Mon cadeau de fin de semaine
-Chapitre 2-
-Le réveil-
Dans un hôpital, Washington D.C, Jeudi apres-midi: Un homme en costume cravate Afro-Américain marchait dans un couloir d'hôpital. Il cherchait à rejoindre la femme qui discutait avec un médecin. Cette femme était dans les débuts de la cinquantaine, mais elle en paraissait dix de moins. La femme aperçut l’Afro-Américain et le salua:
-Femme: Bonjour, Silvers!
-Silvers: Bonjour, lieutenant Newland!
-Newland, au médecin: Docteur Maroni, voici l’inspecteur Silvers, des affaires classées. Silvers, voici le docteur Maroni.
Les deux hommes se serrèrent la main. Newland expliqua à Silvers la raison de leur présence.
-Newland: Hier soir, un des patients du docteur Maroni est sorti de quatre ans de coma. Aucune identité connue. Les seules informations que nous ayons sur cet homme sont les suivantes: il a été renversé par un conducteur en sortant de nulle part sur une route de campagne. En plus d’avoir été écrasé, ce malheureux a subi plusieurs sévices, tous aussi affreux les uns que les autres... Docteur, je pense que vous serez plus clair que moi sur ce coup...
-Maroni: En fait, cet homme a été durement torturé avant d’être écrasé. Il a été battu avec un fouet, et je pense qu’il a été battu en étant suspendu en l’air. Ses articulations huméro-scapulaires, entre l’humérus et son épaule, en étaient en mauvais état quand il a atterri ici. Il a aussi des coupures faites par une lame, cutter, couteau ou scalpel, sur la poitrine et avant-bras...
Silvers devint perplexe à cette présentation. Son chef le remarqua.
-Newland: Qu’est-ce qu’il y a, Silvers?
-Silvers: Est-ce que par hasard on lui a enfoncé quelque chose dans les mains et pieds, docteur Maroni?
Maroni sembla surpris.
-Maroni: Euh, en effet... Comment le savez-vous?
Le lieutenant Newland regarda son collègue, aussi surprise que Maroni, et avide de réponse.
-Silvers: En fait, patron, il me semble qu’il y a, dans nos dossiers, deux affaires dont les victimes ont reçu les mêmes sévices, plus d’autres, et qui ont été retrouvées dans un cercueil, dans les environs de Washington DC, il y a des années. Elles ont été identifiées des mois après la découverte de leur corps...
-Newland: Alors il y a de grandes chances que notre homme ait été la troisième victime, mais il a réussi à s’échapper des griffes de son bourreau... On a surement affaire à un tueur en série...
-Maroni: Dans ce cas, je dois vous dire autre chose... Depuis quatre ans, un anonyme envoie une boite de chocolat tous les premiers jours de changement de saison...
-Silvers: C’est le tueur...
-Newland: Il faut envisager la possibilité qu’il découvre que sa victime s’est réveillée... Il faut la mettre sous protection...
-Silvers: Et appeler l’unité de la BAU du FBI... Elle pourra nous aider…
Bureau du FBI, Quantico, Vendredi :Les agents de l’unité de la BAU s’étaient installés dans la salle de briefing, autour de la table ronde, et attendaient patiemment leur analyste, Penelope Garcia, qui arriva les bras envahis d’I Pad, de dossiers et de ce qui ressemblait a une petite pile de cahiers. Elle salua ses compagnons de sa voie enjouée habituelle:
-Penelope: Bonjour tout le monde!
-Derek: Bonjour, Garcia... Mais qu’est-ce que tu nous as apportés, aujourd’hui?
Penelope venait de déposer les I Pad et la pile inconnue. Elle distribua les cahiers à chacun, avec les
I Pad.
-Penelope: Ceci est un petit souvenir de vos quinze minutes de célébrité, en tant que héros de la nation! J’ai rassemblé plusieurs photos et j’en ai fait un album souvenir! Ca a pris plus longtemps que je ne l’avais prévu, mais vaut mieux tard que jamais, pas vrai?
Les agents feuilletèrent le cahier. Spencer commenta:
-Spencer: Tu as même conservé l’article du journal d’il y a dix jours sur nous??
