Les enfants de la mort

Chapitre 2

« Betty Jackson.

- Pardon ?

- C’est le nom d’une supposée victime du tueur. En 2008, Betty Jackson, 57 ans, disparaît de sa petite épicerie et est retrouvée quatre jours plus tard, assassinée, dans le zoo de Philadelphie. Elle a été torturée puis poignardée à dix-neuf reprises. Sa jambe a été mangée par un lion, mais apparemment, elle était déjà morte.

- Quelle horreur … »

Scotty approuva puis il tourna la tête pour voir les agents Prentiss, Hotchner et Rossi parler avec Mme Jenkins, la mère de la dernière victime.

« Qu’est-ce qu’ils font ?

- Leur travail … ce pourquoi on leur a demandé de venir. »

Mais malgré tous leurs efforts, ils ne purent retenir la mère de se pleurer, elle éclata en sanglots bruyamment. Elle poussa plusieurs cris, prenant son visage dans ses mains et laissant libre cours à ses larmes.

« Excusez-moi … »

Lilly tourna la tête vers une jeune femme, environ la vingtaine, métisse aux cheveux noires.

« Je m’appelle Sandra Hopkins. Ma sœur est partie pour faire des recherches à l’université, hier soir … elle n’est pas revenue.

- Comment s’appelle votre sœur ?

- Dina Hopkins. »

Elle demanda à Kat si elle pouvait parler avec la jeune femme, elle devait parler avec l’agent Hotchner. Aussitôt dit, aussitôt fait, elle se leva et se dirigea vers la pièce où la mère de la dernière victime pleurait à chaudes larmes. Elle resta devant la porte ouverte, les bras croisés, fixant le chef de l’équipe. Il la remarqua et sortit.

« Pourquoi vouliez-vous me voir ? demanda t-elle.

- Je comptais sur vous pour m’accompagner interroger les familles des victimes.

- Très bien. Après vous ! »

Elle attrapa son manteau en passant et l’enfila tout en suivant Hotch.
Reid et J.J étaient assis à un bureau et regardaient les fiches d’identité des victimes, ils cherchaient un lien entre elles.

« Tu ne trouves pas ça étrange que les victimes ne soient pas reliées ? demanda J.J perplexe.

- Attends … »

Reid mit les fiches dans un ordre particulier.

« Victime la plus ancienne connue … Aenor Rockett … ensuite … on a … cette femme dont l’inspecteur Véra a amené le dossier. Où est-il d’ailleurs ?

- Le voilà ! »

Elle lui donna. Reid la remercia, lu ce qu’il pouvait lire et mit la fiche à côté de la première.

« Betty Jackson puis … Brian Michaels et ensuite … Clio Thomas et enfin, Cédrix Jenkins …

- Je … mais je rêve où ils sont dans l’ordre alphabétique ?

- Exact.

- Et d’abord une femme, puis un homme …

- Qui a disparu d’après Véra ?

- Une femme, Dina Hopkins …

- Alors tout concorde.

- Tu oublies un détail, Spencer. »

Il tourna la tête vers elle.

« Tout ça … ça veut dire qu’il y a une autre victime. »

…

Dans la pénombre de ce vieil entrepôt, de nouveaux cris se faisaient entendre. Des cris désespères, des cris qui appelaient au secours … mais personne ne pouvait rien. Dina pleurait encore et encore, elle hurlait …

« Tu as tenu moins longtemps toi … »

Elle leva la tête, les yeux rougis par les larmes qu’elle versait.

« Mais qu’est-ce que vous me voulez, espèce de pervers ?! »

L’homme ne répondit pas, il enleva sa ceinture et frappa la cuisse de la jeune femme avec. Elle hurla, puis il lui mit une claque retentissante. Elle sanglota, poussée à bout.

« Pourquoi ? » demanda t-elle.

Encore personne ne lui avait demandé cela. L’homme resta silencieux un moment, il marcha, laissa tomber sa ceinture au sol. La boucle heurta lourdement le sol dans un tintement qui parut être un vacarme au vu du silence qui emplissait la pièce. Elle ne vit pas de quoi il se saisit, mais elle savait que ce qu’il allait lui dire … serait la dernière chose qu’elle entendrait de la bouche d’un homme.

« Parce que si elle meurt, ses enfants doivent périr aussi … »

Cette phrase n’eut aucun sens pour elle. Dina l’entendit se rapprocher dans son dos … elle prit peur et commença à prier.

