Chapitre 1 : Renaissance
Etat de Virginie
Parc national Shenandoah
Mardi 22 Septembre 2009
Le vent frais du début d’automne ramena Emily à la réalité.
Elle ne se souvenait pas de la façon dont elle avait atterri ici, à Shenandoah mais elle savait ce qu’elle y faisait. Depuis son arrivée dans l’équipe, elle avait ressentit le besoin de venir s’échapper en pleine nature.
L’automne était la meilleure saison pour venir faire une promenade ici parce que les feuilles des arbres changent de couleur. Ca donne l’impression que la montagne respire. Comme nous.
Ce parc lui permettait de s’évader et d’oublier toute les atrocités qu’elle voyait au quotidien. Pourtant, elle supportait le choc. Son travail lui plaisait, son équipe aussi quoiqu’elle eut du mal à s’intégrer, pensa t-elle. Fille d’ambassadeur, tout le monde pensaient qu’elle s’était fait pistonner pour ce job. C’était faux. Elle l’avait attendue, cette mutation. Quoiqu’il en soit, elle était enfin intégrée, un peu trop peut-être. Ils avaient des soupçons. Tous. Depuis cette fameuse enquête, Hotch’ la dévisageai sans cesse comme si il attendait la confession d’un assassin, Reid tentait la méthode du dialogue, ça ne fonctionnait pas pour autant, et les autres ne faisait que la scruter en lui demandant si tout allait bien. Oui, tout allait bien. Peut-être. Probablement.
En réalité, Emily avait la désagréable sensation de s’être enfermée malgré elle dans une bulle hermétique que personne ne pouvait percer. Elle était comme prise au piège enfermer avec elle-même. Incapable d’empêcher les flash-back et les souvenirs, autrefois refoulés, de revenir la hantée. Son appel au secours était la supplication du silence. Moins on en parle mieux c’est.
Le temps ne comptait plus, du moins, il lui échappé. Debout sur les rochers, elle contemplait les passants qui se mouvaient dans le paysage. « Je suis bien » pensa t-elle.
« C’était la meilleure chose à faire. C’est la règle. Ne jamais laisser ces émotions prendre le dessus. Je me suis sentie piégée. Peut-être que je ne suis pas aussi forte que je le pensais. Ce boulot j’en ai rêvée, j’étais persuader d’être faite pour ce job mais aujourd’hui je ne suis plus sûre de rien et surtout, je ne me reconnais plus. La femme qui apparaît dans le miroir n’est qu’une enfant agitée. ».
***~***
3 jours plus tôt
Le samedi 19 septembre 2009, alors que l’équipe de la BAU terminait sa journée dans un restaurant japonais, Aaron Hotchner avait annoncé son intention de prendre quelques jours de repos pour profiter de son fils Jack. Une annonce plutôt inhabituelle de la part d’un bourreau du travail. Mais tout le monde s’en amusa y compris lui. Son travail lui tenait à cœur mais cette fois-ci, c’était pour son fils, il prendrait ces 5 jours de repos et s’y tiendrai.
Derek s’empressa, discrètement, d’ouvrir un pari avec Spencer.
- Je pari 20 dollars qu’il revient au bout de 2 jours et si ce n’est pas physiquement, ce sera par téléphone. Murmura t-il
- Tenu ! répondit Reid en ricanant
David, quant à lui, encouragea Aaron. Il savait qu’il aimait son fils plus que tout et il savait aussi qu’Aaron était dans l’incapacité à lâcher prise. Ce repos était bien méritait et cela lui ferait le plus grand bien.
Il y a une autre personne qui aurait bien besoin de quelques jours de repos pensa-til en regardant Emily au bout de la table.
Une minute plus tard après un ultime échange de plaisanteries, la conversation s'orienta sur le sujet habituel, les tueurs en séries. Pendant ce temps, Spencer, essayait tant bien que mal de se servir de ces baguettes. Aaron le regarda d’un œil amusé. Il fallut tout de même dix bonnes minutes pour que quelqu’un se décide enfin à lui venir en aide. Jennifer attacha les petites baguettes en bois colorés avec un élastique.
