Justement en voilà une autre! MAIS,
ATTENTION,il s'agit d'un slash. C'est à dire qu'il s'agit d'une relation amoureuse entre deux hommes. Je sais que ce n'est pas tout le monde qui aime lire ce genre de chose donc je préviens avant.
Et c'est un crossover avec la série CSINY (Les experts: Manhattan). Vous voilà prévenues
Dernier
ATTENTION, ceci contient des spoilers sur le 2x14 et 2x15.
Compréhension et analyse
Ils étaient là, l’un en face de l’autre. Il n’avait aucune raison d’avoir peur de lui. Ils étaient dans le même camp après tout. Tous les deux du côté du bien. Tous les deux ligués contre le mal. Comment s’étaient-ils rencontrés déjà ? Sûrement sur le route vers le bien. Sûrement pour un combat contre le mal. Alors pourquoi sentit-il soudain un frisson lui parcourir le corps ? Des reins jusqu’aux épaules. Tout son dos. C’était long, grisant, électrisant. Quelque chose que son intelligence supérieure aurait du mal à expliquer. Et pourtant…
-Le frissonnement est une réaction du corps chez les animaux à sang chaud, dont l'homme fait partie, face au froid. Murmura t-il
Flack fit un pas vers lui. Il voulut reculer mais ça lui était impossible. Il était déjà coincé contre le mur. Seuls dans la salle d’interrogatoire. Ils étaient désespérément seuls. Tout était juste parti de l’interrogatoire d’un suspect. Ils l’avaient arrêté. Puis Reid avait posé une question. La conversation était entamée et la tension augmentait peu à peu sans qu’ils ne puissent lutter. Ou peut-être ne voulaient-ils tout simplement pas combattre cela. L’inconscient qui prenait le dessus, l’instinct animal qui primait sur la raison.
-Le frissonnement ? Répéta t-il
-Oui c’est… c’est quelque chose de… Balbutia Reid.
-Pourquoi tu frissonnes ?
-Je… j’ai froid…
-Vraiment ?
Reid ferma les yeux un instant et déglutit difficilement. A un tel point que ça lui fit mal à la gorge. Il essayait d’utiliser son intelligence étonnante pour trouver une solution, une explication à cette étrange situation. D’où venait ses frissons et, pourtant, cette chaleur ? D’où venaient ses tremblements ? Peut-être de ces yeux bleus océan. Oui, très certainement. Mais pourquoi ? Où était l’explication à tout cela ? La métaphysique, la psychologie, la physique, l’étude comportementale, tout cela ne lui servait à rien.
Flack voyait Reid se crisper contre le mur. Et il se rapprochait toujours plus. Son souffle contre sa peau, aussi chaud que le feu lui-même. Il ressemblait à un petit enfant apeuré. Et, pourtant, il avait quelque chose de diablement tentant, excitant. Comme un appel venu du fond de son regard. Et chaque expiration, c’était sa bouche qui demandait la sienne, son contact, sa caresse.
-Tu es sûr que… Il laissa sa phrase en suspend puis reprit. Je te fais peur ?
-N… non.
-Pourquoi ?
-Je n’arrive pas à te cerner.
-Tu veux une info sur moi ?
-Oui.
-Je t’aime bien…
Reid lâcha un faible gémissement. Ses mots, son regard, son corps contre le sien. Ses frissons, ses tremblements s’accentuaient. Il avait du mal à respirer, il n’arrivait plus à réfléchir. Tout s’embrouillait dans son esprit. Des images défilaient, des pensées. Il n’en attrapait aucune. Il les laissait s’échapper pour se perdre dans une sensation encore inconnue. Il se sentait novice, ignorant tout à coup. Il se sentait faible face à cet homme.
Flack posa ses mains sur le mur, de chaque côté de sa tête. Lentement, il se pencha vers lui. Reid retint soudain sa respiration, ses yeux se fermèrent tous seuls. Et finalement, ses lèvres se posèrent sur les siennes. Son corps cessa tout mouvement. Un nouveau frisson le parcourut. Plus fort, plus intense que tous les autres. C’était la première fois qu’il ressentait ça. Et cette sensation disparut. Le baiser s’était arrêté avant même d’avoir réellement commencé.
Reid ouvrit les yeux. Flack était toujours là, contre lui. Il le transperçait de son regard azur. Il était impossible de savoir ce qu’il pensait, ce qu’il ressentait.
-On peut oublier le profil maintenant, non ? Murmura t-il. Autant jouer à un autre jeu.
-Encore. Fut la seule réponse de Reid. Embrasse moi encore.
Flack posa ses mains sur ses hanches. Une nouvelle fois, il prit ses lèvres avec les siennes. Reid ouvrit doucement sa bouche, presque timide, incertain. Mais lorsqu’il sentit sa langue contre la sienne, il se laissa lui aussi complètement aller. Il laissa son instinct reprendre le dessus sans même se demander si l’instinct n’était pas plus animal qu’humain. Peu importait. Il fit jouer sa langue contre la sienne longuement, se délectant de cette sensation. Flack menait la danse, il le guidait, le mettait à l’épreuve et le poussait jusqu’à l’extrême de la sensualité. Jusqu’à ce qu’ils manquent de souffle. Jusqu’à ce que les gémissements se soient faits trop présents.