-Penelope: Je suis tellement fière de vous... Et vous êtes si beaux sur ces photos, j’allais pas me priver pour immortaliser cet évènement!
-David: Je trouve que c’est une très bonne idée... Ca nous fera un bon souvenir à raconter de la BAU. Merci, Garcia!
-Penelope: Tout le plaisir est pour moi, agent Rossi!
-Aaron: Je regrette que tu n’ais pas pu être avec nous ce soir la...
-Penelope: Oh, j’ai remédié à ce problème. Je me suis permise de m’ajouter avec vous sur une des photos... Photoshop fait des merveilles...
-Emily: Tu t’es même mise une très belle robe...
-Penelope: Merci, Prentiss... Bon, maintenant que vous avez tous jeté un coup d’œil à cette œuvre, il va falloir que vous regardiez d’autres images hélas moins joyeuses...
-Aaron: On t’écoute, Garcia.
Garcia s’assit, et mit en marche l’écran plasma. Trois photos apparurent. Deux hommes et une femme. Penelope commença sa présentation:
-Penelope: Voici Jeff Granger et Helen O’Manning. Ces deux personnes ont été retrouvées dans les Appalaches pour Jeff Granger et dans un terrain abandonné dans la banlieue de Washington pour Helen O’Manning, dans un cercueil en bois de fabrication manuelle, en 1998 pour Granger et 2000 pour O’Manning. Toutefois, ils étaient morts bien avant qu’on ait retrouvé leur cercueil. Tous les deux ont été victimes de tortures, que je vous laisserai le soin de découvrir sur vos consoles. Mercredi, cet homme, John Doe, s’est réveillé amnésique de plusieurs années de coma à St Henry Hospital. Il s’est fait renverser par une voiture il y a quatre ans sur une route de campagne. Il a subi les mêmes sévices que les deux autres, mais n’a pas reçu toute la panoplie, si je puis m’exprimer ainsi... Enfin, pendant qu’il était dans le coma, il a reçu à chaque début de saison une boite de chocolats.
-Aaron: Des liens entre ces trois personnes?
-Penelope: Granger était policier dans l’Utah, et O’Manning caporal dans l’Air Force, dans le Missouri. La police a mis longtemps pour les identifier... Leurs corps étaient en décomposition avancée…
-Derek, lisant une copie du rapport: Ces deux personnes étaient venues passer des vacances dans le coin... Malheureusement pour elles, leurs vacances se sont transformées en cauchemar...
-Emily: Le tueur a choisi des étrangers... Confrontés a eux-mêmes, loin de chez eux...
-David: ll a pu ainsi disposer de tout sont temps pour les torturer et les enterrer. Il savait qu’on mettrait du temps à les identifier... La police aurait cherché du coté des disparus dans l’Etat dans lequel elle avait trouvé les victimes, puis après, elle aurait élargi les recherches aux autres Etats.
-Spencer: Il n’y a aucune marque d’agression sexuelle... Seulement les tortures... Le tueur ne cherche qu’à faire souffrir ses victimes... Il veut prendre l’ascendant et asseoir son pouvoir en se transformant en bourreau et en torturant ses victimes.
-Aaron : Je lis que plusieurs trous ont été percés dans les cercueils… Et que la police y a retrouvé une petite lampe torche…
-Spencer : Granger et O’Manning auraient été enterrés vivants ??
-Aaron : C’est a envisager…
-Penelope : C’est affreux… Mais pourquoi les torturer puis les enterrer vivants ? Pourquoi ne pas directement les enterrer vivants ??
-David: Les tortures n’étaient que la première étape d’une logique… Il va falloir qu’on détermine l’élément qui déclenche la deuxième et ultime étape, s’il n’y en a pas d’autres avant…
-Derek : En admettant que John Doe soit la troisième victime, pourquoi le tueur a-t-il attendu près de six ans pour recommencer?
-Emily: Il a peut-être eu un empêchement... Prison, maladie ou n’importe quoi...
-Aaron: Mais il n’a jamais renoncé a sa nouvelle victime. Il lui a envoyé des cadeaux, ce qui signifie qu’il le surveille depuis quatre ans...
