Comme promis, un debut de sang...
Je m'excuse d'avance pour le vocabulaire de certains personnages (mais vous comprendrez le pourquoi de ce vocabulaire...)
-Chapitre 3-
-Si proches, mais si loin-
Poste de police, Vendredi, fin d’après-midi :David Rossi et le lieutenant Newland revinrent de leur périple dans la campagne, et rejoignirent Derek Morgan et Spencer Reid qui avaient passé l’après-midi à réexaminer tous les dossiers concernant l’affaire en cours, et avaient placé les informations importantes sur deux tableaux blancs. David demanda à ses collègues s’ils avaient du nouveau, et Spencer débuta le résumé :
-Spencer : Jusqu'à présent, Morgan et moi pensons que le tueur exerce un métier manuel, en nous basant sur le fait que les cercueils en bois dans lesquels Jeff Granger et Helen O’Manning ont été retrouvés avaient été fabriqués manuellement…
-Derek : C’est du travail soigné. Ce type est doué… Il est minutieux … Il n’a laissé aucune trace…
-Newland : Il est peut-être menuisier ?
-Spencer : C’est possible… Mais je doute que son patron lui laisse fabriquer des cercueils pour son plaisir, sur son lieu de travail… Sauf s’il est a son propre compte, bien sur… Ce qui lui permet de construire librement… Mais même s’il n’est pas son propre patron, rien ne lui interdit de s’adonner a sa passion de fabrication de cercueils une fois chez lui…
-Derek : Il lui faut dans ce cas la de la place… Je le verrais plus habiter une maison dans la campagne, ou dans une petite ville…
-David : On peut déjà explorer cette piste.
David sortit son portable et appela Garcia, qui l’accueillit avec enthousiasme :
-Penelope : J’attendais votre appel avec impatience, agent Rossi… Quelle est ma mission ?
-David : Garcia, est-ce que tu peux faire une liste de tous les employés de menuiserie, et les propriétaires de tels ateliers dans la banlieue de Washington D.C et la Virginie ?
-Penelope : C’est comme si c’était fait ! Avez-vous d’autres paramètres à ajouter ?
-David : Isole ceux qui ont des antécédents judiciaires… Vu la barbarie des tortures, le tueur a surement déjà manifesté des attitudes orientées dans ce sens… Isole aussi ceux qui habitent une maison.
-Penelope : Je vous rappelle des que j’ai la liste !
Penelope et David raccrochèrent chacun de leur coté. David revint dans la discussion avec ses collègues et Newland.
-David : Et a part ca, rien d’autre ?
-Derek : Nous n’avons trouvé aucun lien entre Granger et O’Manning… Il nous manque trop d’éléments, Rossi…
A ce moment, le téléphone portable de Newland sonna. Celle-ci s’excusa avant de répondre. Au fur et à mesure qu’elle écoutait son interlocuteur, son visage s’assombrit de plus en plus. A la fin de la conversation, elle apprit à David, Derek et Spencer la terrible nouvelle :
-Newland : C’était Silvers… Le tueur a refait surface aujourd’hui…
-Spencer : Il a réussi à kidnapper John Doe ??
-Newland : Non, mais il a kidnappé vos deux collègues…
Les trois hommes de la BAU demeurèrent pétrifiés par la gravité de la nouvelle.
Parking de St Henry Hospital, dans la soirée :L’un des étages du parking de l’hôpital avait été investi par une multitude de policiers, de membres de l’unité scientifique et de trois agents du FBI, ainsi que de l’inspecteur Silvers et du lieutenant Newland. Rossi, Reid, Morgan, Silvers et Newland se tenaient debout sur la scène du crime. Bien entendu, il n’y avait pas de corps, mais il y a avait la carte et l’insigne d’Aaron Hotchner, ainsi que le dictaphone qui avait été utilisé pour enregistrer le premier entretien avec John Doe, et, tout juste a coté, deux pistolets : celui d’Aaron et celui d’Emily. Pour une raison inconnue, le tueur avait choisi de conserver la carte et l’insigne d’Emily. Silvers fit un débriefing :
-Silvers : Je veillais sur John Doe avec l’agent Hotchner, quand il a été appelé par l’agent Prentiss pour une urgence. L’agent Hotchner m’a dit que le tueur était entré dans la chambre de John Doe et qu’il fallait qu’on le mette a l’abri, ce qu’on a fait, puis votre collègue est parti rejoindre l’agent Prentiss…
-Spencer : De toute évidence, Prentiss et Hotch ont retrouvé notre homme ici…
-David : Quelle est la description du tueur ?
-Silvers : Un mètre quatre vingt, cheveux courts châtains…
-Newland : Je ne comprends pas… Le tueur était seul… Comment a-t-il pu maitriser deux personnes en même temps ??
-David : Je n’en ai aucune idée…
-Derek : Le plus logique serait qu’il les ait maitrisés à tour de rôle… Qu’est-ce que les caméras de surveillance ont donné ?
-Silvers : Votre homme s’est garé dans un coin épargné par les caméras. Par contre, grâce à celles de l’entrée du parking, on peut voir qu’il conduit un 4*4 noir. On ne peut pas voir son visage car il a mit des lunettes de soleil, un bonnet et s’est enroulé une écharpe autour de la bouche…
-Newland : Peut-on aussi voir la plaque d’immatriculation ?
-Silvers : Les gars de l’unité scientifique penchent dessus.
-Derek : Il y a un truc qui me chiffonne… Pourquoi avoir enlevé Prentiss et Hotch ?? Pourquoi deux personnes ? Pourquoi ne pas s’être simplement enfui ??