« Notre Père qui êtes aux cieux …

- Inutile de prier … Dieu ne peut plus rien pour toi.

- Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne …

- Il ne pourra rien changer.

- Que ta volonté soit faîte sur la terre comme au ciel …

- Et il ne te sauvera pas …

- Donnez nous aujourd’hui notre pain de ce jour …

- Comme il ne sauvera personne ...

- Pardonnez nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés …

- Comme il ne l’a pas sauvé elle.

- Mais ne nous soumettez pas à la tentation mais délivrez-nous du mal …

- Et pourtant je l’avais prié …

- Car c’est à toi qu’appartiennent le règne la puissance et la gloire …

- Finis, que je fasse ce que j’ai à faire !

- Pour des siècles et des siècles … amen. »

Et il la frappa dans le dos avec ce qui lui parut être un couteau. Elle cria de douleur avant qu’il ne la frappe à nouveau, et encore et encore …

Chapitre 3

Les semaines passèrent et le meurtrier était encore et encore plus difficile à attraper. Le corps de la très jolie Dina Hopkins fut retrouvé deux jours après son assassinat, peu après Dave Cannon, 61 ans, disparu ainsi que sa fille, Emy, âgée de 26 ans. Leurs corps furent retrouvés le lendemain … peu après qu'on ai annoncé la disparition de Edward Jacobs, 44 ans, père d'un petit garçon. Lui n'a pas encore été retrouvé à ce jour. La thèse de Reid était donc juste : les prénoms étaient réellement ce qui reliaient les victimes, enlevées puis tuées dans l'ordre alphabétique.
Ils ne pouvaient pas encore donner de profil exact au meurtrier. J.J était cependant restée auprès de Reid pour écouter ce qu'il avait à dire :

« Carmen Colon fut enlevée le 16 novembre 1971 à l'âge de 10 ans. Son corps est retrouvé deux jours après, elle avait été violée et étranglée. Le 2 avril 1973, c'est une enfant de 11 ans, Wanda Walkowicz, qui fut enlevée puis retrouvée assassinée le lendemain et six mois plus tard, Michelle Maenza, 11 ans elle aussi, fut enlevée. Son corps fut retrouvé à son tour deux jours après. Toutes violées puis étranglées.

- C'est horrible … souffla Jennifer. Ils ont retrouvé le meurtrier ? »

Reid leva les yeux vers elle, soupira puis dit :

« Hélas non … 40 ans après, on cherche encore qui les a tuées. Il y avait d'étrange similitude : d'abord les trois victimes avaient des initiales doubles, CC ; WW ; MM. Ensuite, elles vivaient toutes les trois dans une maison sans leurs deux parents, elles avaient des problèmes d'apprentissage à l'école, elles étaient catholiques, avaient disparu en fin d'après-midi et personne ne les avait vu disparaître. On peut ajouter à cela une note légèrement macabre : Carmen avait été retrouvée près du Chili, Wanda près de Webster et Michelle près de Macedon. La police avait d'ailleurs développé une idée qui fait vraiment froid dans le dos …

- Laquelle ? Demanda J.J.

- Le tueur aurait choisit les trois filles pour symboliser une phrase qu'il leur aurait dit pour les attirer : Come With Me. »

Hotch les interrompit.

« Un corps a été retrouvé, il pourrait s'agir d'Edward Jacobs. »

J.J avoua qu'elle ne viendrait pas. Elle resta à la table tandis que Reid se levait, rejoignait le reste de l'équipe et partait avec eux.
La voiture s'arrêta, les agents en sortirent. Lilly Rush était déjà là, elle discutait avec l'homme qui avait découvert le corps.

« Vous avez une longueur d'avance … dit Hotch.

- J'ai toujours une longueur d'avance. »

Ces deux là avaient commencé à sympathiser. Elle leur fit signe de la suivre et les emmena dans un ravin peu profond. Le corps d'un homme gisait là … du moins ce qu'il en restait.

« Les animaux ont commencé à grignoter le corps, notamment la main droite et les oreilles. Mais je vais sans doute vous décevoir …

- Pourquoi ?

- Le tueur qu'on recherche n'a pas tué Edward Jacobs.

- Comment ça ? »

Lilly retourna le corps.

« Lui a reçu une balle dans la nuque … ça n'est pas le bon mode opératoire.

