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 Un écho du passé

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l'enfanteuse
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MessageSujet: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeSam 3 Mai 2008 - 18:05

J'avais très envie de faire une fanfic Criminal Minds, alors j'ai profité de cette belle après-midi.... pas de chance pour vous! Twisted Evil

Les personnages de criminal Minds ne sont pas ma propriété, ce qui est bien regrettable... Embarassed
Je ne retire aucun bénéfice de mes textes, ce qui semble justifié...
... mais je me fais plaisir, n'est-ce pas le plus important
?

Situation temporel: cette fic se situe quelque part en fin de saison deux.
genre: heu, ben, c'est ma première fic CM donc je ne sais pas trop que dire si ce n'est action, suspens, intrigue... enfin j'espère! Wink
Attention fic K+, mais pas plus que la série elle-même finalement.

merci1 merci1 Si seul le prologue est écrit, le synospis lui est bien achevé. Vos commentaires me feront quand même progresser et peuvent orienter la tournure des évènements donc n'hésitez pas, que se soit en super1 ou en vapes2




Un écho du passé


Prologue

Tout est blanc et froid, comme aseptisé. On se croirait presque dans une morgue si le sang qui s’écoulait lentement en suivant le fils de l’eau ne provenait pas d’une veine encore frémissante de vie.
Un fin sillon se dessine sur le carrelage et disparaît dans le siphon conçu à cet office. Une sorte de petite tornade se forme sur la grille encrassée par des cheveux, des ongles et des lambeaux de peaux mortes depuis bien longtemps. Ses yeux ne peuvent se défaire d’un sentiment étrange de colère. Tout devait être pur et propre, tout devait être nickel pour ce moment tant de fois rêvé. Mais il n’avait pas eu le choix.
L’équipe avait découvert son identité, il n’en attendait pas moins.
L’équipe avait découvert son plan, c’était prévu.
Mais ils avaient compris et su en même temps que lui quelle serait la fin. Leur anticipation était logique mais l’avait empêchée de préparer le lieu avec autant de minutie qu’il l’aurait voulu.
Ses oreilles bourdonnent. Sans doute l’endormissement, l’analgésie liée à l’eau froide qui les enveloppe comme un linceul depuis plusieurs heures déjà. Le bourdonnement ressemble à une marche nuptiale. Une agréable sensation l’envahie. Le bruit de l’eau et du sang se mêlent en tombant doucement sur le carrelage. Cette funèbre mélopée l’hypnotise et l’emporte si loin qu’il en est douloureux de s’attacher au présent. Pourtant il n’a pas le choix. La vie s’échappe doucement de l’être aimé et il ne faut pas qu’il soit seul en cet instant. Plus que tout, il ne faut pas qu’il perdre la moindre miette de ses sentiments à lui. Sa peur, sa souffrance, son amour, tout cela doit lui revenir et non se perdre avec la dernière bouffée d’air expirée. Même cet air lui appartient. Il posera ses lèvres contre les siennes, comme il l’a fait maintes et maintes fois avec les autres, et prendra l’ultime fragment de son existence. Mais cette fois-ci, leurs lèvres seront scellées à tout jamais. C’est ainsi que l’équipe les trouvera. Et ils comprendront qui il était et qui ils ont perdu.
Doucement il plonge ses doigts dans ses cheveux fins puis y glisse le nez comme en une féline caresse. Hum… l’odeur suave est à peine gâchée par le goût métallique qui envahie maintenant la pièce. Le sang fait partie de l’être comme son âme et sa chair, pourquoi la rejeter au lieu de l’aimer ?
Il effleure son visage et capte son regard. Il tremble sous l’impact brutal du plaisir. Une décharge électrique traverse son corps et lui donne une jouissance qui surpasse de loin toutes les autres. Comme la femme est prétentieuse quand elle s’imagine qu’en enfantant un môme vagissant elle crée la vie. La vie, lui, il la façonne, la crée selon son bon vouloir en décidant de son commencement et de sa fin. Aucune de ses créations n’avait été à la hauteur de celle-ci et c’est pourquoi elle sera l’aboutissement de tout.
Leur relation avait commencé il y a douze ans par un regard et une compréhension mutuelle. Il lui avait demandé de le sauver puis s’était enfui. Mais tout deux savaient que leur union ne pouvait s’achever autrement que dans la souffrance.

***


Morgan longue le mur, son arme bien en main. Ils ne sont pas loin, il le sait. Une partie de lui a envie de courir, de foncer tête baissée pour le sauver. L’autre partie sait qu’il ne faut pas l’effrayer. Un psychopathe qui se sent coincé, avec aucune autre issue que la mort, n’hésitera pas un instant à entrainer avec lui sa victime.
Elle est déjà sienne d’une certaine façon, alors qu’importe son enveloppe charnelle? Elle importe dans la mesure où elle a de la valeur dans le regard de ceux qui lui vouent de l’amour… et Dieu sait que Morgan n’a aucune envie de le perdre.
Un bruit sourd, une détonation… Morgan hurle. Il hurle contre lui-même. Mais pourquoi n’a-t-il pas suivi son instinct au lieu de respecter scrupuleusement les ordres. Pourquoi ?

***


Un cri au loin. Il le reconnaît pour l’avoir trop souvent entendu. Un cri au loin comme un écho du passé. Un cri puis plus rien.


Douze jours plus tôt…


Dernière édition par l'enfanteuse le Mar 16 Déc 2008 - 14:28, édité 4 fois
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Claire
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MessageSujet: Re: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeSam 3 Mai 2008 - 18:18

Je dirais plutôt que c'est sympa pour nous, tes envies de fanfics, en tous cas, j'ai hâte de lire la suite ^^ Very Happy.
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MessageSujet: Re: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeSam 3 Mai 2008 - 18:28

ahaaaa! non non non non! tu peux pas nous laisser là! viiiiiiiite la suite please! angel
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l'enfanteuse
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MessageSujet: Re: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeSam 3 Mai 2008 - 19:03

nano a écrit:
ahaaaa! non non non non! tu peux pas nous laisser là!
niak niak niak... c'est fait expres! diablo diablo

Merci pour vos reviews!
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dexash
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MessageSujet: Re: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeDim 4 Mai 2008 - 23:17

m'enfin?
/clique clique clique clique encore
ou qu'elle est la suite?
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l'enfanteuse
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MessageSujet: Re: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeLun 5 Mai 2008 - 3:15

dexash a écrit:
m'enfin?
/clique clique clique clique encore
ou qu'elle est la suite?
je suis en train de la faire, bande d'impatientes! Twisted Evil

**youpi, je les ai mis en haleine!!!! youpi!!!*
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l'enfanteuse
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MessageSujet: Chapitre un: Là où tout commence...   Un écho du passé Icon_minitimeMar 6 Mai 2008 - 16:13

Là où tout commence…

Chapitre premier



Pour un profiler tous les détails comptent, surtout ceux qui semblent les plus insignifiants.

Elle avait hésité à mettre ses nouveaux escarpins Calvin Klein. Elle les avait achetés en pensant à l’élu de son cœur. Il adorait la voir plus féminine. Oui mais… Mais ses collègues et amis remarqueraient aussitôt le changement, enclenchant immédiatement la touche « recherche approfondie » dans leur cerveau de profiler, et ça, il n’en était pas question ! La seconde raison de son hésitation était plus terre à terre. Elle n’avait aucune envie de danser le boggie à chaque nouveau pas incertain. Comment courir perchée sur des talons pas plus gros qu’un cent ?

***


12 heures

Tout en dévalant les marches qui la séparent des bureaux, JJ se félicite de son choix. Sa tenue est élégante, sobre et tout à fait adaptée à la situation. En ce lieu, elle a un rôle important. Elle regarde le dossier qu’elle tient fermement sous son bras. Il n’est pas bien consistant, mais elle ne doute pas un instant de l’intérêt qu’il suscitera auprès de l’équipe. Oui décidément ses choix sont vraiment bons ! Une légère frappe sur la porte puis elle pénètre dans le bureau de Gideon.

-Gideon, j’ai quelque chose pour vous en Oregon, dans le conté de Baker.
Un simple regard pour toute réponse. Que pourrait-il dire de toute façon ? De quoi s’agit-il ? La question serait stupide dans la mesure où quoiqu’il dise, la belle enchaînera forcement. Gideon n’est pas avare de ses mots, mais il ne les utilise qu’à bon escient. JJ comme tous ses collègues maîtrise parfaitement Le Gideon, mélange savant d’onomatopées, grognements et froncements de sourcils. Tout se construit dans le regard, le silence et la réflexion, avant d’apparaître sous un déluge de mots minutieusement chorégraphiés. Gideon est un expert dans ce domaine… quoiqu’en ce qui concerne la diarrhée verbale, le docteur Reid le batte haut la main. Ne lui manque que la réflexion introspective pour dépasser son maître. JJ ne doute pas un instant que Spencer sera un jour plus brillant encore que Gideon. Le temps, l’expérience et la maturité sociale et affective achèveront sa formation d’homme et de profiler.
Elle quitte ses pensées et poursuit sous l’impulsion d’un regard qui se fronce. JJ pose sur le bureau une photo, représentant un petit blondinet d’une dizaine d’année.
- Lanck Mickaël, douze ans, retrouvé assassiné en Idaho, juste à la frontière avec Baker, il y aura un an dans moins de deux semaines. L’enquête n’a jamais abouti.
JJ dépose une seconde puis une troisième photographie. Les trois enfants auraient pu être frères tant leurs traits sont similaires. Elle désigne successivement les deux nouvelles images.
-Moore Mitchel, douze ans également, affaire non élucidée. La découverte du cadavre remontera à deux ans… je vous le donne en mille… le 12 du mois prochain… dans treize jours précisément ! C’était dans le Wyoming. Celle-ci a été prise dans le Nebraska. Toujours le même schéma, un enfant de douze ans retrouvé à peine quelques heures après sa mort sur le bord d’une route très fréquentée. C’est Pross Bradley. Son décès remontera à trois ans le mois prochain... le 12 évidement ! Il y a enfin une chose étrange sur ce dossier.
JJ s’interrompt une seconde comme pour ménager le suspens. En fait, elle cherche ses mots. Comment formuler tout cela pour attiser la curiosité de Gideon et non sa colère ? Elle sautille d’un pied à l’autre et son regard se fixe difficilement sur son interlocuteur. Son corps parle pour elle, traduisant son mal être.
-Gideon, j’ai eu le sheriff de Baker-city. Il dit ne pas avoir contacté nos services. Il ignore qui nous a envoyé ce dossier et pourquoi. Pour lui tout cela relève du canular. Avant de vous proposer cette enquête, j’ai pris contact avec les contés où sont supposés avoir eu lieu les trois meurtres. Ces dossiers existent bel et bien. Les autorités locales ont accepté de m’envoyer leurs infos. En revanche…
-En revanche ?
-En revanche, de part leur localisation sur trois états différents, personne n’avait visiblement fait le lien entre ses trois meurtres… Celui qui nous a fait parvenir ces renseignements est soit un bon profiler qui manque de confiance en lui, soit…
-Soit l’assassin !

