Beloved Family...

CHAPITRE PREMIER

Il fait tout noir. Shiloh a peur. Très peur. Le monsieur en blanc n’est pas très gentil. Ca fait longtemps qu’elle est là. Combien de temps ? Impossible de le dire, tout est si noir qu’elle a perdu la notion du temps. S’il lui dodnne à manger trois fois par jour, ça doit bien faire six ou sept jours. Shiloh a froid. La porte est toujours fermée à clef et elle ne peut pas sortir. Shiloh n’a pas vraiment compris pourquoi elle était là. Shiloh a oublié qu’elle s’appelle Shiloh, parce qu’il n’y a aucun son, aucun contact avec l’extérieur, juste le monsieur en blanc qui lui apporte à manger de temps en temps. Shiloh a vraiment très froid.
La porte se déverrouille et le monsieur en blanc entre. Shiloh se reconnecte avec la réalité.

_Bonjour, Chloe. Tu as bien mangé ?

Shiloh n’a pas touché à son assiette.

_Je m’appelle Shiloh.

_Qu’est-ce que tu racontes, Chloe ? Arrête un peu tes jeux stupides. Viens avec moi, tu dois te faire belle pour le repas de ce soir. Ton papa t’attend très impatiemment, il a hâte de voir sa pette princesse.

_Je vais voir mon papa ?

_Oui, Chloe, Sean sera là au repas de ce soir.

_Mon papa s’appelle Bobby.

_Non, Chloe. Allez, viens avec moi.

Le monsieur en blanc tend la main, et Shiloh la prend.
Le monsieur en blanc emmène Shiloh dans la chambre, sur le lit il y a une petite robe jaune clair avec de minsucules roses rouges, de grandes chaussettes blanches et un joli chapeau brodé. Par terre, on voit de mignonnes petites chaussures noires, brillantes, vernies.

_C’est comme ça que tu vas t’habiller pour le repas, Chloe. Mais avant il faut te laver. Tu sais te laver toute seule ?

_Oui, mais je ne m’appelle pas Chloe.

Le monsieur en blanc s’énerve, il gifle Shiloh.

_TU T’APPELLES CHLOE !

Shiloh se met à pleurer, et le monsieur en blanc la prend dans ses bras.

_Pardon Chloe, je ne voulais pas te faire mal. Je suis désolé, vraiment.

Le monsieur en blanc vérifie qu’il n’y avait pas de trace sur la joue de Shiloh, et il l’emmène dans la salle de bains attenante.

_Je vais te laver maintenant.

Le monsieur en blanc déshabille Shiloh, il la fait entrer dans la baignoire et il la frotte avec le pain de savon jusqu’à ce que la crasse qu’elle avait accumulée ces derniers jours soit complètement partie.

_Tu sais, Chloe, tu aurais pu économiser l’eau que je te donnais pour te laver de temps en temps Je donnerais l’astuce à ta maman quand elle viendra. Sèche-toi maintenant.

Shiloh s’est bien séchée avec la serviette crème que lui tendait le monsieur en blanc. Puis il prend un sèche-cheveux et sèche soigneusement les jolis cheveux bruns de Shiloh.
Ensuite, il l’emmène dans la chambre, pose les habits sur la commode et fait s’allonger Shiloh.

_Surtout ne bouge pas, Chloe.

Le monsieur en blanc prend un oreiller à côté de Shiloh et il le pose délicatement sur le visage de la petite fille.
Et puis, il appuie.
Pas très longtemps, il ne faut pas beaucoup de temps pour étouffer une enfant de sept ans.
Le monsieur en blanc retire l’oreiller et caresse la joue de Chloe.
Il n’y a plus de Shiloh. Shiloh est morte.
Le monsieur en blanc prend Chloe dans ses bras et il la ramène dans la première salle, celle qui est toute noire. Avant d’entrer, il allume la lumière avec l’interrupteur qui se trouve à l’extérieur de la pièce. Une fois entré, il presse un endroit sur le mur et un panneau coulissant s’ouvre ; il entre. Et il pose Chloe sur une table argentée et froide.
Le monsieur en blanc saisit un scalpel et, tout doucement, il incise la peau encore tendre de Chloe…

Le monsieur en blanc a refermé Chloe. Maintenant elle est bien rembourrée, avec ça il est sur qu’elle va tenir en place. Il habille Chloe avec les jolis vêtements et il l’amène dans un studio de photographie ou il n’y a qu’une petite chaise. Il dépose Chloe sur la chaise. Parfait, les geste qu’elle fait est tout à fait naturel, on dirait qu’elle es vivante. Il a bien fait son travail.
Le monsieur en blanc met un gant de chirurgien comme celui qu’il a utilisé pour rembourrer Chloe, et trempe son index dans un liquide rouge. Puis, il se place contre le fond du studio et trace un grand 5 sur le mur.

