Je m'appelle Emily Prentiss

Chapitre 7

La nuit avait été longue pour Emily, elle savait que toutes ses nuits allaient être semblables à celle-ci si il suivait le mode opératoire. En fin de compte, elle espérait que ce serait le cas, son équipe aurait ainsi le temps de la retrouver. Ses pieds étaient toujours menottés au lit et elle venait de se réveiller dans l'humidité de cette cave. Elle passa sa main sur son ventre, comme un réflexe puis toussota : cet endroit ne devait pas avoir été épousseté depuis plus d'un demi-siècle. Elle tenta de se redresser un peu mais son dos lui faisait mal, elle pensa alors à ce qui pourrait arriver si l'équipe la retrouvait ou si elle n'y parvenait pas. Cette simple pensée la dégoûtait, et elle ne pu s'empêcher de trembler à cause du froid qui régnait autour d'elle. Les conditions de vie ici étaient tellement médiocre qu'elle ignorait si elle tiendrait encore les 8 mois restants. Elle reprit son souffle, le coeur gonflé par l'espoir puis elle se coucha sur le côté et ferma les yeux. Ses pensées n'allèrent que vers eux, les seules personnes susceptibles de la sauver : son équipe. Parfois, elle se concentrait plus sur Derek et imaginait ce qu'il pouvait faire en ce moment, s'il pensait à elle, s'il avait peur. Puis, elle imagina la réaction de chaque membre si on retrouvait son corps un jour, mutilé, comme celui des autres femmes. Et elle s'endormit sans se douter que ce serait exactement ce qu'elle verrait dans ses cauchemars.
Elle était omniprésente, elle était et n'était pas présente au bureau. Elle se sentait flotter, légère comme l'air. Hotchner était devant elle, son téléphone collé à son oreille. Quelqu'un lui parlait et une inquiétude parcourut son visage. Il raccrocha et le rangea dans sa poche. Prentiss se retourna. Elle les vit, tous, debout en train d'attendre les paroles de leur supérieur. Et elle comprit.

« Alors ? » demanda J.J, visiblement rongée par l'inquiétude.

Il y eu un silence. Un long silence durant lequel Hotch tentait d'éviter leurs regards, tous plus tristes les uns que les autres. Puis il releva la tête et dit :

« Ils ont trouvé un corps, celui d'une femme de la même morphologie que Prentiss. Ils veulent qu'on vienne l'identifier sur les lieux du crime. »

Il y eu comme un hoquet d'horreur. Emily s'approcha de chacun de ses collègues et tour à tour elle les appela. D'abord Hotchner, puis Rossi, ensuite Reid, puis Garcia, et J.J … elle finit par s'approcher de Derek, sentant la peur émaner de lui. Elle prononça doucement son nom, puis le voyant se lever et s'éloigner, elle l'appela encore et encore, puis cria son nom de toutes ses forces. Ses collègues partaient et personne n'entendait sa voix claire qui hurlait désespérément.

Elle n'existait plus.

Soudain, elle vit un flash lumineux qui la força à fermer les yeux et elle se retrouva dans un bois. Elle voyait des policiers tout autour d'un point, il y avait quelqu'un allongé au sol, recouvert d'un linge. Elle n'osa s'approcher, de peur de voir son propre reflet. Mais elle les vit arriver. Toute son équipe arrivait sur les lieux. Puis ils s'approchèrent du corps. Elle vit Morgan serrer la main de Pénélope dans la sienne, il redoutait cet instant. Emily ne regarda pas la victime, ses yeux ne voulurent regarder que ses collègues. Quand un agent retira le linge, elle ne baissa pas les yeux contrairement à eux. Elle n'eut pas besoin de cela, J.J porta sa main droite à sa bouche et se retourna vers Reid qui avala sa salive d'un air abattu. Il passa sa main dans son dos et l'éloigna. Morgan et Garcia se rapprochèrent et la main de Pénélope lâcha soudainement, elle étouffa un sanglot et laissa Rossi la raccompagner vers ses deux autres collègues. Morgan s'agenouilla. Emily décida de baisser les yeux et de s'agenouiller de l'autre côté du corps : c'était elle, c'était bien elle, les yeux fermés, comme si elle dormait paisiblement. Elle vit Derek tendre sa main vers son visage pâle en tremblant. Ses doigts effleurèrent sa joue et il laissa libre cours à ses larmes. Il ne pu contenir ce qu'il gardait pour lui depuis trop longtemps, il ne pouvait plus rester calme alors qu'elle était là, mutilée comme les autres femmes avant elle. Hotchner posa sa main sur son épaule pour lui faire comprendre que c'était fini, il lui répondit par un geste de la main comme pour dire qu'il arrivait. Puis il se pencha vers le visage de la défunte.