***


Salle de staff

Gideon épingle la dernière photo.
-Nous avons donc trois meurtres non élucidés, à raison d’un par an. Chacun dans un état différent. Si cette chronologie fait partie du mode opératoire du sujet, il y a fort à parier que l’on découvrira bientôt un nouveau cadavre. Nous n’avons que trois noms mais il y a probablement eu d’autres victimes antérieurement à celles-ci. Il faut faire une recherche élargie à tout le territoire avec comme élément commun la date de découverte des corps et l’âge des enfants. Morgan…
-Je contacte Garcia et la met sur le coup.
-Bien. Nous partons immédiatement pour l’Oregon. Même si les autorités locales nient être à l’origine de la demande, c’est bien du conté de Baker que nous a été envoyé le dossier. De plus si on suit le cheminement du tueur, horizontalement d’Est en Ouest, après le Nebraska, le Wyoming et l’Idaho, c’est logiquement en Oregon qu’aura lieu le prochain meurtre.
Gideon a tout juste terminé sa phrase que la salle se vide de ses occupants. Les membres du bureau sont habitués aux départs précipités. Morgan disparait téléphone collé à l’oreille, Prentiss et Gideon se précipitent hors des locaux sans même se retourner. JJ regroupe les photos et autres éléments laissés en vrac sur la grande table du staff et le docteur Reid réajuste sa besace sur son épaule, vérifiant minutieusement un contenu qu’il connaît par cœur, jusqu’au moindre fragment de papier chiffonné. Bientôt ils survoleront le pays, mettant à profit ce temps pour commencer l’enquête et déposer les fondations du profilage.

***


Conté de Baker, Oregon, Etats-Unis d’Amérique.

Pour une petite ville bien tranquille, l’atmosphère est lourdement chargée. Durant le transfert entre l’aéroport et le poste de police, la team a croisé pas moins que cinq véhicules de la police locale dont deux banalisés. Il est si aisé pour des profilers de reconnaitre des fonctionnaires de police, même sans uniforme. Gideon ne tarde pas à découvrir l’origine de l’agitation ambiante. A peine a-t-il fait un pas dans le bureau du sheriff que celui-ci lui saute dessus.
-Comment saviez-vous ?
-De quoi parlez-vous ?
-Un enfant a disparu il y a un peu plus de 24 heures. Son tuteur légal vient tout juste d’en faire le signalement.
-Laissez-moi deviner… Douze ans, blond, sans doute issu d’un milieu social instable ou défavorisé.
-Mais qui êtes-vous exactement?!
Hotchner tend sa main et empoigne fermement celle que lui donne instinctivement le sheriff.
-Nous sommes des profilers, c’est notre métier d’analyser le comportement des criminels mais aussi le profil des victimes. Avez-vous interrogé vos hommes sur le dossier qui nous est parvenu ?
-Oui et jusqu’à cette affaire de disparition, tout le monde se gaussait de vous voir foncer ainsi dans un si piètre canular.
Se rendant compte des mots qui avaient franchi ses lèvres sans passer par la case réflexion, le sheriff se reprend aussitôt. Il est parfois utile de ne pas envenimer les relations entre les différents corps de police. Le sheriff poursuit donc en feignant l’innocence. Qu’il faut être naïf pour penser duper ainsi un profiler…
Tout en accompagnant l’équipe dans une petite pièce sans vitres, faisant vraisemblablement office à la fois de salle de réunion et de pièce d’interrogatoire, le sheriff laisse tout de même échapper entre ses dents serrées un vague excusez-moi, comme quoi finalement, il n’est pas si idiot qu’il y paraît.

Sans perdre une seule seconde Gideon dispatche les tâches.
-Morgan, vois ce que Garcia a pu dénicher et où cela nous mène. Reid, toi et JJ, allez voir les parents du gamin qui a disparu. Je veux une victimologie le plus rapidement possible. Nous avons jusqu’au… Gideon regarde le calendrier publicitaire punaisé au mur. Nous avons jusqu’au douze du mois prochain.
Le sheriff l’interrompt, partagé entre la curiosité et la crainte d’une révélation qu’il ne veut pas entendre.
-Pourquoi jusqu’au douze ?
Gideon répond tranquillement au sheriff, sans laisser paraitre son agacement. Pourquoi faut-il inlassablement tout répéter, tout réexpliquer ? En s’immisçant dans leur profilage, la police fait toujours perdre un temps fou. De toute façon, ils leur feront un tableau précis du type dès qu’il sera établi alors pourquoi s’embêter ? Peut-être simplement parce quelque soit ce temps perdu, il n’est rien face à celui gagner lorsqu’on ne met pas volontairement des bâtons dans les roues des enquêteurs. Et Gideon plus que tout autre, sait combien la police locale déteste se sentir spolier d’une affaire…surtout si, comme dans le cas présent, elle n’a demandé l’aide de personne ! Gideon ravale donc son impatience et explique lentement comme le ferait un prof à son élève, comme il le fait toujours à ses agents…
-Tout ces enfants ont été retrouvé un douze juin, déposés bien en évidence juste quelques heures après leur mort.
-Mais juin, c’est demain ! Le sheriff bafouille, regardant l’équipe comme s’il venait de faire une découverte incroyable et en attendait des retombés pour le moins radioactives. La réponse n’est pas celle attendue. D’un geste vigoureux Aaron pousse l’agent vers la sortie, le gratifiant d’une simple mais efficace fin de non-recevoir.
-Inutile donc de perdre du temps. Merci sheriff, nous n’hésiterons pas à vous demander votre aide dès que le profil sera établi.
Le sheriff se retrouve ainsi propulsé dans ses locaux, ce qui est une chance pour lui, car au même moment Morgan pénètre en trombe dans le bureau. Si le sheriff avait hésité un tant soit peu sur le pas de la porte, c’est sur la Lune qu’il aurait été expédié !

Hotchner est stupéfait par cette soudaine et inhabituelle agitation de Derek.
-Que t’arrive-t-il ?
-Garcia a trouvé quelque chose et ce n’est pas joli-joli ! Il y a eu huit autres victimes certaines et deux possibles si on élargit les recherches sans limite d’âge.
-Donc les crimes auraient débuté il y a treize ans.
-En fait non.
Gideon et Hotchner s’assoient, laissant le champ libre à Morgan pour ses explications.
-En fait il y a deux meurtres à un an d’intervalle, une pose l’année suivant puis une reprise, toujours à la même date, avec cette fois-ci un mode opératoire méthodiquement et scrupuleusement respecté. Seules les deux premières victimes diffèrent, ce qui peut se concevoir dans la mesure où notre sujet est sans doute dans l’apprentissage de ce qui sera son schéma directeur par la suite.
Morgan Derek accroche une première photo, floue, à la pixellisation plus que grossière.
-C’était il y a 14 ans. Il avait 7 ans.
Morgan affiche une seconde photo juste à côté.
-La seconde victime avait 13 ans, la même bouille d’ange avec le regard profondément triste. A part la tenue vestimentaire propre à leur âge et leur époque, peu de choses différenciaient ces deux enfants des trois derniers. Ils vivaient tous dans des familles défavorisées ou tout au moins modestes. L’instabilité sociale et/ou affective des enfants pouvait expliquer des enquêtes bâclées, se terminant presque toute au fond d’un tiroir poussiéreux. La première victime a sans doute été le fruit d’une impulsion, non réfléchie. Son décès n’a suivit son enlèvement que de quelques heures. Pour la seconde, le sujet a modifié sa technique, gardant la victime une petite semaine. Pourquoi, ça nous l’ignorons. Il n’y a aucune trace notifiée sur les conclusions d’une éventuelle autopsie. Ces enfants ont été purement et simplement abandonnés, même après leur mort !
Gideon est curieux du cheminement de Morgan.
-Pourquoi avoir intégré ces deux dossiers. Y-a-t-il d’autres éléments probant ?
-Leur corps ont été retrouvé sur le bas côté d’une route très fréquentée. A part la première, toutes les victimes portaient un pantalon de coton blanc impeccablement propre, prouvant la délicatesse avec laquelle le sujet les avait posés au sol. Enfin ces deux premières victimes portaient les mêmes stigmates caractéristiques sur le dos, la plantes des pieds et la pulpe des doigts. La signature du sujet.
Hotchner punaise à la suite les unes des autres, les photos que lui tend Morgan.
-En quoi le mode opératoire a-t-il évolué et s’est-il systématisé ?
- Après cette énigmatique arrêt, les victimes se fondent toutes dans le même tableau. Douze ans, physionomie quasi-identique, environnement social toujours fragile mais jamais sans intérêt intellectuel. Bien qu’étant hypersensibles, un peu en marge de la société, et presque toujours mélancoliques, ces enfants avaient tous une scolarité normale et des amis. Enfin tous ces enfants ont été kidnappés exactement douze jours avant leur décès. Quelque fut l’élément déclencheur il y a 14 ans…
Gideon l’interrompt brutalement et pose ses mots comme une vérité absolue. Encore une spécialité à la Gideon !
-Il y a 15 ans en fait.
-Comment cela ?
-Il tue tout les ans le 12 juin. C’est une date anniversaire. Le premier meurtre symbolise un évènement ayant donc eu lieu un an auparavant, soit il y a 15 ans !
-D’accord. Quelque soit cet évènement, il y a 15 ans… Morgan accentue ces derniers mots, signifiant par la-même, que la prochaine interruption serait un casus belli, … il y a donc 15 ans, c’est surtout ce qui s’est produit durant cette année intermédiaire qui a modelé notre homme et entrainé cette funèbre fête anniversaire. Que s’est-il passé à ce moment de sa vie? Maladie, enfermement ? Plus j’y réfléchis, plus je suis persuadé que sa proie lui a simplement échappé cette année-là. Une proie qui a façonné l’image des futures victimes. Un but ultime en quelque sorte.
Hotchner et Gideon réagissent simultanément, mais c’est Aaron le plus vif qui gagne cette partie et prend la parole.
-Bien joué Derek ! Demande à Garcia de lancer une recherche sur les tentatives d’enlèvement qui auraient eu lieu aux alentours du premier juin il y a douze ans. Ciblez sur des garçons de douze ans exclusivement.
-C’est déjà en route Hotch.
- C’est étonnant comme le nombre douze revient inlassablement dans ce dossier. Il faudrait mettre Reid sur le coup. Nous avons maintenant de quoi établir un profil du sujet. Est-ce que quelqu’un à des nouvelles de Reid et JJ ?

***


Dernière édition par l'enfanteuse le Mer 21 Mai 2008 - 14:56, édité 2 fois
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MessageSujet: suite chapitre un...   Un écho du passé Icon_minitimeMar 6 Mai 2008 - 16:13

Tout en s’éloignant de la maison, ou plutôt du foyer qui fut un temps le Home Sweet Home du jeune disparu, JJ ne peut s’empêcher de soupirer. C’est en se relâchant qu’elle prend conscience du sentiment d’oppression qui l’avait envahi.
Elle soupire de soulagement. La dernière fois qu’elle était entrée dans un lieu aussi malsain avec Reid… elle en était ressortie seule, apeurée, traumatisée, avec un terrible sentiment de culpabilité. Elle avait été marquée par cet évènement certes, mais elle, au moins, elle en était sortie vivante, en tout cas bien plus que lui. Reid n’évoque jamais ce souvenir commun avec elle et JJ doit bien admettre qu’elle n’en a pas plus envie que lui.
JJ fait quelques pas puis soupire à nouveau. Celui-là, il est pour la tristesse qu’elle ressent face à la déchéance humaine qui ne peut que résulter de ce genre d’établissement. Sale, miteux, ce lieu n’a rien d’une annexe de paradis. Ce serait plutôt une succursale de l’enfer ! Pas étonnant dans ces conditions que le gamin ait enchaîné les fugues. S’il n’avait pas laissé derrière lui ses trésors, petit couteau Suisse à la lame émoussée et médaillon au motif de la Madonne, jamais le directeur, nom pompeux pour désigner celui qui perçoit les aides de l’état et les reverse exclusivement sur ses comptes personnels, jamais la disparition n’aurait été signalée.

