Les enfants de la mort

Prologue

Les cris n’allaient-ils jamais cesser ? Pendant deux heures durant, le jeune adolescent hurlait dans la sombre cave, et l’homme qui l’y avait enfermé lui donnait raison de le faire. Ses hurlements effrayants continuaient de résonner dans tout l’endroit. On entendait des coups de fouet, ou bien d’une chose semblable à cela, et des supplications incessantes. Le ravisseur le frappait encore et encore.

« Arrêtez ! Par pitié, arrêtez ! » hurlait le jeune homme.

Mais il ne pouvait surement pas compter sur la pitié de l’homme, et il le comprit quand celui-ci lui donna un vil coup de pied dans l’estomac. Affaibli par les coups, il cracha quelques gouttelettes de sang qui tombèrent à terre tandis qu’un filet écarlate glissait sur son menton.

« Comment t’appelles-tu ? » demanda l’homme terrifiant, face à lui.

Mais l’autre était bien trop effrayé pour répondre, et lorsqu’il reçut un coup de fouet dans le dos, il hurla de plus belle tandis que le cuir lui déchirait la peau d’un coup sec et brutal.

« Cédric ! Je m’appelle Cédric Jenkins ! »

Il gémit de douleur, mais aussi de dégoût. Pourquoi l’homme tenait-il tant à connaître son nom ? Les coups cessèrent, et l’adolescent pu reprendre son souffle, songeant à la torture qu’il avait subit mais aussi à sa mère, sa douce et tendre mère qui comptait sur lui. Il aurait du accepter de rentrer avec elle ce soir là, avant de finir dans cet endroit humide et sale …
Qu’importe à présent, il cru qu’il allait pleurer … laisser toute la peur, la rage et tous ces sentiments confus qui le perturbait, s’extérioriser d’un coup en laissant couler sur ses joues de longues larmes claires. Mais allait-il paraître faible devant son kidnappeur ? Faible, il l’état bien assez … il pensa alors que pleurer ne ferait qu’accentuer son sentiment d’infériorité. Il s’était plongé dans ses propres pensées lorsqu’il reçut un liquide brûlant sur le dos. De l’eau bouillante … Un autre cri suivit, et les marques de brûlure ne tardèrent pas à se montrer en d’énormes traces rougeâtres sur sa peau. Là, c’en était trop … Cédric ne pu se retenir de pleurer.

« Tu pleures ? »

Mais il ne répondit pas à cette stupide question. Il n’en avait pas envie … L’homme qui lui faisait tant peur, donna un autre coup de pied dans son abdomen. Il eut un hoquet de douleur, tandis que son corps martyrisé lui faisait horriblement mal, il sembla si lourd soudainement. Lorsqu’il tenta de redresser son dos, un sinistre craquement d’os le fit trembler.

« J’ai plus besoin de toi. »

Il avait eu besoin de lui ? Cédric ne s’en était pas réellement rendu compte, il voulait ne plus avoir mal, et là s’offrait à lui le dernier supplice qui le reliait à la paix … il ne leva pas la tête pour voir ce que son bourreau allait faire, non, il préférait attendre, et ne pas paniquer.
Cependant, la douleur vive qu’il sentit dans le bas de son dos, lui décrocha un hurlement de souffrance à en couper le souffle. Il l’avait poignardé … avec quoi ? Qui sait ? Et puis quelle importance ? Puis la lame de l’arme sortit de la blessure qu’elle venait de faire, avant d’entrer une nouvelle fois dans le dos de l’adolescent, mais entre les deux épaules cette fois. La douleur se fit plus vive, mais Cédric tenta de rester de marbre. Il gémit, certes, mais retînt sa douleur en lui. Il souffrait atrocement, et la lame le poignarda encore et encore environ cinq fois. Le dernier coup le fit hurler plus fort encore, libérant tous les hurlements qu’il avait gardé pour lui, et son corps se fit encore plus lourd.
Il eut la sensation de tout quitter, son esprit s’en allait de son corps meurtri et il était temps. Il n’avait plus aucune force et ne tenta pas une seule fois de résister à la mort qui l’attendait … après toute la torture qu’il avait enduré, la mort ne pouvait que le satisfaire. Il laissa sa tête basculer en avant dans un dernier geste, puis expira.
Le ravisseur en fut satisfait, il lâcha l’arme qui n’était autre qu’un énorme couteau. Et sortit de la pièce, là sur un bureau de bois se trouvait une liste de noms sur un papier blanc. Il chercha quelque chose puis raya un des noms de la liste … Cédric. Puis il quitta l’endroit.

Chapitre 1

Dans le jet qui devait emmener l’équipe à Philadelphie, tous étaient assis et regardaient les photos. J.J revînt après un coup de téléphone de la police déjà sur les lieux.

« Alors ? demanda Hotch.

- Il y a deux semaines, on a trouvé le corps de Brian Michaels, 44 ans, divorcé, un fils de 7 ans, au chômage. Il avait été poignardé à quinze reprises dans le dos. D’après le rapport d’autopsie, il avait subi de nombreux sévices corporels : brûlures, coups de fouet, etc … Cinq jours après, c’est le corps d’une étudiante en droit, Clio Thomas, 19 ans, elle avait une colocataire, mais sinon elle était célibataire. Elle aussi avait été torturée de la même manière mais avait reçu neuf coups de couteau. Et il y a deux heures, c’est un adolescent de 15 ans, Cédric Jenkins, qui a été retrouvé, torturé puis frappé de onze coups de couteau dans le dos.