-Spencer : Il semblerait qu’il ait renoncé à John Doe pour Prentiss et Hotch… Peut-être qu’il a pensé qu’ils avaient plus de valeur pour une rançon ??
-Derek : Il est resté silencieux pendant des années, je doute qu’il cherche une rançon… Oh c’est pas vrai…
-David : Quoi ?
-Derek : Avec qui est Jack, en ce moment ?
-David : Quand Aaron est en mission, il confie Jack a sa belle sœur…
-Derek : Je vais la prévenir…
-David : Il faudra aussi prévenir Strauss…
-Derek : Apres Jack… Il faut qu’on retrouve Prentiss et Hotch très vite, parce que si le tueur a décidé de renouer avec ses habitudes meurtrières, leurs jours sont comptés…
Cette dernière phrase s’ancra dans l’esprit de David et Spencer, et s’entrechoqua contre leur boite crânienne comme un épais marteau tapant une enclume. Emily et Aaron étaient en danger de mort, et pour l’instant, les indices n’affluaient pas, compliquant encore plus leur localisation.
Quelque part, dans le nord est des Etats Unis :Aaron Hotchner reprit connaissance. Il voulut ouvrir les yeux pour découvrir ou il se trouvait, mais n’y arriva pas. Il sentit alors qu’un bandeau noir épais obstruait totalement ses yeux, et donc son champ de vision. Ce bandeau encerclait efficacement sa tête, et plus exactement, la comprimait presque. Qui plus est, il était rugueux et Aaron fut pris de démangeaisons au niveau de la région oculaire et au niveau de sa peau et de ses cheveux qui s’étaient retrouvés prisonniers de ce bandeau. Aaron était ainsi dans le noir complet, privé de sa faculté de voir. L’agent de la BAU se concentra pour faire appel à ses autres sens. Il réalisa qu’il était assis sur une chaise. Il voulut bouger ses mains, mais arriva vite à la conclusion que tout comme ses yeux, et aussi ses jambes, ses mains avaient été rattachées solidement aux accoudoirs du siège par un bout de corde tout aussi inconfortable que le bandeau. Ses chevilles, quant à elle, étaient rattachées aux deux pieds avant de la chaise. Aaron tenta de faire basculer la chaise, mais se rendit compte que la chaise avait été fixée au sol. Aaron remarqua qu’il avait perdu sa veste. Certainement le tueur l’avait retirée et l’avait balancée quelque part. Cette absence de veste permit à Aaron de réaliser qu’il se trouvait dans une salle ou il faisait froid. Cette froideur fit frissonner Aaron. Il eut l’impression d’être enfermé dans une salle qui avait été un lieu propice à l’horreur de corps mutilés et en souffrance sous la délectation d’un semblant de forme humaine qui n’était que l’incarnation du diable. Cette situation effraya Aaron. Oui. Il avait peur. Aaron Hotchner avait toujours su faire preuve de sang froid et n’avait jamais montré le moindre de signe de faiblesse devant un meurtrier, mais en l’occurrence, son assurance en avait pris un coup, a cause de cet inconnu auquel il était confronté. Apres avoir fait le tour de la situation, l’image du visage d’Emily Prentiss revint dans son esprit. Plusieurs questions se bousculèrent dans son cerveau. Avait-elle été aussi kidnappée ? Si oui, ou était-elle ? Etait-elle encore vivante ? Si oui, dans quel état était-elle ? Si Emily n’avait pas été kidnappée, que lui était-il arrivé ? Avait-elle été simplement assommée, lui permettant de reprendre connaissance plus tard et d’avertir Rossi, Morgan et Reid ? Ou bien avait-elle été blessée plus sérieusement ? Et si oui, quelle était la gravité de ses blessures ? Un lourd grincement métallique prit la suite des questions. Aaron se redressa tant bien que mal, et releva la tete, en direction de l’origine du bruit. Il entendit des pas. Une démarche décontractée. Aaron sentit enfin l’eau de Cologne de l’homme qui l’avait enlevé. Ce dernier prit la parole :
-Tueur : Comment allez-vous, agent Hotchner ?
-Aaron : Je n’ai pas peur de vous.
Cette phrase n’était qu’à moitié vraie, car en cet instant, Aaron était en position de faiblesse. Le tueur avait tout pouvoir sur lui, et celui-ci redoutait le moment ou le tortionnaire commencerait ses sévices.
-Tueur : Vous avez l’air sur de vous… Mais bref, passons…
-Aaron : Qu’avez-vous fait a l’agent Prentiss ???
-Tueur : Oh, rien du tout, rassurez-vous… Enfin, pour l’instant…
Ce détail mit Aaron en rage. Il commença à se débattre comme un lion enragé.
-Aaron : Si jamais vous la touchez… !!
-Tueur : Je n’ai que faire de vos menaces !!
-Aaron : Prenez-moi et relâchez-la !!
-Tueur : A vrai dire, je n’ai pas trop envie… Je veux vous garder tous les deux…
-Aaron : Ou est-elle ?? Laissez-moi lui parler…
-Tueur : Non. Il vaut mieux que vous restiez séparés…
Le tueur se mit à tournoyer autour d’Aaron.