- On fais avec les moyens du bord comme d’habitude dit-elle en souriant
Mais tu devrais vraiment apprendre à tant servir Spenc’, je n’aurai pas toujours un élastique à porter de main !
Jennifer, la seule personne de l’équipe à appeler Reid, Spenc’. Il n’en s’en plaignait pas, au contraire.
Emily, assise en face de Derek, restait très discrète. Elle parlait lorsqu'elle le devait et riait lorsque la situation le préconisait. Rien de plus. Penchée sur son assiette, elle évitait le regard de tous. Cela ne lui ressemblait pas. Emily était une fille plutôt calme et rigolote. Prometteuse dans son travail, elle paraissait forte comme un roc. Et pourtant..
Quelques jours avant, l’équipe c’était rendu à Castleton dans le Vermont pour enquêtait sur des meurtres de jeunes femmes retrouvées noyées dans le lac de Bomoseen. C’est lors de cette enquête qu’Aaron remarqua un changement brutale dans le comportement d’Emily. C’était son rôle après tout, il était le chef. Cependant, il ne pouvait pas intervenir, pas maintenant, pas avec ce tueur en liberté.
Il essaya donc de faire abstraction des sarcasmes répétés de sa subordonnée mais conservait tout ça dans un coin de sa tête. Il dû la rappeler à l’ordre une fois seulement. « Tu es sous mon autorité, ne l’oublie pas » avait-il dit. Cela avait suffit.
Sur le chemin du retour, David rejoignit Emily à l’avant de l’avion et tenta de discuter avec elle mais fut reçu par un magistral :
- Je ne suis pas l’un de tes suspects dit-elle froidement.
- Ce n’est pas ce que j’ai dis Emily mais j’ai pensé que tu n’allais peut-être pas aussi bien que tu veux nous le faire croire.
- Je vais très bien répondit-elle se forçant à le regarder et à sourire
- Tu en es sûre ? insista t-il
- Tu l’as dis toi même, tu as « pensé » mais ce n’est pas le cas.
David la regarda longuement dans l’espoir de lire quelque chose dans ces yeux, en vain.
- Très bien, mais sache que nous sommes là, si tu as besoin.
David rejoignit Hotch’ à l’arrière, contrarié de ne pas avoir réussit à arracher le moindre mot à Emily. Celle-ci savait qu’ils se doutaient de quelque chose. Elle n’arrivait pas à se contrôler. Comme si ces émotions avaient pris possession de son corps. Assisse seule, le regard braqué à travers le hublot, elle serra fort l’enveloppe dissimulé dans la poche de sa veste.
Le repas se termina dans la bonne humeur ou presque. Après que Spencer, Derek et Jennifer eurent payés l’addition et rejoignirent leurs voitures respectives, Emily se dirigea à son tour vers la sortie mais fut stoppée dans son élan par Aaron.
- Tu as 5 minutes à nous accorder s’il te plait ? demanda t-il même si cette phrase relevait plus de l’ordre que d’une requête.
Sentant le vent venir Emily s’empressa de répondre.
- J’ai déjà dit à David que j’allais très bien. Inutile de s’attarder là-dessus, se serait une perte de temps.
- Ce n’est pas à toi d’en juger, assit toi s’il te plait répondit-il d’une voix calme mais stricte.
- Jusqu’à preuve du contraire, j’ai une vie privée alors ne vous immiscez pas dedans. Dit-elle
- Tu es agressive, tu agis sur l’instant et tu fuis la conversation. Répondit Aaron
- Et c’est bien normal je trouve, ce n’est pas parce que vous n’avez plus de vie privée que je n’ai pas le droit d’en avoir une aussi. dit-elle sèchement
Un silence se fit. Tout le monde savait qu’Hotch’ avait mal vécu son divorce et la séparation d’avec son fils, y compris Emily.
- Lorsque ta vie privée influe sur ta vie professionnelle, ça me regarde. Et même si cela ne te plaît pas. Si tu continue à camper sur tes positions et de ne pas vouloir en discuter je serai dans l’obligation de te suspendre pour quelques jours. Un peu de repos te ferai le plus grand bien.