- Où les corps ont été retrouvés ?

- Le premier a été retrouvé dans une benne à ordure sur Chestnut Street, le deuxième au Whasington Square et le troisième ay Franklin Square.

- Attends … je lis là que il y aurait un lien avec une précédente victime ?

- Oui. Il y a 4 ans, on a retrouvé le corps d’une mère de famille, 31 ans, elle s’appelait Aenor Rockett, torturée puis elle aussi poignardée mais à vingt-deux reprises puis abandonnée sur Hamilton Street. Aujourd’hui, c’est la police criminelle qui s’occupe des affaires classées qui va nous assister pour l’enquête.

- Et qui nous attend ?

- Les inspecteurs Lilly Rush et John Stillman. »

Les photos retournèrent l’estomac de certains. Ces dos couverts de marques de brûlures et de blessures atroces, ce sang qui recouvrait les corps … Spencer qui buvait un verre d’eau, déposa ce dernier sur le bord de la table qui séparait les fauteuils du Jet, et il n’y toucha plus durant tout le vol. Il ne restait plus qu’une vingtaine de minutes …
Ce temps une fois écoulé, l’équipe sortit de l’appareil, J.J devant suivie de Hotch. Toute l’équipe rejoignit deux personnes debout un peu plus loin, une femme blonde et un homme quasiment chauve.

« Inspecteurs ? Je suis Jennifer Jarreau, du département des sciences du comportement. On a discuté au téléphone.

Ravi de vous voir ! » dit l’homme en lui serrant la main.

Puis ce fut Lilly qui lui serra la main.

« Voici les agents Hotchner, Rossi, Prentiss, Morgan et Reid. »

Et quelques poignées de mains plus tard, l’équipe les suivit jusqu’à leurs bureaux. Stillman les invita à le suivre dans une pièce un peu éloignée au mur percée de vitres.

« Voilà, vous pourrez vous installer ici durant l’enquête. Le reste de l’équipe devrait bientôt arriver. »

Et ils le regardèrent quitter la pièce, quant à l’inspecteur Rush, elle était restée à son bureau, quelques mètres plus loin et les regardait du coin de l’œil. Emily et Spencer s’installèrent à la table, au centre de la pièce. David fit face aux vitres, observant les autres policiers qui déambulaient au milieu des bureaux. Il aperçu deux hommes et une femme s’approcher de Lilly, elle leur sourit, puis elle indiqua la pièce dans laquelle l’équipe était cloitrée. Puis, doucement, elle se leva et leur servit de guide. Arrivée devant la porte, elle frappa et ouvrit.

« Voici les inspecteurs Nick Vera, Kat Miller et Will Jeffries. »

De nouvelles poignées de mains suivirent, de nouvelles présentations, de nouveaux échanges de regards … puis l’équipe s’était de nouveau retrouvée seule dans la pièce. Les trois collègues qui venaient de les saluer avaient, comme l’inspecteur Rush, rejoint leurs bureaux. Mais à part Lilly, personne ne regardait vers la salle … on aurait pu dire que personne n’avait réellement comprit qui étaient les six personnes qui étaient entrées dans la pièce d’ordinaire peu utilisée.
David réfléchissait encore et encore au pourquoi l’inspectrice les surveillait de cette manière quand il remarqua un homme qui interpellait la jeune femme. Il l’aida à se lever puis elle le conduit jusqu’à la pièce …

« Et voilà le dernier de mes coéquipiers : Scotty Valens. »

De nouvelles poignées de mains et encore des présentations, la seule question qui turlupina Hotch était : qu’est-ce qu’ils faisaient encore là ? Pourquoi n’étaient-ils pas déjà partis recueillir les témoignages de quelques personnes ?

Pendant ce temps, la nuit tombait. Dina Hopkins sortit de chez elle lorsqu’elle sentit un goutte d’eau lui tomber sur le nez.

« Oh non ! »

Elle prit son sac et le mit sur sa tête quand la pluie se fit plus forte, accélérant le pas, elle se demanda pourquoi à cette heure-ci, il n’y avait personne dans Wallace Street. Elle n’entendit pas les pas derrière elle, et se contentait de courir pour rejoindre son appartement. Mais dans sa maladresse naturelle, la jeune femme glissa et se retrouva assise au sol. Un homme s’approcha d’elle soudainement.

« Vous allez bien ?

- Oui, ça va. Je n’ai rien de cassé.

- Attendez je vais vous aider à vous relever … »

Il la prit par un bras, elle laissa alors tout son poids glisser sur cet appui et pu se relever assez facilement.

« Merci … »

Mais elle n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’elle reçu un énorme coup sur la tête avant de tomber de nouveau au sol dans un fracas. Tout sembla si flou, les images n’étaient plus que des formes, des ombres qui flottaient autour d’elle et elle sentit son corps être soulevé puis amené quelque part … mais elle ne pu se souvenir du trajet car bientôt, elle sombra dans un profond sommeil.