Et voila la fin !!!!!!!!!!
-Chapitre 10-
-Mesures désespérées-
Chalet de Peter Harwell, quelques mois plus tard :… David et Aaron eurent le réflexe de se mettre à couvert derrière un fauteuil pour David, et le canapé pour Aaron. Et ils eurent raison, car Emily venait d’ouvrir le feu sur eux. Derrière leur cachette, Aaron et David purent entendre Emily parler à un interlocuteur qu’ils ne voyaient pas.
-Emily : Comment est-ce qu’ils nous ont trouvés ??? Tu m’avais dit qu’ils ne pourraient jamais nous retrouver si on se cachait ici !!!!!
Aaron profita de ce petit instant pour sortir sa tête de sa cachette pour découvrir avec qui Emily discutait. Il vit sa collègue, la tête tournée vers la gauche, en train de répondre à quelque chose d’invisible, au mur. Aaron réalisa ainsi avec horreur qu’Emily parlait toute seule, enfin, elle parlait avec une personne qu’elle croyait réelle, mais qui n’était que le pur fruit de son imagination. Aaron revint a sa cachette et regarda son collègue, qui n’était pas très loin de lui. David comprit, grâce a l’expression faciale désespérée et impuissante d’Aaron, que l’état psychologique d’Emily était extrêmement alarmante. Les deux hommes se regardèrent, pendant qu’Emily continuait de parler avec son « ami ». Les deux agents de la BAU étaient effondrés. Il semblait qu’ils avaient perdu leur collègue et amie. Emily Prentiss était si différente de celle qu’ils avaient connue auparavant. Elle n’était plus cette jeune femme pétillante de joie, de bonne humeur, d’humour et de courage qu’ils avaient côtoyée auparavant…
… L’affaire Peter Harwell avait tout changé. Aaron tenta de raisonner Emily, de l’arrière du canapé :
-Aaron : S’il te plait… Nous voulons simplement discuter avec toi…
L’ami imaginaire d’Emily, qui n’était autre que le spectre de Peter Harwell, l’avertit :
-Harwell : Ne vois-tu pas que c’est une ruse ?? Ils ne veulent pas discuter !! Ils veulent te piéger !! Tu dois fuir, au plus vite !!!
-Emily : Où ???
-Harwell : Dans la foret, pardi !!
-Aaron : S’il te plait…
Emily tira d’autres coups de feu et prit la fuite par l’arrière. Aaron et David ne purent suivre tout de suite à cause des projectiles lancés par le pistolet d’Emily. Quand ils furent surs d’être en sécurité, les deux hommes sortirent de leur cachette, atterrés.
-David : C’est pire que ce que je croyais…
Aaron semblait furieux contre lui-même.
-Aaron : Comment j’ai pu laissé les choses en arriver là ?!??!
-David : Hotch, ça ne sert à rien…
-Aaron : J’ai déjà échoué une fois. Je n’échouerai pas une seconde fois.
Aaron partit en courant vers le je jardin et la foret. David le retint.
-David : Emily représente un danger pour elle-même et pour les autres, Hotch. Ce n’est plus l’Emily qu’on connait. Il va nous falloir beaucoup de tact pour la ramener auprès de nous.
-Aaron : Je sais ! Il faut que je fasse quelque chose, David. On n’a pas le temps d’élaborer un plan, et tu le sais bien.
-David : D’accord. Mais il va falloir être extrêmement prudent. Dieu seul sait quelles sont l’ampleur et la nature de ses hallucinations…
David et Aaron se retournèrent vers la porte d’entrée. Derek et Spencer venaient d’arriver.
-Derek : Où est Emily ??
-Aaron : Elle s’est enfuie dans la foret…
-David : Il va falloir être prudent…
Spencer remarqua les dégâts matériels causés par les balles.
-Spencer : Que s’est-il passé ???
-Aaron : Emily nous a tirés dessus…
Spencer et Derek écarquillèrent les yeux, dans l’incompréhension la plus totale.
-Aaron : Elle souffre d’hallucinations et pour elle, apparemment, nous serions des personnes dangereuses qui lui veulent du mal pour la réduire au silence et l’empêcher de découvrir un secret… De plus, elle s’est attribuée un autre prénom que le sien…
-David : Donc faites attention.
-Derek : D’accord.
-Aaron : Assez parlé. On y va !
Les quatre hommes sortirent dans le jardin et entamèrent leur progression dans la foret, chacun dans une direction différente.
Emily errait dans la foret. Son ami lui avait dit de se cacher dedans, mais à vrai dire, cette idée restait très vague, au gout d’Emily. Celle-ci décida de se cacher derrière des buissons, dans une partie de la foret en pente. Elle s’assit sur le sol, et attendit, ne sachant pas quoi faire d’autre. Peter Harwell apparut et lui demanda :
-Harwell : Qu’est-ce que tu fais ici ??
Emily sursauta et lui répondit, en chuchotant :
-Emily : Tu veux me faire faire une crise cardiaque ??? Je me cache dans la foret, comme tu me l’a suggéré.
-Harwell : Tu ne peux pas rester éternellement ici. Ils sont à ta poursuite, dois-je te le rappeler ??
-Emily : Oh, je sais ! Pas besoin de le répéter…
-Harwell : Tu comptes rester là indéfiniment ?? Il faut que tu te débarrasses d’eux. N’oublie pas que tu as une vérité à découvrir.
Emily commençait légèrement à être agacée par cet ami qui n’aidait pas vraiment à trouver une solution pour échapper à ces deux hommes. Emily lui rétorqua :
-Emily : Je sais très bien ce que j’ai à faire ! Mais là… Chut ! J’entends du bruit.
Emily se mit à genoux et écarta quelques fougères pour identifier qui approchait. Elle vit alors un jeune homme, assez grand, mince et aux cheveux courts. Ce n’était aucun des deux hommes qu’elle avait quittés il y a plusieurs minutes. Elle pesta en chuchotant :
-Emily : Mince ! Ils ont appelé du renfort !
