greenburg insista pour que tout le monde se retire avec elle. Les visiteurs et le médecin s’éclipsèrent. Dehors, Mark Prentiss prit son épouse dans ses bras. Les deux parents étaient effondrés pour leur fille. Les agents fédéraux regardaient ces deux parents bouleversés que Greenburg tentait de consoler en expliquant que la réaction de leur fille était une réaction qu’elle avait eu l’habitude de voir ; et leur fille qui pleurait seule dans son lit, meurtrie. Aaron ne put supporter ces deux images et partit sans prévenir. David, JJ, Spencer, Penelope, Derek et Ashley le regardèrent s’éloigner, écrasé par ce sentiment de faute.
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lilou
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeVen 27 Mai 2011 - 18:23

Super suite j'adore! J'aime trop comment Hotch culpabilise à mort!! sourit0 oui je sais c'est pas très gentil...
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeVen 27 Mai 2011 - 20:56

lilou a écrit:
Super suite j'adore! J'aime trop comment Hotch culpabilise à mort!! De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Laugh oui je sais c'est pas très gentil...

Moi aussi j'aime bien! lol!
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeVen 27 Mai 2011 - 21:05

Je suis comme vous j'aime sourit0

Super suite top_1
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeSam 28 Mai 2011 - 10:25

je ne peux que plussoyer les autres sourit0 j'adore diablo
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeMar 31 Mai 2011 - 14:28

Partant pour un nouveau chapitre? Very Happy





-Chapitre 3-
-Dépression-




« Rien ne vaut les encouragements d’un ami »
Katherine Butler Hathaway





Deux semaines plus tard, Hotch rendit visite à Emily. Cette dernière n’avait plus besoin d’assistance respiratoire et de minerve. Par contre, elle avait encore ses plâtres et ses bandages (mais il n’y en avait plus qu’autour du cou). La jeune femme était dans son lit dont le haut était incliné à presque la verticale pour la mettre dans une position assise. Elle fixait des yeux le fauteuil roulant qu’on avait mis à sa disposition dans la chambre et n’accordait pas le moindre regard au plateau repas posé sur la table de chevet devant elle. Quand Hotch entra, la mère d’Emily, assise à sa gauche, la suppliait :
-Elizabeth : Ma chérie, s’il te plaît, avale quelque chose… Au moins les biscuits…
Emily répondit, tranchante, d’une voix rauque :
-Emily : Je n’ai pas faim.
-Elizabeth : Cela fait deux jours que tu n’as rien mangé… Tu ne vas pas tenir très longtemps… N’est-ce pas, agent Hotchner ?
-Aaron : Ta mère n’a pas tort, Emily. Tu dois reprendre des forces, pour te remettre de ton coma et de ces deux semaines sous perfusion et trachéotomie.
-Emily : Je n’ai pas du tout envie de me remettre de quoi que ce soit. S’il vous plaît, arrêtez et laissez-moi.
Elizabeth et Aaron se regardèrent. Emily était dans un état de grande déprime. Aaron et Elizabeth se retirèrent pour discuter entre eux.
-Elizabeth : Les médecins disent qu’elle est en dépression. Elle n’avale rien et ne fait que regarder ce fichu fauteuil.
-Aaron : Que disent les neurochirurgiens, pour sa colonne vertébrale ?
-Elizabeth : Qu’Emily a peut-être des chances, mais que la rééducation est l’élément clef du succès.
-Aaron : Elle a baissé les bras…
-Elizabeth : Oui. Elle a eu ses premières séances il y a quelques jours, mais évidemment, il n’y a pas eu grand-chose… Rien, en fait. Je crois que ça a été négatif pour son moral. Depuis, elle ne veut plus entendre parler ni de rééducation, ni de chirurgie. Le personnel soignant a essayé, en vain. Il ne peut pas la forcer si elle ne veut pas.
Alors qu’Aaron s’apprêtait à répondre à Elizabeth Prentiss, il vit un homme en costume cravate déambuler dans le couloir. Cet homme était le dernier homme qu’Aaron pensait voir dans cet endroit. Quel que soit ce que manigançait l’agent Grays des affaires internes, il était hors de question qu’Aaron lui laisse mettre à exécution son plan. Aaron invita Elizabeth à revenir auprès de sa fille, puis alla à la rencontre de Scott Grays. Aaron ne prit aucun gant pour poser sa question à l’agent, avec un ton agressif.
-Aaron : Qu’est-ce que vous faîtes ici ?
-Grays : Agent Hotchner, quelle surprise de vous voir dans ce lieu… Pour répondre à votre question, je venais présenter mes hommages à l’agent Prentiss… J’ai appris pour elle… C’est triste…
-Aaron : Vous êtes une pourriture… Maintenant, vous voulez salir sa réputation… Ne pensez-vous pas qu’elle a déjà assez souffert comme ça ?
-Grays : Agent Hotchner, le fait que vous me preniez pour un horrible personnage sans cœur me blesse !
-Aaron : Vous n’avez pas besoin de l’interroger…
-Grays : Elle a été aux premières loges. Je ne voudrais pas me montrer rude, mais elle aussi, a désobéi à un ordre direct en acceptant de vous suivre… Mais rassurez-vous, je ne compte pas m’acharner sur elle… Comme vous l’avez dit, elle a déjà assez souffert comme ça…
Aaron se fit menaçant.
-Aaron : Vous avez intérêt. Si vous vous en prenez à elle…
-Grays : Qu’allez donc vous me faire ? Me faire avoir un accident de voiture ?
-Aaron : Je vous conseille juste de ne pas l’utiliser comme un pion afin d’atteindre votre but.
-Grays : Ne serait-ce pas vous qui êtes en train de l’utiliser comme un pion ? Pour qu’elle continue à vous voir comme une sorte de héros ou chef attentionné que vous n’êtes pas ?
Aaron eut une envie irrépressible de rectifier le portrait de cet enquiquineur. Il dut fournir un effort presque surhumain pour réfréner la pulsion qui le démangeait. Emily était la priorité numéro un et ce Scott Grays ne devait pas le lui faire oublier. Hotch opta pour un regard de défi. Grays se retira pour cette fois.
-Grays : Je reviendrai plus tard. Bonne journée, agent Hotchner.
Hotch ne répondit même pas, tant son aversion pour ce fouineur hautain était grande. Aaron le regarda s’éloigner, et quand il fut sûr que Grays était bien loin, il revint vers la chambre. Il fut surpris de voir Elizabeth à nouveau dehors. Celle-ci se justifia :
-Elizabeth : Je pense que vous devriez parler avec Emily.
-Aaron : Elle n’a toujours pas touché à son plateau ?
-Elizabeth : Non.
-Aaron : Si vous n’avez pas réussi à la convaincre, je ne vois pas comment je pourrai faire mieux…
-Elizabeth : Elle vous a côtoyé plus qu’elle m’a côtoyée ces six dernières années. Elle vous respecte et elle vous admire. Vous êtes son chef. Elle vous écoutera, j’en suis sûre.
Aaron fut touché par ces paroles. D’après madame Prentiss, il revêtait un statut particulier aux yeux de sa fille. Hotch assura à Elizabeth de faire de son mieux et entra dans la chambre. Emily était encore focalisée sur le fauteuil. Cet objet trônait avec une grandeur insolente devant la fenêtre et le rayon de soleil qui l’englobait de sa luminosité accentuait dramatiquement la splendeur de ce despote réducteur. Cet objet était un obstacle. Hotch eut une idée. Il arriva au niveau du fauteuil et avec sa main valide et son pied, il plia le fauteuil, puis le cacha derrière un siège-canapé pour les visiteurs, sous le regard d’Emily qui l’interrogeait :
-Emily : Qu’est-ce que vous faîtes ??
-Aaron, revenant près du lit : Je voulais que tu arrêtes de regarder ce fauteuil pour regarder ce repas délicieux…
Hotch observa le plateau repas en question. Le plat principal se composait de ce qui ressemblait à du poisson pané avec des pâtes. En entrée, une salade dont l’assaisonnement était conservé dans un petit pot hermétique. En dessert, Emily avait eu droit à une salade de fruits et des biscuits. Un morceau de pain accompagnait l’ensemble, ainsi qu’une bouteille d’eau. Un repas simple, mais qui était loin de mériter le qualificatif de délicieux. Aaron se rattrapa :
-Aaron : … Bon, enfin, c’est délicieux, pour un hôpital…
-Emily : Je ne veux pas manger.
-Aaron : Je sais. Mais tu dois reprendre des forces.
-Emily : Je ne vais pas en avoir besoin vu que je vais passer le reste de ma vie dans une chaise à roulettes… Vous savez ce que je ressens, en ce moment ?
-Aaron : De la peine… De la colère…
-Emily : Oui. J’ai l’impression de ne plus être une femme… De ne plus être moi… De ne plus être Emily Prentiss, agent du FBI… Je ne pourrai plus aller au bureau, prendre le jet pour enquêter sur des crimes en série, me rendre sur des scènes de crime, et défoncer des portes arme à la main, en criant « FBI ! ».
-Aaron : Tu sais, tu as d’autres manières d’exploiter tes compétences au bureau, même en fauteuil…
-Emily : Ouais… Pour renflouer les quotas d’employés handicapés du FBI… Quelle joie, Hotch…
-Aaron : Pourquoi te décourager aussi vite ?
-Emily : Pour mes premières séances de rééducation, le kiné a testé par divers moyens ma sensibilité aux jambes. Je n’ai absolument rien senti. Comment voulez-vous qu’après ça, je me mette debout ?
-Aaron : Rome ne s’est pas construite en un jour. Tu n’as rien senti, mais ce n’était que le tout début de ta rééducation. Il reste encore d’autres séances, d’autres opérations. Tu es Emily Prentiss, enfin ! Tu es notre action woman ! Aucun criminel, même de la pire espèce, ne t’intimide ! Tu es une femme forte. Ne baisse pas les bras. Pas déjà au début… Ecoute, on va arrêter de parler de ta rééducation et de faire des hypothèses. On va se concentrer sur le présent et sur ce jour. Prentiss, l’équipe a l’intention de te voir cet après-midi. Tu veux vraiment qu’ils te regardent tous avec des yeux alarmistes en voyant à quel point tu commences à devenir plus maigre que Reid ? Garcia va se mettre à crier au scandale de sous nutrition…
En effet, Emily avait maigri depuis son arrivée à l’hôpital, et continuer à ne rien manger aggraverait cette situation. Hotch présenta les couverts à Emily. La jeune femme regarda le plateau et consentit à prendre les couverts, pour le plus grand bonheur d’Aaron. Emily avala une bouchée de pâtes et rendit son verdict :
-Emily : C’est insipide…
-Aaron : J’en toucherai un mot au cuisinier…
Aaron sourit. Emily en fut troublée, tant voir son patron sourire était devenu rarissime, ce qui était dommage car il était mille fois mieux avec le sourire aux lèvres qu’avec les sourcils froncés. Aaron eut une légère angoisse en voyant le trouble d’Emily.
-Aaron : Emily, tout va bien ?
-Emily : Je n’ai pas l’habitude de vous voir sourire.
-Aaron : Si je garde mon sourire, tu mangeras tout ?
-Emily : Serait-ce du chantage ?
-Aaron : Un bon chantage.
Emily hésita. En fait, elle voulait une contrepartie différente du sourire pour finir son plateau. Mais allait-il accepter ? Ne serait-ce pas déplacé ? Emily prit son courage à deux mains.
-Emily : Hotch… Est-ce qu’en échange que je mange, vous pourriez… Venir à mes séances de rééducation ? … Vous ne serez pas obligé de venir à toutes… Quelques unes suffiront… Pour m’encourager…
Aaron répondit avec un ton plein de tendresse :
-Aaron : Je viendrai à toutes tes séances, Emily.
Cette réponse réchauffa Emily qui s’attaqua au poisson pané, sous le regard bienveillant d’Aaron. Elizabeth Prentiss, voyant que sa fille avait entamé son repas, revint dans la chambre et s’assit près du lit. Pour la première fois depuis des semaines, Emily profita d’un vrai repas avec de la vraie nourriture, avec deux personnes qui lui étaient chères. Pour la première fois depuis des semaines, Emily partagea une longue conversation entrecoupée de rires.