- Il peut en avoir changé ! S'écria le policier qui les accompagnait.

- Pas lui, je ne pense pas que son mode opératoire changerait à ce point, c'est bien trop flagrant.

- Mais si le tueur n'a pas tué celui-ci, qui a t-il tué ? »

Chapitre 4

L'équipe se retrouvait avec deux meurtres n'ayant aucun rapport l'un avec l'autre. Il était certain que les meurtres en série étaient une priorité, le tueur pouvait frapper une nouvelle fois ; mais le meurtre d'Edward Jacobs ne devait pas être négligé. Pour permettre à l'équipe de se concentrer sur le seriel killer, Stillman demanda à ce qu'on mette une équipe de la police sur l'enquête du meurtre de Jacobs. De son côté, Garcia cherchait, sur ordre de Hotch, un homme ayant disparu ces dernières semaines mais un événement imprévu vint bouleverser l'enquête.
Cinq personnes furent enlevées dans de mystérieuses conditions, on ne sut dire ce qu'il s'était réellement produit. Toutes dans la même journée à quelques heures d'intervalle. D'abord Florence Abbott puis Frank Wolfe. Ensuite ce fut le tour de Georgina Wilson et de Grant Keller puis enfin, celui de Helda Besson. Cinq personnes enlevées en quelques heures à peine … Les forces de police étaient complètement débordées. Pour maigre consolation, Garcia appela Morgan :

« Salut mon beau !

- Tu as trouvé la victime ?

- Si on veut. J'ai découvert le nom de la deuxième victime, celle que vous recherchez ça va prendre encore plus de temps.

- Et quel est son nom ?

- Alec Davis, 31 ans, célibataire, sans enfants, casier judiciaire un peu encombré … bref … Reid a sans doute raison : à part l'alphabet, rien ne relie les victimes.

- Et pour l'autre que peux-tu me dire ?

- Qu'il n'a sans doute pas été retrouvé …

- D'accord, que peux-tu me dire que je ne sache pas déjà ?

- Absolument rien, bébé, je suis désolée.

- Bon, d'accord. Continue de chercher. »

Elle raccrocha. Derek mit David au courant, puisque tous deux étaient seuls dans la voiture. Ils se rendaient au domicile d'Helda Besson, la dernière victime.
La jeune femme n'avait pas plus de 20 ans quand elle a été enlevée, c'était une jeune étudiante en médecine qui habitait une chambre d'étudiant de 9m² à peine. Lorsqu'ils entrèrent, c'est un véritable capharnaüm qui les attendaient. Il y avait dans cette chambre, une cinquantaine de livres peut-être même plus. Des pîles sur le bureau à côté d'un paquet de feuille et d'une trousse remplie de stylos, des rangées de livres sur l'étagère à côté d'un cadre photo présentant la victime et un homme, sans doute son petit-ami. Bref … chercher quelque chose là dedans n'allait pas être une mince affaire.
De leur côté, Lilly et Hotch s'étaient rendus chez Georgina Wilson. Elle avait 15 ans et vivait chez ses parents avec son petit frère. La famille s'était dépêchée de leur ouvrir, ils étaient stressés. On leur présenta la chambre de l'adolescente : bien rangée en apparence. Lorsqu'Aaron ouvrit l'armoire, il y découvrit une tonne de peluches et de poupées de petite fille que la jeune fille s'était évertuée à cacher.

« On voulait s'en débarrasser … mais Georgina a refusé, elle voulait garder tout ce qu'il lui restait de sa vie de petite fille. »

Madame Wilson se mit à sangloter et se blottit dans les bras de son mari. L'agent Hotchner demanda à la famille de sortir. Lilly ouvrit un tiroir du bureau et en sortir un carnet fermé d'un cadenas.

« En tout cas, elle se fichait complètement qu'on le trouve.

- C'est compréhensible : il y a un cadenas sur ce journal.

- Oui mais la clé et justement posée bien en évidence, à côté.

- Alors ça … c'est étrange.

- Si vous voulez mon avis : quelqu'un l'a déjà lu avant nous. »

Il acquiesça et s'approcha tandis que Lilly ouvrait le journal. Elle tourna la page de garde et tomba sur la première vraie page du journal. Elle lut à haute voix :

« Maman est partit faire des courses avec Liam. Je suis restée à la maison avec mon père …

- Elle le met à l'écart, elle emploie un mot familier qui la rapproche de sa mère, elle appelle son frère par son prénom mais … elle parle de son père comme d'un étranger, en tout logique elle aurait dit : papa. »

Lilly continua.