Emily réfléchit, puis sortit son pistolet.
Spencer Reid déambulait dans cette partie de la foret qui donnait sur une pente, en balayant l’horizon avec ses yeux, à la recherche d’Emily. Cette action lui rappela ce mauvais souvenir où il avait fait la même chose dans l’espoir de retrouver la tombe dans laquelle Peter Harwell avait enterré Emily. Le jeune agent fut tellement concentré qu’il n’entendit pas ces pas qui venaient vers lui. Le jeune agent ne put sentir que cet objet dur cogner l’arrière de son crane. Spencer tomba aussitôt sur le sol, et fut pris d’un horrible mal de tête. Sa vision se troubla instantanément, et son cerveau fut incapable de commander son corps, à cause de l’intensité du coup. Spencer sentit une main le rouler fermement sur le sol pour le mettre sur le dos. A partir de ce moment, sa vision s’améliora et Spencer vit Emily au-dessus de lui, la main droite tenant un pistolet qu’elle était en train de braquer sur son cœur. Le visage d’Emily était menaçant. Un regard plus que noir. Un regard de tueur, souligné par ces cernes géantes sous ses yeux. Spencer remarqua également les traits tirés du visage de son amie. Un visage usé par la dépression, la drogue, et la paranoïa. Il se rendit aussi compte qu’Emily avait un peu maigri. Quoiqu’il en soit, Emily paraissait complètement au bord du précipice. Il entendit Emily lui chuchoter cet avertissement :
-Emily : Si tu bouges, t’es mort.
Spencer fut à la fois effondré et paniqué. Effondré parce qu’Emily n’avait pas l’air de le reconnaitre et qu’elle nageait très probablement dans un délire. Paniqué parce qu’étant devenue esclave de la drogue et de ses illusions, elle représentait à présent un danger pour elle-même et autrui, et en ce moment, elle pouvait faire usage de son arme et tuer Spencer. Le jeune homme tenta de garder son calme, pendant qu’Emily le désarmait et fouillait les poches de son pantalon pour y prendre son porte-cartes d’identification du FBI. Emily l’ouvrit et regarda les cartes. Peter Harwell apparut à Emily et lui dit, en regardant les cartes, lui aussi :
-Harwell : Il est l’un des leurs…
-Emily : Pourtant, il n’en a pas vraiment l’allure…
Tout comme Aaron et David peu de temps avant, Spencer réalisa avec terreur qu’Emily parlait avec un ami invisible.
-Harwell : Ce qui le rend encore plus dangereux… C’est peut-être lui, le cerveau.
-Emily : Il est jeune…
-Harwell : Et alors ? Ca ne signifie rien.
-Emily : Oui, c’est vrai…
C’est alors que Spencer vit David surgir droit devant lui. Aaron arriva lui aussi, mais sur le coté droit. David lança :
-David : Emily !!!
En un temps record, Emily se redressa, en relevant Spencer, qu’elle plaça devant elle. Elle pointa son pistolet sur la base de la nuque de Spencer. Et en un temps record, David et Aaron dégainèrent leur arme, et visèrent l’ensemble Emily+Spencer. La scène était irréelle. Spencer venait d’être pris en otage par sa propre collègue. David et Aaron étaient désemparés face à cette situation. Spencer était sans aucun doute en danger de mort, et Emily représentait ce danger, sans en avoir conscience, car elle vivait dans un autre monde. Que faire ? se demandèrent David et Aaron. Tirer sur Emily ? La situation était vraiment critique, et pour la première fois de leur carrière, David et Aaron étaient impuissants et ne savaient absolument pas quelle décision prendre. Un autre acteur arriva. Derek. Sur la gauche d’Emily et Spencer. Derek sortit lui aussi son arme, dans un simple réflexe car lui aussi se trouva dans l’incapacité de prendre une initiative quant à la résolution de ce problème complexe, comme en témoignèrent ses coups d’œil perdus à David et Aaron qui ne purent lui apporter de réponse. David tenta une approche :
-David : Nous ne te voulons aucun mal, Emily…
Emily beugla :
-Emily : ARRETEZ DE M’APPELER COMME CA !!!!
Derek jeta un autre coup d’œil d’incompréhension à David et Aaron.
-David : D’accord… Comment veux-tu que nous t’appelions ?
-Emily : Appelez-moi numéro huit.
Les collègues d’Emily furent remplis de chagrin. Emily s’était enfermée dans le monde qu’elle avait connu avec Peter Harwell, tout du moins, pour son identité.
-David : D’accord… Numéro huit… Si nous discutions ?
Emily regarda vers sa gauche, pour chercher conseil auprès de Peter Harwell.
-Harwell : C’est ce qu’ils disent tous, tu le sais bien…
-Emily : Je tente quand même. (A David) De quoi voulez-vous qu’on discute ?
David fit un pas en avant. Sommation directe d’Emily :
-Emily : Vous faites un geste de plus, et je le tue !!!
Spencer eut la désagréable sensation d’avoir le canon du pistolet s’ancrer plus profondément dans la base de sa nuque. David, quant à lui, s’arrêta.
-David : D’accord.
Emily renifla. Habitude acquise lors de ses prises de cocaïne par voie nasale. Elle commençait à trembler légèrement et à transpirer, à cause d’un manque de dose. Emily essuya rapidement son front avec la main qui tenait le pistolet, puis le remit sur Spencer.
-Emily : Je sais qui vous êtes… Il m’a tout dit ! Vous voulez m’enfermer dans un de vos laboratoires secrets et faire des expériences sur moi !!
-David : Non, nous ne te voulons aucun mal…
-Emily : Alors pourquoi est-ce que j’ai trouvé vos micros dans mes bras ?!??!?
Emily releva sa manche gauche. Derek, David et Aaron virent ce bras ensanglanté. Nouvelle image qui leur brisa le cœur.