-Tueur : Je n’avais pas prévu de tomber sur vous, et encore moins de vous prendre tous les deux avec moi… Cela a été si rapide… Mais j’ai eu un éclair d’inspiration, et j’ai décidé de vous emmener dans ma demeure… Afin de procéder a de nouvelles expériences… Vous savez, la routine peut s’avérer très barbante… Je suis convaincu qu’il faut toujours tenter de nouvelles approches… Pour être franc, quand j’ai vu votre collègue, j’ai su que je l’avais déjà vu auparavant… Vous savez, ce sentiment de déjà-vu… Puis, après l’avoir neutralisée, ca m’est revenu… Elle était sur la photo, dans le journal, dans l’article consacré à l’affaire du groupe terroriste… Du coup, j’ai décidé de vous prendre tous les deux, et d’oublier ma cible…
-Aaron : Quel est son nom ?
-Tueur : Je ne peux vous le dire… Par contre, je peux vous dire que vous allez jouer un rôle important dans ma nouvelle expérience, agent Hotchner… Et ca va commencer maintenant.
Aaron ne put voir que le tueur s’était approché d’une table, plaquée contre le mur donnant sur la porte d’entrée. Aaron ne put voir les différents outils de torture posés sur cette table, dans un ordre que seul le tueur saisissait. Aaron ne put voir le tueur saisir un cutter et faire sortir la lame. Aaron ne put rien voir, mais par contre, il put sentir cette lame de cutter se planter dans sa poitrine et déchirer une partie de son torse. Aaron serra les dents aussi fort que possible, pour ne pas crier et montrer sa douleur a son tortionnaire. Celui-ci dit à Aaron :
-Tueur : Vous finirez par crier, croyez-moi…
Et sur ce, la lame du cutter déchiqueta à nouveau la chair de Hotch, qui sentit son sang jaillir de ses plaies, couler sur sa poitrine et tacher sa chemise blanche. Il sentit aussi le tueur poser un objet sur sa poitrine, mais n’eut aucune idée de ce que cela pouvait être ni de son usage.
Emily Prentiss était réveillée depuis des heures. Elle aurait largement préféré rester endormie, car elle se trouvait dans une position très inconfortable et exténuante. En effet, la jeune femme avait les mains emprisonnées dans de lourdes chaines, et était suspendue en l’air, au centre d’une pièce. Les chaines étaient reliées à une espèce de poulie dont le maniement se faisait au sol, dans un coin de la salle ou Emily était coincée. Ses pieds flottaient dans le vide, eux aussi attachés par des menottes. L’agent du FBI avait la sensation que ses épaules se déboitaient un peu plus dangereusement à chaque heure qui s’écoulait. A la différence d’Aaron, Emily était en pleine possession de ses instruments visuels. Elle avait put ainsi faire l’état des lieux de la pièce lugubre qui lui servait de cellule. Les murs de la salle donnaient l’impression d’être en état de dégradation dont personne ne se souciait. En outre, il y avait comme des inscriptions sur ces murs, mais Emily ne put les distinguer avec précision à cause de la faible lumière qui émanait d’une lampe accrochée au plafond. Cette lampe de fabrication simple contrastait avec les deux lampes à néons mises au repos. Emily se demanda quelle était l’utilité d’avoir ces deux types d’éclairage dans une même pièce. La cellule prenait vraiment l’allure d’un grand cachot, si on oubliait les néons. Emily avait par ailleurs, remarqué cette table près de l’entrée, sur laquelle reposaient divers outils, dont la forme lui avait donné un haut-le-cœur, car elle avait comprit qu’il s’agissait d’instruments de torture, ce qui l’avait terrorisée. Chose incongrue, il y avait une chaine stéréo sur la table. Pour la première fois de sa vie, et de sa carrière a la BAU, Emily était terrifiée. Elle savait qu’elle allait vivre d’interminables heures de douleur. Elle espérait que Hotch s’était rendu compte de sa disparition et qu’il avait compris qu’elle était entre les mains du tueur. Elle priait pour que son chef et ses collègues viennent rapidement, ce qu’ils feraient. Emily en était sure. Elle les avait déjà vus à l’œuvre. L’équipe de la BAU avait déjà sauvé plusieurs vies avant qu’il ne soit trop tard. Il fallait juste patienter un tout petit peu, et dans quelques heures, au maximum dans une journée, elle reverrait la lumière naturelle du jour, et tout ceci ne serait qu’un vieux et mauvais souvenir. Emily avait confiance. Et en attendant les secours, elle devait se montrer forte, pour prouver à son équipe qu’elle avait du cran et que ses collègues pouvaient croire en elle. Emily avait vu les heures passer, mais ne savait pas quelle heure il était. Soudain, elle vit la porte de la salle s’ouvrir, et ce fameux faux docteur entrer. Il souriait. Un sourire sadique. Le tueur salua Emily :
-Tueur : Bonjour, Emily. Comment allez-vous?
-Emily: Ca irait mieux si vous me détachiez…
Le tueur rigola.
-Tueur : Un agent fédéral qui a le sens de l’humour… J’aime ca…
-Emily : Mes collègues me retrouveront…
-Tueur : On verra bien…
-Emily : Mon chef sait que je suis partie à vos trousses… Il a déjà appelé mes autres collègues…
-Tueur : Moui…
-Emily : Puisque vous allez me tuer…
-Tueur : Qui vous dit que je vais vous tuer ?
-Emily : J’ai vu votre visage… Je doute que vous allez gentiment me laisser rentrer chez moi…
-Tueur : Hum, vous êtes perspicace…
-Emily : Donc, puisque vous allez me tuer… Dites-moi… Pourquoi avoir tué Jeff Granger et Helen O’Manning ?
-Tueur : Pour la même raison que je vais vous tuer… Enfin, je ne vais pas vraiment vous tuer… Vous comprendrez par vous-même… Allez, assez bavardé, agent Prentiss… Commençons votre leçon.