Hotch tint sa promesse et assista à toutes les séances de rééducation d’Emily. Entretemps, il fut soulagé de son attelle. Son bras gauche put retrouver sa liberté. Il éprouva très rapidement de la joie en allant aux séances d’Emily. Il ne se réjouissait pas qu’elle doive lutter pour remarcher, bien entendu, mais il se réjouissait de pouvoir la voir dans un autre contexte que le bureau. Cette situation lui donnait l’opportunité de la découvrir sous un nouveau jour, et non plus en tant qu’agent du FBI, et il appréciait ce qu’il découvrait derrière cet agent fédéral. Emily était une femme courageuse, avec plein d’humour et parfois, elle pouvait s’avérer très bavarde, mais Hotch savourait ses paroles. Toutefois, plus les séances se multipliaient, plus Hotch éprouva sérieusement des doutes quant à une possible guérison de son agent. En effet, les progrès furent très minimes, malgré la bonne volonté d’Emily et les encouragements d’Aaron, de ses parents et du kinésithérapeute, et ce, même après une opération. Hotch se confia au kiné à la fin d’une nouvelle séance, en dehors de la chambre.
-Aaron : Monsieur Bloom, puis-je vous parler ?
-Bloom : Bien sûr, agent Hotchner.
-Aaron : C’est au sujet d’Emily… Je m’inquiète. Son état ne s’améliore pas vraiment… J’ai peur que ça la décourage de nouveau…
-Bloom : Je comprends votre inquiétude, agent Hotchner. La rééducation est un long processus, un long combat. Les changements viendront, j’en suis sûr… Il faut juste du temps… Pour être franc, elle a déjà fait des progrès, et ce, grâce à vous.
-Aaron, interloqué : Grâce à moi ?? Je n’ai rien fait, pourtant…
-Bloom : Oh que si. Au début, Emily ne parlait pas. Elle n’avait aucune motivation. Depuis que vous assistez à ses séances, Emily parle, sourit, et surtout, a retrouvé sa motivation. C’est un très bon début.
Hotch jeta un coup d’œil à travers la fenêtre. Emily bavardait gaiement avec ses parents. Elle tranchait radicalement avec l’Emily terne, silencieuse et pessimiste d’autrefois. Le kinésithérapeute conclut :
-Bloom : Vous lui faîtes du bien. Continuez à venir la voir. Vous devriez même faire quelques activités avec elle, histoire de lui changer les idées… Croyez-moi, vous êtes mieux qu’un médicament pour elle. Ça crève les yeux. On se revoit à la prochaine séance.
Bloom sourit et quitta Aaron qui réfléchit à son conseil. Venir voir Emily lui faisait du bien à lui aussi et lui aussi souhaitait la visiter dans un autre contexte que l’hôpital.

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lilou
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeMar 31 Mai 2011 - 15:48

Oh non ça ne peut pas être déja fini...

Bon bah j'ai plus qu'a attendre la suite. triste5

Qui arrivera bientot n'est ce pas? sourit0
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeMar 31 Mai 2011 - 16:47

oh oui, la suite ! applaud
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeVen 3 Juin 2011 - 15:26

Une petite suite !