« J'ai fermé la porte de ma chambre à clé pour pouvoir écrire : ça a commencé il y a déjà deux mois, je ne saurais pas si je pourrais le supporter encore longtemps. Il frappe fort à la porte, mais il ne faut pas que j'ouvre, je vais tranquillement attendre que maman revienne : il pourra me mettre une claque mais au moins, je n'aurais pas à subir ce-que-je-sais …

- Il y a quelque chose qui m'inquiète là dedans …

- C'est daté du 22 novembre 2005 … elle avait 10 ans. Et ça continue comme ça pendant une cinquantaine de pages.

- Lisez la dernière. »

Lilly s'exécuta :

« Je vais sortir par la fenêtre et aller à ce rendez-vous, le psychologue pourra m'aider. Je vais lui parler des jeux de mon père, puis j'irais rejoindre maman et Liam au supermarché. On fera les courses ensemble et le psychologue aura appelé la police. Ils iront à la maison, ils l'arrêteront, et enfin … enfin je n'aurais plus à subir tout ça.

- Et c'est daté du jour de sa disparition. »

Lilly ferma le journal tandis que Hotch fouilla le placard. Au dessus, on trouvait les peluches les plus poussiéreuses, sans doute celles avec lesquelles elle n'avait pas beaucoup joué mais il s'aventura plus vers le fond du placard pour en sortir une peluche qui devait être un lapin. Ses oreilles étaient coupées et ce qu'il en restait avait été cousu. Il était borgne et le cœur qu'il avait sur la poitrine avait été salement barré au feutre noir, il avait aussi une cicatrice dans le dos, elle l'avait sans doute découpé puis recousu.

« Je crois qu'on doit avoir une sérieuse discussion avec le père. »

Lilly prit la peluche. Ses yeux étaient écarquillés, elle regarda une photo sur l'étagère. La petite Georgina était dessus, elle avait sans doute 6 ou 7 ans et elle serrait dans ses bras une peluche de ce genre mais complètement en état. Et son père la portait sur ses genoux.

« C'est lui qui lui a offert ce lapin. C'est pour ça qu'elle s'en est prit à lui.

- C'est pour ça qu'elle a barré le cœur sur sa poitrine, parce qu'elle sait que ce cadeau ment … »

Chapitre 5

Véra et Jeffries étaient chez Grant Keller. Lui, sa femme venait de le quitter récemment et elle était partie avec leurs deux filles. Sa maison était cependant plutôt bien rangée, si l'on oublie sa cuisine : l'enfer en personne ! Quant à Scotty et J.J, ils avaient rendu une visite à l'épouse de Frank Wolfe, ils étaient mariés depuis seulement huit mois. Tandis que l'homme inspectait la maison, l'agent de liaison restait auprès de Madame Wolfe pour la rassurer, la calmer. De leur côté, Reid et Emily avait fait le tour de la maison de Florence Abbott en compagnie de Kat. La disparue était une femme de 61 ans et personne ne vivait avec elle, ça allait être dur, sachant que la seule famille de cette femme était son fils, Charlie, qui vivait à l'autre bout du pays sur San Francisco.
Une fois avoir examiné les moindres recoins des habitations de chaque victimes, ils se retrouvèrent dans le bureau de Stillman, exceptés Lilly et Aaron, qui avait du travail avec William Wilson.

« Liam … dit doucement Lilly. Je peux te poser des questions ? »

Le garçon avait 8 ans, un peu moins que sa sœur lorsqu'elle avait entamé son journal intime.

« C'est toi qui a posé la clé du journal de Georgina dans le tiroir ? A côté de son journal ?

- Oui.

- Tu as lu son journal ?

- Oui.

- Pourquoi tu y as mis la clé ? »

Le garçon resta muet quelques instants. Il tourna la tête vers ses parents avec qui l'agent Hotchner discutait, essayant de les empêcher de remarquer ce que Lilly faisait.

« Papa a fait des choses pas très bien.

- A Georgina ?

- Oui … et il faut que quelqu'un le sache.

- Et si ta mère l'avait lu ?

- Elle a pas osé fouiller la chambre … elle a pas vu le lapin en peluche.

- Moi je l'ai vu. Et mon ami aussi.