- Ne vous fatiguez pas pour ça. Vous aurez ma demande de mutation sur votre bureau.
- Pourquoi réagit tu de cette façon ? Nous ne sommes pas tes ennemis.
- Probablement parce que j’en ai marre de me sentir poursuivit par des cons qui n’ont aucun droit de me dicter ma conduite.
Sur ces dernières paroles, Emily saisit son sac à main et son manteau et quitta le restaurant presque vide sous les regards curieux de clients indiscret. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle venait de dire mais elle savait une chose, elle perdait pied.
Aaron et David la regardèrent partir.
- Le prends pas au sérieux Hotch’, moi je t’aime bien, t’es parfois un peu barbant mais c’est ce qui fais tout ton charme Plaisanta David
- Merci de ta compréhension Dav’. Ca me touche énormément. Moi aussi je t’aime bien tu sais.
Tout deux éclatèrent de rire et sortir du restaurant. Morgan, l’est attendait.
- Qu’est-ce que tu fais encore ici Morgan ? demanda David
- Je voulais savoir comment ça c’était passé avec Emily répondit-il visiblement inquiet
Je viens de la voir passée et je lui est proposé de la raccompagner. Elle a refusé en me répondant qu’elle n’avait aucunement besoin d’une baby-sitter.
- T’en fais pas, elle est sur la défensive avec tout le monde, ce n’est pas contre toi dit Aaron d’un ton rassurant
- Oui je sais. Et vous, ça a été ? Demanda Derek
- Bah…d’après ce que j’ai retenu de cette conversation, nous sommes deux vieux cons répondit fièrement David
Morgan le regarda interloqué puis éclata de rire à son tour. Tous trois échangèrent encore quelques mots puis se souhaitèrent une bonne nuit.
Plus tard dans la soirée, Spencer réfléchissait. Il n’était pas du genre à parler de ces sentiments. Lui qui avait grandit sans père et au contact d’une mère souffrant de trouble psychologique sérieux, il n’avait pas eut une enfance des plus joyeuse. Il réussissait sans peine à masquer ces émotions.
Lorsqu’il s’aperçut qu’Emily n’était pas dans son état normal, l’image d’un drogué lui revint à l’esprit. Le drogué, c’était lui. Lors d’une enquête, il avait été kidnappé par un tueur en série, Tobias, qui souffrait de dédoublement de personnalité. Ce tueur lui avait donné du dilaudid, un médicament appartenant au groupe des analgésiques narcotiques, il agit sur le cerveau afin d’augmenter la tolérance à la douleur. Reid vécu un supplice.
Le soir même, lorsque son calvaire pris fin et qu’il serra très fort, Hotch’ dans ces bras, il réalisa qu’il était sain et sauf et que tout était bel et bien terminé.
Mais il ne se doutait pas qu’il aller avoir dû mal à reprendre pied. Par la suite, il devenu dépendant et ne pouvait plus se passer de ces substances qui lui permettaient d’apaiser provisoirement ses maux.
Six mois après son arrivée à la BAU, il avait parler de ces cauchemars qui le torturaient, à Morgan. L’équipe. Une famille pour un jeune homme qui n’avait connu jusqu’à lors qu’une structure familiale branlante.
Spencer soupira, caressa du bout des doigt la reliure en cuir du livre qu’il tenait fermement dans ses mains. Il l’ouvrit, l’un de ces cheveux tomba et vint se placer tel un marque page. En le retirant, son regard s’arrêta sur le premier mot de la première ligne : Amitié. Spencer récita la définition dans sa tête. Affection mutuelle liant deux personnes ! Liant deux personnes…repensa t-il.
D’un geste vif, il saisit le combiner noir du téléphone et composa le numéro.
Le téléphone retentit assez longuement, Emily regarda l’afficheur : Spencer REID. Elle ne décrocha pas. Elle monta à l’étage, se fit couler un bon bain et y resta pendant une bonne heure.
Elle cogita un bon moment et se proposa de partir quelques temps. Le temps que la mutation soit acceptée et qu’Hotch’ donne son approbation. Shenandoah est idéale et peut-être qu’elle pourrait même aller vers l’ouest, à Portland pourquoi pas, du moment que l’endroit en question se trouve loin de la Virginie.