« Excuse-moi de ne pas t'avoir protégé comme il le fallait. »

Emily sentit ses larmes venir. Elle était morte et il s'excusait de quelque chose dont il n'était pas coupable. Son cœur sembla se figer.

« Je t'aime, Emily. »

Puis, il recouvrit le corps du linge qui lui avait été attribué et se leva, sécha ses larmes et fit demi-tour. Emily se releva aussi, le regardant s'éloigner. Elle entrouvrit les lèvres et murmura :

« Je t'aime aussi. »

Il se retourna comme si le son qu'elle avait produit lui était parvenu. Et il y eu un autre flash. Emily couvrit son visage de son bras et lorsqu'elle vit à nouveau, elle était de retour au bureau. Ils étaient là, tous habillés de noir. Toute l'équipe était regroupée, sauf Derek qui restait à l'écart. Il tenait dans sa main une photo d'Emily. Cela fit sourire un peu celle qui n'était plus.

« Morgan ! »

Il leva la tête et vit Hotch s'approcher de lui. Il posa alors la photo sur son bureau et le regarda.

« Tu va venir à l'enterrement ?

- Oui.

- Je sais que ça ne te consolera pas, mais tu sais, le bébé est sûrement en vie.

- Je sais.

- Garcia a lancé une recherche, on devrait le retrouver.

- Merci. »

Puis Hotchner se retourna, prêt à rejoindre les autres.

« Hotch ! »

Il se retourna.

« Emily … Elle … Elle voulait être incinérée. Vous vous en rappelez ?

- Oui, je me souviens.

- Et là, on va l'enterrer. On n'a pas respecté sa volonté, et … »

Il ne finit pas sa phrase. Emily se rappela avoir dit qu'elle voulait être incinérée à ses collègues, mais le fait d'être enterrée ne lui fit rien. Sa volonté n'avait pas été respecté mais ça ne lui fit ni chaud ni froid. Elle vit Derek se lever et rejoindre les autres. Et encore un flash … A présent, elle était dans un cimetière. Son corps était là, dans un cercueil et un prêtre récitait des passages de la Bible. Il y avait beaucoup de monde, et tous passèrent dire au revoir à son corps et déposer un bouquet ou juste une fleur au pied du cercueil. Elle fit surtout attention à ses collègues. David passa et déposa un lys blanc au pied du cercueil. Jennifer vint et déposa une orchidée à côté du dessin que son fils avait mit quelques minutes plus tôt. Pénélope déposa une anémone. Aaron ajouta à toutes ces fleurs, un camélia. Puis, ce fut le tour de Derek, il déposa une rose au pied du cercueil. Puis, après lui avoir jeté un dernier regard triste, il la laissa et rejoignit les autres. Emily se sentit rejetée, tellement seule tout à coup. Mais elle reçu un nouveau flash. Elle se retrouva dans les couloirs d'un hôpital en train de suivre Morgan et toute l'équipe ainsi qu'une infirmière qui les guida jusqu'à une chambre où ils avaient installé le bébé en attendant que les agents passent. Elle le sortit du berceau de plastique et le mit dans les bras de Derek.