Clic, clic , clac. Il prend plusieurs clichés, et s’empresse de nettoyer le 5 derrière la chaise. Il ne manquerait plus qu’il soit obligé de remettre une couche de peinture pour le n°6…

Enfin, le monsieur en blanc reprend le corps figé de Chloe dans ses bras.
Ensuite, il atteint un deuxième studio beaucoup plus grand. Il y a une grande table avec de faux mets en plastique disposés sur des plats en argent. Et autour de cette table il y a 13 chaises ; ce n’et pas un hasard. Quatre d’entre elles sont occupées : on y trouve Sean, le papa, 36 ans, qui tient le sel dans sa main gauche ; Arlene, la grande sœur, 15 ans, sa fourchette et son couteau qui semblent couper de la viande en plastique ; Louise, la grand-mère, 79 ans, qui arbore un joli sourire attendri, devant Joshua, le petit dernier, 13 mois, qui tient une cuiller de travers. Le monsieur en blanc pose Chloe entre son papa et sa grande sœur, et il lui met une fausse cuisse de poulet dans la main. Entre Arlene et Joshua, il y a la place pour Tommy, le frère de 7 ans, le jumeau de Chloe, près de Louise, une chaise est prévue pour Harvard le grand-père, à côté Mary, la maman, le n°6, ensuite Lorena et Paul, la tante et l’oncle, Frida, la cousine et son frère Sebastian, le second oncle Philip. Il n’y a qu’une seule chaise qui n’est occupée ou réservée pour personne. Tous sont figés pour l’éternité, dans une scène joyeuse de repas familial. Les convives semblent attendre impatiemment les 8 autres membres de la famille.
Le monsieur en blanc sourit, visiblement attendri par cette jolie petite famille, et s’en va sur la pointe des pieds après avoir glissé :

_Ne vous inquiétez pas, Maman va bientôt arriver…

JJ était arrivée la première ce matin-là, après Hotchner qui était toujours là le premier ces derniers temps.
Toujours est-il que JJ avait un nouveau dossier de débriefing sous le bras, et elle était bien décidée à ce que cette affaire soit résolue au plus vite : l’un de ses amies, Sasha Marvin, avait reçu la veille dans sa boîte aux lettres trois clichés de sa petite fille disparue, Shiloh, sept ans, dans une macabre mise en scène, assise sur une chaise avec un grand 5 peint en rouge derrière elle.
Evidemment, Sasha était effondrée, et JJ lui avait promis qu’elle retrouverait celui qui avait fait ça.
Elle se sentait vraiment coupable, car ce dossier lui était parvenu deux semaines plus tôt, au bout du troisième meurtre, mais elle avait donné la priorité à d’autres affaires.
Jennifer avait pu constater que toutes les victimes avaient été enlevées près des rives du Potomac, jamais loin de Quantico, dans Quantico même pour l’une des victimes.
Peu à peu, les membres de l’équipe arrivèrent : d’abord Rossi, puis Prentiss, Reid et enfin Morgan, qui semblait avoir passé une nuit très courte (Dave ne manqua pas de la taquiner à ce sujet).
Enfin le débriefing put commencer. Emily eut un sursaut d’horreur à la vue de la première victime : il s’agissait de Marco Hernandez, un petit garçon de 13 mois, photografié à trois reprises sur une chaise haute avec un large sourire.

_Nous voyons d’après ces photos que les corps ont été…hum…embaumés…commenta JJ.

_Empaillés serait plus exact, contredit Hotch avec un frisson dans la voix.

Le sourire de ce bébé avait quelque chose de malsain, comme lorsqu’on a l’impression qu’un ours empaillé vous regarde férocement et vous suit du regard dans un musée d’Histoire naturelle ; ce sourire à jamais figé sur le visage du petit était macabre.
Reid toussota.

_Peux-tu passer au suivant s’il te plaît JJ ?

Il formulait la demande que personne n’osait formuler, au grand soulagement de tous.

_La deuxième victime, reprit JJ en changeant de photo. Jeanne Lafferty, 79 ans, aucune famille connue.