Une main se pose délicatement sur l’épaule de JJ. La pression est douce et la voix plus encore.
-Viens JJ, on va faire un tour dans son école. Peut-être que d’autres enfants ont été abordés ou importunés. Le directeur dit qu’il trainait souvent après les cours.

Spencer Reid se fait pensif. Sa voix n’est qu’un murmure, presque pour lui seul.
-J’en aurai fait autant. D’ailleurs, j’en ai fait autant.
-J’aimais bien trainer après l’école moi aussi. On allait en forêt, on cherchait l’aventure. C’était si… ennuyeux d’être dans un petit bled loin de tout. Vegas, ha ça, ce devait être quelque chose, non ?!
Entrainée par la nostalgie et l’innocence heureuse de son enfance, JJ n’a pas su retenir les mots avant de les avoir exprimés tout haut. Reid ne s’épanche pas sur son enfance, mais chacun sait qu’elle était à part, très à part !
-C’était Vegas, une ville de lumière. Tant mieux je n’aime pas le noir. Bon, dépêche-toi sinon on va louper la sortie des classes.
L’attente est effectivement de courte durée et fort heureusement car la pêche est infructueuse. Pas de vieux bonhomme, ni même jeune, suspect au regard lubrique, pas de long imperméable cachant le vice, rien, nada ! Personne n’avait vu ou entendu quoique ce soit d’utile. La vie continuait… la nature humaine a parfois de quoi dégouter les plus doux et les plus naïfs.

Alors que Reid et JJ quittent les locaux scolaires, un appel les oblige à se retourner. D’abord hésitante et curieuse la voix devient rapidement gaie et énergique.
-Spencer Reid ! Le petit Spencer, est-ce bien toi ? Oui bien sûr, je te reconnaîtrais entre mille !
L’homme, à l’allure débonnaire, la cinquantaine bien tassée, donne une franche accolade au docteur Reid. Celui-ci le regarde sans réagir, comme saisit par l’apparition.
-Tu ne me reconnais pas ? Ai-je tant changé ?
Il regarde son ventre, le tape affectueusement puis sourit tout aussi affectueusement.
-Toi, en revanche, tu es toujours le même, quelques décimètres en plus.
En repensant à la remarque identique formulée par un camarade de classe, devenu directeur d’une galerie d’art, Spencer se renfrogne. Ses premiers mots sont prononcés sur un ton bougon mais cela ne dure pas.
-Mouai, c’est ce que tout le monde dit ! Je me souviens parfaitement de vous professeur. Que faites-vous ici ? Vous n’enseignez plus aux terminales de Vegas ?
-Vegas et les grandes villes, c’est du passé pour moi. Je suis trop vieux, ça m’épuise rapidement. Je préfère le calme et la quiétude des petites villes. Que veux-tu, je vieillis ! Bon, assez parlé de moi ! Et toi que deviens-tu ?
Sans laisser à Reid le temps de répondre le vieux professeur attrape la main de JJ, y pose un baiser léger et très gentilhomme, puis enchaîne en souriant de plus belle.
-Tu ne me présentes pas madame Reid ?
JJ explose de rire. Reid devient subitement si rouge, si confus et si touchant que jamais l’enfant tapi en lui n’avait été si à fleur de peau.
-Ha non, non, ce n’est pas ma femme, juste une collègue.
Un regard de JJ et Spencer perd tout contrôle, bafouille, enchaîne maladroitement et s’emmêle dans ses explications.
-Enfin, non pas une simple collègue, plutôt une amie, mais heu… pas dans ce sens ! Enfin c'est-à-dire heu…
Les rires communicatifs de JJ et du vieux professeur stoppent rapidement la logorrhée du docteur S relations humaines ! Reid se reprend rapidement et c’est en effectuant une révérence digne d’un preux chevalier qu’il fait les présentations.
-JJ, je te présente le professeur Leland qui enseignait la littérature ancienne aux terminales de Vegas.
-Enchantée ! Je parie que c’était un de tes cours préféré.
Captivant visiblement l’attention de la belle enquêtrice, le professeur Leland poursuit ses explications. Avec douceur, il attrape le bras de JJ, les entraînant avec lui vers le parking de l’école.
-En fait, il s’ennuyait à mourir durant mes cours car il connaissait les auteurs depuis déjà belle lurette et maîtrisait parfaitement la syntaxe et la grammaire du vieille anglais que j’affectionnais tant. C’est pour cela que l’on se retrouvait souvent à la bibliothèque. Nos débats étaient animés et même passionnés… tiens je parie que tu es devenu écrivain ? Je me trompe ?
-Totalement professeur ! Je travaille pour le gouvernement, je suis du bureau fédéral d’investigation.
-Oulala, cela dépasse de loin mes compétences et c’est tant mieux ! Si tu as un moment, cela me ferait plaisir de te retrouver comme à la belle époque. Je suis à la bibliothèque quasiment tous les soirs. Mademoiselle JJ, vous êtes évidement la bienvenue.
-Merci, mais les vieux livres poussiéreux, très peu pour moi. Ce fut un plaisir professeur Leland.
Sur ces derniers mots, le professeur regagne son véhicule et quitte le groupe scolaire. JJ toujours souriante, donne une tape amicale à Spencer, le contaminant également de sa joie de vivre, soudaine mais tellement bienvenue dans ce monde de cruautés.
-Un vieux bonhomme tout droit sorti d’un livre comme il a l’air de les affectionner. Un Dickens peut-être.
-Comme tous les grands érudits je pense.
-Non pas tous. Toi tu serais plutôt sorti d’un Disney. Allez, viens Gemini Cricket, le boss nous attend, on a un rapport à donner.

***


La nuit tombe sur le conté de Baker. Les rues sont désertes à part quelques chats errants en quête de nourriture. Malgré le mois de mai qui s’achève, la fraîcheur est de mise. Demain sera le premier jour de juin, demain sera le jour où tout commence.


Dernière édition par l'enfanteuse le Mer 21 Mai 2008 - 14:57, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeMar 6 Mai 2008 - 16:54

Waou j'adore!! Sincèrement!

J'aime beaucoup ton écriture, un français on ne peut plus correct sans pour autant en être prétentieux, ce qui ne gâche rien à une bonne histoire, très agréable à lire...
On se croirait vraiment devant un épisode de la série car tu fais bien ressortir les personnalités et caractéristiques de tous les protagonistes, au fil de la lecture je voyais toutes les scènes que tu as décrites dans ma tête tant elles me paraissaient réelles!

Encore bravo! top_1
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MessageSujet: Re: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeMar 6 Mai 2008 - 19:31

ouhou c'est super! applaud
vivement la suite!
t'écris tres bien!
et je sais pas pourquoi j'ai pas confiance en le professeur! mais bon je suis peutetre paranoique! sourit0


LA SUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIITEUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUH faim1 merci1 flower vole
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MessageSujet: Re: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeMar 6 Mai 2008 - 19:46

nano a écrit:
je suis peutetre paranoique! sourit0 :
C'est quoi ça? une nouvelle forme géomêtrique? sourit2
Merci les filles, flower promis je m'attaque au chapitre deux dès ce soir, mais demain c'est mercredi (journée enfants) et jeudi, je bosse donc plus vraissemblablement ce WE.
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MessageSujet: Re: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeMar 6 Mai 2008 - 21:01

Oui, j'aime beaucoup ! J'ai hâte de lire la suite ! sourit1
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MessageSujet: Re: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeJeu 8 Mai 2008 - 0:29

encore, encore encore!!!
hallu1
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MessageSujet: chapitre deux   Un écho du passé Icon_minitimeMar 13 Mai 2008 - 0:17

L’étau se resserre

Chapitre deux


Pour un profiler tous les détails comptent, surtout ceux qui semblent les plus insignifiants.
L’évidence est un leurre.


Conté de Baker, Oregon. Premier juin.
La journée est déjà bien entamée lorsque l’équipe se pose enfin pour déjeuner.
Depuis une bonne heure, JJ répond aux interrogations des fonctionnaires de police. Qu’est-ce qu’un sujet ? Pourquoi est-on certain qu’il s’agit d’un homme ?
Pourquoi ci, pourquoi ça… c’est toujours un peu la même chose. Non que la police mette en doute l’interprétation des faits de l’équipe, mais simplement parce que tout ce qui nous échappe doit être vérifié, analysé, décortiqué jusqu’à ce que notre esprit l’assimile. Finalement c’est faire preuve de bon sens que de ne pas prendre pour argent comptant les paroles de Gideon. Une fois cette étape achevée, elle aura du pain sur la planche. Gideon venait en effet de lui demander un speech pour la presse.
C’est son truc à Gideon, la presse. Il la manie et manipule à souhait… tant qu’il est de l’autre côté du micro ou de la caméra. Chacun son truc au fond. JJ, elle, est une experte de la communication, que ce soit au sein du groupe, de la police ou des médias. Quittant le dernier flic qui ne soit pas en train de chercher le petit disparu, JJ s’attable auprès de ses amis.

Tout les autres membres sont déjà installés, sauf Emily Prentiss qui arrive les bras chargé de sacs en papier recyclable et Gideon qui visiblement souhaite se nourrir de réflexions et autres pensées faibles en calories. Emily dépose ses trouvailles, galettes de blé, cuisses de poulet, nouilles chinoises et autres friandises à durée de vie relativement courte.

Le léger brouhaha qui accompagne le repas s’éteint doucement à mesure que les regards se portent sur Spencer. Le docteur Reid décortique du bout des doigts un os sur lequel ne subsiste plus que deux fragments blancs, microscopiques et filandreux se battant en duel ; le reste ayant été réduit en miettes immangeables ! Spencer semble absorbé par ses pensées, ce qui chez lui risque fort de se traduire par une sortie théâtrale à la Eureka j’ai trouvé ! … la bête noire de Morgan, ou par un SOS, agent perdu dans dédale neuronal. Emily ne résiste pas à la tentation d’une taquinerie. Elle agite ses doigts devant les yeux de Spencer.
-Allo Houston, nous avons un problème !
Réaction zéro.
-Toctoc ! Reid, tu es là ?
-Hein ? Quoi ?

L’agent redresse la tête, jette un œil circulaire sur la tablée qui visiblement retient un fou-rire salvateur, puis fronçant les sourcils, lâche enfin le petit os dénudé.
-Je suis perplexe sur cette histoire de 12. Il y a eu douze victimes de douze ans depuis le modus operandi instauré il y a douze ans. Je ne trouve rien dans le passé des victimes qui se rattache à ce nombre…outre leur âge évidemment. Notes scolaires, nombres de consultations chez le médecin, d’infractions à la loi… rien de rien.
Morgan est si stupéfait qu’il en lâche son sandwich et reste un instant la bouche béante et ridicule.
-Tu as calculé le nombre de fois où ils ont consulté le médecin ?
-Oui et le dentiste aussi, l’assistante sociale et tous les organismes de l’état qui auraient pu les convoquer du fait de leur situation précaire. Ne me regardez pas comme si j’étais un mutant. Bon, je sais, j’en suis un à vos yeux, mais en toute logique le sujet était bien informé quand à leur environnement immédiat. Douze pourrait être le nombre de dossiers à ce nom que possède le service où travaille le sujet.