-Derek: Vous pensez qu’il va vouloir le kidnapper pour finir son travail?
-Aaron: Très probablement.
-Penelope: La police l’a mis sous surveillance.
-Aaron: Très bien, nous partons. Garcia, qui est notre contact?
-Penelope: L’inspecteur Silvers, des affaires classées de Washington D.C.
Poste de police, Washington DC:Les profilers arrivèrent dans l’après-midi dans le poste de police de Washington ou travaillait l’inspecteur Silvers. Celui-ci les accueillit et les présenta à sa supérieure, le lieutenant Newland. Celle-ci et Silvers accompagnèrent l’équipe dans une salle de briefing spécialement arrangée pour elle, puis Newland parla:
-Newland: Nous avons mis John Doe sous surveillance.
-Aaron : L’agent Prentiss et moi aurons besoin de parler avec lui…
-Newland : Il ne vous aidera pas beaucoup, il est amnésique… Mais peut-être que vous aurez plus de résultats… Silvers vous accompagnera.
-Aaron : Merci, lieutenant. Nous aurons également besoin de nous rendre sur le lieu ou John Doe a été retrouvé… Dave, tu peux t’en occuper ?
-David : Pas de problème…
-Newland : Que comptez-vous apprendre la bas ?
-David : Je cherche a connaitre la géographie du coin, pour essayer de déterminer si John Doe a couru pendant longtemps avant d’atterrir sur la route…
-Aaron : Reid et Morgan, vous relirez le dossier, pour voir si on peut trouver un nouvel élément.
St Henry Hospital, après-midi, debut d'apres-midi :Emily et Aaron se trouvaient dans la chambre de John Doe, en compagnie de son médecin, le docteur Maroni. Un policier en uniforme gardait l’entrée de la chambre. John Doe était un homme aux cheveux noirs, dans la trentaine, avec un physique de sportif de haut niveau. Il était adossé a son coussin, sur son lit, chamboulé par la situation a laquelle il devait faire face, a savoir qu’il venait de rater quatre ans de sa vie et qu’il ne se souvenait plus de rien. Le docteur Maroni lui présenta les deux agents du FBI qui étaient venus le rencontrer.
-Maroni : John, je vous présente les agents du FBI Prentiss et Hotchner…
John Doe s’inquiéta :
-John Doe : Vous êtes venus m’arrêter ?
-Emily : Pas du tout. Soyez tranquille… Nous voudrions simplement discuter avec vous…
-John Doe : Et bien, si vous le voulez, mais je ne me rappelle plus de rien, alors je ne sais pas si je vais pouvoir tenir une conversation… Mais si vous n’êtes pas venus m’arrêter, pour quelle raison êtes-vous ici ?
-Maroni : John, vous vous rappelez de ce que je vous ai expliqué ?
-John Doe : Oh, oui… Mais je n’ai aucun souvenir de ce qui m’est arrivé…
-Maroni : Les agents Prentiss et Hotchner pourront peut-être vous aider à vous rappeler quelques éléments…
-John Doe : Est-ce que la personne qui m’a torturé va revenir ?
-Aaron : Nous ferons tout pour qu’elle ne vous approche plus. Vous sentez-vous capable de nous aider ?
-John Doe : Je vais faire du mieux que je peux…
-Aaron : D’accord. Nous allons commencer. Si jamais vous vous sentez mal à l’aise, n’hésitez pas à nous le dire.
-John Doe : D’accord…
-Maroni : Je vais vous laisser. Je reste dans le coin, si vous avez besoin de moi…
-Aaron : Merci, docteur.
Le médecin quitta la pièce. Emily et Aaron expliquèrent la procédure à John Doe.
-Emily : On va d’abord vous poser des questions générales, touchant à divers domaines, pour stimuler votre esprit et votre subconscient. Répondez-nous sans réfléchir, dites tout ce qui vous vient immédiatement a l’esprit, ne vous censurez pas, même s’il s’agit de quelque chose qui n’a rien à voir avec la question. Parfois, une simple réponse à ces questions peut faire remonter un souvenir à la surface. Ca ne marche pas a tout les coups, et ca peut mettre du temps à venir, mais ne vous inquiétez pas. Ce n’est qu’une question de temps...