-Chapitre 4-
-Coup de poing-




« C’est parce qu’on imagine simultanément tous les pas qu’on devrait faire qu’on se décourage,
alors qu’il s’agit de les aligner un à un »
Marcel Jouhandeau





Un congé maladie pouvait s’avérer bénéfique pour prendre le temps de s’exercer dans des activités auxquelles on n’accordait pas beaucoup de temps en général. Aaron s’était ainsi transformé en roi des fourneaux et prenait du plaisir à mijoter de bons plats, avec l’aide précieuse d’un livre de recettes. Au dîner de ce jour, il avait concocté une appétissante quiche lorraine qu’il avait servie avec de la mâche en guise de légumes. Son fils, Jack, se régalait du fait que son père prépare tous ces mets succulents au lieu de réchauffer des plats cuisinés aux micro-ondes. Il fit savoir à son père que celui-ci avait encore réalisé une merveille culinaire.
-Jack : C’est très bon, papa !
-Aaron : Merci, mon grand !
Jack avait beau être encore un enfant, mais il voyait bien que quelque chose tracassait son héros, ce qui expliquait pourquoi son père avait à peine touché à son assiette.
-Jack : Pourquoi tu es triste, papa ?
-Aaron : Je ne suis pas triste…
-Jack : Tu ne souris pas.
-Aaron : Tu sais, ne pas sourire ne veut pas forcément dire qu’on est triste…
-Jack : Tu laisses refroidir ta quiche.
Aaron regarda sa quiche qui effectivement, devenait froide, puis son fils. Les enfants savaient percevoir des choses que les adultes essayaient de leur cacher ou de se cacher à eux-mêmes. Les enfants étaient parfois des profilers redoutables. Jack en apporta la preuve.
-Jack : C’est au sujet de ton amie Emily qui est malade ?
Aaron avait bien sûr parlé à Jack de l’accident et d’Emily, sans néanmoins trop entrer dans les détails.
-Aaron : Oui, c’est au sujet d’Emily.
-Jack : Elle ne va pas mieux ?
-Aaron : Disons que sa guérison prend du temps… Elle a été très malade pendant quelque temps. Maintenant, elle va un peu mieux. Le docteur m’a dit qu’elle irait mieux si elle sortait de temps en temps de l’hôpital pour… Jouer… Et j’étais en train de réfléchir à ce que je pouvais faire pour elle…
-Jack : Tu t’occupes beaucoup d’elle… Tu viens la voir presque tous les jours…
-Aaron : C’est une amie à laquelle je tiens beaucoup, tu sais… Quand une personne à laquelle tu tiens ne se sent pas bien, tu viens la réconforter, tu comprends ?
-Jack : Comme quand je suis malade et que tu restes avec moi toute la journée ?
-Aaron : C’est ça, oui.
-Jack : Et si tu emmenais ton amie à mon match ce weekend ? Elle pourrait nous voir jouer, et en plus, il y a de quoi s’amuser, sur le terrain !
Aaron regarda Jack. Le petit venait de faire une proposition remarquable. C’était décidé, Emily viendrait assister au match, d’autant plus qu’elle adorait les enfants. Quoi de mieux que regarder une ribambelle d’anges gambader avec entrain sur du gazon ?



Emily avait quitté son lit pour le fauteuil. Elle avait toujours un plâtre au bras droit qui commençait sérieusement à l’agacer car les démangeaisons attaquaient régulièrement son bras. Son genou droit et sa jambe droite étaient toujours entourés par un plâtre, mais contrairement à son bras, ils ne rencontraient pas encore le même problème car leur seuil de sensibilité était encore faible. Pour passer le temps, la jeune femme s’entraînait à remuer ses orteils. Les progrès étaient minces. Cependant, Emily avait repris confiance, et ce, grâce à Hotch qui venait la soutenir avec ses parents. Il lui fallut quand même cinq bonnes minutes pour agiter son gros orteil gauche après une intense concentration et un intense effort. Quelqu’un frappa à sa porte. Aaron entra, avec un sac à dos. Emily fut surprise et ravie de le voir.
-Aaron : Bonjour, Emily !
-Emily : Bonjour, Hotch ! Je ne m’attendais pas à vous voir…
-Aaron : J’ai une surprise pour toi ! Je me suis dit que tu devais en avoir assez de rester dans cet hôpital toute la journée, alors aujourd’hui, je t’emmène prendre l’air ! Le docteur Greenburg est d’accord.
-Emily : Mais, euh, où comptez-vous m’emmener ?
-Aaron : Assister au match de foot de Jack ! Je suis le coach de son équipe, et Dave est mon coach en second.
-Emily : Vous devez être un coach d’enfer…
-Aaron : On se défend assez bien…
-Emily : Ce serait avec plaisir, mais je ne suis pas vraiment habillée pour…
Emily portait une robe d’hôpital surmontée d’une robe de chambre. Aaron montra le sac à dos.
-Aaron : C’est pour cela que j’ai apporté ça… Enfin, c’est ta mère qui me les a ramenés de chez toi…
Il sortit du sac une chemise, un pull, un jean, des chaussettes et des chaussures. Il tendit chaque vêtement à Emily.
-Emily : Je vois que vous avez tout prévu… Mais ne vais-je pas effrayer tous ces petits avec ce fauteuil ?
-Aaron : Arrête de parler comme si tu étais un monstre. De toute façon, tu n’as pas le choix.
-Emily : Bon, d’accord… Je vais m’habiller dans la salle de bain…


… Hotch patientait assis sur le lit. Il regardait sa montre, non pas qu’ils étaient en retard, mais Emily était dans cette salle de bain depuis un certain temps. Aaron se doutait bien qu’elle devait prendre plus de temps pour se préparer, mais il lui sembla qu’Emily rencontrait quelques difficultés qui l’énervaient, d’où le « c’est pas vrai ! » que la jeune femme laissa échapper. Aaron s’inquiéta.
-Aaron : Emily ? Ça va ?
-Emily : Euh… Hotch… Vous devriez aller sans moi… Vraiment…
Quelque chose n’allait pas, c’était certain, et cela angoissait Aaron.
-Aaron : Emily, qu’est-ce qui se passe ?!?
-Emily : Il vaut mieux que vous me laissiez.
Aaron se mit carrément contre la porte de la salle de bain.
-Aaron : Emily, quoi que ce soit, tu peux me le dire…
Aaron sentait qu’Emily voulait lui cacher une vérité, par embarras et honte.
-Aaron : Emily, s’il te plaît, dis quelque chose… Tu me fais peur…
Aaron ne voulait pas qu’Emily se sente gênée devant lui. Il était là pour elle, sans a priori, sans conditions. Finalement, Emily avoua ce qui la mettait mal à l’aise, avec une toute petite voix.
-Emily : Je… Euh… Je n’arrive pas à… Enfiler mon pantalon.
Hotch eut mal pour Emily qui se trouvait dans une situation délicate.
-Aaron : Ne t’en fais pas, je vais appeler une infirmière…


… Plus tard, Emily ressortit de la salle de bain avec l’infirmière qu’Aaron avait appelée pour l’aider à se préparer. Hotch remarqua qu’Emily avait été profondément affectée par cette mésaventure. Elle affichait un regard de tristesse. Aaron décida de ne pas revenir sur ce contretemps. Il remercia l’infirmière et poussa Emily, direction le match de Jack.