Une femme ridée mais souriante – de ce même sourire macabre que le petit garçon – apparut sur l’écran. Un 2 était peint en rouge derrière elle.

_La troisième victime, continua Jennifer après avoir changé de photo.

Prentiss eut un sursaut d’horreur en voyant apparaître…

_June Tayler, 15 ans. Ses parents n’avaient pas signalé sa disparition car elle fuguait souvent ; ils ont reçu ça 7 jours plus tard alors qu’ils ne s’inquiétaient pas outre mesure.

Comme pour les autres victimes, JJ fit défiler les trois clichés qui représentaient June faisant un clin d’œil malicieux à l’objectif ; et Emily parut de plus en plus troublée. Reid fut toutefois le seul à remarquer ce trouble et questionna sa collègue :

_Tu la connaissais ?

_Elle passait tous les jours dans ma rue pour se rendre à l’école. Je n’avais même pas remarqué qu’elle ne passait plus.

JJ eut la bonne idée de reprendre la caonversation.

_Toutes les victimes semblent avoir été figées pour une mise en scène spécifique, mais pas celle dans laquelle ils ont été photographiés. Regardez les mains de June, on dirait qu’elle tient quelque chose, or ce n’est pas le cas. Même chose pour le petit Marco et également pour…

Jennifer changea de photographie.

_James Danver, 36 ans. Père de famille, marié, deux enfants. C’est la plus jeune des filles qui a trouvé la lettre contenant les trois photos. Et la dernière victime ; il s’agit de Shiloh Marvin…

La voix de JJ se brisa tandis que le joli minois de la fillette apparaissait à son tour, dans une joyeuse mais morbide expression.
JJ ne put alors plus se retenir d’éclater en sanglots. Elle avait vu naître Shiloh et maintenant elle la voyait mourir. La vie est juste, c’est la mort qui ne l’est pas.
Hotch prit alors le relais.

_Cette enquête sera plus difficile car nous n’avons pas de corps, pas d’indices, simplement des photos que le tueur a eu la…gentillesse d’envoyer aux familles.

_Et pour Jeanne Lafferty ? Elle n’avait pas de famille pourtant ?

_ Les photos ont été envoyées à la voisine.

Morgan se leva.

_Pourquoi a-t-on attendu qu’il y ait autant de victimes pour nous transmettre ce dossier ? C’est irresponsable, il est évident que le tueur ne va pas s’arrêter là !

Ni Hotch ni JJ ne répondirent.

_Nous savons du serial killer qu’il doit avoir entre 30 et 50 ans. Il a une expérience de taxidermiste ou a travaillé aux pompes funèbres, déclara Rossi.

_Probablement les deux. Et ces photos sont l’œuvre d’un professionnel, continua Prentiss

_Le seul lien entre ses victimes semble être la ressemblance : tous bruns aux yeux bleus, avec un nez fin, et de taille moyenne, de corpulence fine.

David s’éclipsa quelques instants.

_Nous n’allons tout de même pas conseiller à toutes les personnes vivant aux alentours de Quantico et des rives du Potomac de faire attention.

_Nous n’avons ni témoin, ni indice concret.

_Bah on est pas dans la merde…chuchota Derek.

_Morgan, surveille ton langage ! fit Reid, faussement (ou pas ) outré.

_On sait au moins qu’il…qu’il envoie des photos tous les sept jours, et qu’il enlève les victimes entre 17 et 20 heures lorsqu’elles rentrent chez elle. A part ça, personne n’a rien remarqué de suspect.

Rossi revint, armé d’un journal qu’il jeta au milieu de la table.

_Les meurtres sont à la une aujourd’hui, la police à vendu la mèche. Les différents quartiers se sont refilés l’affaire selon leur rayons d’action au fur et à mesures que les nouvelles victimes apparaissaient.

_Et maintenant c’est à nous qu’ils la refilent…commenta Hotchner. Prentiss et Morgan, vous interrogez les familles Danver et Marvin. Reid, JJ, les Tayler et les Hernandez. Dave, avec moi, nous allons chercher qui avait des liens avec Jeanne Lafferty. On se retrouve ici.

CHAPITRE 3

Les Hernandez et les Tayler habitaient à quelques rues les uns des autres. Reid et JJ se rendirent en premier chez les parents du petit Marco et sonnèrent à la porte. Une jolie jeune femme ouvrit, elle était blonde et ses longs cheveux ondulaient dans son dos.