Emily fronça les sourcils au mot « leçon ». De quoi parlait le tueur ? Avait-il forcé Jeff Granger, Helen O’Manning et John Doe à subir une sorte de rite de passage (du point de vue du tueur bien sur) avant de les mettre a mort ? Les avait-il forcés à adhérer à une sorte de raisonnement sordide qu’il prenait pour vérité implacable ? Pendant qu’Emily s’interrogeait sur le sens de ce mot, elle vit le tueur prendre un fouet et un bécher sur la table. Le tueur se plaça ensuite derrière elle et Emily commença à serrer les dents, prête à recevoir le coup de fouet qui arriva très vite. Le fouet déchira la veste et la chemise d’Emily, et vint bruler son dos. Le tueur recommença une série, et chaque nouveau coup de fouet accentuait profondément la douleur du précédent coup. Emily avait le dos en feu. Elle avait l’impression que plusieurs rifts s’étaient formés dans son dos. Cette douleur fit monter des larmes à ses yeux, mais Emily donna le meilleur d’elle-même pour ne pas pleurer et crier. Finalement, le tueur s’arrêta, pour appliquer le bécher contre le dos d’Emily. Celle-ci devina avec dégoût que le tueur recueillait son sang qui coulait sur son dos. Il reposa le fouet sur la table, mais conserva le bécher dans sa main. Emily remercia le ciel que ce soit fini, même si elle savait pertinemment que ce n’était que le début. Apres que le tueur ait rangé le fouet sur la table, il se retourna vers Emily et lui expliqua :
-Tueur : Vous croyez réellement que votre équipe viendra pour vous ?
Emily répondit avec férocité :
-Emily : Absolument !! Et elle vous mettre derrière les barreaux !!
-Tueur : Libre a vous de penser cela. Mais vous verrez, elle ne viendra pas. Elle vous laissera souffrir le martyr ici.
-Emily : C’est juste une question de temps…
-Tueur : Combien de temps avant qu’on décide d’inclure votre disparition dans les affaires classées ?
-Emily : Mes collègues ne feront jamais ca…
-Tueur : Oh si, ils le feront. Vous souffrirez, vous souffrirez, et vous souffrirez en priant pour que votre équipe vous libère… Mais vous verrez, personne ne viendra pour vous. Il vous faudra plus ou moins longtemps pour le réaliser, mais pour ma part, j’ai tout mon temps. Je vous laisse méditer.
Le tueur alluma la chaine stéréo qui cracha du heavy metal. Puis il tourna le bouton du volume pour le mettre au maximum. Les oreilles d’Emily furent agressées par une musique violente, que certains caractériseraient de musique du diable. Ensuite, le tueur éteignit la lampe, pour allumer les néons, qui émirent une lumière aveuglante. Et comme par hasard, les néons se trouvaient juste au dessus d’Emily. Elle vit le tueur lui sourire et fermer la porte. Elle comprit qu’elle allait passer de longues heures a supporter ce bruit incessant qui commençait a agacer ses tympans, et cette forte lumière qui ne lui laisserait pas fermer les yeux pour trouver un semblant de paix dans la nuit afin de tenter de faire abstraction de ce chanteur qui beuglait de façon démentielle, parmi ces guitares dont le son se rapprochait de celui d’une scie. Toutefois, la lumière permit à Emily de mieux décrypter les inscriptions sur les murs. « alone » (seul), « betrayers » (traitres), « untrue » (faux), et tant d’autres expressions. Les mots existaient en plusieurs exemplaires. Des mots sombres... Des mots écrits en rouge… Des mots écrits avec le sang d’êtres humains, parmi lesquels Jeff Granger, Helen O’Manning et John Doe.
Pour sa part, le tueur déambulait dans un couloir légèrement sombre. Bien qu’il eut allumé la chaine stéréo a son maximum, aucun bruit ne parvenait jusqu’au couloir. Quelques mètres plus loin, le tueur passa devant une deuxième porte. Il était très heureux d’avoir deux invités dans son antre, et leur sang dans deux béchers qu’il transportait délicatement comme s’ils contenaient un précieux trésor.
Poste de police, Washington D.C, milieu de la nuit :Derek, Spencer, David, et Newland menaient leurs recherches dans la salle de travail que les enquêteurs des affaires classées avaient mise à disposition des agents de la BAU. Les trois agents fédéraux étaient atrocement anxieux. Silvers arriva dans la salle, pour apporter des nouvelles.
-Silvers : L’unité scientifique a réussi à déchiffrer la plaque d’immatriculation.
-Derek : J’appelle notre analyste.
Derek se jeta sur le téléphone fixe, et composa le numéro. Garica répondit nerveusement :
-Penelope : J’ai la liste !
-Derek : Garcia, j’ai un numéro d’immatriculation pour toi… Inspecteur Silvers ?
-Silvers : 187 AHG.
De son coté, Penelope pianota le plus vite possible sur son clavier pour entrer les données. Elle fixa l’écran et tapa du pied, en attendant le résultat, qui arriva assez vite. La photocopie d’un permis de conduire s’afficha sur l’écran, et Garcia transmit l’information à Derek :
-Penelope : Je l’ai ! Georges Habberman… Mais il ne fait pas partie de ma liste… Une seconde…
Garcia s’arrêta dans son excitation d’avoir une piste. Une photocopie d’un autre document officiel venait de s’afficher sur son écran. La photocopie d’un acte de décès.
-Penelope : … Il est mort depuis douze ans…
Ce fut Spencer qui répondit :
-Spencer : Tu en es sure ??