Malheureusement, la mésaventure du pantalon persista dans l’esprit d’Emily tout au long du match. Au lieu d’encourager l’équipe de Jack, de frissonner d’espoir ou d’angoisse quand l’équipe (qui était mixte) soutenue avait une occasion de marquer ou se trouvait en danger, Emily resta de marbre, dans son fauteuil, près du banc de l’équipe entraînée par Aaron avec l’assistance de Dave. Hotch, tout en encourageant ses protégés, surveillait régulièrement Prentiss et ne décela aucune expression d’entrain sur son visage. David l’avait aussi remarqué, et confia discrètement à Aaron, entre deux encouragements pour leurs petites stars du ballon rond :
-David : Elle n’a pas l’air dans son assiette… Pourtant, tu avais dit qu’elle avait retrouvé le sourire…
-Aaron : Il s’est produit un léger incident avant de venir… Rien de grave, mais ça l’a bouleversée.
Aaron dut s’arrêter. L’un de ses petits champions venait de chuter. De son côté, Emily ne prêtait guère attention au match. Par contre, elle regardait attentivement les acteurs qui l’entouraient. Des parents, des amis qui supportaient les jeunes joueurs, dans la joie. Des joueurs qui couraient et se disputaient le ballon devant elle, avec fair play. Sur sa droite, un mari apportait à sa femme enceinte une bouteille d’eau. L’époux caressa le ventre arrondi de sa bien aimée, et scanda le nom de son fils qui s’activait sur le terrain. Sur sa gauche, une fillette en bas âge la pointait du doigt, ainsi que son fauteuil. Sa maman la réprimanda en lui disant que montrer les gens du doigt était impoli et en lui expliquant sûrement pourquoi Emily était dans un fauteuil alors que les autres adultes ne l’étaient pas. Cet environnement festif brisa le cœur d’Emily qui se rendit compte qu’elle s’était emballée trop vite. Elle avait mis des minutes à remuer un ridicule orteil, et ce, après des efforts considérables qui l’avaient épuisée. Elle n’était même plus capable de s’habiller toute seule. Elle resterait dans ce fauteuil. Elle ne se marierait jamais. Comment un homme pouvait avoir envie de vivre avec une handicapée qui avait besoin d’assistance ? La preuve : une infirmière avait du l’aider à mettre son pantalon, et plus tard, Aaron avait la porter pour l’installer dans sa voiture. Elle n’aurait jamais d’enfants. Elle allait vieillir et mourir seule, avec pour unique compagnon ce fauteuil. Tout cela à cause d’un accident. A cause d’un accident survenu au cours d’une intervention. Au cours d’une intervention à laquelle elle avait participé en tant qu’agent du FBI… FBI, trois lettres qui avaient représenté tant pour elle. Pendant toutes ces années, Emily s’était satisfaite de son boulot pour remplir sa vie. A présent, elle avait perdu cette chose qui l’avait motivée. Elle n’était plus un agent. Elle n’avait pas de famille. Elle n’aurait plus de jambes. Il ne lui restait plus grand-chose, en fin de compte. Emily se sentit comme une chaussette usée et trouée. Voilà le triste constat d’une triste vie de solitude pour un métier qui lui avait enlevé sa dignité et sa chance d’avoir une vie personnelle bien remplie. Emily préféra se retirer pour ne pas gâcher cette belle scène avec un visage déformé par la douleur. Elle agrippa les roues et s’en alla. Hotch la prit en flagrant délit et intervint.
-Aaron : Emily ! Où vas-tu ?
-Emily : Je vais vous attendre à la voiture, Hotch.
-Aaron : Le match n’est pas encore terminé…
-Emily : Je sais. Mais je préfère vous attendre à la voiture.
Emily s’éloigna. Hotch voulut la suivre, mais son fils venait de lui crier qu’une de leurs joueuses s’était fait mal. David regarda Hotch avec une expression qui signifiait « Reviens sur le terrain, je m’occupe d’Emily ». Hotch, attristé par le départ d’Emily, vint porter secours à la joueuse…


… David Rossi arriva près d’Emily qui patientait devant la voiture d’Aaron. Emily vit Rossi et dut renoncer à son moment de solitude.
-Emily : Hotch vous a dit de venir…
-David : Il n’en a pas eu besoin… Allez, qu’est-ce qui t’arrive ?
-Emily : Il m’arrive que je viens de me prendre une claque en pleine figure au sujet de mon avenir, Rossi… Et ça fait mal. Je dois arrêter de prendre mes désirs pour la réalité. Je sais que Hotch veut y croire et m’encourage à y croire moi aussi, mais je ne peux pas me permettre de rêver.
-David : Et pourquoi ?
-Emily : Parce que quand je fais un pas en avant, je recule aussitôt de dix pas. Je ne remarcherai jamais, c’est évident.
-David : Tu as l’air si sûre de toi.
-Emily : Je vous en prie, ne vous y mettez pas, vous aussi.
David souhaita lui redonner espoir, mais il sut que pour le moment, Emily n’était pas prête. Il lui proposa une glace, en attendant la fin du match. Emily accepta l’offre.




Normalement, la scene qui va tout faire basculer devrait arriver tres bientot...
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lilou
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeVen 3 Juin 2011 - 16:32

Oooohhh mais c'est toujours trop court j'en veux plus encore et encore.... Crying or Very sad

Bon c'est super a nouveau et quand on lit le chapitre on ressent vraiment bien la tristesse d'Emily.
Et puis pour la scène ou elle s'habille au début j'ai flippé je me suis dis dans ma tête" Oh non c'est trop tôt faite qu'il n'intervienne pas maintenant" et tu as eu la bonne idée de faire venir l'infirmière. C'était génial!
Encore une fois papa Hotchner peut dire merci a son fiston qui lui souffle les bonnes idées.
Et j'ai trop hate d'arriver au moment clé de l'histoire!

Euh sinon....elle sera là bientôt la suite? sourit2
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeVen 3 Juin 2011 - 18:31

Ah ce sacré petit Jack, trop mignon et toujours pleins de bonnes idées!

J'ai vraiment hâte de connaître cette scène! Wink
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeVen 3 Juin 2011 - 18:32

Vite, la suite !!!! applaud applaud applaud flower
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeDim 5 Juin 2011 - 2:11


Je découvre ta fic et elle est vraiment géniale ! Pauvre Emily ! J'espère qu'elle va vite retrouver l'usage de ses jambes sourit1
Et Hotch est trop chou en coach !
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeJeu 9 Juin 2011 - 12:19

Merci pour vos commentaires !




-Chapitre 5-
-Deuxième réveil-




« Dans ces moments d’intense découragement, une phrase maladroite peut achever les plus vaillants. Un message sincère peut, en revanche, ressusciter les volontés moribondes »
Olivier de Kersauson