-Emily : Je les ai enlevés !! Et je les enlèverai !!
Peter Harwell intervint :
-Harwell : Pourquoi continues-tu à discuter avec eux ?!??!? Tout ce qu’ils cherchent, c’est t’amadouer pour te prendre avec eux !!! Ne l’as-tu pas compris ??? Tue cet homme !!!
Emily se tourna vers sa gauche et répondit, à voix basse :
-Emily : Si je le tue, je n’aurai plus de monnaie d’échange…
Spencer ne sut pourquoi, mais il participa à la conversation entre Emily et son ami invisible.
-Spencer : Elle a raison, je suis sa seule protection…
Harwell regarda Spencer d’un air dédaigneux et dit à Emily :
-Harwell : Qui l’a autorisé à parler ?
-Emily : Il a raison… Il est ma seule protection…
-Harwell : Combien de fois t’ai-je répétée qu’on ne pouvait compter sur personne ?? On est toujours seul !! N’as-tu pas appris ta leçon ???
Spencer parla à voix haute :
-Spencer : Numéro huit… Essayons de sortir de cette situation sains et saufs, tu veux bien ?...
Aaron fit son entrée sonore :
-Aaron : Reid… ??
-Spencer : Tout ira bien, Hotch…
Harwell avertit Emily :
-Harwell : Ne l’écoute pas !! On est toujours tout seul !!...
-Spencer : Numéro huit, s’il te plait…
-David : Numéro huit. Nous ne te voulons aucun mal. Je t’en donne ma parole…
-Harwell : Mensonge !
-Aaron : Nous voulons t’aider… Quoique ton camarade t’ait dit sur nous, c’est faux.
-Harwell, indigné : De quel droit ose-t-il ???
-Aaron : Nous sommes venus ici, pour toi… Pour t’aider…
-Harwell : Balivernes !
-Emily, à Hotch : Personne ne peut m’aider !! Parce qu’on est toujours tout seul !!!
David, Aaron et Derek se lancèrent des regards, et devinèrent que l’ami d’Emily devait être Peter Harwell. David tenta d’en avoir la confirmation.
-David : Quoique Peter Harwell t’ait dit, c’est faux. On n’est pas toujours tout seul…
Emily fut déboussolée en entendant cet inconnu prononcer le nom de Peter.
-Emily : Comment connaissez-vous son nom ???
-David : Parce que c’est lui qui te veut du mal…
-Harwell : Cet homme ment !! Tue-le !! Qu’on en finisse !! On est toujours seul !!!...
Harwell énerva grandement Emily en lui lançant des phrases qui ne l’aidaient pas du tout à se sortir de cette situation. Elle lui cria :
-Emily : SILENCE !! J’ESSAIE DE ME CONCENTRER !!!
Spencer, David, Aaron et Derek sursautèrent. Harwell resta bouche bée. Emily était nerveuse. Elle demanda à Peter avec sévérité :
-Emily : Comment se fait-il qu’il connaisse ton nom ?!??!!
-Harwell : Je ne sais pas !
-Emily, à David : Comment connaissez-vous son nom ??
-David : Nous le connaissons parce que nous l’avons arrêté, ici même.
David préféra ne pas dire que Peter était censé être mort. Emily était déjà assez perturbée comme ça.
-Emily : Arrêté ???
-Harwell : Ils t’embrouillent !
-David : Cet homme, Peter Harwell, n’est pas celui que tu crois.
-Emily : Je ne croirais pas vos mensonges !!
-Derek : Numéro huit, Peter t’as toujours dit que tu ne pouvais faire confiance en personne, que tu étais toujours seule, mais ce n’est pas vrai… Parce que tu as des personnes qui tiennent à toi…
-Emily : Non !! Ceux qui disent qu’ils tiennent à nous finissent tous par nous abandonner !!
Derek regarda David et Aaron. La tache allait être dure, car Emily s’était profondément enfermée dans ce raisonnement que le tueur lui avait ancré dans la tête pendant plus d’un mois de captivité.
-Emily : On est toujours seul !! Et vous ne me ferez pas de mal !!
-Harwell : Bien dit !
-Aaron : C’est cet homme, Peter, qui t’as fait du mal… Ne te rappelles-tu pas ce chalet ? Ne te rappelles-tu pas ce que tu y as subi dans cette salle ? Ne te rappelles-tu pas de ce qu’il t’a fait subir ? Ne te rappelles-tu pas du fouet ? Ne te rappelles-tu pas du cutter ? Ne te rappelles-tu pas des viols ?
Au mot « viols », Emily eut une réaction. Elle regarda Aaron, et fut bouleversée. Harwell se défendit :
-Harwell : Il essaie de te monter contre moi !!
Aaron sut qu’il venait de toucher un point.
-Aaron : Cet homme que tu considères comme ami t’a fait beaucoup de mal. Il a abusé de toi. Et ensuite, il t’a laissée mourir, dans cette foret… Ne te rappelles-tu pas de toutes ces semaines que tu as passées à l’hôpital ?
De toute évidence, l’évocation des tortures d’Emily eut un impact sur elle car elle devint moins virulente et se contentait de regarder Aaron avec une certaine attention. Emily ne comprit pas pourquoi, mais les paroles de cet homme la touchaient. Elle eut ce pressentiment qu’il était différent. Elle eut ce pressentiment d’être même reliée à lui, sans savoir quel était ce lien. Aaron continua :
-Aaron : Ne te rappelles-tu pas la dent qu’il t’a arrachée ?
Emily porta sa main gauche à sa joue droite. Elle se souvint qu’elle avait perdu une dent, derrière sa canine. Depuis, un dentiste lui avait installée une prothèse pour combler le vide. Emily était complètement en proie au doute, face aux paroles de cet homme en costume cravate. Elle hésita :
-Emily : Je… Vous avez surement du apprendre ça quelque part !