Hotchner surenchérit comme si pour une fois les statistiques et données abstraites parlaient un anglais impeccable.
-Peut-être la place du dossier dans leur classement.
-Déjà fait, dans l’ordre alphabétique par le prénom, le nom et même la commune de résidence de l’enfant. J’ai cherché aussi les inscriptions scolaires ou sportives, bref tout ce qui fait qu’un enfant, potentielle victime, se retrouve affublé d’un nombre qui le désigne comme future proie. Et je n’ai rien à me mettre sous la dent !

Morgan explose littéralement de rire et tend le bout restant de son sandwich à son ami.
-Si tu avais mis le poulet dans ta bouche au lieu de le distribuer aux fourmis, il te resterait de quoi te sustenter ! Maintenant mange un peu Spencer, les neurones aussi ont besoin de protéines et de sucres lents pour fonctionner.

***


Le sheriff pénètre dans le bureau sans s’annoncer.
-Je ne sais pas comment vous comptez faire avancer l’enquête en laissant vos fesses bien installées ici, mais nous, on a du nouveau !
Ce n’est ni la première ni la dernière fois que l’équipe entend ce genre de discours. Gideon se garde bien de faire connaitre son point de vue. Voyant que son entrée en matière avait à peine fait lever le regard de JJ, et encore, le sheriff enchaîne, donnant de plus amples détails.
-Un automobiliste assure avoir vu le gamin dans une Chevrolet verte le jour de sa disparition, à La Grande, c’est au nord, sur la 84, en direction de Pendleton.
Légèrement agacé, Gideon coupe la parole au sheriff.
-Oui merci, nous savons où se trouve Pendleton. C’est la route principale pour Portland.

Le profiler se poste face aux photos et différentes cartes, puis termine sa phrase plus à l’intention de ses hommes que du sheriff.
- Il y a quelque chose d’illogique dans cette affaire.
-Morgan, est-ce que Garcia a trouvé d’autres renseignements sur les précédents enlèvements ? La Chevrolet verte par exemple ?
-Elle ne m’a rien dit de tel, mais je vais lui demander.
-Et sur la victime manquante ?
-Rien pour le moment mais la recherche est trop large, pas assez ciblée. D’autre part, l’enfant n’a peut-être pas signalé l’incident.

Gideon prend un feutre et marque les états au fur et à mesures de ses paroles.
-Les trois derniers meurtres : Idaho, Wyoming et Nebraska.
Il les relie d’un trait quasi-horizontal.
-Les huit autres victimes, dans l’ordre décroissant : Iowa, Illinois et l’Indiana… Là il y a un changement de cap avec le Kentucky puis le Missouri. Quelque chose ou quelqu’un lui a fait rebrousser chemin et reprendre son périple meurtrier vers l’ouest avec le Kansas, le Colorado puis l’Utah… Encore une ligne bien horizontale. Si on ajoute les deux premiers crimes supposés en Californie et Arizona, il y a non seulement une logique dans la localisation mais aussi…

Gideon s’interrompt et entoure un état en rouge.
-…Regardez. La ligne devrait obligatoirement couper cet état. C’est donc là qu’a du avoir lieu la tentative mystère d’il y a douze ans. Le Nevada ! Morgan, demande à Garcia d’affiner ses recherches sur le Nevada. Je serai surpris que notre homme ait fait connaitre ses déménagements aux services administratifs, mais demande à Garcia de regarder par là également. On ne doit laisser aucune piste de côté. Suis-je clair ?
Le sheriff qui n’a pas perdu une miette de l’exposé de Gideon l’interroge d’une voix calme où ne perce plus l’ombre d’un reproche.
-Comment savez-vous… enfin, pourquoi pensez-vous qu’il déménage chaque année d’un état à l’autre ? Ne pourrait-il pas simplement être représentant de commerce et voyager de façon aléatoire dans tout le pays ?
-Non, son cheminement n’a vraiment rien d’aléatoire.

Gideon montre du doigt l’Arizona et commente comme devant un amphithéâtre. De fait, au grès de ses explications, la salle se remplit de policiers avides de compréhension ou tout simplement de spectacle.
-Le premier meurtre. Un accident. L’enfant est jeune, soumis. Il est rapidement tué. Le plaisir qu’il procure au sujet est de faible durée. L’année suivante, à la même date…Californie. Le choix est plus réfléchi. Pourquoi a-t-il changé d’état ? Le premier était sans doute près de son domicile. Il a eu peur et s’est enfui. Il faut que Garcia cherche qui a été interrogé suite à cet assassinat et a déménagé peu après. Dans ce genre de cas, le coupable a souvent été questionné par la police locale sans que celle-ci ne trouve quoique ce soit. Où en étais-je ? Ha oui… Le second. Trop vieux. Il le garde un peu plus mais cela ne lui procure toujours pas assez de plaisir. Suffisamment toutefois, pour réitérer l’année suivante. C’est du moins ce que l’on suppose car aucun nom n’apparaît cette année-là. C’est certainement le cas X du Nevada. Le suivant est dans l’Utah et c’est le premier d’une longue liste suivant toujours la même ligne horizontale. Maintenant il sait exactement quelles seront ses proies. Ce sont tous des garçons de douze ans. Il les étudie et les fait siens. Ils sont à lui bien avant qu’il ne les capture et ne les garde douze jours exactement.
-Pourquoi avez-vous dit qu’il y avait quelque chose d’illogique ?
-Je ne sais pas, il y a un élément qui ne colle pas au schéma des huit derniers. Cette fois, il a enlevé l’enfant trop tôt. S’il le tue au bout de douze jours, la date ne coïncidera pas avec sa date anniversaire. Pourquoi aurait-il changé la donne ? Pourquoi maintenant ?

Un jeune policier tente une explication.
-Peut-être pour la même raison qui l’a incitée à vous contacter. Il veut en finir. Cela le pousse à commettre des erreurs
C’est Reid qui répond au policier. Ce faisant, il se lève et vient se poster aux côtés de Gideon.
-Je ne pense pas. La date du crime est la seule chose qui soit immuable dans son tableau de chasse. De plus, le nombre douze est extrêmement symbolique pour lui, jamais il ne changerait ce genre de donnée. Une erreur ? C’est possible mais peu probable. Nous sommes exactement là où il voulait que nous soyons. Il a toutes les cartes en main. Il est le maître du jeu. Non, tout cela est inscrit dans son plan. Reste à trouver pourquoi.

D’un geste de la main, le sheriff fait signe à ses hommes de quitter la salle. Alors que la team de Gideon se regroupe devant le tableau d’affichage, le policier organise la recherche de la petite victime, envoyant la majeure partie de son dispositif fermer la route 84 et explorer les environs de La Grande et de Pendleton.
Les profilers ne se laissent pas démonter par cette attitude ô combien habituelle. Ils reprennent leur éternel jeu de ping-pong verbal. Gideon en premier, Prentiss en second…
-Quel est l’intérêt d’enlever cet enfant plus tôt ?
-Peut-être n’est-il pas la vraie victime.
-Je reformule donc : quel est l’intérêt d’enlever cet enfant-là ?
-Il a vu quelque chose ?
-Notre sujet serait donc devenu imprudent, subitement, juste au moment où il nous convie aux festivités ?
Hotchner, Morgan et Reid prennent le relais sur Gideon et Prentiss.
-Ce qui ramène à la question suivante : pourquoi nous a-t-il convié ?
-Peut-être que le flic a raison. Il veut en finir. Mais en finir en beauté ! Il veut que nous soyons les témoins de l’achèvement de sa quête.
-Il va donc enlever sa véritable proie aujourd’hui.
Tournant le dos à sa team, Gideon reprend la parole. Il ne lâche pas la carte des yeux.
-Reid, retourne à l’école ! La sortie est pour bientôt et c’est le moment idéal pour kidnapper un gamin discrètement.
Hotchner enchérit avec un sourire strict mais rassurant.
-JJ, tu vas avec Reid. Vous ne serez pas trop de deux.
Jennifer plante un regard brûlant sur Aaron. Est-ce qu’il la teste ? Est-ce qu’il cherche à la déstabiliser ? Sans se départir pas de son flegme, Hotchner met fin au débat intérieur de JJ d’un hochement de tête lent et d’un sourire paternel. Le genre même que porte généralement Gideon à Spencer Reid. Gideon reprend son dispatching.
-Prentiss, épluche les dossiers que l’on a reçus et essaye de trouver un indice sur leur provenance. N’importe quoi qui aurait échappé à JJ.
Il ne reste plus que Gideon, Hotchner et Morgan pour faire rebondir la petite balle verbale.

***


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MessageSujet: suite...   Un écho du passé Icon_minitimeMar 13 Mai 2008 - 0:17

C’est JJ qui conduit le véhicule de location. Reid n’est pas un mauvais conducteur mais son cerveau toujours par monts et par vaux a du mal à se fixer sur une destination unique et réelle.
Alors qu’ils longent la route principale, Spencer se laisse bercer par le mouvement de roulis. Un peu nostalgique, il se souvient qu’il arrivait souvent en retard au lycée. Quitter sa mère était toujours une déchirure. Il avait peur de ce qu’il retrouverait à son retour, peur qu’elle se soit blessée, peur d’être accueilli par une gentille dame des services sociaux. L’incertitude le rongeait et le détruisait à petit feu, tout comme la schizophrénie emportait sa mère chaque jour un peu plus profondément dans ses délires. Il savait déjà, du haut de ses vertes années, qu’il devrait un jour prendre la plus terrible des décisions et confier sa seule famille à des inconnus. Le chemin qui menait à l’école était sa première évasion. Tout, des maisons aux toitures étranges, des fleurs aux couleurs chatoyantes, tout était prétexte à l’imaginaire. Mais son échappatoire, son refuge psychique était aussi une cause de souffrance. Ses fantasmes n’allaient-ils pas également l’entrainer dans un gouffre où réel et imaginaire se confondent ? Spencer savait déjà que la maladie de sa mère serait peut-être un jour la sienne. Un lourd fardeau pour un enfant pas plus haut que trois pommes, insignifiant parmi les adultes et les « grands » de sa classe.
-Nous y voilà !
Les mots de Jennifer l’extraient de ses souvenirs douloureux. Il ne lui en veut pas, bien au contraire.
-Je suis content d’être avec toi JJ.

Jennifer le regarde étonnée. Reid n’est pas du genre expansif. Elle sent bien dans ces mots un soulagement, un réconfort réel, mais elle ignore si ceux-ci lui sont destinés, pour soulager sa culpabilité ou sont destinés à Spencer pour une raison qu’elle ignore. Elle le fixe avec surprise. Il ne s’en étonne pas, se contentant de mordiller sa lèvre inférieure, de regarder un peu partout autour d’elle comme si son œil cherchait à s’accommoder sur un champ visuel, bref il était égal à lui-même, du 100% Spencer Reid. JJ sourit puis rit franchement.
-Allez viens, on va voir le directeur pour bloquer les issues arrières et ainsi canaliser le flux d’enfants vers la porte principale.