Aaron n’avait pas reparlé de la sortie ratée du weekend à Emily et celle-ci l’en remercia intérieurement. En ce Lundi, Emily regardait la télévision dans son lit quand elle reçut la visite d’un homme qu’elle ne reconnaissait pas. Cet homme en costume cravate n’était autre que Scott Grays. Après avoir été invité à entrer dans la chambre, il se présenta.
-Grays : Merci de m’accueillir, agent Prentiss. Je suis l’agent Scott Grays, du FBI. J’ai été assigné pour relire les rapports de l’affaire Christian Ritter et en faire une synthèse…
-Emily : Excusez-moi, mais qui est Christian Ritter ?
-Grays, étonné : Vous ne vous en souvenez plus ?
-Emily : Disons que je souffre d’amnésie, alors il y a des choses dont je ne me rappelle plus…
-Grays : Oh, j’en suis désolé… Je comprends mieux votre question… En fait, l’affaire Christian Ritter est celle à cause de laquelle vous êtes à l’hôpital… Je suis surpris que vos collègues ne vous en ont pas parlé…
-Emily : Ils m’ont raconté l’accident dans les grandes lignes… Pour être franche, ce n’est pas vraiment un épisode dont j’ai envie de me rappeler de sitôt…
-Grays : Bien évidemment…
Grays cacha à merveille sa jubilation à la découverte de cette information. Il allait l’utiliser pour mettre à mal cette équipe du FBI.
-Emily : Si vous vouliez me poser des questions sur cette affaire, je crains de ne pouvoir vous donner des réponses claires…
-Grays : Vous n’avez pas une bribe de souvenir de cette enquête ?
-Emily : Je me souviens juste de kidnapping de trois experts en informatique… Après, c’est le flou…
-Grays : C’est Christian Ritter qui les avait kidnappés. Ritter était à la tête d’un groupe qui s’était spécialisé dans le kidnapping avec demande de rançon, mais il avait décidé de viser plus haut et d’utiliser des informaticiens pour voler des informations confidentielles et les revendre au plus offrant. Il avait tué des personnes et c’est pour cela que votre équipe était intervenue, à la demande de l’agent Beckett.
-Emily : Ce nom me dit quelque chose… Il dirige un service… ?
-Grays : Il est le chef du département du contre terrorisme.
-Emily : Oh… Un personnage important…
-Grays : Dont il vaut mieux ne pas désobéir…
-Emily : Je pense que oui…
-Grays : Mais votre chef, l’agent Hotchner, n’a pas semblé partager cet avis… Il faut être d’une grande force de caractère pour pardonner à un homme qui a détruit votre vie…
-Emily, confuse : Je ne comprends pas… L’agent Hotchner n’a pas pu éviter le camion qui nous a percutés… C’était un accident…
-Grays : Qui aurait pu être évité.
-Emily : Pourquoi ai-je l’impression que vous voulez rejeter la faute sur le dos de l’agent
Hotchner ?
-Grays : Loin de moi cette idée, je vous assure… Comme je vous l’ai dit, j’ai eu pour mission de relire les rapports de cette mission et ce que j’ai lu montre que votre accident aurait du être évité si l’agent Hotchner n’avait pas brûlé ce feu rouge… Si tout simplement, il avait suivi l’ordre de l’agent Beckett d’attendre les renforts avant de s’introduire dans le repère de Ritter pour faire sortir des otages dont il n’était pas sûr qu’ils couraient un réel danger… Il vous a entraîné avec lui, et après, vous avez poursuivi Ritter sur la route, dans votre véhicule. Ritter vous devançait de plusieurs mètres… Il avait traversé un carrefour. L’agent Hotchner tenait absolument à l’attraper bien qu’il soit déjà très loin, et malheureusement, il a sous estimé le danger encouru lorsqu’on brûle un feu rouge pour s’engager dans un carrefour. Cela m’étonne que vos collègues ne vous l’aient pas raconté… Sûrement voulaient-ils vous épargner plus de souffrance… Mais bon, ils vous ont caché la vérité…
Emily était bouleversée et perdue.
-Emily : Je suis sûre que les choses n’étaient pas aussi simples…
-Grays : D’après ce que vos équipiers ont écrit dans leur rapport, elles l’étaient. Vous, l’agent Jareau et l’agent Hotchner étaient arrivés en premier à la planque de Ritter. L’agent Beckett vous avait ordonné d’attendre les renforts. Cependant, l’agent Hotchner était assez pressé et a utilisé le fait qu’il avait vu les otages dans la maison et qu’ils étaient par conséquent en danger pour entrer. Vous aviez émis des réserves quant à cette intervention prématurée, mais je suppose que par confiance, vous aviez décidé de le suivre dans la maison. Cela ne s’est pas passé comme espéré. Ritter a réussi à s’enfuir avec un complice et a pris sa voiture. L’agent Hotchner et vous avez pris votre véhicule. L’agent Hotchner a préféré prendre le risque de s’engager sur ce carrefour malgré les risques évidents, surtout malgré le feu rouge, tout cela pour mettre la main sur un homme… Vous connaissez la suite. Il ne vous a rien dit soi-disant pour ne pas vous perturber… Mais c’est à cause de lui que vous ne remarcherez plus jamais, ne l’oubliez pas. Si vous ne me croyez pas, demandez-lui.
Emily était totalement effondrée. Il devait y avoir une explication, mais elle n’arrivait pas à la trouver. Il était vrai que ses coéquipiers ne lui avaient pas dit énormément de choses sur l’accident, et elle n’avait pas vraiment cherché à creuser. Au fond d’elle, elle n’avait pas désiré revenir sur cet évènement qui lui avait gâché sa vie. Les paroles de cet homme déclenchèrent alors ce processus dont elle se serait bien passée. Des flashs remontèrent dans son esprit... Elle se revit dans ce 4*4, avec Hotch, JJ et cet autre agent dont elle avait oublié le nom. Celui-ci argumentait qu’ils avaient reçu l’ordre d’attendre leurs collègues, mais Hotch affirmait qu’il fallait agir… Elle se revit dans cette maison, avec Hotch, en train de se protéger des tirs de ce Ritter, à l’étage… Elle se revit dans ce 4*4, avec Hotch qui conduisait, tandis qu’elle tirait sur le véhicule de devant, celui de Ritter… Elle se revit dans ce 4*4, quelques instants après, en train de douter à voix haute de l’idée de brûler un feu rouge. Hotch la coupait en lui disant qu’il serait ridicule de laisser Ritter filer à cause d’un feu. Il accélérait et Emily aperçut ce camion venir vers eux de la droite. La distance qui les séparait s’amoindrissait bien trop dangereusement vite et la collision n’avait pu être évitée.
Emily sursauta en se rappelant la violence de cette collision. Elle s’en souvenait, maintenant. Cet agent Grays avait déclenché cette avalanche de souvenirs violents et douloureux. Emily resta interdite, sous le choc de ces flashs. Elle transpira. L’agent Grays n’avait pas menti sur la version des faits car ils s’étaient déroulés ainsi. Elle balbutia :
-Emily : Nous devions attendre…
Scott Grays, satisfait du trouble qu’il avait jeté sur Emily, n’en ajouta pas plus. Il avait obtenu ce qu’il voulait.
-Grays : Je suis désolé, agent Prentiss… Je pense qu’il vaut mieux que je vous laisse vous reposer.
Grays quitta la chambre, un sourire de victoire aux lèvres. Derrière lui, Emily était en proie à un florilège de sentiments. Le bouleversement. L’incrédulité. L’incompréhension. La déception. La colère. La trahison. La fureur. Ses amis lui avaient dit qu’elle avait eu un accident de voiture avec Hotch, au cours d’une intervention dans laquelle ils avaient tenté de poursuivre un criminel sur la route, et qu’ils n’avaient pu éviter ce camion. Emily s’était contentée de ces faits. En vérité, elle n’avait pas pu faire autrement, étant donné que sa mémoire avait refusé de coopérer. A présent, tout avait changé. Ses amis lui avaient dissimulée les faits exacts. Aaron Hotchner ne lui avait rien raconté de tout ça. Elle lui avait fait confiance, elle avait accepté de se battre pour lui et lui, il n’avait pas été honnête envers elle. Les révélations de Grays venaient de la démotiver encore plus.