Harwell insista :
-Harwell : Bien sur ! Ils ont plein de ressources ! Alors maintenant, tue tout le monde !
David prit la suite d’Aaron. Il regarda Emily droit dans les yeux et dit, d’une voix grave :
-David : Tu es tombée enceinte quand tu n’étais encore qu’une adolescente, à Rome.
Le silence suivit. Emily écarquilla les yeux. Comment diable cet homme connaissait-il cette information alors qu’elle ne l’avait jamais dite à qui que ce soit, même pas à ses propres parents ? De leur coté, Aaron, Derek et Spencer furent estomaqués par cette révélation. Quant à David, il aurait nettement préféré garder ce secret intime qu’Emily lui avait confié, mais il avait eu dans l’espoir que l’évocation de cet évènement fasse ressurgir des souvenirs qu’Emily avait enfouis et scellés pour oublier ce monde dans lequel elle avait subi tant de souffrances.
-Emily : Comment… ????
-David : Ton ami Matthew Benton t’a accompagnée chez un médecin, pour que tu puisses avorter, car tu ne pouvais garder cet enfant.
Des larmes montèrent aux yeux d’Emily. Matthew Benton… Cet homme avait été un ami très proche et important pour elle.
-Emily : Et Matthew est mort…
-David : Oui. Tu as enquêté sur sa mort. Tu as découvert qu’il avait été tué par un prêtre qui s’adonnait à des rituels exorcistes… Tu t’es acharnée à retrouver ce prêtre…
-Emily : Comment savez-vous tout ça ???
-David : Parce que nous sommes tes amis. Si tu n’avais pas eu confiance en nous, crois-tu que tu nous aurais confié ce secret, Emily ?
Emily ne réagit plus violemment comme elle l’avait fait auparavant quand David l’avait appelée Emily. Cette dernière resta droite comme un piquet, bouleversée. Cet homme avait raison. Elle n’aurait jamais révélé son secret à une personne en qui elle n’aurait pas eu une confiance absolue. Emily observa David, et soudain, des images se présentèrent à elle, sans prévenir…
… Elle se revit avec cet homme barbu, dans un petit terrain vague, abandonné. Cet homme lui racontait que ce terrain avait été le support d’une maison dans laquelle un meurtre affreux avait été commis il y a des années. Il disait que cet évènement avait inspiré le film « L’exorciste ». Elle, elle ne comprenait pas trop où il voulait en venir. L’homme lui demanda quelle était l’histoire, et ajouta que si elle ne voulait pas en parler, il comprendrait. Elle fit quelques pas pour se préparer à lui partager ce secret intime, et lui raconta ce qu’elle avait vécu à Rome. Ses multiples déménagements à cause du travail de sa mère. Son envie ardente d’être acceptée, au point de faire n’importe quoi. L’homme comprit qu’elle était tombée enceinte, et elle, elle lui raconta ce qui s’était passé ensuite. Comment son ami Matthew l’avait aidée, accompagnée alors que d’autres l’avaient menacée qu’elle ne serait plus la bienvenue dans leur vie, comment Matthew lui avait fait se sentir être digne d’être aimée, malgré ce qu’elle allait faire…… Emily murmura :
-Emily : Rossi ??
David fut heureux d’entendre Emily prononcer son nom. C’était un grand pas. Emily regarda ensuite Derek, et d’autres images défilèrent dans son esprit…
… Elle venait de se bruler en versant du café dans sa tasse. Distraite, elle en avait versé sur sa main. Cet Afro-Américain arriva à ce moment là et la salua. Il lui demanda si elle avait passé un bon weekend. Elle lui avoua qu’elle avait du mal à parler de sa vie privée avec lui et les autres membres de l’équipe car elle ne les connaissait pas encore très bien. Cet Afro-Américain la rassura et lui dit que ce n’était pas grave. Se sentant gênée et rustre, elle lui avait finalement raconté ce rendez-vous galant qui avait été un échec total, surement par sa faute. L’Afro-Américain lui demanda ce qui s’était passé. Elle lui raconta qu’elle avait dit un truc qui avait certainement fait penser à l’homme avec qui elle était qu’elle venait d’une autre planète. Ce truc était le titre d’un livre. L’Afro-Américain lui dit que son rendez-vous avait un problème avec l’auteur de ce livre. Stupéfaite, elle découvrait qu’elle partageait un point commun avec cet Afro-Américain, à savoir cet auteur et ses livres, et se sentit tout à coup moins bizarre…
… Des années plus tard, elle se trouvait avec cet homme dans un jet. Il lui demandait des explications sur cette histoire d’hôtel casino à Atlantic City. Elle lui répondit qu’elle éprouvait un immense respect pour lui, mais qu’il y avait des questions qu’il valait mieux ne pas poser car il n’en supporterait pas la réponse, avant de se rendre à l’arrière de l’appareil, laissant cet homme encore plus curieux de ce mystère…… Emily regarda ensuite Aaron, et fut secouée par d’autres images…
… Elle discutait avec l’homme au costume cravate dans son appartement. Il lui exposait sa théorie selon laquelle une certaine Strauss l’avait propulsée dans l’équipe dans l’espoir d’obtenir quelque chose d’elle en retour, quelque chose qui compromettrait l’équipe. Mais elle avait préféré démissionner, par loyauté envers l’équipe. Elle répondit à l’homme qu’elle lui avait bien dit qu’elle détestait la politique. L’homme la supplia de l’accompagner à Milwaukee pour rejoindre leur équipe et résoudre une série de meurtres. Il lui proposa même le deal suivant : qu’il ne la gênerait plus si son sac de voyage n’était pas prêt, mais que si, à l’inverse, son sac l’était, elle viendrait avec lui. Et son sac était en effet prêt, signe qu’elle faisait partie intégrante de cette équipe et qu’elle avait ce boulot dans le sang…… Ainsi donc, cet homme avait été son patron, et ces deux autres hommes, ses collègues. Emily se décala vers la droite, pour regarder le jeune homme qu’elle avait pris en otage. Un visage plutôt innocent. Et comme pour les autres, des images firent surface dans son esprit, images concernant ce jeune homme…