« Elle n'a pas de nom, alors si vous voulez en trouver un. »

Emily tenta alors quelque chose et lui souffla un prénom pour qu'il le choisisse.

« Appelle-la Alyssa ! » Lui murmurait-elle sans qu'il puisse l'entendre.

Elle n'entendit plus qu'une chose, elle entendit Morgan répéter le prénom puis le choisir. Et soudainement, Emily sombra.
Elle ouvrit les yeux, secouée par ce rêve et elle décida qu'il fallait qu'elle vive. Et personne ne pourrait la faire changer d'avis.

Chapitre 8

« Est-ce que vous pourriez me détacher ? Il faut que je marche un peu. »

Adrian Morrison la regarda. C'était une ruse de la profiler, elle ne pourrait pas le tromper, il en était persuadé. Mais elle posait ses mains sur son ventre pour lui faire comprendre que ce n'était pas pour elle mais pour le bébé. Elle savait qu'il ne voulait pas de mal aux enfants, alors elle attendit qu'il se décide.

« Très bien. Mais pas maintenant : je te ferais marcher dans la maison ce soir. »

Il frotta le haut de son crâne énergiquement, comme s'il était énervé. Puis il quitta la pièce et en claqua la porte. Emily n'avait pas fait grand chose, mais elle venait de frapper très fort.
Reid regardait un schéma incompréhensible qu'il venait de tracer, il faisait jouer ses doigts sur son genoux. Puis lorsque Aaron entra, il se leva.

« Il s'est fait passer pour un infirmier, il pouvait avoir accès à certains dossiers et il aurait pu trafiquer celui de Prentiss, mais comme elle est vraiment tombée enceinte, ça ne lui servait plus.

- La police aurait vu qu'elle n'aurait pas été enceinte.

- Il l'aurait mise enceinte ensuite.

- Il n'y a qu'un tordu pour faire ça ! Ne pu s'empêcher de dire Morgan assis au fond de la pièce.

- Et pour l'endroit où elle se trouve ?

- Comme elle est membre du F.B.I, elle saura sûrement nous envoyer un message.

- Elle doit être ligotée quelque part, je vois mal comment elle pourrait faire quoique ce soit.

- Hotch ! »

J.J fit soudainement irruption dans la pièce. Elle tenait une enveloppe dans la main.

« Une infirmière qui vérifiait la chambre a trouvé ça dans les draps.

- Ah vous voyez ce que je vous ai dit ! »

Hotchner prit l'enveloppe et l'ouvrit. Il en sortit une lettre et avant de la lire, finit par dire :

« Ce n'est pas d'Emily, c'est du tueur. »

La lettre disait ainsi :

« Soldats de La Reine Vierge,

Avec Frederick, vous retrouverez Charles chez Mary. Il vous fera visiter. »

Hotchner tendit la lettre à Spencer qui la lu à haute voix. Puis, il la posa sur la table et effaça le tableau qui se trouvait au coin du bureau et ré-écrit la lettre.

« Qu'est-ce que ça veut dire Soldats de La Reine Vierge ?

- Il s'adresse à nous mais pourquoi par cette appellation ?

- Sûrement pour nous faire chercher : La Reine Vierge ou The Virgin Queen était le surnom de la reine d'Angleterre, Elizabeth I. Les colons anglais ont utilisé ce surnom pour nommer la Virginie.

- Donc, ça signifie Soldats de Virginie.

- Oui en quelque sorte.

- Et pour la suite du message ?

- Avec Frederick doit faire référence à une ville de Virginie. Vous retrouverez Charles doit faire référence à une rue où on trouvera la maison de Mary.

- Attendez … dit Rossi. Fredericksburg ! Littéralement, ça se traduit comme La ville de Frederick.

- On cherche une rue portant le nom de Charles à Fredericksburg. Apportez-nous un plan ! »

J.J se leva et sortit de la pièce, elle revint quelques minutes après, une carte roulée sous son bras puis elle la déroula et la posa sur la table.