Quelques jours plus tard, Aaron s’était décidé à remonter le moral d’Emily et à se racheter de l’avoir forcée à assister au match de foot de Jack après le léger incident du pantalon, en lui offrant une boîte de chocolats. Il n’avait pas imaginé une seule seconde ce regard foudroyant qu’Emily, assise dans son fauteuil devant la fenêtre, abattit sur lui quand il franchit la porte de sa chambre tout sourire.
-Aaron : Salut Emily ! J’ai une petite surprise pour toi…
Aaron perdit son sourire en voyant le visage grave d’Emily.
-Aaron : Emily… Qu’est-ce qu’il y a ?
-Emily : L’agent Scott Grays est venu me parler hier.
« Mauvaise nouvelle », se dit Hotch.
-Emily : Il m’a dit des choses très intéressantes à votre sujet… Et ce qu’il m’a dit m’a fait me souvenir de tout. L’ordre de l’agent Beckett, Ritter, l’intervention dans la maison, la course poursuite… Tout.
Ce qu’Aaron avait tant redouté allait se produire. Il allait passer un sale quart d’heure amplement mérité. Cela n’avait été qu’une question de temps.
-Aaron : Emily…
Emily déversa sa colère.
-Emily : Il n’y a pas d’Emily qui tienne !! On n’aurait jamais du entrer dans cette maison !! On n’était même pas certain que les otages étaient réellement en danger !! On aurait du attendre !!
-Aaron : Je sais, Emily, je…
Emily explosa littéralement.
-Emily : Non !!!! Vous ne savez pas !!!! Vous ne savez pas, ce que c’est, de vivre avec cette idée qu’on ne remarchera sûrement jamais !!!! Vous ne savez pas, ce que l’on ressent quand on est coincé dans un fauteuil !!!! Vous ne savez pas ce que l’on ressent quand on se bat pour marcher et qu’on n’y arrive pas !!!! Vous ne savez pas ce que l’on ressent quand on apprend que ses amis ne vous ont pas tout raconté sur l’évènement qui a détruit votre vie !!!! Comment avez-vous pu venir me voir pendant tout ce temps et rester dans le silence ??!!???! D’ailleurs, est-ce que vous comptiez me le dire un jour ???? Vous avez désobéi à un ordre !!!! Vous avez brûlé un feu rouge !!!! Vous vous êtes cru au-dessus des lois !!!! Et regardez ce que vous m’avez fait !!!! C’est pas juste !!!!!! C’est vous qui auriez du être à ma place !!!!!!
Ce déluge de fureur avait essoufflé Emily et lui avait fait monter les larmes aux yeux.
-Aaron : Tu as raison… C’est moi qui…
Emily coupa Aaron avant qu’il puisse prononcer « aurais du être à ta place ».
-Emily : Silence !!!! J’ai pas fini !!!! En fait, si vous êtes venu me voir, ce n’est pas pour moi. C’était pour soulager votre conscience !! Vous n’en aviez rien à faire de moi !!! Vous vouliez juste trouver un moyen de rédemption !!!!
Aaron ne put répondre, tout simplement parce qu’il n’y avait rien à répondre face à cette femme en détresse, et qui se sentait trompée par un homme en qui elle avait eu confiance. Elle souffrait et éjecta la personne qui lui avait causé cette souffrance.
-Emily : Vous avez fichu ma vie en l’air ! Je ne veux plus jamais vous revoir, ni vous, ni aucun autre !!! Plus jamais !!!! Je ne veux plus me battre pour vous !!!! Sortez !!!! Et gardez votre fichue boîte de chocolat !!!!! Je ne veux plus jamais recevoir quoi que ce soit de vous !!!!!!
Aaron recula et sortit. Il venait de tomber lourdement dans l’estime d’Emily et il y avait de fortes chances que cela soit irréversible. Aaron venait de perdre les instants de la journée qui lui avaient redonné le sourire depuis ces dernières semaines.



L’agent David Rossi pénétra en trombe dans le bureau de l’agent Scott Grays. Rossi était ulcéré. Son regard laissait transparaître tout le dégoût qu’il éprouvait envers Grays. Dave ne prit même pas la peine de dire bonjour et communiqua son antipathie pour Grays.
-David : Vous n’êtes qu’un sale manipulateur !
-Grays : Bonjour agent Rossi. Je vais bien, merci. Et vous ?
-David : Vous n’êtes qu’une petite fouine et un rapporteur sans scrupules !
-Grays : Je vois que les nouvelles vont vite… Emily Prentiss avait le droit de connaître la vérité que vous avez sciemment édulcorée…
-David : Ne me faîtes pas croire que vous avez agi dans un pur élan de bonté philanthropique. Vous l’avez fait dans le seul intérêt qu’elle haïsse l’agent Hotchner et qu’elle rejoigne votre camp pour l’achever !
-Grays : Je vous en prie, agent Rossi. Arrêtez de rejeter la faute sur moi. C’est vous qui auriez du lui dire la vérité, mais apparemment, ce n’était pas dans vos priorités…
-David : Nous avions prévu de tout lui raconter sans la bouleverser comme vous l’avez brillamment fait…
-Grays : Arrêtez de prendre l’agent Hotchner pour une victime. La vraie victime, c’est l’agent Prentiss, bien qu’en réalité, elle aussi a une part de responsabilité, mais étant donné le drame qu’elle vient de subir, inutile de l’accabler. Vous savez quoi ? Elle devrait vraiment détester Hotchner pour ce qu’il lui a fait. Elle devrait vous en vouloir à vous aussi, pour avoir couvert votre chef…
-David : Nous ne voulons couvrir personne. Il s’agit d’une question de tact, mot qui semble échapper à votre vocabulaire.
-Grays : Hotchner ne peut s’en prendre qu’à lui-même. En fait, je dirai même que ma conversation avec l’agent Prentiss a été une bonne chose. Toute cette histoire est, dans un sens, une bonne chose. Nous avons pu voir le vrai visage de l’agent Hotchner, bien qu’il y avait des signes avant coureur auxquels personne n’avait prêté attention jusqu’à ce malheureux accident qui a paralysé l’agent Prentiss. L’agent Hotchner est un impulsif sans respect pour la hiérarchie et le règlement. Il prend des risques inconsidérés sans se soucier des vies qu’il pourrait mettre en danger quand il décide de jouer les héros. Le Bureau a trop fermé les yeux sur les cowboys de cette unité, mais cette époque va désormais être révolue…
-David : Je vous demande pardon, les « cowboys » de cette unité ??
-Grays : Oui, en effet. Cette propension qui pousse à jouer les héros inutilement et à faire fi du protocole ne touche pas que l’agent Hotchner. Il semble qu’elle se soit propagée dans votre équipe, peut-être par désir d’être à l’image de son chef. Affaire Joe Smith, Milwaukee. L’agent Hotchner a réussi à s’imposer dans une enquête alors qu’il n’était pas censé y participer, et ce, sans le moindre égard vis-à-vis du chef Strauss qui dirigeait cette affaire. Affaire Darrin Call, Louisville. L’agent Hotchner est entré dans une maison dans laquelle se trouvait un suspect armé et dangereux qui menaçait un otage, pour négocier avec le preneur d’otage, sans se tenir compte de la horde de policiers déjà en position pour mettre un terme à cette situation. Affaire Billy Flynn, Los Angeles. L’agent Morgan avec, comme par hasard, l’accord de l’agent Hotchner, s’est introduit dans une maison pour régler ses comptes avec le suspect alors que celui-ci menaçait deux otages. Il a dit avoir abattu le suspect dans un cadre de légitime défense, mais ça, on ne pourra jamais vraiment le certifier. Autre affaire, celle de Drew Jacobs, à Oak Tree Hills. Vous y avez fait participer Ashley Seaver, encore cadet à l’époque, qui a joué les kamikazes en se rendant seule chez un suspect et qui a failli y rester. Affaire Owen Savage, au Texas. L’agent Reid n’a pas hésité à faire face à un tueur armé d’un fusil automatique et ce, sans arme. Et j’en passe…
David fut sans voix devant le déballage de tous ces exemples.
-Grays : Je me suis renseigné sur votre équipe, et d’après ce que j’ai lu de vos rapports de mission, vous semblez oublier de temps à autre que des procédures existent, sans compter que de temps en temps, vous vous livrez à des vendettas personnelles. Regardez. Hotchner et Foyet. Prentiss et Doyle. Votre équipe est un danger public pour les autorités avec lesquelles vous collaborez et les civils. Quelqu’un doit vous arrêter avant que par votre faute, un innocent paye le prix de votre comportement irrationnel… Ah, j’oubliais. Emily Prentiss en a déjà fait les frais. Votre règne est terminé.
Le portable de David vibra. JJ lui avait envoyé un message : l’équipe devait gérer un nouveau cas de meurtres en série. Ce message venait de sauver l’agent Grays d’une réplique cinglante de David.