Spencer raccrocha le combiné, il ressentit comme un malaise. Assis dans son fauteuil, il laissa tomber sa tête dans ces mains.
Même si un coéquipier ne vas pas bien, on lui laisse un peu de temps pour se reprendre en main. Spenc’ n’eut pas envie d’attendre. Il ressaisit le téléphone. Quelques secondes après, un homme à la voix fatigué décrocha.
- Reid ? Il est 3h du matin dit Morgan
- Excuse-moi de téléphoner à cette heure tardive répondit-il hésitant
- Tardive ? Reid... Qu'est-ce qui se passe ?
- Je n'arrive pas à dormir. Cette histoire avec Emily me tracasse.
- Après le dîné, Hotch' et Rossi ont essayer de lui parler mais ça ne s’est pas très bien passé.
- Comment ça ?
- Après avoir niée, elle leur à dit qu’elle en avait marre d’être poursuivit par des cons rigola Derek
- Il n'y a rien de drôle Morgan! comment ont-ils réagis ?
- Il n'ont pas eut le temps de dire quoique se soit, elle est partie très vite.
- J’ai essayer de lui téléphoné mais elle ne répond pas.
- Si elle ne veut pas en parler, on ne peut rien y faire.
- On ne peut pas non plus la laisser se replier sur elle même.
- J’ai pas dis ça Reid..
- Tu l’as insinué répondit-il sèchement
- Reid…Tu te souviens quand j’ai été accusé de meurtre ?
- Oui.
- Au début, je préférai aller en taule plutôt que de vous voir fouiner dans ma vie. Mais vous ne m’avez pas laisser le choix. Alors, on ne lui laissera pas non plus.
- Je ne ferai pas le même erreur qu'avec Elle.
Morgan se frotta les yeux et eut un moment d’attente.
- Attends Reid...tu te reproches encore de ne pas être aller lui parler ?!
Un silence se fit.
- Reid! Elle souffrait d'un stress-post traumatique. Elle refusait d'être aidée. On ne pouvait pas rester posté devant sa porte à l'affût d'une éventuelle connerie.
- Oui, je sais .. admit Reid Mais j’ai toujours la sensation que j’aurai pu changer quelque chose si j’avais agis.
- Reid…
- Je parlerai à Emily demain matin.
- On lui parlera tous. Mais pour l’instant, essaye de dormir un peu, tu as dépasser ton couvre feu et tu sais que le manque de sommeil ne te réussit pas plaisanta Derek
- Parle pour toi! Rit-il
Reid raccroche une fois de plus, le combiner. Cette nuit là, il ne dormit pas. Morgan non plus.
Aaron Hotchner verrouilla la porte de son appartement, alluma la petite lampe près du canapé et balaya du regard la pièce sombre. Vide, c’était vide et sans vie. Jack me manque pensa t-il. Après cette pensée furtive, il jeta sa veste sur le fauteuil et déposa ces clés sur la petite table prés de la cuisine. Comme à son habitude, depuis que sa femme avait demandé le divorce, Aaron se servit un verre de whisky. Il jeta un autre coup d’œil à la pièce en termina son verre. Tout le monde avait de lui, l’image du mâle dominant. Celui qui ne pleurs jamais et qui en aucun cas ne laisse ces émotions prendre le dessus. C’était faux bien sur, chaque homme à ses faiblesses. Sa femme et son fils, voilà quelles étaient les siennes.
Enlever à un homme, sa femme et son enfant et il ne restera que la carcasse disait-il.
Il n'était qu'une carcasse. Une vieille carcasse qui plus est. Un léger sourire, presque perceptible, lui échappa.
Emily perdait patience mais il comprenait. Un matin, il avait reçu à son bureau les papiers du divorce. Plus tard dans la journée, lorsqu’il devait interroger un meurtrier avec Reid, il
avait perdu son sang-froid. Cela aurait pu leur coûter la vie à lui et à Spencer mais Reid avait rattraper le coup. Reid... un véritable phénomène.