-Penelope : Mon chou, j’ai son acte de décès sous les yeux…
David conclut :
-David : Il a volé la plaque et l’a installée sur son véhicule, pour qu’on ne l’identifie pas…
-Derek : Attendez, on n’a pas encore fini. Garcia, tu disais que tu avais la liste des menuisiers ?
-Penelope : J’ai quatre suspects. Je vous envoie leurs noms et adresses tout de suite !!!
-Derek : T’es géniale !
-Penelope : Uniquement si vous retrouvez Prentiss et Hotch !
Derek remercia Garcia et raccrocha.
Quelque part dans le nord est des Etats Unis, Samedi matin :Le tueur termina son verre de jus d’orange dans la cuisine. Il se leva de sa chaise et sortit de la pièce. Il marcha, puis déboucha sur le salon. L’homme quitta le salon pour aller dans le jardin arrière, via la porte qui séparait le salon et ce jardin. Une fois dans cet espace vert, le tueur s’étira et remplit ses poumons d’air frais. Il contempla le paysage qui s’étalait devant et autour de lui. Des arbres et des collines à perte de vue. Un vrai petit coin de paradis, loin de toute civilisation. Un repère parfait pour stimuler la créativité sanglante d’un tueur. L’homme se dirigea vers la grange située non loin de l’endroit ou il se tenait. Une fois dans la grange, il alla sur la gauche et arriva au niveau d’une trappe. Il souleva la grande plaque de bois carrée qui fermait cette trappe, et descendit les marches. Il arriva enfin dans un couloir, et l’éclaira en appuyant sur un interrupteur. Une caisse gisait par terre, remplie de divers objets. Le tueur prit un talkie-walkie en plastique, généralement utilisé par les parents de nouveaux nés pour capter leurs moindres pleurs lorsqu’ils se trouvaient dans une pièce autre que leur chambre, avec le récepteur, et un chalumeau de cuisine. Le tueur se dirigea vers la première porte donnant sur le couloir et l’ouvrit. Aaron s’agita, toujours les yeux bandés.
-Tueur : Bonjour, agent Hotchner. Bien dormi ?
Aaron ne répondit pas.
-Tueur : Vous n’êtes pas obligé de parler. De toute façon, je ne fais que passer.
Le tueur déposa le récepteur sur la table des instruments de torture et l’alluma. Il s’en alla ensuite, laissant Aaron de nouveau seul dans sa cellule. Le tueur vint dans la pièce ou se trouvait Emily, et sursauta légèrement quand le son bruyant de cette musique heavy metal parvint a ses oreilles. Il baissa le volume et éteignit la radio, avant de poser le talkie-walkie et le chalumeau. Il observa Emily. Les traits de son visage étaient tirés. Elle donnait l’impression de ne pas avoir dormi depuis des jours. Le tueur fut satisfait de ce résultat.
-Tueur : Bien dormi, agent Prentiss ?
Emily ne perçut qu’un vague enchainement de syllabes déformées. Ses tympans avaient bien souffert. Le tueur s’approcha d’elle, et lui demanda, plus fortement et lentement :
-Tueur : Bien… Dor… Mi… A… Gent… Pren… Tiss ?
Emily lui jeta un regard noir.
-Emily : Je ne cèderai pas.
-Tueur : Dans ce cas, passons à la seconde séance.
Le tueur revint vers la table et prit le chalumeau. Il alluma le talkie-walkie de surveillance bébé. Il mit en marche le chalumeau. Emily vit la flamme bleutée sortir du chalumeau. Il fallait qu’elle résiste. Il le fallait, sinon, c’était la porte ouverte à l’autodestruction psychologique. Emily vit le tueur se placer derrière elle. Le tueur regarda le dos d’Emily, rayé et ensanglanté par le fouet. Il posa les yeux sur la flamme bleutée, et l’approcha sans précipitation vers ce dos blessé. Il ressentit une immense joie quand le bout de la flamme toucha une des raies rougies, et encore plus quand il entendit Emily hurler de douleur. Malgré sa volonté, Emily n’avait pas pu résister à la chaleur de braise qui aggravait son dos. La douleur était insupportable.
-AAAAAAHHHHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Aaron faillit bondir de sa chaise quand il entendit ce hurlement déchirer le profond silence qui régnait dans sa prison. Il ne sut pas qu’il venait du récepteur, mais peut importe son origine, Aaron l’entendait clairement. Ce cri intense l’enragea terriblement, et en même temps, lui fit monter les larmes aux yeux. Aaron, dans un réflexe, gesticula comme un demeuré, comme si cette frénésie corporelle l’aiderait à se défaire de ses liens. Hélas, c’était impossible. Aaron ne put s’arrêter de se tordre dans tous les sens, car il souffrait. Pas la souffrance physique, mais celle d’assister, impuissant, au calvaire de cette femme, son agent dont il était responsable, et qui subissait les barbaries de ce bourreau infâme. Un deuxième hurlement aussi puissant de douleur s’éleva. Aaron remua de plus belle, sans succès. Un fleuve d’insultes aussi grossières les unes que les autres envahirent son esprit, et Aaron cria, avec un ton mêlé de voracité et de désespoir :
-Aaron : Espèce d’enfoiré !!! Batard !!! Pervers !!! Connard !!!
Un troisième beuglement suivit ces paroles.
-Aaron : Sale… Fils… De pute… !!!!