-Aaron : Ensuite, au fur et a mesure, nous essaierons d’évoquer les évènements qui vous ont amené jusqu’ici. Si vous ne vous souvenez de rien, ce n’est pas grave. Parfois, il faut plusieurs tentatives. Comme l’a dit l’agent Prentiss, il faut laisser le temps faire les choses… Vous êtes prêt ?
-John Doe : Prêt !
Aaron sortit un dictaphone et l’alluma. Emily conseilla à John Doe de se mettre à l’aise dans son lit, puis de fermer les yeux. Ensuite, elle l’invita à respirer lentement et profondément, à se détendre, et à vider son esprit (enfin, vu qu’il était amnésique, la seule façon pour lui de vider son esprit était d’oublier qu’il se trouvait à l’hôpital). Une fois que John Doe fut totalement relaxé, Emily commença à poser des questions d’ordre général, sans réel rapport avec l’affaire.
-Emily : John, dites-moi… Quelle est votre couleur préférée ?
-John : Je n’en sais trop rien… La, sur le coup, je dirai le rouge…
-Emily : Pourquoi ?
-John : Euh… Peut-être que j’aime les couleurs chaudes… Je me sens attiré par la chaleur…
Emily continua ses questions générales, puis après un certain temps, elle arriva aux questions ayant un rapport avec l’affaire.
-Emily : … C’est très bien, John… Maintenant, je vais vous demander d’inspirer profondément… A partir de cet instant, je vais vous demander de vous visualiser dans une foret…
-John : Je me vois dans la foret…
-Emily : Vous courez à vive allure…
-John : Ok…
-Emily : Vous courez si vite parce que vous fuyez une personne qui vous veut du mal… Une personne qui vous a déjà fait du mal… Mais vous avez réussi à lui échapper et a présent, vous cherchez à fuir le plus loin possible… Est-ce que vous vous voyez fuir ?
-John : Oui… Attendez… Je vois…
-Emily : Prenez votre temps…
-John : Je vois… Il fait froid… J’ai froid… Et j’ai mal…
-Emily : Ou avez-vous mal, John ?
-John : Un peu partout, mais surtout au dos…
-Emily : Pourquoi avez-vous mal au dos, John ?
-John : Je sens comme quelque chose qui me déchire le dos, qui me brule…
Emily regarda son patron. John commençait à recouvrir lentement la mémoire et se rappelait les coups de fouet qu’il avait reçus.
-Emily : C’est très bien, John… Est-ce que vous avez mal ailleurs ?
-John : Oui… Aux pieds et aux mains… Il y a du sang sur mes pieds et mains… Et j’ai des éraflures sur les bras… Ca saigne…
-Emily : Essayez de vous concentrer sur ce qui vous entoure… Que voyez-vous ?
-John : Euh… Des arbres… Mais il fait noir, alors c’est dur de distinguer les choses…
-Emily : Est-ce que vous courez encore ?
-John : Oui… Mais je suis fatigué… Et aussi… Je me sens découragé… Mais je continue à courir… Et puis… Je vois quelque chose… Non, j’arrive sur quelque chose… C’est désert… Non… Il y a… Ah !!!
John Doe se réveilla en sueur, et en respirant bruyamment.
Emily posa une main sur l’épaule du patient, pour le rassurer.
-Emily : Ce n’est rien… Calmez-vous…
-John : Je… Je crois avoir vu une lumière aveuglante… Et puis le trou noir total… A votre avis, qu’est-ce que c’était ?
-Aaron : Surement le véhicule qui vous a renversé.
-John : Je suis désolé de ne pas me rappeler davantage…
-Emily : Ne soyez pas désolé… Au contraire, soyez fier de vous… Vous vous êtes souvenu de votre accident… C’est un énorme progrès…
-John Doe : J’aurai préféré me rappeler mon nom…
-Aaron : Cela viendra. Vous savez maintenant que vous aimez les plats Japonais et les motos du type Harley Davidson…
-John : Je serai un biker fan du Japon ?
-Emily : Qui sait ?