_Mrs Hernandez ? prononça doucement JJ. FBI. Je suis l’agent Jareau et voici l’agent spécial Reid. Nous voulons vous poser quelques questions.

_C’est…au sujet de Marco ? demanda-t-elle avant de s’écarter, les larmes aux yeux. Je vous en prie, entrez.

Spencer et JJ pénétrèrent dans le petit pavillon joliment décoré. Des photos du petut garçon ornaient tous les murs et la plupart des meubles, encadrés dans des cadres dorés d’un style baroque, comme le r este du salon qui s’étalait sur tout le rez-de-chaussée, seul un petit coin cuisine avait résisté à l’invasion des tentures pourpres et dorées.

_Julio ? appela Mrs Hernandez par l’escalier. La police est là.

_Le FBI, corrigea Reid.

_Le FBI est là, reprit la jeune femme. C’est pour Marco.

Le dénommé Julio descendit aussitôt les marches à la volée et entoura d’un bras protecteur les épaules de sa femme.

_Nous avons déjà tout raconté à la police, dit-il sur un ton agressif.

_Mais nous ne sommes pas la police. Vous devez nous aider à retrouver l’assassin de Marco Il a fait d’autres victimes et ne s’arrêtera pas là…

_D’accord mais faites vite.

Ils s’assirent sur des sofas en velours bordeaux.

_Pouvez vous nous dire comment Marco a été enlevé ?

_Nous rentrions du parc, expliqua Julio. Je me suis arrêté dans une pharmacie, et enn ressortant, j’ai trouvé Sarah étendue par terre. Marco avait…sa voix se brisa.

_Disparu. Enlevé…finit sa femme.

JJ prit une profonde inspiration pour poser la question suivante, mais Sarah Hernandez la devança.

_Nous avons reçu les photos au bout de sept jours.

Elle éclata en sanglots et son mari la serra contre lui en chuchotant des mots rassurants/

_Mrs Hernandez…commença Spencer, mais JJ posa une main sur son bras, le stoppant net.

_Sarah, nous pouvons continuer une autre fois si vous préférez.

Mais la jolie blonde secoua la tête en reniflant.

_Je veux vous aider à retrouver celui qui a fait ça à mon petit garçon.

Jennifer eut un sourire compatissant.

_Est-ce que vous avez pu voir la personne… ?

_Eh bien… Il était brun il me semble, et très musclé, mais c’est tout ce dont je me souviens.

_D’accord, nous vous remercions pour votre aide.

_De rien. Retrouvez ce monstre. Je vous en supplie…Promettez, répondit Julio Hernandez.

_On fera tout notre possible, promit Reid.



Lorsqu’ils sonnèrent chez les Tayler, ce fut une jeune fille brune qui ouvrit. Elle sortit d’une traite :

_Bonjour je m’appelle Rita et je suis la babysitter et les Tayler ne sont pas là pour le moment puis-je vous aider ?

Elle devait avoir entre 14 et 16 ans, l’âge de June. Alors qu’elle se dandinait d’un pied sur l’autre, une Volvo noire se gara devant la maison. Deux personnes en sortirent.

_C’est Mrs Tayler et l’une de ses amies, indiqua Rita.

_Mrs Tayler ?

Reid et Jennifer s’avancèrent vers elle en présentant leurs plaques.

_FBI. Pouvez-vous nous accorder quelques instants ? C’est au sujet de votre fille.

_Ma…ma fille ?

_Oui, June, votre fille.

Elle parut soulagée.

_Ha, oui, June…nien sûr entrez, je vais installer mon amie au salon et nous irons dans la cuisine. Il me reste quelques petites choses à prendre dans la voiture…Rita ! Va vite rentrer…heu…ramener Suze dans sa chambre.

_Suze ? interrogea Reid.

_Une…enfin, mon autre fille, se reprit-elle.

Les deux agents échangèrent un regard entendu.

_Pourrons-nous…parler à cette autre fille ? demanda JJ tandis que Lola Tayler se relevait de son coffre, les bras pleins de DVDs.

_Je crains que ce ne soit pas possible, répliqua-t-elle d’un ton sec. Et de toute façon c’est pour June que vous êtes là.

Lorsqu’ils entrèrent dans le salon, ils trouvèrent avec surprise Rita, agenouillée auprès d’une fillette d’une dizaine d’années, un portrait craché de June avec quelques sept ans de moins. Elle se balançait d’avant en arrière en murmurant des onomatopées. Lola Tayler changea littéralement de couleur.