***


Garcia adore ses ordinateurs. Elle les bichonne et leur parle avec affection. Pourtant aujourd’hui ceux-ci sont peu bavards et cela agace la belle.
-Bon, allez les jolis, dites-moi ce que vous avez trouvé d’intéressant.
Comme par une étrange magie qui surprendrait le commun des mortels mais qui finalement ne semble pas perturber la terrible hackeuse du FBI, un appel de Derek résonne dans ses multiples haut-parleurs.
-Dis-moi ce que tu as trouvé d’intéressant ma jolie !
Pénélope Garcia ne peut retenir son rire, sexy et chaleureux.
-Garcia, on a besoin de toi.
-Comme toujours mon beau brun, mais pour cette fois je suis totalement impuissante. Rien, nada, macache. Aucune trace d’enlèvement, ni même de tentative dans le Nevada il y a douze ans.
-Et pour…
-Et pour ton autre demande, c’est kifkif ! Dans chacun des cas précédents, l’enlèvement a eu lieu dans un contexte paisible, sans autre dossier difficile en cours de gestion. La police n’était pas surchargée si tu vois ce que je veux dire… Aucune raison d’être dispersée, à part peut-être l’envie de flemmarder devant une Budweisser.

Morgan laisse passer un instant de silence puis reprend avec une voix chaude et langoureuse comme il sait si bien le faire.
-Merci Garcia, t’es vraiment géniale !

***


-Spencer !
-Hum ?
-A quoi tu penses ?
-Regarde autour de toi JJ. Il y a très peu de zone propice à un enlèvement. Nous avons fermé tout les accès autre que l’entrée principale. D’ici moins de dix minutes ce sera la cohue. Une marée humaine d’enfants courant et criant sans prêter la moindre attention à leur environnement. Autour de nous il n’y a que le parking qui sera rempli de professeurs et de parents d’élève qui eux seront à l’affût et la grande route qui aboutit obligatoirement à la 84 et aux barrages de police. Que peut espérer le sujet ?
-Qu’est-ce que tu veux me faire dire ?
-Il n’est pas idiot, loin de là. Tout cela résulte d’un plan qui doit être minutieux et calibré au millimètre. En quoi avons-nous agit différemment de ce qu’il espérait ?
-Tu sais toi, ce qu’il attendait de nous ?
-Non. Mais je ne me sens pas à l’aise du tout. Comme dirait Gideon, il y a quelque chose qui cloche.
-Qui cloche ?!

JJ quitte l’établissement scolaire des yeux et se tourne vers Spencer, les yeux rieurs et taquins. Le docteur Reid est plus pâle qu’à son accoutumé. Rien que cela suffit à faire disparaître le sourire de JJ, rien que cela, et son attitude fragile et étrangement enfantine. Spencer se rapproche de Jennifer et lui attrape la main comme un gamin cherchant l’assentiment d’un adulte.
-Tu m’as très bien compris JJ. N’est-ce pas ?!
Ses yeux sont à la limite d’une inondation magistrale. Un effort surhumain permet de limiter le débordement. Alors que ses mots ne sont que murmures, Reid quitte son amie du regard tout en maintenant la pression sur sa main.
-Quoiqu’il arrive, cette fois-ci, on ne se quitte pas.
Jennifer sent une boule se nouer dans son creux épigastrique. Une boule monstrueuse nommée culpabilité. Soudainement l’attente de la vague devient oppressante. Si elle l’ignorait encore, maintenant c’est un fait : la peur est contagieuse, surtout quand celle-ci est irraisonnée.

***


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MessageSujet: Re: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeMar 13 Mai 2008 - 17:52

woua woua woua!

j'ai peur aussi! lol sourit_vert

serieusement, c'est toujours bien écrit, bravo, et vite! la suite! merci1

je le sens mal pour Reid, je le sens mal! Ca sent le rossi euh le roussi! sourit2
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MessageSujet: Re: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeMar 13 Mai 2008 - 19:07

Félicitation! Ta fanfic est très bien ficelée...Vivement la suite! applaud

Biz
Lila
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MessageSujet: Chapitre trois: Emprise   Un écho du passé Icon_minitimeLun 19 Mai 2008 - 0:59

Emprise

Chapitre trois


Derek Morgan déboule dans la salle de réunion comme s’il avait le diable aux fesses.
-J’ai trouvé ! Ou plutôt, Garcia a trouvé.
Voyant qu’il a capté l’attention de Gideon et Hotchner, le profiler poursuit son explication.
-Garcia n’a dégoté aucune trace d’une tentative d’enlèvement dans le Nevada il y a douze. Quand au leurre, c’est une première. Dans aucun cas antérieur, le sujet n’a eu recours à un premier rapt avant de s’attaquer à sa vraie victime. Je me demande même s’il y a vraiment eu enlèvement. Si cela se trouve, ce gamin va réapparaître dans quelques jours, ravi de sa bonne blague.
-Peut-être, mais son profil colle trop à celui des victimes, et sa disparition juste à notre arrivée n’est pas liée au hasard. Mais nous sommes d’accord sur ce point, ce n’est pas la vraie proie du sujet.
-Exactement, et c’est là que les choses deviennent limpides. En faisant disparaître un enfant de la région, qu’il l’ait tué ou simplement éloigné, le sujet a fait place nette autour de lui. Il n’y a plus aucun policier dans les parages.

Morgan est presque excité par sa déduction. Il regarde ses deux supérieurs en quête d’un assentiment qui ne tarde évidemment pas. Hotch prend immédiatement pour acquis cette nouvelle perspective. Pour être efficace il ne faut pas perdre du temps en tergiversions et autres débats inutiles. Quand une hypothèse paraît possible voire même probable, il faut s’en emparer aussitôt et voir les nouveaux champs d’investigations qui en découlent. Hotch ne perd pas de temps non plus en félicitations. Un regard, un geste suffit à faire comprendre à toute son équipe et en l’occurrence à Derek Morgan, sa satisfaction à travailler avec de vrais professionnels, rapides, efficaces et… humains.

La supposition de Morgan ouvre davantage de portes qu’elle n’en referme et Aaron cherche à comprendre ce qui a pu pousser un homme à tant modifier ses habitudes.
-Ok. Il a besoin d’être tranquille pour mettre son plan à exécution. Pourquoi ? Les années précédentes, cela n’a pas semblé lui poser problème et ce n’est surement pas la perspicacité locale qui le trouble.
-Peut-être n’est-il plus en bonne santé, ce qui pourrait expliquer son désir d’achèvement dans sa quête.
Hotchner hésite, mais il ne souhaite laisser de côté aucune piste.
-Je ne pense pas que cela soit si simple Derek, mais vois avec Garcia comment affiner ses recherches en fonction de cette hypothèse.

Laissant Morgan s’isoler virtuellement avec Garcia, Hotch se tourne vers Gideon qui est resté particulièrement silencieux depuis l’entrée de Morgan.
-Qu’en penses-tu ?
-Il y a quelque chose qui nous a échappé. C’est impossible qu’il y ait autant de nouvelles données sans raison. Un leurre qui, quoiqu’on découvre par la suite, reste quand même une victime, des policiers qu’on éloigne à dessin… cette fois-ci la proie est différente, plus difficile d’accès peut-être? Il faut tout reprendre depuis le début, à commencer par la victimologie.
Gideon désigne les photos d’un geste ample qui les englobe tous. Sa main semble glisser sur chacune d’entres-elles et y capter un reste de vie.
-Ils ont douze ans. Ils sont jeunes et innocents. Mais ce ne sont pas des enfants naïfs, loin de là. Ils sont intelligents et relativement indépendants pour leur âge.
Aaron enchaîne sur Gideon comme s’ils avaient la même intuition, comme s’ils percevaient tout deux ce qu’avait été la vie de ces enfants. Chacun leur tour ils touchent une image d’un enfant au regard triste et au sourire timide.
-Une mère célibataire qui doit cumuler deux ou trois jobs pour nourrir cinq enfants en bas âge.
-Un père infirme qui lutte contre la douleur.
-Jason, aucun de ces enfants n’a été abandonné. S’ils ont été livrés à eux-mêmes, c’est parce que le destin les a plongés dans l’âge adulte trop tôt. Ce sont des enfants intelligents qui ont été obligés d’apprendre l’autonomie pour pouvoir s’occuper d’eux et de leur famille, le plus souvent monoparentale. Ce sont des enfants ayant de grandes capacités d’adaptation…
-…mais une fracture sociale et affective importante. Des enfants en quête de reconnaissance ou tout simplement d’amour.
-Des proies qui ne se laisseraient pas aborder par un inconnu mais qui se laisseraient volontiers charmer…
-…par un proche. Quelqu’un ayant autorité sur eux. Un adulte évidemment, ayant une image parentale plus rassurante que celle de leur propre père ou mère.
-Des enfants brillants, trop brillants.

***


-A quelle heure, la sortie ?

Reid ne répond même pas, c’est inutile. Jennifer lui a déjà posé cette question au moins trois fois durant les dernières dix minutes. Elle n’est pas très à l’aise. Les hommes politiques, les grands pontes qui s’imaginent avoir du pouvoir sur tout un chacun, ça, elle maîtrise ; mais les enfants qui bousculent et chahutent sans se soucier de vous renverser, elle a bien du mal. Pourtant Jennifer adore les enfants. Non, ce qu’elle déteste c’est leur ingérence dans son travail. Un enfant dans une enquête c’est toujours une source soit de problèmes, soit de grandes souffrances, ce qui finalement revient au même. Quand l’enfant est une victime, JJ se blinde et ne voit plus que l’enquête. Elle tente toujours de ne pas songer à l’être humain en devenir qu’il était. Et là, en cet instant d’attente, elle a bien du mal à se défaire du malaise qui l’a envahi dès son arrivée. L’un de ces enfants sera la prochaine victime. L’un de ces enfants est sans le savoir le fantasme d’un psychopathe qui étudie ses moindres mouvements depuis des lustres.
JJ frissonne. Finalement ce qui la met aussi mal à l’aise est l’idée que l’on puisse être ainsi espionné impunément. Une situation qui la rebute plus que tout, elle, la profiler qui étudie les autres mais ne supporte pas l’idée que l’on puisse envahir son petit jardin secret !

Elle porte son regard sur Spencer. Il lui adresse un beau sourire, frais, doux…si tendre. D’une certaine façon elle voit en lui un peu de l’enfant qu’il n’a jamais cessé d’être. Spencer est entré dans sa vie bien plus que ses autres collègues. Comme tous les membres de l’équipe, JJ a perçu son besoin vital de reconnaissance et d’affection. En découle une tendresse toute simple, sans arrières pensées, presque maternelle. Paradoxalement, d’une façon plus sournoise et malsaine, elle le hait, lui le petit génie qui sait tout sur tout et qui pourtant n’a pas su anticiper l’attaque, n’a pas su se protéger et la protéger. Jennifer regrette ce sentiment négatif qu’elle éprouve pour Reid car elle sait pertinemment qu’il n’y est pour rien. Pourtant à chaque fois qu’elle tente de se raisonner, c’est la même chose. Elle s’en veut de penser ainsi, elle en veut à Spencer de l’avoir emmener à cette extrémité de son esprit qui la dégoûte. Elle voudrait oublier et pardonner à elle-même, à Reid et au malade à la triple personnalité, mais dans ses rêves elle revit inlassablement cette histoire. Reid qui la laisse en plan malgré ses suppliques, les chiens, le sang, l’horreur… elle revoit aussi les regards, ceux de Gideon, Hotch et Morgan. Des regards lourds de reproches. Elle pense à Morgan et aux mots de réconforts qu’il n’a jamais voulus lui prodiguer. Elle n’aurait pas du l’écouter et le laisser seul, jamais.
-Jamais plus !
-Quoi ?