-Alors ? Demanda Flack
-Tu savais qu’environ 5% de la population est…
-Gay ?
-Oui.
-Intéressant…
-Mais. Reprit Reid, déglutissant encore. Je n’arrive… toujours pas à te… cerner…
Un soupir ponctua la fin de sa phrase. Flack embrassait son cou avec douceur. Il jouait avec sa peau si blanche, si agréable. Il y passait sa langue, la mordillait, la suçait avidement puis y déposait des petits baisers avant de recommencer ses petits jeux. Reid soupira plusieurs fois, sa tête levée vers le plafond, en réclamant toujours et encore plus. Il recommençait à réfléchir. Et toutes ses pensées le menaient vers la même chose. Il était bon de ne pas réfléchir parfois. Il gémit soudain quand Flack s’attarda sur sa pomme d’Adam pour jouer avec.
Et il baissa la tête pour voir les mains de Flack occupées à sortir sa chemise de son pantalon.
-Laisses toi faire. Ce n’est pas moi qui tu dois cerner. Lui murmura t-il en mordillant le lobe de son oreille
-Je…
-Apprends d’abord à te servir de ton instinct. Tu utiliseras ton cerveau plus tard.
Soudain, il sentit comme un malheur près à s’abattre sur lui. Comme s’il pouvait prévoir un événement à quelques minutes d’intervalle. Comme si son intelligence était encore plus supérieure qu’elle ne l’était déjà. Cependant, s’il pu le prévoir, il lui fut impossible de l’empêcher. Le petit flacon glissa de sa poche et tomba sur le sol. Il eut la sensation de le voir au ralentit. Tomber lentement vers le sol. Sur le coup, il n’entendit pas le son du verre brisé. Il ne fit que le voir. La surface se brisa au contact du carrelage froid. Les éclats volèrent pour retomber d’un coup. Et le liquide se répandit, forcé par l’absence soudaine de sa structure.
C’est alors que le bruit résonna à ses oreilles. Avec du retard. Et Flack s’écarta de lui, recula d’un pas, en même temps. Il fixa d’abord le flacon tombé sur le sol puis, devant ses yeux, il leva l’autre. Celui qu’il avait retenu à temps. Avant qu’il ne tombe de la poche de Reid.
-Qu’est ce que c’est ?
-Ri… rien.
-Rien ? T’appelles ça rien toi ? C’est de la drogue Reid.
-C’est… c’est un médicament.
-Non, non. Je m’y connais assez pour savoir que ce flacon là, c’est de la drogue. Où est la seringue ?
Reid baissa les yeux un instant, juste le temps d’avaler difficilement sa salive. Il prit une profonde inspiration et releva la tête. Il approcha son visage de celui de Flack, à quelques millimètres à peine. Si près que leurs nez se frôlaient sans arrêt, leur respiration s’entrechoquaient. Deux souffles chaud. Pour l’un, le volcan de la colère, pour l’autre, celui du désespoir. Reid avança encore un peu. Leurs lèvres se touchaient presque.
-S’il te plaît. Oublie ça. D’accord? Chuchota t-il, ponctuant sa phrase d’un léger baiser.
-Reid, c’est sérieux.
-S’il te plaît. Supplia t-il avec un autre baiser
Flack se laissa tenter, il ne résista pas. Il laissa Reid l’embrasser. Ce dernier caressa sa langue avec la sienne. Il la chatouilla, la frotta, l’enlaça. Leurs salives se mélangeaient, leurs bouches jouaient ce tango endiablé dont elles seules connaissaient les pas, les règles. La passion s’ajouta au reste. Elle les guida pour un baiser des plus sensuels. Et peu à peu, leur respiration devint gémissement, leur souffle devint râle.
Reid crispa sa main sur l’épaule de Flack, serra sa chemise entre ses doigts. Puis, lentement, il descendit le long de son bras. Tout en l’embrassant. Une diversion qui marchait pour lui aussi. Parce qu’au moins, il apprenait à se servir de son instinct. Et ça avait vraiment du bon, parfois. Sa main atteignit celle de Flack, et le flacon. Mais celui-ci resserra son emprise sur leur bouteille de verre.
Le baiser fut rompu dès que Flack comprit.
-Rend le moi. Murmura Reid, la tête penchée, son visage voilé par ses cheveux
Flack ramena une mèche derrière son oreille, frôlant sa peau de ses doigts. Puis il laissa sa main sur sa joue.
-Non Reid.
-S’il te plaît. J’en ai besoin.
-Tu te drogues. Tu sais que dans 100% des cas la drogue a des effets néfastes ?
-Tu ne me connais pas. Tu… tu ne sais pas…
-Je ne sais pas quoi ? Hein ? Demanda Flack en haussant le ton
Reid baissa la tête, se cachant à nouveau derrière son rideau de filins châtains. Les secondes passèrent. Et lui fixait les éclats de verre sur le sol. Des images lui apparaissaient, des souvenirs d’une souffrance qu’il tentait toujours d’oublier. Une douleur qu’il aurait voulu briser comme ce petit flacon. Ce liquide répandu sur le sol, comme ses larmes. Il était à la fois sa punition, son châtiment et sa porte de sortie, son envol vers le paradis. A cette pensée, il observa la petite bouteille que Flack tenait toujours fermement dans sa main.