_RITA !!! Je t’avais avertie ! Tu ne dois pas descendre Suze au salon si nous risquons d’avoir de la visite ! Oh, j’ai tellement honte !

_Mais…

L’amie de Mrs Tayler, gênée, glissa quelques mots comme quoi elle ne pouvait pas rester, tandis que Jennifer semblait s’interroger sur la fillette.

_Elle est autiste, ou c’est tout comme, informa Reid d’un ton grave.

_En vérité, elle fait ça depuis la disparition de sa sœur. Rien d’autre.

CHAPITRE 4

19 :56. Rachelle Jackson était une assez jolie fille, bien qu’un peu petite pour ses 26 ans. Son corps menu était moulé dans un corset au laçage très serré, ce qui ne la gênait pas le moins du monde, et ses fines jambes étaient mises en valeur par une jupe à carreaux violet foncé et noir, ornéee d’une chaîne argentée d’où pendaient une croix et une tête de mort. Sous ses bottes en cuir à talons aiguilles, elle portait de petites chaussettes roses avec des imprimés en forme de cœur. Sous ses cheveux, originellement bruns mais teints en rouge, elle tenait un petit téléphone portable et parlait avec sa grand-mère.

_Oui, Granny. Tu pourras me dire ça bientôt, j’arrive dans un petit quart d’heure…Non ce n’est pas la peine !...C’est vrai ? Tu es vraiment gentille Granny. En plus j’adore ces petits gâteaux !!...ça ne peut vraiment pas attendre ? Tu es la pire commère du monde entier…

Elle parlait un peu trop fort pour entendre les pas derrière elle. Mais pas assez pour ne pas distinguer clairement une voix qui appelait :

_Mary-Lou ?

Après avoir jeté un rapide coup d’œil autour d’elle, elle conclut que c’était à elle que l’inconnu s’adressait.

_Ne quitte pas, Granny… Monsieur, je suis désolée il y a erreur sr la personne. Je m’appelle Rachelle !

Soudain, l’homme en blanc posa sur sa bouche et son nez un coton et elle sombra dans les ténèbres. La dernière chose qu’elle entendit fut sa grand-mère qui appelait :

_Rachelle ? Rachelle ?

Et l’homme en blanc qui affirmait :

_Tu t’appelles Mary-Lou…

Rachelle n’est pas rentrée chez elle ce soir-là. Granny n’a pas fini de lui raconter ce qui était arrivé au fils des Parker.


Le lendemain matin, l’équipe au complet se retrouvait en salle de débriefing pour mettre en commun leurs informations.
Triomphante, JJ s’exclama aussitôt :

_On a un témoin visuel !!

_...qui ne parle plus depuis la disparition de June Tayler, termina Reid.

_Il va falloir trouver un moyen de le faire parler. C’est la seule piste qu’on ait.

_Nous savons déjà qu’il est brun et assez musclé, qu’il a entre trente et cinquante ans, taxidermiste ou croque-mort, probablement déjà expérimenté les deux. Et bon photographe aussi… déclara Emily

_Il cherche sans doute à reproduire quelque chose…ces personnes doivent lui rappeler quelqu’un.

_Ou quelques uns…vu les différences d’âge entre les victimes, il veut ou bien se venger, ou bien idéaliser une famille. Sa famille.

_JJ, organise une conférence de presse. On peut déjà avertir les victimes potentielles. Il devrait très bientôt enlever une nouvelle victime.

_Quelque chose me chagrine, avertit Reid. Je ne sais pas quoi mais j’ai l’impression de passer à côté de quelque chose. Il ne peut pas choisir ses victimes au hasard tout de même…il doit avoir une logique, en dehors des caractéristiques physiques…

Cela le troublait tellement qu’il n’arrivait même plus à se rappeler quel pourcentage de tueurs choisissait ses victimes à l’aide du hasard pur et simple. Le visage fermé, son cerveau fonctionnait encore plus vite que d’habitude.
Il se leva d’un seul coup, et, armé d’un crayon-feutre rouge, dessina de petites croix sur la carte, correspondant au domiciles des personnes empaillées par le tueur. En quelques secondes, un sourire apparut sur son visage. Lorsqu’il s’écarta, tous purent voir avec stupeur des traits reliant les maisons. Des traits qui dessinaient clairement le début d’un pentacle inachevé…