Spencer ne l’a pas quittée du regard. Elle se demande s’il cherche à la profiler, s’il sait ce qu’elle ressent. Ce qui est certain c’est qu’il perçoit son trouble, tout comme Hotch qui l’a délibérément associée au docteur Reid. JJ respire profondément et chasse ses démons d’un mouvement de tête qui fait danser ses longs cheveux blonds.
-Spencer, tu sais que je t’aime ?
-Oui.
Elle sourit. Un sourire plein de joie, sans aucune retenue.
-Et que je te hais aussi !
-Je le sais Jennifer. Je ne peux que t’en aimer davantage encore… et me haïr pour ce que je t’ai infligé.

Tout deux savent ce que veulent dire ces mots. Leurs mésaventures communes les a profondément meurtries, soudant leur amitié et leur affection, mais les liant également par un sentiment de culpabilité envers l’autre et de rejet envers soi-même. L’esprit humain est bien plus complexe qu’il n’y paraît et les sentiments s’y confrontent parfois de façon bien troublante. Spencer et Jennifer sont conscients de cette étrange contradiction. Sans échanger le moindre mot supplémentaire, ils tendent leur main l’un vers l’autre. Leurs doigts s’enlacent.

Quand sonne enfin la fin de la journée scolaire, les agents Jareau et Reid sont fins prêt. Ce qui ne les empêche pas de sursauter lorsque leurs téléphones se mettent à sonner simultanément. Comme un seul homme, ils ouvrent leur cellulaire et le portent à leur oreille.

***


-Des enfants brillants, trop brillants.
Sur ces derniers mots d’Aaron Hotchner, Derek relève la tête, doucement, comme si ce qui lui venait à l’esprit était extrêmement lourd. Le regard est songeur et lorsqu’il s’exprime enfin, c’est d’une voix calme d’où n’émane aucun trouble. Pourtant jamais Derek ne s’était senti aussi troublé en entendant ses pensées exprimées à haute voix.
-On dirait un portrait de Reid.

Hotchner et Gideon se tournent aussitôt vers leur agent. Avec une articulation hésitante, Jason met en lumière ce que tout trois ont simultanément compris et assimilé comme une vérité dévoilée.
-Ce n’est pas l’équipe qu’il a fait venir ici, mais sa proie. Son ultime victime, celle qui lui a échappée, il y a douze ans !
Une fraction de seconde. Un silence pesant.
-Derek contacte Reid, je m’occupe de JJ. En route.
Cet ordre est inutile. Les trois hommes sont debout. Quand la sonnerie retentit enfin dans les combinés, Hotch passe déjà la première et quitte en trombe le parking du bureau du sheriff. Sur le siège passager Gideon ne montre aucun signe extérieur de stress, ce qui n’est pas le cas de Morgan qui trépigne.
-Réponds Reid, réponds !
-Reid, j’écoute.
-Spencer où es-tu ?
-Morgan c’est toi ? Je t’entends très mal, les gamins… tu n’imagines même pas ! La voix de Reid est légère, ne traduisant aucune inquiétude.

***


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MessageSujet: chapitre trois suite...   Un écho du passé Icon_minitimeLun 19 Mai 2008 - 1:02

Les deux agents portent simultanément le téléphone à leur oreille.
JJ comprend que Reid est avec Morgan. De son côté, elle reconnaît la voix d’Aaron, mais le brouhaha ambiant rend la communication impossible.
-Spencer qu’est-ce qu’ils veulent ? Ils ont une piste ?
Tout en posant la question, elle scrute le déluge d’enfants et les adultes qui les accompagnent. Elle cherche celui dont l’attitude dénoncera la pathologie, mais elle ne voit que des sourires, des yeux rieurs et pleins de vie.
-Je n’en sais rien JJ, je n’entends pas mieux que toi. Nous devrions nous éloigner un peu.
-Non, nous ne pouvons pas nous permettre de laisser passer le sujet.
JJ raccroche.
-On les rappellera plus tard !
Reid referme également son téléphone mais il n’a pas le temps de le ranger que celui de Jennifer se remet en branle.
-JJ c’est sans doute important. Décroche et éloigne-toi un peu, je surveille l’entrée.
Voyant le regard affolée de Jennifer, Spencer lui pose une main rassurante sur l’épaule puis effleure sa joue. Son sourire est rassurant… du moins avant que son propre cellulaire se mette à vibrer sauvagement.
-Répond JJ, ils ont peut-être un portrait-robot, un nom ou n’importe quel élément que nous ne devons pas négliger, surtout maintenant. T’inquiète pas voyons, je saurai affronter cette horde de gamins !
Reid est particulièrement serein. Il taquine JJ en faisant semblant de trembler devant un pitchoun pas plus haut que trois pommes ; puis il reprend sa surveillance, sérieux et attentif. JJ s’éloigne, presque contre son gré.
-Ok Spencer, mais je ne te quitte pas des yeux.

Elle s’arrête à dix pas de son collègue, considérant cette distance comme minimale pour assurer une communication correcte et maximale pour leur sécurité.
-Hotch c’est toi ?
-Jennifer, qu’est-ce qui se passe bon sang ?!
L’agent Jareau sent de nouveau des frissons parcourir tout son corps, longeant son échine avec un malin plaisir.
-Rien, on surveille la sortie des classes, comme tu nous l’as demandé. Pourquoi es-tu aussi inquiet ? Hotch que se passe-t-il ?
-Jennifer, écoute-moi ! Où est Reid, pourquoi ne répond-il pas à son téléphone ?
-Il est avec moi, mais il y a trop de bruit ici. Je me suis éloignée de quelques mètres. Pourquoi Hotch, Qu’est-ce que tu nous caches ? Il est là n’est-ce pas ? Le sujet, je veux dire, il est là hein ?

Hotch sent l’angoisse percer dans la voix de son agent. S’il lui dit la vérité, comment va-t-elle réagir ? Courir auprès de Reid et le sauver ? Ce serait sans aucun doute la solution la plus sage, mais ils n’auraient alors plus aucune chance de coincer leur type. Non, il fallait utiliser Spencer comme appât, mais un appât consentant évidemment. Tant que le docteur Reid ignorait la réalité, il était une proie fragilisée. En connaissance de cause il deviendrait un agent efficace. Quoique… ce qui inquiète Hotchner est davantage la réaction de Reid que celle de Jennifer.
-Ecoute-moi attentivement JJ. Est-ce que tu vois Spencer ?
-Oui, pourquoi ?
-Réponds simplement et fais exactement ce que je te dis ok ?
-Ok.
-Que fait-il ?
-Il surveille les gens qui sont autour de nous. Il me regarde aussi, il doit se poser des tonnes de questions.
-Des milliers oui… Bon, c’est tout aussi bien qu’il ne réponde pas au téléphone, comme ça le sujet ne se doutera de rien. JJ, la proie c’est Spencer, c’est lui la victime X du Nevada.
-Quoi ?!
-Calme-toi ! Il vous surveille certainement. Il ne faut pas éveiller ses soupçons. Tu vas raccrocher et te rapprocher de Reid, comme si tout était normal. Tu lui expliques la situation mais surtout n’évoque pas le fait qu’il soit la victime X. Il ne faut pas le déstabiliser.
-Comment ? Qu’est-ce que je dis ?
-Dis-lui que le sujet nous a pris pour cible. Ne soit pas nominative. Dis-lui que nous arrivons et qu’en attendant vous servez tout deux d’appât. Tu as compris ?
-Hotch, y’a un problème !

***


Etrange.
Reid se demande ce que Hotch peut bien raconter à JJ. Elle est d’abord étonnée puis stressée. Très inquiète, cela ne fait aucun doute. Elle le regarde et malgré la distance il la sent prête à fondre en larme. L’inquiétude le gagne également car bien que frêle sur ses jolies petites gambettes, la demoiselle Jareau est en réalité bien solide sur ses pieds. Peu de choses peuvent la déstabiliser à ce point ! Tout en se faisant cette remarque, Spencer réalise que Jennifer a changé d’attitude. Elle se fait plus sereine, esquisse même un sourire. Faut-il être naïf pour ne pas se rendre compte qu’elle simule. Spencer la connaît trop bien. La vie de groupe permet une connaissance presque intuitive de l’autre. La moindre anomalie explose tout de suite à la surface de l’être, même s’il est souvent impossible de la nommer, il est encore plus impossible de ne pas la voir. Il est évident que quelque chose perturbe JJ, mais quoi ? L’espace d’un instant, Reid se met à douter. Sa propre peur se reflèterait-elle sur autrui ? Est-ce que finalement ce qu’il pense voir chez les autres ne serait que l’image de lui-même ? Si le docteur Spencer Reid a une grande lucidité sur les humains qui l’entourent, il en a une encore plus nette de lui-même. Plonger corps et âme, surtout l’âme, dans des questionnements sans fondements, du moins au départ, est son jeu favori… Aussi le doute est de courte durée.
Comme toute personne ayant la capacité d‘être multitâche, le docteur Reid parvient à surveiller l’école, l’attitude suspecte de Jennifer et les adultes bourdonnants autour de lui. Pourtant…

***


-Hotch, y’a un problème !
La surprise de Jennifer est perceptible au-delà du téléphone. Morgan qui a renoncé à obtenir Reid devient blanc comme un linge, ce qui visuellement ne fait qu’amplifier la tension déjà extrêmement palpable dans le véhicule. Même Gideon en perd son flegme. Le haut parleur du cellulaire étant branché, la question à l’attention de l’agent Jareau est collégiale.
-JJ que se passe-t-il ?
-C’est Reid, il s’en va.
-Quoi ?!
Encore un cri du cœur dont la provenance ne peut être définie.
JJ est sidérée en voyant son ami s’éloigner en courant. Reid avait commencé par s’écarter subrepticement, sans que ses mouvements n’alertent Jennifer. Elle n’y avait pas prêté attention jusqu’au moment où il l’avait regardée, lentement, longuement. S’il lui fallait mettre un mot sur ce regard, Jennifer n’aurait su lequel choisir entre panique et résignation. Le premier lui transmettant aussitôt un fort désir de fuite et le second la saisissant d’effroi au point de la paralyser.
-Il s’en va je vous dis ! REID !!!
Verbaliser ce qui se passe permet de lever le spasme musculaire qui semble avoir atteint tout son être. Lâchant son téléphone, JJ se met à courir vers Reid qui n’est déjà plus qu’une ombre à l’approche du parking scolaire. Elle le voit s’arrêter et farfouiller quelque chose, puis il se retourne et lui jette un regard, le dernier avant de disparaître en contrebas. Maintenant le doute n’est plus de mise. Le seul mot pouvant décrire le sentiment étrange qui lui bouscule l’âme en cet instant, est solitude… le néant lui semble être la seule issue à cette course effrénée.