… Elle se trouvait dans un jet, assise en face de ce jeune homme. Il lisait un livre. Elle baissa son livre pour lui parler. Elle lui dit que ce que ce Cyrus lui avait fait n’était pas de la faute du jeune homme. Que ce qui lui était arrivée n’était que la conséquence de sa décision, et que si c’était à refaire, elle le referait. Le jeune homme la regarda puis replongea dans son livre, mais en conservant ce regard qui trahissait son sentiment de culpabilité…… Emily se souvint. Ce Cyrus avait menacé de tuer ce jeune homme pour identifier l’agent du FBI qui s’était introduit dans son groupe. Une secte. Et elle, elle s’était découverte pour sauver son coéquipier. D’autres images envahirent son esprit. Des images de tous ces hommes et elle, plus une femme plutôt ronde aux habits colorés, réunis dans une salle, autour d’une table ronde, avec des dossiers et des photos sur un écran plasma, en train de discuter et de faire des hypothèses concernant les motivations d’un meurtrier qui s’en était pris à plusieurs personnes. Puis soudain, d’autres images prirent la suite. Une salle lugubre avec des graffitis rouges sur les quatre murs. Une musique abominablement assourdissante. Une lumière aveuglante. Des chaines. Elle, suspendue en l’air, retenue par ces chaines. Un homme qui la battait. Un homme qui lui arrachait son pantalon et qui lui volait sa dignité sans le moindre scrupule. Un homme qui lui faisait écrire avec un pinceau imbibé de sang, de son sang, des mots sur les murs. Un homme qui lui répétait sans cesse qu’on était toujours tout seul. Que ses coéquipiers ne viendraient jamais la secourir. Qu’ils l’avaient abandonnée. Mais il avait eu tort, car elle avait revu le visage de ce jeune homme penché sur elle et qui lui caressait la joue avec des mots rassurants. Et ce jeune homme était accompagné de l’homme à la barbe et de l’Afro-Américain.
Emily se souvint de tout. Elle se souvint de cet homme qui l’avait malmenée… Et cet homme n’était ni plus ni moins que Peter. Emily fixa le spectre de Peter avec un regard de profond traumatisme et dégout, et lui dit :
-Emily : Tu… Tu…
-Harwell : Ce sont eux les méchants !!! Pas moi !!!
-Emily : Tu m’as menti !!!
Harwell s’emporta.
-Harwell : Je n’ai fait que te dire la vérité !!! Tu n’as que moi !!! Ils ne sont rien pour toi !!! Tu es à moi !!!!
-Emily : Non !!!! Je NE suis pas à toi !!!
Derek, David et Aaron restèrent hésitants face à ce spectacle. Une chose était sure. Emily se réveillait enfin.
-Harwell : Tu sais quoi ?? Tu es faible !!!
-Emily : Je ne suis pas faible !!!
Harwell se déchaina :
-Harwell : Si, tu l’es !! Tu es une faible femme !! En fait, tu n’es rien !! Tu n’es bonne qu’à assouvir mes besoins !!! Mes trente minutes !!! Te rappelles-tu ? Si ce n’est pas le cas, je vais t’en donner un aperçu…
Harwell s’approcha dangereusement d’Emily. La réaction de celle-ci ne se fit pas attendre. Emily tira plusieurs coups de feu en direction de Peter. Derek, David, Aaron et aussi Spencer, qui avait profité de la confusion d’Emily pour se retourner, virent leur partenaire tirer une salve de coups de feu dans le vide. Des balles s’engouffrèrent dans l’écorce de certains arbres, tandis que d’autres moururent dans des buissons ou sur le sol terreux. Emily s’arrêta enfin. Elle était en larmes. Elle vit Peter, le corps criblé de balles, son sang jaillissant de ses multiples blessures à la poitrine et aux jambes, se tenir devant elle, le regard haineux et démoniaque. Puis, petit à petit, son corps devint pale, puis translucide, et disparut. Emily vit Peter se volatiliser comme de la fumée. C’était fini. Cet imposteur ne viendrait plus la troubler. Emily pleura. Elle se retourna vers ces quatre hommes, ses vrais amis : Aaron Hotchner, David Rossi, Derek Morgan et Spencer Reid. Elle les regarda. Elle avait horriblement honte. Honte qu’ils l’aient vue dans cet état misérable. Qu’allaient-ils penser d’elle, maintenant ? Surement qu’elle n’était qu’une bonne à rien, une folle, une demeurée. Aaron la consola, ému :
-Aaron : C’est fini, Emily… Nous allons rentrer à la maison…
Sauf que rentrer à la maison, comme il le disait avec tant de tendresse, signifiait affronter de nouveaux ennemis. Ses séances d’automutilation. Ses prises de drogue, après s’être ruinée (voire voler) pour acheter un sachet. Ses bouteilles d’alcool vidées pour atteindre une sérénité qui n’était qu’en réalité un pas de plus vers l’abime. Et surtout, affronter le fait qu’elle avait vécu l’horreur pendant plus d’un mois. Ses tortures, ses viols. Vivre avec ce cauchemar qui hantait ses nuits, mais aussi ses journées. Emily ne se sentit plus avoir la force de vaincre tous ces démons. Elle avait tant souffert. Elle ne voulut plus lutter et vivre en se sentant être la personnalisation de la déchéance. Elle regarda ces hommes. Spencer lui dit :
-Spencer : Tout ira bien, à présent, Emily…
Il lui tendait la main droite. Non, tout n’irait pas bien, se dit Emily. Elle n’était plus rien. C’était trop dur. Emily fit quelques pas en arrière et s’excusa :
-Emily : Je suis désolée…
Spencer ne comprit pas ce qu’Emily voulut dire. Par contre, il fut horrifié quand il la vit lever son pistolet au niveau de sa tempe droite. Spencer n’arriva pas à bouger. Et tout se passa à la vitesse de la lumière. Spencer entendit juste un coup de feu. Mais pas du pistolet d’Emily car il ne vit pas de sang jaillir de son crane. Il vit du sang sortir du bras droit d’Emily. Il la vit tomber et dévaler la pente. Lors de sa chute, elle avait laissé tomber son arme. Elle disparut assez rapidement de son champ de vision. Spencer se retourna pour voir qui avait tiré le coup de feu. Ce n’était ni Derek ni David, car ces deux hommes avaient la tête tournée vers Hotch. Ce dernier tenait fermement son pistolet encore fumant. Aaron Hotchner était bouleversé de ce qu’il avait du faire pour empêcher Emily de se suicider. Il restait pétrifié, incapable de faire le moindre mouvement. David et Derek étaient abasourdis par le geste d’Aaron, mais réalisèrent rapidement que cela avait été la seule solution. David se ressaisit.