La voix d’Aaron s’était affaiblie. Non pas qu’il ne voulait plus insulter ce meurtrier sadique. Au contraire, il était prêt à tenir la cadence pendant des heures, mais la voix d’Emily déformée par la souffrance déchirait son cœur. Aaron diminua ses mouvements corporels ; s’affala sur le dos de sa chaise, courbé, désespéré et en souffrance devant son impuissance ; et éclata en sanglots en murmurant :
-Aaron : Je suis désolé, Emily…
D’autres cris d’Emily résonnèrent dans la pièce.
Le tueur ne s’était pas uniquement concentré sur le dos d’Emily. Il avait touché ses membres inférieurs. Il éteignit le chalumeau. De la fumée s’élevait des derniers impacts entre la chair de l’agent et le chalumeau, notamment aux jambes. Emily avait la tête baissée. Elle transpirait. Sa respiration était saccadée. Son visage était crispé. Elle regarda le tueur. Le tueur ne détourna pas les yeux. Même si elle avait mal, elle se raccrochait encore à cette idée stupide que son équipe la retrouverait, comme elle l’exprimait faiblement :
-Emily : Ils viendront… Ils viendront…
Le tueur assena un violent coup de poing dans l’estomac de la jeune femme, et répliqua :
-Tueur : Ils ne viendront pas. Ils ne viendront pas ! Vous êtes à moi et vous vous soumettrez !
Sur ce, il quitta la salle, après avoir éteint l’appareil de surveillance pour nouveaux nés. Emily profita de cette « intimité » pour balbutier :
-Emily : Hotch… S’il vous plait… Faites-vite…
Malheureusement, Hotch ne pouvait rien faire pour elle pour le moment car il était lui aussi prisonnier du tueur, mais Emily ignorait cet élément.
Le tueur revint vers Aaron. Des qu’il ouvrit la porte, il subit le déchainement verbal d’Aaron.
-Aaron : Espèce de fumier !!! Je vous jure que je vous réduirai en bouillie !! Sale pervers !!
-Tueur : Oh oh !! Enfin, agent Hotchner, qu’est-ce que c’est que ce langage ?
-Aaron : Va te faire foutre, connard !!
-Tueur : Vous de même, agent Hotchner…
Le tueur s’était rapproché d’Aaron, avec une pince métallique. Aaron sentit quelque chose de froid enserrer de plus en plus durement la phalange du milieu de son auriculaire gauche. Puis tout a coup, il entendit un craquement et ressentit une douleur fulgurante à cet os.
-Aaron : Ahhhhhh !!!!!!!
-Tueur : Ca vous fait mal ?
Par fierté et défi, Aaron resta silencieux. Il comprit que le tueur voulait lui briser les os des doigts de sa main gauche. Le tueur passa au tour de la même phalange, mais sur l’annulaire. Cependant, avant de faire quoique ce soit, il remarqua les larmes sur le visage d’Aaron, et le bandeau humidifié au niveau des yeux.
-Tueur : Ma parole… Vous avez pleuré ????
-Aaron : Ca vous excite de faire souffrir les gens, salaud ??
Le tueur ferma la pince.
-Aaron : Ah !!!
En plus du fait de s’en prendre avec joie a la destruction de doigts, le tueur semblait fasciné par le fait qu’Aaron avait pleuré.
-Tueur : Alors, vous avez pleuré quand vous l’avez entendue crier… Qu’avez-vous ressenti ? Dites-moi tout…
-Aaron : Je te planterai, croie-moi…
Nouveau craquement d’os, au niveau du majeur, et nouveau cri d’Aaron.
-Tueur : Le fait de l’entendre vous a fait souffrir, n’est-ce pas ?... Est-ce que c’était pire que de souffrir directement soi-même ?
Aaron ne voulut pas répondre à cette question. Mais oui, entendre Emily hurler comme elle l’avait fait avait été pire que si c’était lui qui avait subi ces tortures.
-Aaron : Que lui avez-vous fait ?
-Tueur : Séance chalumeau…
Ce fut pire que les doigts cassés de la main gauche. Ce fut comme si le tueur venait d’enfoncer un couteau dans le cœur d’Aaron. Ce dernier essaya de ne pas imaginer l’étendue des brulures, pour éviter de vomir. Le tueur continua sur sa réflexion :
-Tueur : Alors… Vos collègues doivent surement se faire un sang d’encre pour vous, en ce moment… Ils doivent souffrir comme vous avez souffert en entendant l’agent Prentiss hurler… C’est tellement excitant…
Le tueur se délectait de cette souffrance psychologique. Il conclut :
-Tueur : Il nous reste encore deux doigts.
Poste de police, Samedi après-midi :Silvers et Newland pénétrèrent dans la salle de contrôle des salles d’interrogatoires, d’où l’on pouvait enregistrer le déroulement des interrogatoires de n’importe quelle pièce prévue à cet effet. Les deux inspecteurs virent les agents du FBI les yeux rivés sur les écrans des petites télévisions reliées directement aux caméras de surveillance des salles d’interrogatoire. Il y avait quatre suspects. Mais aucun d’entre eux n’avait les cheveux courts et châtains. Newland fit un topo de la séance de questions-réponses qu’elle et Silvers venaient d’avoir avec l’un des suspects.
-Newland : Le type était terrifié pendant tout l’interrogatoire… Je doute que ce soit lui… De plus, les collègues n’ont rien trouvé chez lui…
David fit écho, dépité :
-David : Ni chez les autres…
-Spencer, avec le même ton : Alors on retourne à la case départ ?
-David : Si ca se trouve, il a peut-être mis une perruque…
La sonnerie du portable de Derek retentit. Elle fit sursauter tout le monde. L’agent s’excusa et répondit a l’extérieur de la salle. C’était Erin Strauss, la chef de section.