Aaron ne voulait pas laisser tomber cette histoire avec Emily. C'était inconcevable. Il avait perdue Elle. Il ne la perdrait pas. Sa décision était prise, il irait lui parler plus que sérieusement, quitte à la faire exploser de rage et de colère. Il irait jusqu'au bout cette fois-ci. Après cette réflexion, Aaron se dit qu'un autre verre ne pouvait pas lui faire de mal.
***~***
Une larme glissa le long de son visage puis une autre et une autre jusqu’à que son visage soit enseveli. Ces barrières, pourtant puissante, venaient de céder.
Le soleil était au zénith et le vent était toujours aussi doux, c’était vraiment une belle journée. Lundi matin, Emily était parti déposée sa lettre de mutation sur le bureau d’Aaron. Elle ne croisa que Spencer et Pénélope mais ne leurs avaient pas prononcé un mot mise à part un « bonjour » de politesse. Ils devaient être au courant et elle en avait honte. Elle aimait ce saloperie de job.
Perdu dans ces pensées, Emily n’avait pas remarqué l’arrivée, inattendu, de Derek, Aaron et de David.
Tous trois se tenaient à quelques mètres derrière elle. Ils ne bougeaient pas. Ils attendaient. Le taux de probabilité qu’ils aient découvert son coin secret était quasi nul, comme le fait de voir un jour Aaron Hotchner sans cravate. Quasi nul.
Le vent frais fit frissonner Emily de tous ces membres. Une mèche de cheveux vint s'installer sur son visage. Elle la dégagea d'un geste gracieux. Le vent transporta vers elle, une délicieuse odeur de parfum pour homme. Son odeur faisait ressortir le côté très masculin, très viril du mâle à l’état pur. Depuis qu'il était arrivé à la BAU, Derek ne l'eut jamais changer pour le plus grand plaisir de la gente féminine. Il lui correspondait disait-il.
Emily baissa la tête, le regard perdu et soupira.
- Emily...dit doucement Derek. Dis moi ce qui ne vas pas ?
- Nous avons tous un petit jardin secret. Tu n’avais pas à pénétrer dans le mien Morgan.
- Je sais ce que tu ressens, il y a quelques années de ça, j’ai ressentis la même chose. Je me suis senti oppressé, je n’ai pas supporter de voir ma vie décortiquer par l’équipe mais c’est cette équipe qui m’as tiré de la merde quand j’en avais besoin et c’est cette équipe aussi qui ne m’a pas demander la moindre chose en retour. Affirma Morgan
Six mois après mon arriver, j’ai commencé à faire des cauchemars. Des cadavres m’ont poursuivis pendant des nuits entières. Et je suis parti en parler à Hotch’. Parce qu’il est mon patron, mon équipier et qu’il est déjà passé par là. Nous sommes tous passé par là.
- Ca n’a rien à voir ! objecta Emily
- Alors de quoi il s’agit ?! Tu es hargneuse, troublée et tu fais absolument tout ton possible pour éviter que l’on en discute ! Qu’est-ce qui t’effraie à ce point si ce n’est pas ça ? Je veux savoir. Exigea Derek
- Comment avez-vous su que j’étais ici ? Personne ne le sait.
- Tu étais sous surveillance, répondit David
- Pardon ?
- Tu ne nous as pas laisser laissé le choix. Intervint Hotch’
- Depuis combien de temps ?
- Quoi, depuis combien de temps ?
- Depuis combien de temps ça dure, cette surveillance ?
- Depuis quelques jours.
Jusqu’à présent, Morgan s’était toujours très bien entendu avec Emily, il la considérer comme une sœur et souffrait de son impuissance face à la situation. Il voulait faire pour elle ce que l’équipe avait fait pour lui autrefois.
Elle se retourna et fit face aux trois hommes. Elle sentit ces jambes devenir lourdes et sa voix s'étouffer. Elle cru un instant s'écrouler mais se retint.. Prise au piège pensa t-elle.
- Je fais des cauchemars…
Derek soupira…il avait du mal à la croire.
- Et ça t’arrives souvent ? demanda t-il
- Quelques fois…
- A quelle fréquence ? Interrogea David
- Seulement la nuit…admis t-elle
Aaron sortit une enveloppe pliée en deux de la poche intérieur de sa veste. Emily sentit son cœur battre la chamade, comme-ci il voulait s’extraire à tout prix de son corps.