« Là ! Montra Morgan. Charles Street. »

Hotch s'apprêta à appeler Pénélope quand Reid le stoppa et lui montra un point sur la carte.

« C'est ici.

- Comment peux-tu en être aussi sur ?

- C'est la maison de Mary Washington, c'est un lieu touristique.

- Comment peut-il retenir Emily dans un lieu touristique ?

- J'ai entendu dire qu'elle est fermée jusqu'en septembre pour je-ne-sais-quelle raison.

- Il y a autre chose qui me gêne. Emily ne savait pas qu'elle serait enlevée, donc elle ne peut pas avoir rédigé ça, le tueur pense qu'on ne le retrouvera jamais, alors il ne nous aurait jamais testé avec cette énigme donc il n'y a qu'une personne qui peut avoir laissé ça : le complice. Il se rebelle contre Adrian Morrison. »

Le téléphone de Hotch se mit à sonner. Il le sortit de sa poche immédiatement et répondit :

« Hotchner.

- ...

- D'accord. »

Il raccrocha et rangea son téléphone.

« Garcia a fait des recherches : Adrian Morrison n'a jamais croisé Emily, il n'a rien contre elle.

- Donc on a pas affaire à un complice mais à un commanditaire.

- Alors si on reprend tout : le commanditaire cherche un homme qui pourrait avoir le profil d'un tueur en série, il trouve Adrian Morrison, l'engage pour commettre des meurtres pour ensuite enlever Emily et la tuer de la même manière que les autres pour qu'on ne puisse pas remonter jusqu'au commanditaire. Il tue une femme pour faire croire que c'est la 4e victime de Morrison et lui permet ainsi d'enlever Emily. Il laisse un mot pour qu'on puisse trouver Morrison et après … je me demande bien ce qu'il pourrait faire.

- Il sait qu'on va y aller, donc s'il veut tuer Emily, il va surement partir avec elle après avoir livré son complice.

- Dans tous les cas, on doit aller à Fredericksburg. »

Chapitre 9

Elle sortait enfin de la cave, elle pouvait voir la lumière qui perçait au travers des rideaux tirés. Il la fit marcher, lui faisant visiter chaque recoin de la maison. La maison de Mary Washington … Il tenait son bras fermement comme si il avait peur qu'elle s'enfuie. Ils entendirent un claquement, il lâcha brutalement le bras de la jeune femme et lui mit son arme sous le nez en la menaçant de la tuer si elle faisait un pas. Puis, il se dirigea vers une porte entrouverte qu'il poussa délicatement. Emily resta immobile. Adrian ouvrit la porte et pu voir les deux battants des fenêtres ouverts et un homme assis sur le rebord.

« Elle est là ?

- Oui, monsieur. »

L'inconnu eu un sourire satisfait. Il était pâle, les cheveux noirs et courts, il était habillé de noir de la tête aux pieds. Emily ne pu le voir, puisqu'elle du rester immobile. Bien sur, elle n'était pas restée une minute immobile, mais elle avait vu qu'il lui était impossible d'atteindre la porte d'entrée puisque Adrian n'en était pas si loin. Il fallait qu'elle prenne la porte de la cave, elle avait vu, lorsqu'il l'avait fait sortir de la pièce sombre où il l'avait enfermée, une porte ouverte qui donnait sur l'extérieur. Il n'avait pas prit le temps de la fermer, il fallait qu'elle l'atteigne. Alors elle se déplaça doucement vers la porte.
Toute l'équipe était en voiture, Morgan était au volant et Hotchner lui indiquait où il devait tourner. J.J et Rossi étaient assis à l'arrière. Bien avant de partir, ils avaient laissé Reid au bureau et il pouvait ainsi donner ses conseils à l'équipe à travers des oreillettes et avoir une connaissance auditive de ce qui allait s'y passer. Fredericksburg n'était qu'à une demie-heure de Quantico. Jennifer, nerveuse, joua de ses doigts sur ses genoux. Elle regardait par la fenêtre tout le temps sans pouvoir regarder quelque chose en particulier. David lui jeta un coup d'œil. Ils étaient tous sur les nerfs mais tentaient tant bien que mal de le cacher. Alors il lui lança un petit :

« J.J ! »

Ce qui la fit sursauter. Ses doigts s'immobilisèrent et elle tourna la tête vers lui, réalisant qu'elle tapait avec insistance sur sa jambe depuis le début du trajet. Elle serra les poing et s'excusa.