-David : Allons la chercher !
Ses paroles eurent pour effet de réveiller Aaron qui se précipita en trombe en bas de la pente, devançant ses collègues.
Aaron, Spencer, David et Derek retrouvèrent Emily en bas de la pente. Elle était recouverte de feuilles, de brindilles, de poussière, et de terre. La chute avait mis ses cheveux en bataille. La jeune femme se tenait le bras droit qui saignait, et gémissait de douleur. Aaron se porta à son secours. Il lui enroula sa cravate autour du bras. Emily n’arrêta pas de grimacer de douleur. Elle murmura, entre deux serrements de dents pour éviter de hurler à en faire trembler les arbres :
-Emily : Mon… Genou… Gauche… J’ai mal…
Aaron regarda le genou en question. Emily avait gardé sa jambe droite, pour l’immobiliser. Aaron toucha l’articulation du genou pour voir si un os était cassé.
-Emily : Aie !!!!!!
-Aaron : Pardon…
Derek se manifesta :
-Derek : J’appelle une ambulance ! Mais il n’ya pas de réseau ici… Je repars au chalet.
Derek s’éloigna. Aaron réconforta Emily :
-Aaron : Je suis désolé de t’avoir tirée dessus, Emily…
-Emily : Pourquoi ?? Pourquoi ne pas m’avoir laissée partir ??
-Aaron : Je ne pouvais pas, Emily… Je ne pouvais pas te voir mourir…
Emily semblait au bord du gouffre.
-Emily : C’est trop dur, Hotch…
-Aaron : Je sais. Mais tu t’en sortiras… Car nous sommes avec toi. Nous ne te laisserons pas.
-David : Hotch a raison. Tu dois t’accrocher.
-Emily: Je sais pas si je pourrai…
-Aaron : Ne doute pas de toi. Tu es une femme formidable. Tu es une femme qui a du caractère. Tu es une femme forte.
-Emily : Je n’en suis plus si sure…
-Spencer : On t’accompagnera, Emily. Tu ne seras pas seule. Et tu verras, tu y arriveras. Aies confiance en toi.
-Aaron : S’il te plait. N’abandonne pas.
Emily regarda Aaron. Celui-ci tenait de tout cœur à ce qu’elle s’accroche à la vie. Emily lui demanda :
-Emily : Vous resterez avec moi ?
-Aaron : Je t’en donne ma parole.
-Emily : Peter ne reviendra pas ?
-Aaron : Il ne reviendra pas. Il ne reviendra plus jamais car tu es plus forte que lui et s’il s’approche, tu le feras déguerpir, comme tu viens de le faire, il y a quelques secondes.
Emily recommença trembler, à cause du manque de drogue. Aaron la serra dans ses bras pour la réchauffer et estomper ces tremblements.
Emily se sentit apaisée et en sécurité. Elle se sentit ne plus être seule, comme lui avait martelée Peter Harwell. Car il avait eu tort. Elle n’était pas seule. Elle avait des personnes qui tenaient à elle et qui malgré toutes ses chutes (dépression, prises de drogue, verres d’alcool, hallucinations et automutilations), ne l’avaient pas laissée tomber et l’encourageaient à se relever. Emily fut rassurée par cette présence. Cette flamme qui s’était éteinte en elle se ralluma, nourrie par l’espoir, la confiance et la joie de vivre, plus la présence de ces hommes qui la regardaient avec tendresse et émotion. Le combat pour se sortir de ce gouffre serait dur, mais Emily n’aurait pas à se battre toute seule…
-Epilogue-
Plusieurs mois s’étaient écoulés depuis les évènements du chalet. Emily se reposait dans un centre de rétablissement. Aujourd’hui était un jour particulier. La jeune femme fêtait son anniversaire avec ses collègues de la BAU, dans le jardin arrière de la maison de convalescence. Tous avaient répondu présent. Aaron Hotchner, David Rossi, Spencer Reid, Derek Morgan et Penelope Garcia n’auraient raté une occasion de rendre visite à leur amie pour rien au monde. Une autre personne était venue faire une surprise à Emily, à l’appel des membres de la BAU. Il s’agissait de Jennifer Jareau, qui avait appris qu’Emily avait vécu de pénibles moments, et s’était déplacée afin de prendre de ses nouvelles. Tous les membres de la BAU et Jennifer entonnaient « Happy Birthday » avec vigueur, même si certains chantaient faux (et oui, on ne peut pas être bon en tout), devant Emily et ce délicieux gâteau au chocolat qui trônait majestueusement devant la jeune femme, dont l’état physique avait bien changé depuis les évènements du chalet. Les amis d’Emily Prentiss avaient été ravis de la voir sourire et pétiller de joie à nouveau. Les cernes qui avaient régné sous ses yeux s’étaient évaporés. Son visage s’était transformé en visage d’une ravissante jeune femme et rayonnait. Emily avait mis un léger rouge à lèvres, des boucles d’oreilles et s’était faite une queue de cheval pour ce jour important. Un maquillage sans chichi, mais qui était le synonyme d’une renaissance dans le monde. C’en était fini de l’Emily aux cheveux en bataille ; aux cernes épouvantables ; aux traits tirés ; aux lèvres gercées ; et au visage suant de nervosité, d’hallucinations et de prises continuelles de cocaïne et autres substances nocives. Son visage semblait n’avoir jamais connu les épreuves qu’elle avait subies. Les seuls vestiges se concrétisaient par ce pull bleu marine à manches longues et col roulé qu’Emily portait, pour dissimuler toutes ces cicatrices provoquées au cutter, ainsi que cette attelle au genou gauche et les béquilles axillaires qu’Emily utilisait pour se déplacer. Sa chute dans la foret avait rouvert sa blessure au genou. Mais l’important en ce jour était qu’Emily avait vaincu ses démons. Le chemin n’avait pas été facile, mais elle y était arrivée. Ses amis finirent de chanter « Happy Birthday ». Emily souffla avec entrain sur les bougies et les éteignit toutes, sous les applaudissements de Hotch, Dave, Derek, Spencer, Penelope et JJ. Emily remercia ses amis :
-Emily : Merci pour cette surprise !