- Lorsque tu es venu me déposer ta demander de mutation lundi matin, tu as fais tomber une enveloppe dans mon bureau. Je me suis permis de l’ouvrir Dit Hotch' calmement.
Emily mis sa main dans la poche de sa veste et n’y trouva rien. Plus d'enveloppe. Elle fut pris d’une crampe à l ‘estomac.
- Vous n'aviez pas le droit murmura t-elle
- C'est vrai mais je l'ai fais pour ton bien.
- Je ne veux pas en parler.
- Il le faut bien pourtant, ça ne ressemble guère à une plaisanterie dit David
- Vous êtes loin de la vérité. dit-elle les yeux plein de larmes
- Alors quelle est la vérité ? demanda David
Emily ne répondit rien, elle tourna la tête.
- Je ne voulais pas en arriver là dit Aaron en ouvrant l’enveloppe avec soin. Il saisit la lettre plastifiée du bout des doigts, l’ouvrit et la lu à haute voix.
« Ma douce colombe,
Les années nous ont séparés mais je garde en moi le souvenir de notre précieuse rencontre. Elle restera à tout jamais gravée dans ma mémoire.
La première chose à laquelle je pense en me levant chaque matin, c’est l’odeur exquise de ta chair. Je donnerai tout pour caresser une dernière fois chaque parcelle de ta peau.
Malgré les années qui ont passé, on peut tout refaire, on cherchera un nouveau ciel et une nouvelle terre, là ou l’amour nous le permet, là ou l’on peut tout recommencer.
Toi seule peut nous faire avancer jusqu’au jour ou mon baiser franchira tes lèvres.
Notre résurrection est en marche ».
Aaron n’avait pas encore tout lu qu’Emily s’effondrait à genou. La main sur sa bouche comme pour étouffer ses plaintes, elle appuya sa tête sur le sol et laissa exploser sa tristesse. Morgan couru vers elle et la prit dans ces bras. Ni Hotch’ ni David ne lui avait parlé de cette lettre.
- Ca va aller Emily, je suis là et je ne te laisserai pas tomber dit-il tout bas Ok ?
Emily qui ne pouvait s’arrêter de pleurer mima un oui de la tête.
David s’approcha à son tour.
- Emily…on va tout faire pour savoir de qui vient cette lettre, ne t’inquiète pas. Tu dois surtout reprendre ton calme et venir avec nous. Nous en discuterons au boulot ok ?
Emily remima un oui de la tête.
- Tant que tu resteras avec nous, rien ne t’arriveras. Je ne laisserai pas cette ordure t’approcher. Jura David
Incapable de se relever seule, Morgan et David la calmèrent et l’amenèrent jusqu’à la voiture. Durant le trajet, personne ne parla, pas même Morgan. Hotch’, qui conduisait, jeta quelques coup d’œil à l’arrière grâce au rétro intérieur, Emily était bouleversé et lui était inquiet.
***~***
Au même moment
Connecticut,
Easton dans le comté de Fairfield
La visite de deux policiers chez Bennett Price eut lieu le 20 septembre 2009 au environ de midi. Sa vieille voisine, Abbigail Vaughan n’avait pas donné de signe de vie depuis deux jours. Inquiète, sa fille, Marjorie, avait averti les services de police de la ville.
Les deux flics étaient âgés d’une vingtaine d’années. Marc Carlton était un grand brun un peu bête. Ce qu’il connaissait de la justice, il l’avait appris dans des films. La réflexion personnelle lui était parfaitement inconnu. Fils aîné d’une fratrie de 5 enfants, il se devait de faire bonne figure en ayant un job et en aidant à payer les factures.
Denis Frost, un peu plus jeune et plus petit que Marc n’était pas une flèche non plus. Il n’aimait pas son job mais il voulait a tout prix quitter le domicile parental. N’étant pas fait pour les études, il ne restait que ça ou être l’épicier du coin. Rangé des boites de conserves toute ma vie ? Hors de question ! disait-il. Je deviendrai flic, ce ne doit pas être très compliqué.