-Aaron : Nous allons vous laisser vous reposer…
-John Doe : Est-ce que vous allez rester, pour me protéger ?
-Aaron : On ne vous quitte pas des yeux. Si vous voulez bien nous excuser un instant.
Aaron sortit avec Emily de la chambre. Ils retrouvèrent l’inspecteur Silvers dehors. Ce dernier se renseigna :
-Silvers : Vous avez réussi à obtenir quelque chose ?
-Aaron : John se souvient de son accident, ce qui est un bon début. Je vais appeler Reid et Morgan pour voir ou ils en sont.
-Emily : Je retourne veiller sur John.
-Silvers, a Emily : Je viens avec vous.
Sur ce, les deux agents fédéraux et l’inspecteur se séparèrent.
Lieu de l’accident de John Doe, quelque part dans les Appalaches :David Rossi et le lieutenant Newland observaient le paysage qui encerclait la route de campagne sur laquelle John Doe avait été percuté il y a quatre ans. Il n’y avait pas âme qui vive dans ce coin. Les seuls êtres présents se manifestaient sous la forme d’arbres, de feuilles, de terre et de roches de différentes tailles. Rossi et Newland se trouvaient en plein milieu de nulle part. Newland fit un débriefing :
-Newland : Je me suis renseignée auprès des autorités. Il n’y a pas une maison, et encore moins un village a des kilomètres à la ronde.
-David : Pourtant, notre inconnu doit bien venir de quelque part… Vu l’état de ses blessures, il n’a pas pu parcourir autant de kilomètres…
-Newland : Il a peut-être une endurance que nous ne soupçonnons pas…
-David : De plus, cette région est une vraie jungle… De quoi tourner en rond pendant des journées… John Doe peut s’avérer être chanceux d’être tombé sur cette route…
-Newland : Il s’est quand même fait écraser…
-David : Il aurait été tué, sinon…
-Newland : Oui, c’est vrai… Alors, qu’est-ce que vous en pensez, agent Rossi ? Est-ce qu’il s’agit bien du même type qui s’en est pris a Jeff Granger et Helen O’Manning ?
-David : Il n’y a aucun doute la dessus. Un tueur en série qui en plus torture ses victimes a une signature propre. Ici, les trois victimes ont subi le même genre de sévices. Cependant, le tueur a choisi de les enterrer à des endroits différents... Une foret et une zone dans la banlieue de Washington… Il a réussi a creuser une tombe et a y déposer un cercueil sans être vu. Il a su se montrer très discret. Le tueur est surement du coin… Reste à délimiter un périmètre…
Le téléphone portable du lieutenant Newland sonna. Celle-ci s’éloigna pour répondre. David l’entendit au loin, prononcer :
-Newland : Allo ?... Je vais bien, merci… Deux semaines ?... Tu veux les emmener ou, exactement ?... En Russie ?... Il faut que j’y réfléchisse, mais pourquoi pas. Ils découvriraient d’autres horizons… Hein ?? Avec ta nouvelle amie ??... Depuis quand tu as une nouvelle amie ???... Bon, écoute, je dois réfléchir… Je peux te rappeler plus tard ?... Bye !
Le lieutenant raccrocha et revint vers David. Celui-ci, piqué par sa curiosité, demanda, en essayant de ne pas trahir son envie d’en savoir plus :
-David : Tout va bien ?
-Newland : Mon ex mari veut emmener nos enfants en vacances en Russie avec sa nouvelle amie…
-David : Vous avez l’air d’être préoccupée…
-Newland : C’est juste qu’il vient à peine de rencontrer cette amie… Je ne sais pas du tout qui elle est…
David interrogea Newland du regard, étonné qu’elle s’intéresse tant a la nouvelle compagne de son ex mari. Le lieutenant expliqua :
-Newland : Mon ex et moi sommes restés en très bons termes… J’ai eu la chance de ne pas vivre ce genre de divorce ou les ex époux se livrent une guerre sans merci pour s’humilier et se dépouiller mutuellement. Mon ex mari et moi nous sommes mis d’accord pour ne pas nous cacher nos relations, car elles impliquent nos enfants, et nous ne voulons pas d’histoires dans lesquelles nos enfants auraient à choisir entre l’un de leurs parents et le nouveau compagnon de l’autre…
Rossi restait admiratif devant cette bonne entente entre ces deux anciens époux.