-Penelope : Soit pas ridicule, ma chérie. Tu n’as pas à nous remercier ! C’est la moindre des choses ! Allez, passons à l’attaque !
Penelope distribua des assiettes et des cuillères en plastique aux convives, et Emily coupa le gâteau. La jeune femme donna une part gourmande à chacun. Derek versa du jus d’orange dans des gobelets et les fit passer. Spencer fut légèrement perplexe à la vue de sa grande part :
-Spencer : Je ne suis pas sur de pouvoir tout manger…
-JJ : Croies-moi, Spence, tu en a besoin…
Spencer avala une bouchée du gâteau. Emily demanda :
-Emily : Dites-moi, quelles sont les nouvelles du Bureau ?
Aaron répondit en premier. Celui-ci avait troqué son costume cravate pour une chemise violette et un jean. Autre fait étonnant, il avait laissé ses cheveux au vent. Derek, quant à lui, avait repris le style vestimentaire de Hotch.
-Aaron : Pour ma part, j’ai décidé de prendre un congé sabbatique…
-Emily : Un congé sabbatique ??
-Aaron : Oui… Je pense que je suis revenu trop vite au Bureau. J’ai besoin de passer un peu de temps avec Jack…
-Derek : Et en attendant le retour de Hotch, je le remplace…
-Aaron : Comment est le fauteuil ?
-Derek : Plutôt confortable…
-David : Attention ou il va vouloir se coller à ce fauteuil pour toujours…
Toute l’assistance rit de bon cœur.
-Aaron : Et toi, David, où en es-tu avec le lieutenant Newland ?
-David : Eileen et moi avons décidé d’habiter ensemble.
Ce projet fut suivit d’un silence. Tous les regards des personnes présentes se tournèrent vers David, qui se sentit comme une bête de foire qu’on dévisage avec curiosité.
-David : Pourquoi vous me regardez comme ça ?? Qu’est-ce que j’ai dit ??
-Aaron : Oh, rien… Juste que tu allais partager ta vie avec le lieutenant Newland…
-Derek : Future ex-madame Rossi ?
Tout le monde sourit à ce commentaire.
-David : Ha ha… Très drôle… Pour l’instant, nous sommes bien ensemble, sans engagement… Alors laissons les choses se faire d’elles-mêmes.
-Emily : Vous et le lieutenant Newland ?? Intéressant… Et toi, JJ ? Comment c’est, le Pentagone ?
-JJ : Pour le moment, ça va. C’est tranquille.
-David : Pas trop martyrisée par les militaires ?
-JJ : Dieu merci, non… Enfin, peut-être à part ce capitaine qui a la grosse tête…
-Penelope : Si jamais il te cause des ennuis, tu n’as qu’à m’appeler et je découvrirai ses plus noirs secrets.
-JJ : Merci, Penelope. Je retiens l’idée.
-Spencer : Et toi, Emily ? Comment ça va ? Ton genou va mieux ?
-Emily : Oui, ça va mieux. J’en ai encore pour quelques semaines…
Emily venait de s’apercevoir qu’Aaron fixait son genou avec une gêne prononcée. Elle lui dit :
-Emily : Vous n’y êtes pour rien, Hotch.
-Aaron : Je t’ai quand même tirée dessus.
-Emily : Je ne vous avais pas vraiment laissé le choix…
JJ changea de sujet pour réchauffer l’atmosphère.
-JJ : Et si tu nous racontais tes journées, Emily ?
-Emily : Oh, et bien… Je passe mes journées à déballer mes sentiments avec un psy et un groupe de soutien. On fait aussi des jeux de groupe, pour apprendre à faire confiance aux autres… Et récemment, on a commencé à réaliser un projet individuel, pour retrouver confiance en soi… Je me suis mise à la photographie… Allez savoir pourquoi… Mais c’est reposant et j’aime bien… Je fais aussi de la peinture, mais ça ressemble plus à de l’art abstrait… Mais au moins, ça me permet d’oublier mes anciennes habitudes…
-Derek : C’est super ! Il faudra que tu nous montres tes œuvres !
-Emily : J’en ferai un catalogue pour vous…
Deux portables sonnèrent. Ceux de JJ et Derek. Ceux-ci s’éloignèrent pour répondre. Penelope en profita pour dire à Emily :
-Penelope : Tu sais, tu nous manques, ma belle…
-Emily : Vous aussi…
Penelope : Est-ce que tu reviendras ?
-Emily : Je ne pense pas que le FBI soit prêt à reprendre une folle… J’ai bien déconné…
Elle regarda furtivement et discrètement Spencer. Elle faisait allusion au passage où elle avait pris le jeune homme en otage.