-Strauss : Agent Morgan. Ou en est la situation ?
Derek parla avec une voix inhabituellement monocorde :
-Derek : Une de nos pistes vient de s’évaporer, madame…
-Strauss : Aucune revendication du tueur ?
-Derek : Non, madame… Il garde ses victimes jusqu’au bout…
-Strauss : Ecoutez, agent Morgan... Si vous avez besoin de quoique ce soit, n’hésitez pas…
-Derek : J’aurai besoin de chance… Et d’indices…
-Strauss : Vous formez une bonne équipe. Vous y arriverez.
-Derek : Merci, madame…
Strauss salua Derek, puis raccrocha. Derek se retourna et vit que David était sorti pour lui parler.
-Derek : C’était Strauss… Elle m’a dit qu’on y arriverait…
-David : Et il faut qu’on y arrive.
-Derek : C’est plus dur sans Hotch et Emily…
-David : Mais nous, Spencer, toi et moi, on est la. Tu es la. Tu as déjà prouvé que tu savais gérer…
-Derek : Oui, mais Hotch était avec nous…
-David : Je n’ai pas toujours approuvé les méthodes de Strauss, mais pour le coup, je suis à fond avec elle. Elle ne t’a pas demandé de prendre la tête de l’équipe et de l’enquête si elle n’avait pas eu confiance en toi et en tes qualités de leader. Alors ne te décourage pas. Essaye de regarder l’affaire sous un autre angle, comme si tu n’étais pas impliqué émotionnellement…
-Derek : Cela va être difficile…
-David : Mais ca peut nous aider.
-Derek : D’accord… Bon, nous avons une piste qui s’est achevée par un cul de sac… Mais nous avons John Doe, alors il faut s’appuyer sur lui et booster sa mémoire. David, vous pouvez… ?
-David : J’y cours.
Quelque part, dans le nord est des Etats Unis, Lundi :Depuis Samedi, Aaron remuait péniblement les doigts de sa main gauche, avec, a chaque mouvement, une grimace. Il s’était forcé à les remuer de temps en temps, pour être sur de pouvoir encore les sentir et d’en être encore le maitre. Mais c’était dur. Il avait également passé ces deux derniers jours à se demander si Emily était encore vivante, ce qu’il espérait de tout son cœur. Il avait foi en elle. C’était une femme forte. Elle saurait résister… Oui, mais pour combien de temps ? Et lui aussi, pendant combien de temps pourrait-il résister ? Il entendit la porte grincer. Le tueur était de retour, surement pour une nouvelle séance. Aaron se prépara psychologiquement à une nouvelle souffrance. Il entendit les pas devenir de plus en plus proches, puis il sentit quelque chose de plat se poser sur ses cuisses. Le tueur parla :
-Tueur : J’ai décidé de vous apporter a manger… Car je pense qu’après trois jours, vous en avez besoin.
-Aaron, fermement : Je ne mangerai pas votre nourriture.
-Tueur : Je vous en prie… Arrêtez de jouer les gros durs. Mangez. Vous en avez besoin. Votre organisme en a besoin… Je vais vous détacher la main gauche pour que vous puissiez vous servir.
Le tueur, avec un couteau, coupa la corde qui emprisonnait la main en question, puis il laissa Aaron avec son assiette creuse remplie de riz. Dans un premier temps, Aaron dénigra ce plat, mais après réflexion, il lui parut plus sage de manger ce riz pour se requinquer afin de continuer à résister. D’un geste lent et hésitant, il saisit la cuillère en plastique et avala une bouchée.
Emily était toujours accrochée à ces chaines, le corps pendant dans le vide, au milieu de sa salle de détention. Et encore une fois, elle devait supporter cette musique bruyante de la chaine stéréo, et cette lumière artificielle violente. La jeune femme avait la tete baissée. Elle avait mal au crane (a cause des deux facteurs cités précédemment). Elle avait mal aux bras et épaules, à cause des chaines qui la suspendaient. Elle avait mal au dos, à cause du fouet et du chalumeau. Elle avait mal aux jambes, à cause du chalumeau. Il lui sembla qu’elle commençait à avoir un peu de fièvre. Peut-être qu’une de ses blessures s’était infectée. Quoiqu’il en soit, Emily n’en pouvait plus physiquement, mais mentalement, elle tentait de tenir coute que coute… Enfin, les séances musicales commençaient à l’agacer follement. Le tueur arriva enfin dans la salle. Il tenait une assiette creuse avec du riz. Il éteignit la radio et vint vers la manivelle qui contrôlait la poulie. Il la mania et sans aucun avertissement, les chaines qui reliaient Emily a la poulie s’allongèrent trop rapidement, et Emily s’écrasa par terre, dans un bruit sourd, comme un objet lourd qu’on lâche de haut. Emily se retrouva allongée sur le sol. Elle ne put faire aucun geste au début, à cause de son corps endolori. Le tueur s’approcha d’elle. Il s’agenouilla et posa l’assiette creuse. Le tueur lui dit :
-Tueur : Avez-vous apprécié ces vingt quatre heures de heavy metal et hard rock ?
-Emily : Qu’est-ce que vous attendez pour m’achever, connard ?
-Tueur : Ce serait trop facile. Je veux que vous compreniez…
-Emily : La seule chose à comprendre est que vous n’êtes qu’un malade.
-Tueur : Toujours aucune nouvelle de votre équipe ?
-Emily : J’en aurai si vous me laissiez les appeler…
-Tueur : J’adore votre sens de l’humour… Allez, prenez des forces. Vous en aurez besoin pour vos prochaines séances… Attendez…
Le tueur posa sa main sur le front d’Emily.