Quelques jours plus tard, Aaron mettait Jack au lit, après une journée dominée par tant d’activités. Aaron remontait les draps pour que son fils soit bien au chaud pour tomber dans les bras de Morphée. Le petit Jack lui posa une question avant de s’offrir au sommeil.
-Jack : Dis papa, pourquoi tu es triste ?
Aaron s’arrêta dans son geste et dévisagea son garçon. Il n’eut pas besoin de lui répondre car Jack avait déjà tout compris.
-Jack : C’est parce que tu ne viens plus voir ton amie Emily ?
Aaron s’assit sur le lit et confirma l’hypothèse de Jack.
-Aaron : Tu sais que tu es doué pour voir ce qui ne va pas…
-Jack : Vous vous êtes disputés ?
-Aaron : En quelque sorte…
-Jack : Pourquoi ?
-Aaron : Je ne lui ai pas dit certaines choses, et ça lui a fait mal…
-Jack : Mais ça passera, n’est-ce pas ?
-Aaron : C’est difficile à dire, Jack… Je ne sais pas si Emily pourra me pardonner… Mais ne t’en fais pas, ça va…
-Jack : Bah à voir ta tête de ces derniers jours, pas vraiment, en fait…
Aaron toisa son fils. Celui-ci fut un peu plus explicite.
-Jack : Tu souris beaucoup moins qu’avant, quand tu voyais Emily… Elle te manque ?
-Aaron : Oui, elle me manque…
-Jack : Elle finira par te pardonner, j’en suis sûr… Il faut qu’elle te pardonne, pour que tu puisses sourire à nouveau…
Aaron caressa les cheveux de son fils et l’embrassa, avant d’éteindre les lumières et le laisser s’endormir paisiblement. Oui, Aaron était triste, parce qu’Emily lui manquait. Ces petits moments entre eux lui manquaient et ces derniers jours avaient permis à Aaron de se rendre compte à quel point ces petits moments avaient pris une place importante dans sa vie, place qu’il n’aurait pas soupçonnée si ces dernières journées n’étaient pas arrivées. Aaron éprouvait une sensation étrange, qu’il n’avait pas éprouvée depuis très longtemps. Emily lui manquait. Cette femme lui manquait. Ne plus voir cette femme lui brisait le cœur. Aaron s’interrogeait sur ce qu’il ressentait et plus il s’interrogeait, plus la réponse devenait complexe. Emily était son amie, mais cette séparation lui faisait sentir qu’il n’éprouvait peut-être pas que de l’amitié. Etait-elle devenue comme une sœur ? Oui et non. Oui car il s’était senti plus proche d’elle. Non parce qu’il avait commencé à la regarder différemment, c’est-à-dire comme une femme magnifique qui l’attirait… Et qui commençait à l’envoûter. Emily était devenue le centre de son attention. Mais Aaron ne pouvait pas se permettre un tel comportement. Il devait lutter. Rien ne devait arriver entre eux. Ce n’était pas bien. Aaron se promit de faire des efforts et se rappela qu’en fait, rien ne se produirait, au vu de ce qui s’était passé entre eux il y a quelques jours. Toutefois, une toute petite voix en lui regrettait énormément cette situation et souhaitait ardemment que les choses redeviennent comme avant.



L’équipe de la BAU avait terminé son enquête dans une ville des Etats Unis et était maintenant sur le chemin du retour vers la capitale fédérale. L’équipe, à présent amputée de Hotch et Emily, trouvait le jet bien grand. L’atmosphère du retour était à la discussion. Evidemment, le sujet principal concernait Prentiss, Hotchner et Grays. Rossi et Seaver étaient assis en face de JJ et Spencer. Derek s’était assis sur l’accoudoir d’un fauteuil, sur le côté.
-Spencer : Grays ne peut quand même pas démanteler l’équipe !
-Derek : Il en a les moyens et l’occasion…
-JJ : Il va commencer pas nous renvoyer, Hotch et moi, et ensuite, il pourrait vous faire muter ailleurs…
-David : Allons, pas de conclusions hâtives…
-Ashley : Ça ne s’annonce pas vraiment de bon augure pour l’équipe… Hotch et toi JJ en moins, Prentiss hors service…
-David : Moi aussi, je suis sur la sellette…
-Ashley : Ils ne peuvent pas vous toucher ! Vous êtes une institution du FBI !
-David : Il faut laisser la place aux jeunes…
-Ashley : Les plus jeunes auront besoin des conseils des plus expérimentés !
David sourit, touché par cette marque d’affection et de respect.
-Derek : Ça ne pouvait pas tomber plus mal… Ajouté à cela Prentiss qui ne veut plus nous parler…
-Spencer : Elle est bouleversée…
-JJ : Tout ça, à cause de Grays… Il l’a tellement chamboulée qu’elle a abandonné sa rééducation.
-Derek : Il va falloir qu’on fasse quelque chose…
-Spencer : Il faut qu’on la secoue, sinon elle va s’enliser et ne s’en sortira pas.
-JJ : Comment va-t-on faire ? Elle nous a déjà jetés de sa vie.
-Spencer : Alors il faut revenir. Qu’elle le veuille ou non.
Tout le monde regarda Spencer. Celui-ci paraissait déterminé à secouer Emily. Ses collègues purent lire sur son visage qu’il avait déjà une petite idée de la façon dont il procèderait.