« Désolée, je suis … assez nerveuse. J'espère qu'elle ...

- Ne dis pas ça. Tu le sais. »

Il n'avait pas tort, elle savait qu'Emily était toujours en vie, il ne fallait pas qu'elle se demande si elle allait la revoir ou pas car elle savait qu'elles allaient se revoir et travailler ensemble. Elle sentit Derek freiner brusquement : ils étaient arrivés.
Prentiss recula encore et encore dans la direction de la porte.

« Ammène-la.

- Bien monsieur. »

Morrison sortit de la pièce et vit Emily qui marchait de plus en plus vite. Il se mit à la pourchasser, de peur, elle courut jusqu'à la porte et tenta de l'ouvrir mais la poignée ne cédait pas. Il se rapprochait de plus en plus ! Emily réussit enfin à l'ouvrir violemment, l'envoyant dans la figure de son kidnappeur et tenta de descendre l'escalier le plus vite possible. Mais dans sa précipitation, elle trébucha et malencontreusement, dévala les marches. Elle arriva au sol et entendit la porte du hall s'ouvrir. Elle comprit que ses collègues étaient venus la chercher.

« FBI ! Adrian Morrison ! Les mains sur la tête !» entendit-elle crier.

Ils allaient la chercher. Elle le savait,

« Par ici ! »

Alors elle vit Hotchner, Morgan, Rossi et J.J en haut de l'escalier. David et Aaron continuèrent à chercher le commanditaire de toute cette opération, tandis que Morgan et Jennifer se ruèrent vers elle et relevèrent leur collègue. Emily était soulagée de les voir, tout à coup, ce sentiment disparut. Elle sentit un liquide chaud couler sur ses jambes … ça tournait mal. Tout à coup, prise d'une folle angoisse, elle dit à J.J :

« Je saigne !

- Quoi ? »

Jennifer en fut surprise. Elle regarda ses épaules, son cou, sa tête, etc … jusqu'à ce que son amie lui indique le sol. J.J et Derek baissèrent la tête et découvrirent avec horreur qu'une flaque de sang se formait au pieds de leur collègue. Et lorsqu'ils la regardèrent, soudain paniqués, elle leur répondit du même ton qu'avant :

« Je crois que je fais une fausse couche … »

Chapitre 10

Toute l'équipe était derrière la vitre, un par un ils étaient entré, mais elle n'avait rien dit. Son regard ne reflétait qu'une étincelle de tristesse qui la rongeait de l'intérieur. Elle n'était pas morte, mais son bébé si. Et dans ses pensées, elle se dessinait une chose horrible …

Elle avait tué son bébé pour survivre.

Morgan n'avait pas osé entrer dans sa chambre. Chacun de ses collègues l'avait fait, mais ils n'avaient pas réussi à lui soutirer un mot. Ses yeux étaient écarquillés et fixaient inlassablement le plafond. Ses paupières se fermaient brièvement de temps en temps. Derek tenait sa tête dans ses mains, il devait aller la voir, mais il avait peur de devoir affronter son état. Reid et Hotch avaient tenté leur chance, puis Rossi, et ensuite J.J … Mais Pénélope fut la seule qui parvint à le faire changer d'avis. Il se leva, la regarda une dernière fois à travers la vitre puis ouvrit la porte. Il la referma derrière lui et s'assit sur la chaise près d'Emily.