-Tueur : Vous avez un peu de fièvre… Il va falloir s’occuper de ca… Vous devez être en forme pour la suite…
Le tueur se leva et partit. Bien qu’Emily ne voulait pas céder, elle avait vraiment faim. La jeune femme se redressa non sans peine et grimaces provoquées par ses blessures, puis entama l’assiette.
St Heny Hospital, dans la même journée :David discutait avec John Doe dans sa chambre. John Doe était dans son lit, et David, dans un fauteuil a ses cotés. Le lieutenant Newland avait accompagné David, mais était restée en retrait pendant le tete à tete. John Doe semblait frustré.
-John Doe : … Je suis vraiment désolé… Je ne me rappelle absolument de rien… J’ai beau essayer, mais je n’arrive qu’à revoir cette foret dans laquelle j’ai couru, et cette voiture qui m’a involontairement renversé… Et aucune autre image ne me revient… Quelque soit la méthode… Je ne sais même pas qui je suis, alors comment puis-je me souvenir d’un passage de ma vie ??
-David : Je comprends que c’est frustrant…
-John Doe : Et tous ces médecins me disent qu’il faut laisser le temps au temps… Je sais qu’ils font de leur mieux pour m’aider, mais j’y arrive pas… Et à cause de moi, vous n’arrivez pas à trouver vos collègues…
-David : Non. Je vous interdis de vous sentir coupable. Vous n’êtes absolument pour rien dans leur disparition…
-John Doe : Ils étaient venus me protéger…
-David : Et ils ont accompli leur mission… Ecoutez, John. Reposez-vous, d’accord ? Je reviendrai demain.
-John Doe : A demain, agent Rossi, lieutenant Newland.
Une fois hors de la chambre de John Doe, David laissa exprimer son désarroi, par l’intermédiaire de son visage, et s’affala sur une chaise, à l’accueil. Il mit sa tete dans ses mains. Il se sentait inutile. Newland s’assit a sa droite et posa une main sur son épaule, pour l’encourager.
-Newland : Ne vous découragez pas…
-David : J’essaie… Mais je commence à douter… Ca fait depuis Vendredi qu’on est sans nouvelles de Prentiss et Hotch… Et s’ils étaient morts ?
-Newland : Ne partez pas sur cette hypothèse. Vos collègues et vous devez vous reposer sur le fait que les agents Prentiss et Hotchner sont vivants, et qu’ils vous attendent.
-David : Et si on arrivait trop tard ?
-Newland : Et si vous arriviez à temps ?
-David : Ce n’est pas la première fois que ce genre de situation m’arrive… Je veux dire… J’ai déjà eu à mener une course contre la montre pour retrouver des personnes kidnappées… Mais la, il s’agit de deux personnes que je respecte et que j’admire profondément… Deux personnes qui comptent pour moi… Non pas que les autres kidnappés n’ont pas d’importance pour moi…
-Newland : Je comprends…
-David : Mais la… Je me sens si impuissant… J’ai l’impression de stagner… Pire, de faire un pas en avant pour finalement revenir dix pas en arrière… On n’a presque rien…
-Newland : Vous avez un profil…
-David : Un début… J’ai l’impression de tourner en rond… Ca vous est déjà arrivé, de vous sentir inefficace et inutile ?
-Newland : Oh, oui… Mais vous savez ce qui m’a fait tenir, pendant ces situations graves ?
David regarda Newland.
-Newland : Et bien, mes collègues, ceux qui étaient en position délicate. J’ai failli craquer, péter les plombs… Je me suis traitée d’imbécile, de nulle et d’incapable, plusieurs fois pendant ma carrière. Mais je me suis vite remise à l’ordre, en me disant que si je me laissais tomber dans cette attitude de défaite, je gaspillerais ce temps si précieux qui m’était comptée pour aider mes collègues. Et il était hors de question de perdre ce temps. Parce que si je le perdais, ca signifierait que j’étais vraiment une idiote. Et de vous à moi, j’avais ma fierté à défendre…
David sourit à cette touche qui se voulait humoristique pour détendre l’atmosphère.
-Newland: … Plus sérieusement, je savais que mes collègues avaient confiance en moi, et je ne devais pas les décevoir. Et c’est cette confiance qui m’a boostée. C’est aussi cette perspective de revoir mes collègues qui m’a boostée… Allez, agent Rossi. Ressaisissez-vous. Ayez confiance. Vous allez coincer ce salaud. Nous allons tous coincer ce salaud, et vous retrouverez vos amis, parce que ca fait trente ans que vous coincer des types comme ce pervers, alors c’est pas maintenant que ca va s’arrêter.
David regarda Newland. Elle lui souriait. L’agent s’arrêta sur ce sourire. Un sourire discret, certes, mais qui semblait lancer un merveilleux message d’espoir et de confiance. David Rossi ne put donner de raison logique, mais le sourire du lieutenant Newland venait de réchauffer la flamme qui s’était apaisée dans son cœur. Cette flamme qui nourrissait sa volonté, son dynamisme, et sa joie.
David ne se laisserait pas absorber par ses questions concernant sa capacité à continuer ou non. Il se laisserait absorber par cet unique but, à savoir retrouver Aaron Hotchner et Emily Prentiss. Il ne gaspillerait pas ce temps si précieux comme lui avait conseillé Newland. Emily et Aaron l’attendaient, lui, Spencer et Derek. Ils étaient en vie. Newland venait de lui raviver cette certitude. Et bientôt, de nouveaux éléments viendraient confirmer cette certitude…