Emily Prentiss se promenait dans son fauteuil dans le jardin de l’hôpital, l’air maussade. Soudain, elle vit surgir droit devant elle ce jeune docteur Reid. Sa présence ne l’enchanta guère.
-Emily : Reid ?? Qu’est-ce que tu fais ici ?? Je vous avais demandés de ne plus venir.
-Spencer : Désolé, mais il va falloir que tu supportes ma présence que tu le veuilles ou non. Il faut qu’on parle, Emily.
-Emily : Parler de quoi ?
-Spencer : De toi. De ton comportement.
Spencer commençait à agacer Emily. Voilà qu’il se permettait de lui faire la leçon !
-Spencer : Je suis au courant de ce qui s’est passé avec Grays et Hotch…
Emily répliqua avec un certain dédain qui ne lui était pas habituel.
-Emily : Tiens donc, Hotch a cafté? Pour une fois qu’il raconte une histoire dans son intégralité…
-Spencer : Non mais tu t’entends parler, Emily ??
Emily contint sa rage.
-Emily : Ce n’est pas moi qui aie omis de raconter les 90% d’un accident à la personne qui en a été victime et qui va vivre avec des séquelles pour toujours par ma faute.
-Spencer : Ok, on aurait du s’en prendre autrement. On voulait te ménager, mais on a eu un mauvais jugement. Cependant, tu es dure. Tu n’as jamais pensé une seule seconde que Hotch s’en voulait terriblement ? Qu’il aurait donné n’importe quoi pour prendre ta place dans ce fauteuil ? Tu l’accuses d’avoir agi par simple soulagement de conscience sans te dire qu’il est venu à toutes tes séances non pas pour soulager sa conscience mais parce qu’il voulait être auprès de toi pour te soutenir. Aujourd’hui, tu baisses les bras à cause de mots que Grays t’a dits, à cause de mots qu’on ne t’a pas dits. Tu abandonnes le combat à cause de simples paroles ??? Tu retiens les propos d’un homme que tu ne connais pas et tu préfères tourner le dos à un homme qui éprouve le plus grand respect pour toi et avec lequel tu as travaillé pendant des années ??? Tu es là à te morfondre, à t’apitoyer sur ton sort et à fuir la lutte pour des paroles… Je t’ai connue plus combattive. Tu laisses tomber parce que tu refuses de souffrir, de faire des efforts. Tu te dis que c’est trop dur, alors tu choisis la solution de facilité, c’est-à-dire ne rien faire qu’à part ressasser ton amertume. Sauf qu’opter pour cette voie ne t’apportera rien, excepté la rancœur et tu finiras par éloigner toutes les personnes qui tiennent sincèrement à toi et vivre une existence de solitude. Tu croies que je ne sais pas qu’essayer de remarcher, c’est dur ? Tu croies que je n’ai aucune idée de ce que c’est, de se battre pour échapper à un destin auquel on croit être condamné quoi que l’on fasse ? Je suis drogué, Emily. Je sais ce que c’est, de sentir qu’on ne pourra pas s’en sortir car ça paraît impossible. Je sais ce que c’est, d’avancer un jour et de se retrouver le lendemain dix pas en arrière, puis de renouveler cette expérience jusqu’au point de vouloir jeter l’éponge. Je sais ce que c’est, de se sentir mal, de souffrir dans sa chair et son âme. Il m’a fallu très longtemps avant de décrocher complètement de la drogue, avant de ne plus avoir de pensées pour une dose. Tu as des proches qui sont prêts à t’encourager. Tu as déjà fait des progrès, alors un peu de courage, bon sang ! Tu es une femme qui sait se battre, alors tu vas te démener pour bouger tes pieds, puis te lever et marcher ! Tu n’as pas le droit de te défiler ! Tu ne dois pas laisser cet accident remporter la guerre sinon tu le regretteras amèrement. On attend tous ton retour, alors agis comme l’Emily Prentiss que l’on connaît. Une battante qui a le sens de l’humour et qui n’a pas froid aux yeux. Si tu es prête pour te battre pour les autres, alors tu dois te battre pour toi-même.
Après avoir terminé son sermon, Spencer partit, laissant une Emily médusée par le Spencer qui venait de lui balancer des vérités qu’elle avait eu besoin d’entendre pour se ressaisir mais qu’elle avait refusé d’entendre jusqu’à ce discours. Reid avait raison. Emily se comportait comme une idiote en rejetant tous ses malheurs sur autrui, en déclarant forfait pour de ridicules raisons. Elle s’était effectivement montrée dure envers ses propres amis qui l’avaient soutenue. Elle avait pris le parti d’un inconnu. Emily eut honte de sa propre attitude. Il fallait qu’elle réagisse avant qu’il ne soit vraiment trop tard. La jeune femme regarda ses pieds. Elle se concentra. Elle devait réussir, coûte que coûte. La récompense arriva enfin. Emily remua ses orteils gauches, puis son pied tout entier, et sa jambe gauche. Elle fit de même avec le côté droit, mais ne put remuer la jambe en entier car celle-ci était enfermée dans une attelle qui avait pris la place du plâtre. Malgré l’effort, elle y était arrivée. Le coup de poing de Spencer avait été si utile et bénéfique. Emily prit la résolution de ne plus abandonner. Mais tout d’abord, elle avait des excuses à faire à une personne. Elle décida de les accompagner d’une surprise de taille. Et pour cela, elle allait travailler dur.



Les agents Aaron Hotchner et Jennifer Jareau avaient été convoqués à la première heure dans le bureau du chef de section Erin Strauss. Aaron et JJ arrivèrent dix minutes en avance et purent constater qu’ils n’étaient pas les seuls à être arrivés tôt. Erin Strauss discutait avec l’agent Scott Grays qui prenait ses aises sur l’un des sièges placés devant le bureau de Strauss. Celle-ci aperçut Aaron et JJ. Elle les accueillit et leur proposa de s’assoir. JJ et Aaron déclinèrent poliment cette invitation. Strauss fit ensuite part des nouvelles.
-Strauss : Je vous ai fait venir car l’agent Grays a fini son rapport.
Aaron et JJ se préparèrent au pire. Strauss donna la parole à Grays.
-Grays : Après une enquête approfondie, il a été décidé que vous serez suspendu pour une durée de douze semaines, agent Hotchner, et d’une durée de quatre semaines, agent Jareau, pour avoir désobéi à un ordre direct émanant d’un supérieur hiérarchique. La suspension est effective dès demain. Sur ce, je vous souhaite une excellente journée, mesdames, monsieur.
Grays se leva et quitta la salle. JJ et Aaron s’étaient attendus à une punition plus lourde, comme un renvoi. Ils s’en tireraient avec une suspension. Cela ferait tâche sur leur dossier, mais ce n’était pas la fin du monde non plus. Erin leur confessa d’autres informations.
-Strauss : L’agent Grays avait recommandé une suspension de six mois, agent Hotchner. J’ai réussi à convaincre ses supérieurs à réduire la sentence.
-Aaron : Je vous remercie, madame.
-Strauss : Ne vous croyez cependant pas sortis d’affaire… L’agent Grays semble être particulièrement intéressé par votre équipe… Il compte bien vous avoir à l’œil.
-JJ : Il a déjà commencé à lire nos rapports de mission de précédentes affaires…
-Strauss : Oui, et il va continuer. Au moindre faux pas, vous l’aurez sur le dos… Je suis désolée.
-Aaron : Nous aussi, chef Strauss.
Sur ce, Aaron et JJ saluèrent leur supérieure et retournèrent aux locaux de la BAU mettre au courant leurs équipiers. Sur le chemin, JJ et Aaron discutèrent.
-JJ : Une suspension… Au moins, on gardera notre plaque.
-Aaron : Cela va être intéressant de ne pas venir au bureau tous les jours… Qu’est-ce que tu vas faire pendant tout ce temps ?
-JJ : Profiter de mon nouveau temps libre avec Henry et Will… De façon paradoxale, cette situation a ses avantages…
-Aaron : C’est Jack qui va être content de me voir plus souvent…
-JJ : Et Emily aussi…
-Aaron : A vrai dire, je ne pense pas qu’elle veuille encore me voir…
-JJ : Vous n’avez pas essayé de faire le premier pas ?
-Aaron : Tu n’as pas vu comment elle a réagi la dernière fois…
-JJ : Peut-être que cette fois-ci, elle réagira mieux, après sa discussion avec Spence… Enfin, je l’espère… Vous devriez vraiment la voir.
Aaron appuya sur le bouton pour appeler l’ascenseur et médita sur la suggestion de JJ.

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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeJeu 9 Juin 2011 - 18:51

C'est vraiment pas beaux les mensonges! Mais l'autre inspecteur, Grays je crois, il m'énerve!!
VLS! De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Bravo
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Mystic-Dream
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeJeu 9 Juin 2011 - 21:59


Contente qu'Emily soit redevenu raisonnable !
Elle va pouvoir se conssacrer à la rééducation et faire part de ses progrès à Hotch sourit2
Et moi aussi, Grays m'énerve ! J'avais envie de lui mettre mon point dans la figure Twisted Evil
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitimeVen 10 Juin 2011 - 22:24

j'adore j'adore j'adore je n'ai qu'une hate c'est de lire la suite Very Happy et de bourrer la tronche à Grays diablo
VLS!!!!!! top_1
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MessageSujet: Re: De la blessure naquit l'espoir (ship H/P)   De la blessure naquit l'espoir (ship H/P) Icon_minitime

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