-Qu’est ce que je ne sais pas ? Insista ce dernier
-Tu ne sais rien de moi. S’écria soudain Reid, sa voix devenue étrangement aiguë
Le cri résonna dans la petite salle d’interrogatoire avant de s’en échapper. Une nouvelle fois, il l’entendit avec quelques secondes de retard.
Reid voulut s’éloigner de lui. Il se décala et commença à se diriger vers la sortie. Mais il sentit la main de Flack attraper la sienne. Sa poigne était ferme, comme lui. Pas effrayante, juste autoritaire. Ou, en tout cas, il commandait. C’était son caractère. Et leurs doigts se mêlèrent. Ils restèrent ainsi, dos à dos, la main dans la main.
-C’est vrai que je ne te connais pas. Commença Flack. Et toi, tu n’arrives pas à me cerner. Si tu veux un autre scoop, j’en ai un bien pour toi. Non seulement je t’apprécie mais en plus je t’apprécie assez pour vouloir t’aider. T’as raison, je sais pas ce qui t’as conduit à prendre de la drogue. Mais tu crois que ça vaut le coup de gâcher ta vie pour ça ?
-Je n’ai plus de vie.
Dans un spasme de frayeur, Reid resserra sa poigne sur la main de Flack. Cet homme voulait l’aider. Celui qu’il craignait et désirait à la fois, cet inconnu de la police criminelle de NY. Il voulait faire ce que tous les membres de son équipe feraient. Si seulement ils savaient. Mais ce n’était pas le cas.
-Je croyais que tu voulais que j’utilise mon instinct.
-Définis instinct.
- L'instinct est un comportement inné, afférent à la survie, présent chez toutes les espèces animales.
Flack se retourna et attira Reid dans ses bras. Il le serra contre lui, passa sa main dans ses cheveux. Reid se blottit contre lui, comme un petit garçon. Il recommençait à réfléchir, il repensait à tout cela. Ses statistiques lui disaient toujours la même chose, tout comme son doctorat en psychologie et son expérience en médecine. Il ferma les yeux. Son intelligence le poussait à avoir peur du désir qu’il éprouvait, sans vraiment le savoir, pour un homme. Alors pourquoi le laissait-elle gâcher la vie qu’il croyait ne plus avoir ? Les éclats de verre brisés sur le sol, ce n’était pas sa vie. Et pourtant, il s’y identifiait. Pourquoi ? Où était l’explication logique à tout cela ? Flack sentit son corps se tendre contre lui. Il resserra son étreinte, embrassa son cou, souffla dans son oreille.
-Il n’est plus question d’instinct ou de profil. Murmura t-il à son oreille avant de reprendre à voix haute. Il faut que tu en parles à quelqu’un. Pas à moi, tu l’as dit, je ne te connais pas. Pas assez. Mais parles en à ton équipe. Termina t-il en effleurant ses lèvres avec les siennes.
Flack glissa une petite carte de visite blanche dans la poche arrière de son pantalon. Il l’embrassa une nouvelle fois. Et le flacon qu’il tenait se brisa lui aussi sur le sol. Mais cette fois, la scène fut rapide. Extrêmement rapide. Aucun des deux ne put prévoir que ce malheur là allait leur tomber dessus. Comme le ciel qui tombe la tête. Intelligence, instinct, rien n’aurait pu leur permettre de deviner cet événement. Le verre vola en éclats. Encore. Le liquide se mélangea avec celui qui avait précédemment coulé. Le son résonna de suite, peut-être même un peu trop tôt, à leurs oreilles. Mais cela ne fit pas autant de bruit que la phrase qui tomba.
-Il a raison Reid. Intervint Aaron Hotchner
Ils se séparèrent brusquement. Mais à quoi bon jouer les innocents ? Tout les accusait. Si la raison avait repris le dessus sur l’instinct, ils n’en étaient pas moins coupables.
Reid baissa la tête. Flack le fixa quelques instants, immobile, sans aucune réaction. Puis il tourna la tête vers Hotch. Leur regard se croisèrent. Un sourire naquit sur leurs lèvres. A tous les deux. Flack attrapa Reid par la nuque et le rapprocha de lui. Il frôla sa joue de la sienne. Puis il lui murmura, ses lèvres tout contre son oreille.
-Appelle moi. Promets moi de m’appeler.
-O… oui. Répondit Reid, les sourcils légèrement froncés, étonné
Puis ils se séparèrent. Flack sortit. Reid resta seul avec Hotchner. La tête baissé, les bras resserrés, il attendait que quelque chose se passe. Des cris, de l’incompréhension, son renvoi. N’importe quoi. Mais il s’attendait déjà au pire.
-Suis ses conseils. Dit Hotchner à la place. Appelle le. Et parle avec nous.
-Je le ferai.