-David : En effet, vous avez eu de la chance… Malheureusement pour moi, deux de mes divorces ne se sont pas très bien passés…
-Newland : J’en suis navrée…
-David : Oh… C’est la vie… Je crois que mes ex ne supportaient pas de me voir entretenir une liaison durable avec le FBI…
Newland rigola.
-Newland : Mon ex avait le même problème… Etre mari d’une femme flic, et embrasser cette vie faite de longues attentes pendant les nuits, de ces heures supplémentaires interminables lors d’enquêtes, et de ces coups de fils a n’importe qu’elle heure de la journée annonçant une nouvelle série de longues heures de dur labeur, n’étaient pas vraiment sa tasse de thé. A la longue, ca l’a marqué… Et on a préféré se séparer avant que cela nous pourrisse la vie à tous les deux. D’autant plus que j’adore cette vie et que je n’ai pas envie de la quitter…
-David : Au moins, vos enfants ont de la chance d’avoir des parents sages…
-Newland : Et vous, agent Rossi, vous avez des enfants ?
-David : Le seul regret de ma vie…
Newland fut attristée d’apprendre que David était un cow boy solitaire.
St Henry Hospital, fin d’après-midi :Emily sortait des toilettes pour dames et prit le chemin qui menait vers la chambre de John Doe. Loin devant elle, elle put apercevoir un médecin en blouse blanche sortir de la chambre de John Doe, située aux alentours de l’accueil du service. La chambre était en ce moment vide, car John était parti prendre un peu d’air dans la cour, en compagnie d’Aaron, de Silvers et du policier qui surveillait l’accès à la chambre. Le médecin eut l’air mécontent, comme si l’absence de John Doe venait de mettre un énorme frein dans son programme. Le médecin discutait à présent avec une infirmière en poste à l’accueil, en ayant abandonné sa frustration. La conversation fut rapide et le docteur partit au moment ou Emily arrivait. La jeune agent jeta un coup d’œil au médecin qui s’éloignait dans un autre couloir, en direction de l’ascenseur. Elle observa sa silhouette, et un détail troublant attira son attention. Ce détail concernait les chaussures du médecin. Des chaussures de randonnée, celles qu’on met quand on veut faire une longue balade dans la foret ou la montagne. De plus, Emily aperçut ce qui ressemblait a de la terre incrustée dans la semelle extérieure de la chaussure. De un, l’hôpital se trouvait en pleine ville, et de deux, quel médecin se montrerait aussi négligent sur l’hygiène en arpentant les couloirs d’un hôpital avec des chaussures sales ? Emily eut un pressentiment. Elle se précipita vers l’infirmière avec laquelle le médecin douteux avait discuté, et lui demanda, en lui montrant son badge du FBI :
-Emily : Excusez-moi, madame, mais que vous a demandé le médecin qui vient de parler avec vous ?
-Infirmière : Il cherchait le patient de la chambre 46, John Doe…
-Emily : Pour quelle raison ?
-Infirmière : Il a dit qu’il était neurochirurgien et qu’il voulait vérifier les fonctions motrices de John Doe… Je lui ai dit que le patient était…
Emily ne resta pas jusqu'à la fin de la réponse. Elle courut dans le couloir ou le médecin se trouvait et l’interpela :
-Emily : Docteur !
L’homme se retourna. Il était très calme et souriant.
-Homme : Oui, madame ?
-Emily, présentant son badge : Excusez-moi, pourrai-je vous parler ?
L’homme perdit rapidement son sourire a la vue de la plaque d’Emily. Il détala carrément. Emily se mit à sa poursuite, en même temps qu’elle appelait Hotch, via son micro, pour le mettre au courant des événements.
-Emily : Hotch ! Je crois que le tueur est revenu ! Déguisé en médecin. Un mètre quatre vingt, cheveux courts et châtains ! Il vient de prendre les escaliers !
-Aaron : On met John Doe à l’ abri et j’arrive !