-Spencer : C’est du passé… Je t’assure, tu n’es pas folle.
Emily regarda Spencer avec un regard qui signifiait : « Merci de me remonter le moral, mais il faut être raisonnable, je suis bien folle ». Spencer ajouta :
-Spencer : Tu es juste différente…
Emily sourit. JJ et Derek revinrent.
-Derek : Désolé, mais il va falloir retourner à la BAU…
-Spencer : Ne peut-on pas envoyer une autre équipe ?
-Derek : Hélas, toutes les équipes sont prises… Désolé de ne pouvoir rester plus longtemps avec toi, Emily.
-Emily : C’est pas grave. L’important, c’est que vous soyez venus.
-JJ : Je vais moi aussi devoir partir… Apparemment, quelqu’un au Pentagone a décidé de tenir une réunion aujourd’hui…
-Derek : On reviendra, Emily.
L’un après l’autre, Derek, Penelope, Spencer, David et JJ firent la bise à Emily et serrèrent la main d’Aaron, puis s’éloignèrent. Emily et Aaron restèrent seuls, devant ce bon gâteau.
-Aaron : J’aurai bien envie de finir ce gâteau, mais mon estomac risque de ne pas apprécier…
Aaron remarqua soudain qu’Emily paraissait triste.
-Aaron : Emily, tout va bien ?
Emily préféra se lever et faire quelques pas avec ses béquilles. Elle s’arrêta face au jardin qui s’étendait. Hotch fut légèrement inquiet. Il se leva et se plaça à gauche d’Emily. Cette dernière se confia, sans le regarder :
-Emily : Je me sens coupable que vous soyez venus…
Aaron fut déconcerté.
-Aaron : Pourquoi serais-tu gênée ??
-Emily : Je ne l’ai encore jamais dit… J’ai douté de vous…
-Aaron : C’est du passé…
-Emily : J’ai douté de vous, Hotch… De vous, Rossi, Morgan et Reid… J’ai cédé, et j’ai adhéré à la logique de… Vous savez qui…
Emily osa regarder Aaron, mais se détourna rapidement, par honte.
-Aaron : Cela n’a aucune importance, Emily…
-Emily : J’ai été faible…
-Aaron : Ne dis pas ça… Cela aurait pu arriver à n’importe qui… Tu n’es pas faible, loin de là. Tu es même une femme qui a eu le courage de résister pendant plus d’un mois. Tu forces mon admiration.
Emily regarda Aaron. Celui-ci la vit sourire. Mais ce sourire fut trop court car Emily retrouva son regard triste.
-Emily : Ce n’est pas tout… J’ai fait un rêve, hier… Il… Harwell était dedans.
-Aaron : Ce n’était qu’un mauvais rêve… Tu sais qu’il ne peut plus t’approcher…
-Emily : Je sais. Il m’a fallu des mois pour l’oublier, sans parler de ma cure de désintoxication… Je n’avais pas pensé à lui pendant des mois, et là, il m’est réapparu hier, comme ça… Alors, je me suis demandée…
Emily osa regarder Aaron. Celui-ci pouvait lire dans son regard ses craintes.
-Emily : Je me suis demandée… Peut-être que finalement, il sera toujours là, que je le veuille ou non, quoique je fasse pour m’en débarrasser… Et ça m’effraie, Hotch… Parce que s’il arrive à revenir aussi facilement, peut-être que d’autres choses pourraient revenir aussi facilement…
Aaron comprit qu’Emily faisait référence à ses différentes addictions, automutilations et hallucinations. Emily poursuivit :
-Emily : Alors je me suis posée une question… Entre se battre pour se sortir de cette spirale infernale mais avec le risque et la peur permanents de retomber aussi facilement et de réduire tous ses efforts à néant, et entre vivre dans cette spirale infernale sans n’avoir à se soucier de rechuter et se remémorer des évènements traumatisants, qu’est-ce qui est mieux ?
Emily regarda Hotch puis se retourna face au jardin. Hotch comprit qu’Emily avait peur. Elle avait tant combattu pour s’en sortir, et maintenant qu’elle était en bonne voie, ce cauchemar avait refait surface dans un rêve. Elle avait peur d’avoir fourni tant d’efforts pour rien. En conséquence, dans un sens, vivre coincée dans le monde qu’elle avait connu pendant des mois ne semblait pas totalement dénué de sens. Avec cette option, elle ne connaitrait pas la déception et la peur de rechuter après une lutte acharnée. Sauf qu’Aaron ne voulait pas revoir Emily plongée dans cet état, car ce qu’il en avait vu avait été effrayant. Aaron ne savait que dire. Il choisit de passer son bras droit autour de l’épaule d’Emily, pour lui montrer qu’il était là et que si elle avait besoin de lui, si elle doutait, il serait là pour la soutenir. Il lui caressa le bras. Emily sentit un peu de confiance revenir au contact de cette main ferme mais protectrice. Elle sut qu’elle aurait une épaule vers qui se tourner en cas de blues. Elle posa sa tête sur l’épaule gauche d’Aaron. Celui-ci, dans un élan paternel, lui fit un bisou sur la tempe et la rassura :
-Aaron : Je suis là, quoiqu’il arrive.
Aaron accompagnerait Emily jusqu’au bout. Il serait là et l’aiderait. Il se battrait pour elle et avec elle contre les démons qui la guetteraient. Il ne se contenterait plus d’entendre les cris d’Emily. Ce combat était non seulement celui d’Emily, mais c’était aussi d’une certaine manière le sien. Ils auraient le dernier mot dans cette histoire.
« Le doute est le pire de tous les maux, car il les suppose tous »
François de La Rochefoucauld
FINAinsi s'acheve cette aventure. Je vous laisse libre de decider si Emily va replonger ou non.
J'espere que cette fic vous a plue.
Je vous remercie de tout coeur pour avoir consacre votre temps a suivre cette histoire et pour vos commentaires qui m'ont encouragee a ecrire.