Lorsque JJ arrive enfin sur le talus surplombant le parking, l’agent Spencer Reid s’est volatilisé. Elle ignore combien de véhicules ont quitté les lieux, leurs couleurs, leurs plaques d’immatriculation. Rien… elle n’a rien sur quoi se rabattre, rien que son désespoir et une rage furieuse contre Spencer.

Lorsque Morgan déboule derrière elle, Jennifer ne l’entend pas approcher. Elle est assise dans l’herbe, répétant inlassablement quelques mots, comme un leitmotiv, comme une formule magique…
-Pourquoi ? Pourquoi ?
…puis éclate en sanglots dans les bras du profiler.
-Derek, il savait.
-Quoi ?
-Quand il m’a regardée avant de partir, il savait qu’il se jetait dans la gueule du loup. Pourquoi ? Pourquoi ne nous a-t-il pas fait confiance ?
-Je suppose qu’il n’avait pas le choix. Allez, viens JJ, nous avons douze jours pour le retrouver.

***


Il ne l’a pas senti. Le gamin le lui a glissé entre les doigts lorsqu’il l’a bousculé et lui, l’expert en prestidigitation, s’est fait avoir comme un bleu. Sur l’instant, Spencer a eu envie de rire. Multitâche peut-être, mais il ne faut pas lui demander la Lune quand même ! Son fou-rire a pourtant cessé dès que ses yeux se sont posés sur le papier froissé. Il a instinctivement deviné, comme un lointain écho du passé qui titille le présent jusqu’à ce que les souvenirs affluent en un torrent destructeur. Dans un premier temps il n’a pas eu envie de lire les mots, il les a seulement caressés du regard, appréciant les courbes et les déliés, signature à eux-seuls du propriétaire de la plume. Mais rapidement Reid a senti sa sueur froide lui glacer le dos, comme la morsure d’un serpent au venin mortel. Intuitivement il savait que ces mots seraient une entrée pour l’enfer… un billet aller sans retour. Il voulait les ignorer mais il savait qu’il en était incapable. Il le savait tout comme l’auteur l’avait également su.
Et Reid avait lu la missive.
Et Reid avait suivi les instructions, à la lettre, ou presque. S’octroyant seulement le droit de jeter un dernier regard sur Jennifer. Une incartade qu’il paierait surement très cher mais qu’importe. Il avait voulu se donner du courage. Malheureusement, c’était la peur qui l’avait accueilli. Une peur qui lui semblait être une inconnue. Maintenant Reid comprenait vraiment ce qu’avait ressenti JJ dans l’étable. La peur pour l’autre.

L’homme était là, près de JJ, souriant. Cela avait été comme un coup de poignard dans le cœur de Reid. L’homme savait qu’il la regarderait, il savait que Reid ne suivrait pas totalement les instructions. Il le connaissait si bien le petit Spencer.

La vision de l’assassin côtoyant une Jennifer ignorante du danger était une brûlure qui depuis ne le lâchait pas.


Allongé à l’arrière d’une Dodge Nitro, Spencer n’arrive pas à enlever la brûlure lancinante qui lui enserre le thorax. Il devrait craindre pour sa vie, il le sait pertinemment, mais sa seule douleur est la culpabilité envers Jennifer et les autres membres de l’équipe. Il a le sentiment de les avoir trahis et abandonnés. Reid s’agite cherchant une position antalgique qui soulagerait ses poignets douloureusement liés dans son dos. Spencer n’a rien dit quand il a serré les liens, encore et encore, jusqu’à ce qu’une grimace déforme le visage pétrifié du profiler. Une grimace mais aucun son. Reid n’a pas émis la moindre syllabe depuis qu’il a pénétré dans la voiture laissée ouverte à son intention. Il a fait ce qu’on lui demandait. Il a obéi là où par le passé il avait fui.

Une larme coule sur sa joue. Reid sent le sel lui piquer la peau. Il s’en veut, lui le génie, l’homme à la mémoire photographique hors pair, d’avoir pu oublier.

Finalement tout cela est mérité. Sans lui ces enfants ne seraient vraisemblablement pas morts, sans lui Jennifer Jareau n’aurait pas à souffrir encore et encore…
…sans lui le monde ne tournera pas plus mal.

La musique de Bob Dylan résonne dans l’habitacle du 4X4.

When destruction cometh swiftly
And there's no time to say a fare-thee-well,
Have you decided whether you want to be
In heaven or in hell?

Are you ready, are you ready?


Sans un mot, le docteur Spencer Reid pose sa tête contre le sol vibrant de la Dodge et laisse son esprit s’évader. Une fois de plus il préfère fuir.

*** *** ***


Bob Dylan Are you ready?
https://www.youtube.com/watch?v=vQuV5OiqVh0


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MessageSujet: Re: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeLun 19 Mai 2008 - 11:02

oh non pauvre reid!

toujours tres bien écrit! bravo! applaud
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Claire
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MessageSujet: Re: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeLun 19 Mai 2008 - 19:47

Aïe, pauvre Reid, vivement la suite ! Very Happy
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MessageSujet: Chapitre quatre   Un écho du passé Icon_minitimeDim 25 Mai 2008 - 22:24

Going, going, gone.

Chapitre quatre

I'm closin' the book
On the pages and the text
And I don't really care
What happens next.
I'm just going,
I'm going,
I'm gone.



Ses pas sont lourds, retenus par le sable mouillé. Il court sur la plage, essayant vainement de rejoindre l’ombre. La silhouette féminine marche tranquillement devant lui, sans se soucier du vent qui la décoiffe… et du sang qui salit ses escarpins. Deux mains se tendent, tentant d’agripper la femme, mais celle-ci s’échappe comme de la fumée entre ses doigts, et disparaît. Il n’y a plus que ses mains tendues en une prière désespérée. La pulpe de ses doigts est écorchée, ses ongles sont arrachés et ses paumes montrent d’étranges stigmates… des signes de crucifixion ? Spencer hurle à l’attention de la femme.
-Maman, ne me laisse pas !


***


La voix éraillée de Dylan tourne en boucle dans sa tête. Spencer aussi voudrait refermer le livre, négliger le futur et laisser le temps en construction l’effleurer sans jamais l’atteindre. Reid essaye d’ouvrir les yeux mais ses paupières sont lourdes, collées par les larmes qui ont coulé durant son sommeil agité. Spencer ne doute pas un instant avoir pleuré. Il se souvient vaguement d’un sentiment de rejet et de peur. Pas besoin d’avoir un QI de 187 pour comprendre qu’il a bien d’autres raisons d’avoir peur que son cauchemar. La réalité ne peut être que plus douloureuse encore… plus douloureuse et plus violente. Pas besoin non plus d’être Einstein pour comprendre que son sommeil n’avait rien de naturel. Spencer a mal à toutes ses articulations, comme si malgré ses attaches solidement fixées dans le dos, il avait pu danser la gigue. De plus, l’odeur caractéristique de l’éther diéthylique embaume tout le tapis de sol. Reid connaît parfaitement les indications et effets secondaires de ce genre de produit. Il sait aussi que les psychopathes utilisent ce qu’ils maîtrisent le mieux, ce qu’ils ont à portée de main…
-Le diéthyl éther est une substance psychoactive très prisée par ceux qui ont dû mettre de côté le cannabis lors des répressions des années 70.
Reid déglutit laborieusement. Sa bouche est pâteuse et ses mots ont du mal à se former. Encore un effet secondaire dudit produit. Il force tout de même son articulation afin que son élocution soit claire et ne laisse pas transparaître son hésitation et sa peur.
-Saviez-vous qu’on la nommait l’huile douce de vitriol ? C’est caustique non ?

Spencer Reid ne cherche pas spécialement à faire de l’humour. Il veut seulement exprimer ses pensées, qu’elles soient ou non en relation avec le présent. Parler est sa seule arme, et il la manie en expert. Pour le moment, l’homme ne semble pas vouloir entrer en communication avec Reid. Il fredonne, bat la mesure avec son pied gauche et parfois laisse échapper une toux rauque à peine retenue. Reid poursuit son monologue, conscient qu’il doit impérativement maintenir son humanité, faire savoir qu’il est un adulte et non un enfant, un être vivant et non un objet. Il sait également qu’il court le risque d’énerver son ravisseur, mais au point où il en est, il est prêt à prendre tous les risques qu’il jugera nécessaire.

-C’est Philippus Théophrastus Aureolus Bombastus Von Hohenheim qui a découvert ses propriétés analgésiques. Vous le connaissez surement sous le nom de Paracelse. Fallait-il qu’il soit particulièrement imbu de lui-même pour se nommer ainsi dans le but de ridiculiser les écrits de Celse. Quoiqu’il en soit, Paracelse…
-Connais-tu la devise de Paracelse, Spencer ?

Spencer a laissé sa parole suivre ses pensées sans chercher ni à les canaliser ni à les analyser. Il dit simplement ce qui lui vient à l’esprit, selon un processus habituel dont le cheminement ne peut être compris par le commun des mortels. Lorsque la voix de son ravisseur lui parvient, douce, calme, presque paternelle, Reid ne peut retenir un frisson de terreur. Il reste un moment interdit. Il savait que le dialogue finirait forcement par s’installer, mais il ne s’attendait pas à ça. L’homme lui pose une question simple mais qui lui glace le sang. Et dire que c’est lui, la victime, qui a orienté la discussion sur ce terrain glissant et dangereux ! Etrange comme l’esprit aime se jouer de nous et tendre des pièges machiavéliques. Etrange comme il nous est aisé de tomber dedans… fragiles petits êtres humains que nous sommes !

-Connais-tu la devise de Paracelse, Spencer ?
-Oui, je la connais. "Alterius non sit qui suus esse potest."
-Ce qui se traduit par… Spencer, j’attends ta réponse. Attention ne me déçois pas !

Sur ses derniers mots, la voix de l’homme est subitement devenue arrogante, presque agressive. Un timbre angoissant qui surgit du passé, déterrant des souvenirs enfouis et oubliés, un flot d’émotions qui submerge et tétanise Reid. Une intonation perçue il y a douze ans de cela.
« Spencer, monte dans le camion ! Qu’attends-tu ? Obéis ! Ne me déçois pas Spencer, ne me déçois pas ! »
A l’époque déjà, le petit Spencer avait pressenti dans cette voix le danger qui guettait. Il avait su au plus profond de lui-même qu’il devait s’éloigner et surtout ne pas monter, ne pas le suivre. Il avait senti avec une certitude effrayante que son mentor serait son bourreau. Il avait fui et ne s’était plus jamais retourné sur cet épisode de sa vie. Il avait fui et scellé à tout jamais cette rencontre avec le mal, avec ce qu’il avait perçu et analysé à l’époque comme étant « le côté obscur de la force » !

-J’attends Spencer !
-" Ne laisser aucun homme qui peut être lui-même appartenir à un autre ".
-Oui, ou "l’homme ne peut-être lui-même que s’il s’appartient".

Spencer ne dit rien. Il se contente de fixer l’avant de la camionnette, l’origine de la voix. Puis soudain le véhicule s’arrête, brutalement, étourdissant Spencer en le projetant contre l’une de ses parois. Un peu déboussolé, Spencer regarde autour de lui puis fixe à nouveau l’avant dont la cloison séparative se met doucement à glisser.
- Sais-tu qui tu es vraiment Spencer, crois-tu le savoir mieux que moi qui te chéris depuis si longtemps ?