- J’ai vu Abby il y a trois jours de ça. Déclara Bennett
- Comment était-elle ? interrogea Denis
- Physiquement ?
- Non, mentalement intervint Marc
- Elle était joyeuse. Elle est toujours joyeuses lorsqu’elle s’occupe de ces enfants.
- De ces enfants ? demanda Denis
- Ces fleurs répondit Bennett en montrant du doigt le jardin fleuri de Madame Vaughan.
Marc fixa Bennett droit dans les yeux. Il le trouvait ringard avec ces grosses lunettes et sa chemise à carreaux. Il se terra dans le silence et poursuivit son observation pendant que Denis continuait l’interrogatoire.
- Que faisait-elle exactement ?
- Bennett le regarda interloqué. Et bien, elle s’occupait de ces fleurs répéta t-il
- Ok.
- Vous lui avez parlé ?
- Juste cinq minutes, le temps de mettre mes affaires dans le coffre de ma voiture
- Est-ce qu’elle vous à dit quelque chose ?
- Comme quoi ?
- Un projet de partir par exemple ?
- Non. Abbigail ne pourrait jamais quitter sa maison.
- Pourquoi ça ?
- Elle aime trop la vie ici. C’est un quartier tranquille, tout le monde connaît tout le monde et chacun à ces petites habitudes.
Marc griffonna sur un petit bloc note snoopy. Un professionnalisme à en couper le souffle pensa Bennett. Denis poursuivit.
- Avez-vous vu quelqu’un lui rendre visite ou rôdait prêt de chez elle ces derniers jours ?
- La journée je suis au travail, il m’est donc impossible de vous répondre, par contre, je n’ai vu personne ni le matin très tôt ni le soir.
- Je vous remercie Mr Price, si jamais un quelconque détail vous revenez n’hésitez pas à téléphone au poste.
- Oui bien sur, ça va de soit.
Il referma la porte de chez lui et mit le verrou. Regardant par la fenêtre, les deux jeunes flics partir, Bennett Price s’auto complimenta pour sa performance.
Il vivait dans le petite ville d’Easton depuis bientôt 2 ans et aimait son quartier. Il était apprécié de tous et lui apprécié leur crédulité.
Bennett alla fermer la fenêtre de la cuisine, fit la vaisselle, l’essuya et la rangea. Il saisit le vieux poste radio à pile et descendit au sous-sol.
Elle gisait sur la table métallique. Elle avait les yeux ouvert, ses poignets étaient attachés et sa robe à fleurs déchirée. Du sang coulait d’entre ses cuisses. Bennett pouvait sentir son parfum malgré la puanteur qui s’émanait de la pièce.
- Ne t’inquiète pas Abby, tout sera bientôt fini. Dit-il en caressant ces petits cheveux blancs bouclés.
- Je vous en prie, laissez moi partir, je ne dirai rien, je vous le jure pleura t-elle de sa petite voix
- Chutttt, tout ira bien Abby répondit-il d’un ton apaisant
Il se tourna alors vers l’homme assis dans le coin sombre de la pièce. Ces yeux lui sortait de la tête. Il était jeune et impatient.
- Gary ? Est-ce que ça va ?
- Laisse-là moi…sil te plait. Implora t-il
- Pas encore.
- On va devoir attendre combien de temps encore bordel de merde ! Hurla Gary en jetant sa chaise à travers la pièce.
Bennett le regarda calmement. Il savait que son petit frère était un manque. Ces mains tremblaient.
- Bon d’accord mais tu dois faire en sorte qu’elle ne soit pas identifiable.
- T’inquiète pas pour ça.
Bennett, assis sur un divan marron en cuir, détendu et à l’aise, posa le poste de radio sur la petite table basse, le mit en marche et s’alluma une cigarette. Gary, saisit une paire de ciseau et exécuta ça sentence. Bennett regarda silencieusement son petit frère abattre sa colère sur le visage de la vielle femme, jusqu’à que plus aucuns morceaux de sa peau ne soit visible. Abbigail Vaughan mourut à l’âge de 70 ans sur un air de jazz.
Fin Chapitre 1