Le suspect emprunta les escaliers et descendit les marches deux par deux. Emily fit de même. Le fuyard et la traqueuse descendirent plusieurs étages, et Emily comprit que l’homme cherchait à se réfugier dans le parking quand elle le vit continuer à descendre les escaliers après avoir atteint le rez-de-chaussée. Elle donna sa position à Hotch :
-Emily : Hotch, il est allé dans le parking !
Elle entendit Hotch lui répondre qu’il arrivait le plus vite possible.
Emily arriva enfin à la porte donnant sur le parking. Le faux médecin avait disparu. La jeune femme sortit son pistolet et pénétra lentement mais surement dans le parking, qui s’avéra sombre, froid et rempli de voitures. L’agent essaya de balayer le plus d’espace possible avec ses yeux, tout en avançant prudemment. Il n’y avait aucune trace du fuyard. Pour l’instant, Emily n’avait entendu aucun bruit de moteur signalant le démarrage d’une voiture. Soit le fuyard se cachait derrière un véhicule pour piéger Emily et la neutraliser avant de fuir, soit il n’avait pas encore atteint son véhicule. Emily continua sa progression. Toujours rien. Ou était-il ? Se demanda Emily. Soudain, alors qu’elle était arrivée au niveau d’un poteau, une matraque s’abattit sur sa main droite qui enserrait le pistolet. Emily ressentit une vive douleur à ce membre. Douleur puissante, paralysante, et spécifique d’un bâton électrique. Emily lâcha son arme. Elle n’eut pas le temps de se défendre car le faux médecin venait de lui assener un autre coup au niveau du ventre. Emily plia sous la douleur, et sentit le bâton s’abattre sur sa tête, puis le noir total effaça l’image du parking avec ses voitures.
Hotch descendait les escaliers menant au parking a la vitesse de la lumière, a la fois en sueur et extrêmement inquiet, car il n’arrivait plus à communiquer avec Emily via son micro, malgré ses inlassables tentatives. Le supérieur de la BAU répétait en vain le nom de famille d’Emily. L’agent arriva enfin au parking, qu’il trouva vide. Il dégaina son arme, et s’aventura parmi les allées. Apres quelques rangées, Aaron entendit un claquement de portière. Il se dirigea vers l’origine du bruit, puis tout a coup, il braqua son pistolet sur… Un homme âgé d’environ soixante dix ans qui leva aussitôt ses mains en l’air, apeuré.
- Vieil homme : Prenez tout ce que vous voulez !
Aaron baissa son arme et rassura le vieil homme.
-Aaron : N’ayez pas peur… Je suis du FBI… Je ne vous veux aucun mal… Avez-vous vu un médecin aux cheveux courts châtains dans le coin ?
- Vieil homme : Non…
-Aaron : Merci. Vous pouvez aller.
Le vieil homme ne se fit pas prier pour s’éloigner d’Aaron, qui reprit son inspection. Il longea de nouveau plusieurs allées, et puis, tout à coup, il sentit quelque chose s’ancrer dans sa chair, dans sa poitrine. Il fut immédiatement secoué par une douleur intense qui lui chauffa le corps. Aaron ne put résister aux violents spasmes qui prenaient le contrôle de tout son être, et comprit qu’il venait d’être touché par un taser. L’agent du FBI s’effondra par terre, sonné, le souffle coupé et les muscles affreusement endoloris, incapables de faire le moindre mouvement. Avant de tomber dans l’inconscience, Aaron put voir une silhouette s’approcher de lui, silhouette floue à cause des volts reçus, mais silhouette qui portait des lunettes de soleil et un bonnet. Aaron eut le temps d’apercevoir également, parmi les voitures qui l’entouraient, l’arrière d’un 4*4 dont les bords inferieurs du coffre avaient été salis par de la terre et de la boue.
Hotch espéra de tout son cœur qu’Emily était saine et sauve, sans savoir qu’en réalité, elle et lui venaient de franchir les portes de l’enfer…
Le sang coulera a partir du chapitre 3 (il est temps, pas vrai?).
Je viens de m'apercevoir d'un truc... Vous remarquerez (pour ceux qui ont lu "Duos"), qu'Emily s'est encore fait kidnapper apres etre sortie des toilettes...