« Notre bébé est mort … »

Derek se mordit la lèvre et prit sa main. Il acquiesça.

« J'ai tué mon bébé …

- Emily, non ! Tu sais très bien que ce n'est pas de ta faute !

- J'ai fait un cauchemar, quand j'étais … là bas. Je mourrais mais le bébé survivait. Est-ce … Est-ce que c'est un choix que je dois faire ? Est-ce que je dois choisir entre ma vie et la sienne ?

- Shhh … Ecoute-moi, Princesse. »

Emily tourna la tête vers lui.

« Tu ne m'a jamais appelé comme ça.

- Il y a un début à tout.

- C'est Garcia que tu surnommais comme ça.

- Garcia a beaucoup de surnoms. Je ne pense pas que t'en céder un la dérangerait. N'est-ce pas ma puce ? » Lança t-il à Garcia derrière la vitre.

Emily tourna la tête pour voir Pénélope sourir.

« On s'inquiète beaucoup pour toi. »

Elle le regarda dans les yeux et sentit qu'il serrait sa main dans la sienne. Puis, elle lui fit un sourire.

« Tu devrais y aller.

- Je peux rester si tu veux.

- Même si je veux que tu reste et que tu veux rester, je sais que tu veux retrouver aussi celui qui a engagé Morrison. Alors va l'interroger et retrouve le responsable de la mort de notre bébé. »

Il hésita malgré le fait qu'il savait que J.J resterait avec elle. Mais il céda, et déposa un baiser sur sa main avant de quitter la chambre et de laisser sa place à Jennifer.
Adrian Morrison était dans la salle d'interrogatoire, toute le reste de l'équipe était derrière cette même vitre à le regarder en silence en pensant les pires horreurs à son sujet. David et Aaron allaient conduire l'interrogatoire et avaient demandé à Morgan de ne pas intervenir car il était bien plus touché qu'eux. Ils avaient demandé à leurs collègues d'observer et de noter toutes choses étranges qu'il pourrait faire. Après une heure à le regarder s'impatienter, les deux agents entrèrent dans la salle.

« J'ai rien à faire ici.

- Vraiment ? Et que faisiez vous à Brooke, à Falmout et à Stafford.

- Je ne suis jamais allé là-bas. »

Aaron posa devant lui trois photocopies des faux papiers qu'ils utilisaient.

« Vous ne savez donc pas qui sont … Michael Rodriguez, Jonas Hanson et Patrick Lockhart.

- Non.

- Et ces femmes, vous les connaissez ? Kelly Leighton, Tori Andrews et Andreas Kingston.

- Non plus.

- Et l'agent Emily Prentiss ? Vous la connaissez ?

- Non.

- Alors expliquez-moi ce qu'elle faisait endormie dans votre voiture le jour où elle a été enlevée !

- Je ne vois pas de quoi vous parlez.

- Un agent de police vous a formellement identifié alors que vous portiez le nom d'Adam Millers ! Alors ne vous moquez pas de moi.

- Ecoutez, Morrison, on sait très bien que ces meurtres n'étaient pas votre idée. On veut seulement que vous nous donniez le nom de celui qui vous a engagé pour faire ce travail.

- Je ne peux pas ...

- Ah oui … Et qu'est-ce qui vous en empêche ?

- ...

- Ecoutez : vous avez enlevé 4 femmes, vous avez tué trois d'entre elles et à cause de l'homme qui vous a engagé, vous vous retrouvez ici !

- Il a mon fils … »

Hotchner jeta un coup d'oeil à Rossi. Ce fut pareil derrière la vitre.

« Votre fils ?

- Oui … Quand ma femme est morte, notre fils était toujours en vie. Et il a fait croire à sa mort, si … si je ne faisais pas ce qu'il me demandait il le tuerait … »

David et Aaron se regardèrent.

« Son nom ?

- Il s'appelle … Keith Cameron.

- Où est-ce qu'on peut le trouver ?

- Il habite au 3905 Fairfax Street à Dumfries … »