Reid ne répond pas. Il voudrait pouvoir le faire mais il s’en sent incapable. Il se sent comme un petit garçon que l’on va réprimander…
Une tête apparaît. Puis la question, encore.
-Qui crois-tu être Spencer ? Et qui suis-je pour toi ?
Pas de réponse. Reid n’arrive plus à exprimer ses pensées. Elles partent en tout sens, donnant naissance à plus de questions que de réponses.
-Réponds !
La voix… puis le regard. Embrasement des sens, colère, haine, amour…. Déchainement de sentiments trop longtemps retenus ! Reid est pris d’un tremblement incoercible.

A l’avant un homme furieux et très en colère…

A l’arrière, Spencer Reid, docteur de 24 ans au QI phénoménal et à l’espérance de vie fortement limitée !

***


Dernière édition par l'enfanteuse le Lun 26 Mai 2008 - 13:05, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeDim 25 Mai 2008 - 22:24

JJ est totalement désemparée. Elle a beau remuer ses souvenirs en tout sens, elle ne comprend rien à ce qui vient de se produire. Tranquillement, sans la bousculer Morgan l’amène à raconter sa vision des faits. Derek a parfaitement conscience de la fragilité de JJ. Inutile de l’agresser ou de l’accuser de négligence, même de façon insidieuse, cela ne ferait que l’enfoncer davantage dans son trouble et ne les aiderait en rien à avancer. JJ s’est assise sur le talus, jetant par alternance des regards vers le parking et vers l’école, s’attendant presque à voir Reid surgir de nulle part. Morgan se pose à ses côtés et la conduit doucement à se livrer. Les autres profilers tournent autour d’eux à la recherche d’indices, mais JJ ne les voit pas. Pourtant au fur et à mesure de son récit, l’atmosphère se charge, rendant plus palpable la présence de ses amis et l’absence du docteur Reid.
-Je me suis éloignée de quelques pas pour répondre au téléphone.
JJ lève les yeux vers Derek, paniquée, en attente de quelque chose, n’importe quoi.
-Tu as bien fait JJ, cet appel était important.
-Oui, c’est ce que l’on a supposé. Puis Hotch m’a expliquée… Spencer me regardait. Je pense qu’il a compris qu’il se passait quelque chose de grave, mais il se contentait de me sourire comme pour me rassurer.
-Et après ?
-Après je l’ai perdu des yeux quelques secondes, juste le temps pour Hotch de me donner ses directives. Quand il m’a dit que nous serions des appâts, j’ai regardé Reid et c’est là que je l’ai vue.
-Quoi JJ, qu’est-ce que tu as vue ?
-Sa peur. Il me regardait avec un air effrayé. J’en ai eu des frissons. Je crois que pendant un instant j’en ai oublié la mission, les enfants, tout quoi ! Le temps s’est soudainement arrêté. Je ne voyais plus que ses yeux, comme si le reste s’estompait et avançait au ralenti. Cela t’est déjà arrivé Derek ?

Morgan sent que Jennifer a besoin d’être rassurée. Il la prend dans ses bras, l’incitant à poser sa tête sur son épaule. L’agent Jareau résiste quelques secondes, mais la femme Jennifer se laisse finalement aller. C’est dans un semi-sanglot qu’elle termine son histoire.
-J’avais l’impression d’être reliée par un lien télépathique. Il avait très peur mais subitement il a cherché à le cacher. Un peu comme moi finalement. J’espère avoir été plus douée que lui, parce que franchement, sa terreur transpirait par chacun de ses pores. Puis il a dit quelque chose.
-Qu’est-ce qu’il t’a dit Jennifer ?
Les mots de Morgan sont doux et calmes. Sa voix est posée et rassurante. Un spectateur anonyme ne pourrait jamais deviner l’angoisse qui le tenaille. Si les agents Jareau et Reid ne sont pas experts dans l’art de cacher leurs sentiments, l’agent spécial Morgan Derek est lui passé maître en la matière.
-Que voulait te dire Spencer, te faire comprendre ?
-Rien. Enfin, je ne sais pas, je ne lis pas sur les lèvres tu sais mais… mais je crois qu’il me disait… adieu.

Morgan essaye de rester profiler avant tout. Les sentiments, les émotions, il sera encore temps de les libérer lorsque tout cela sera fini… quelqu’en soit la fin. Derek aime à penser qu’il sait se maîtriser mais en cet instant il a bien du mal à ne pas se lever pour détruire le premier obstacle qui se présentera. Gideon qui sent l’empathie gagner méchamment ses deux agents prend le relais sur Derek.
-JJ, calme-toi et dis nous simplement ce que tu as vu, sans ressenti, comme si on parlait d’un sujet lambda.
-Mais Gideon, c’est de Spencer qu’il s’agit ! L’agaçant, l’horripilant, l’énervant docteur Spencer Reid !

Gideon attrape JJ par le bras, l’obligeant à se relever. Sans mot dire, il la traîne jusqu’à l’entrée de l’école.
-Tu es Reid. Que fais-tu ?
JJ semble un instant déstabilisée mais sous la direction de Gideon, son côté professionnel prend rapidement le dessus. Elle glisse son âme de côté, elle la reprendra plus tard, et devient l’agent spécial Jareau.
-Je surveille les enfants et les adultes. Il n’y a rien de suspect. J’observe aussi ma collègue qui discute au téléphone avec l’agent Hotchner. Elle est inquiète. Malgré ses efforts pour le cacher, elle est réellement anxieuse. Sa peur me touche mais j’arrive à la mettre de côté. Je continue ma surveillance mais quelque chose ou quelqu’un attrape mon attention. C’est mon tour d’avoir peur. Je regarde ma collègue et subitement ma peur se déculpe.
JJ s’arrête. Elle semble être en suspend, attendant que quelqu’un ait la bonté d’appuyer sur la touche play.
-JJ, que se passe-t-il ?
-Il a peur pour moi. Je ne l’avais pas compris sur le moment mais c’est clair maintenant. Il a peur pour moi ! Je connais ce sentiment, pourquoi ne l’ai-je pas compris plus tôt ?
-Continue JJ.
-Il m’adresse un sourire de réconfort mais ses lèvres me disent adieu. Ensuite il se détourne et avant que je comprenne l’imminence du danger, il se met à courir vers le parking.
JJ se met aussitôt à imiter les faits et gestes de Reid. Elle court vers le parking mais s’arrête juste avant le talus.
-Là il a stoppé nette sa course. Il a fait quelque chose puis m’a jeté un dernier regard avant de repartir en contrebas du talus et de disparaître. Qu’est-ce qu’il a fait ici ?

Tout en exprimant une question unanime, JJ se met à inspecter les alentours. Les autres membres de la BAU en font tout autant. Soudain la voix de Derek retient l’attention générale.
-J’ai trouvé.
L’agent Morgan étale au sol le contenu d’une poubelle. Prospectus, papiers gras, restes de vieux sandwichs et autres canettes se côtoient dans un ordre bien aléatoire. Au milieu de cette publicité pour le tri sélectif se trouvent quelques objets inappropriés en ce lieu de scolarité, un flingue, une pochette contenant une carte nominative du FBI, des papiers d’identité et un téléphone portable ouvert et désossé.
Gideon s’approche de Morgan.
-Vous savez ce que cela signifie n’est-ce pas ?
-Que le sujet veut déshumaniser Spencer.
-Du moins l’adulte qu’il est devenu. Il manque ses menottes, mais cela n’a rien d’étonnant. Le sujet doit apprécier l’idée de retourner la propriété de Spencer contre lui. Il va chercher à annihiler le Spencer que nous connaissons pour retrouver celui qu’il a perdu… le petit garçon de douze ans qu’il était ! On embarque tout cela. Rien ne sert de rester plus longtemps ici, il faut se poser et raisonner calmement comme on le ferait pour tout autre crime.
-Gideon, regarde !
Morgan tend l’arme de Reid, canon vers le haut. Celui-ci est obturé par un morceau de papier froissé, déchiré. Un papier intentionnellement glissé là à leur attention. Gideon se fend d’un large sourire. Il se tourne vers JJ.
-Reid n’a pas perdu sa confiance en nous. Il a cherché à te protéger. De quoi, de qui, je l’ignore, mais s’il s’est volontairement « donné » au sujet, il n’a surement pas l’intention de devenir son instrument sans réagir. Ayons confiance en lui. Au boulot !

***


La voiture est à l’arrêt mais le moteur ronronne toujours, comme s’il fallait être prêt à déguerpir et vite. Spencer aimerait bien disparaître, se fondre dans l’environnement et ne plus être, mais tout cela n’est qu’utopie et espoirs vains. Il n’est pas dupe et ne se fait aucune illusion quand aux dessins de son ravisseur. L’agent du FBI a déjà enduré ce genre de choses… attendre, cogiter sur l’avenir proche et se rendre compte qu’en fin de compte la réalité sait être aussi horrible que l’imaginaire. Il l’a déjà vécu et ne compte plus le subir en spectateur impuissant. Il a étudié les dossiers que JJ puis Garcia ont sortis des archives et sait parfaitement ce à quoi s’attendre. Douze jours pour faire de lui sa possession… Ha s’il croit que Spencer va se laisser faire ! Non, cette-fois-ci les choses ne couleront pas aussi simplement.

L’homme est sorti du véhicule. Quelques bruits tendent à supposer qu’il contourne la Dodge, s’apprêtant sans doute à ouvrir le coffre et en extraire Spencer. Ce dernier bande tout son corps, replie ses jambes contre son thorax, prêt à projeter ses pieds sur son ravisseur dès que celui-ci apparaîtra. Il ferme les yeux cherchant à localiser sa position mais tout ce qu’il perçoit n’a aucun sens. Un bruit de caoutchouc, de scotch… et un murmure rauque, comme si l’homme se parlait à lui-même. Puis une porte qui s’ouvre et l’homme s’installe de nouveau à l’avant. Spencer ne baisse pas sa garde. Il n’a pas l’intention de laisser s’échapper la moindre possibilité d’action. Il ne sera plus jamais l’objet d’un psychopathe, même si cela doit signer son arrêt de mort. L’espace d’un instant le visage de Jennifer vient se greffer devant ses yeux.

Spencer a parfaitement conscience de ne pas être un homme d’action, même s’il a prouvé à tous et surtout à lui-même qu’il était capable de surpasser ses limites. Mais celles-ci n’ont plus cours dans ce type de situation. Tout en disant adieu à JJ devant le groupe scolaire, il s’était promis de se battre vaille que vaille ! Une promesse qu’il réitère en cet instant où tout bascule.
-Adieu JJ.


*** *** ***


https://www.youtube.com/watch?v=SOXmbnCjSsI&feature=related
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MessageSujet: Re: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeLun 26 Mai 2008 - 17:23

suspens suspens! qu'est ce qu'il prépare pour Reid? triste6

hate de voir la suite! vole
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MessageSujet: Re: Un écho du passé   Un écho du passé Icon_minitimeLun 26 Mai 2008 - 17:37

nano a écrit:
suspens suspens! qu'est ce qu'il prépare pour Reid? triste6

hate de voir la suite! vole
Nano toujours fidèle au poste! top_1 merci! Quand à la suite, elle est en formation dans mon esprit tortueux mais j'hesite entre deux approches...peut-être les deux finalement... Advienne que pourra! :pendu:
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