- Il est pas beau, hein ?

- Non. C'est Georgina qui a fait ça ?

- Oui. C'est papa qui lui a offert … elle a dit que c'était un cadeau-mensonge, et qu'elle ne l'aimait pas. Je lui ai dit que je pouvais le garder si elle n'en voulait pas, mais …

- Mais elle a refusé. Elle s'inquiétait pour toi aussi. »

Il y eut un long silence. Liam se tourna vers ses parents, ils n'avaient toujours rien remarqué.

« Liam, écoute-moi : qu'est-ce que ton père a fait à Georgina ?

- Il … Il a …

- Dis-le moi.

- Il a dit que … qu'il l'aimait. Mais pas comme sa fille, mais plutôt comme il aime ma maman. Et il …

- Ne pleure pas, ne panique pas. Parle doucement, ça va aller.

- Il l'a emmené dans sa chambre et j'ai entendu qu'elle pleurait …

- C'était quand ?

- Il y a cinq jours. »

Le garçon sanglota et il se blottit dans les bras de Lilly. Il était tellement léger qu'elle put le soulever tandis qu'il s'accrochait à elle en pleurant.

« Eh ! Qu'est-ce que vous faîtes à mon fils ? S'écria le père.

- Hotch, c'est bon : passez-lui les menottes.

- Quoi ? »

Aaron saisit le poignet de William et le força à se retourner, il lui passa les menottes.

« Mais enfin pour quel motif ?! S'écria Madame Wilson.

- Abus sur mineur, pédophilie.

- Quoi ? Will, tu n'as pas fait ça.

- Ne les crois pas Nelly, ils disent n'importe quoi. »

N'y tenant plus, Hotchner le força à s'assoir sur le canapé et demanda à Lilly d'aller chercher le journal et le lapin en peluche. Elle déposa Liam à terre, mais le petit resta collé à elle. Alors elle partit en lui tenant fort la main, elle revint et donna le journal à Aaron.

« Elle a écrit, je cite : je vais lui parler des jeux de mon père.

- Je ne vois pas ce que ça prouve.

- Elle a commencé à écrire en novembre 2005, elle avait tout juste 10 ans et elle ne parle que de ça : vos jeux qui la font souffrir.

- Je ne vois pas de quoi vous parlez. »

Il attrapa le lapin tandis que Liam remontait dans les bras de Lilly.

« C'est vous qui lui avait offert cette peluche, non ?

- Mais que lui est-il arrivé ?

- Elle l'aimait ce cadeau, jusqu'à ce que vous commenciez à abuser d'elle. Elle a compris …

- J'en ai assez entendu !

- Elle a tout de suite compris que vous ne faisiez ça que pour vous rapprocher d'elle, pour vous attirer ses faveurs. Et elle a progressivement commencé à le détester.

- Taisez-vous …

- Elle lui a arraché les oreilles, a recousu des moignons puis elle lui a retiré un œil et lui a ouvert le dos … elle l'a fait souffrir comme vous l'avez fait souffrir puis elle a barré le cœur qui était sur sa poitrine parce qu'il n'y avait pas de bons sentiments dans ce cadeau et elle le savait.

- La ferme ! »

Le silence se fit. Nelly Wilson était choquée.

« De toute façon, ça n'est pas une peluche qui témoignera contre moi.

- Mais votre fils, si. Lui sait ce qu'il s'est passé, et c'est sans doute grâce à lui que je peux vous emmener. »

Lilly mit Liam dans les bras de sa mère puis elle releva William et avec Aaron, elle le conduisit à la voiture.
Lorsque tous furent réunis dans le bureau de Stillman on échangea ce qu'on avait trouvé chez les victimes.

« Georgina Wilson avait rendez-vous avec un psychologue.

- Vous aussi ? Helda Besson devait s'y rendre aussi.

- Tout comme Frank Wolfe, Grant Keller et Florence Abbott. Déjà ça nous permet de savoir comment il a réussi à enlever cinq personnes en même temps … »

Pendant ce temps là, Owen Litler baladait son chien. Il commençait à être tard lorsque la laisse lui échappa des mains. L'animal se mit à courir comme un fou, comme quelqu'un qui retrouvait la liberté. D'abord amusé, Owen se mit à sa poursuite, ayant trop peur de le perdre. Le chien se stoppa miraculeusement et aboya comme s'il avait vu le diable. Owen se mit à courir pour le rattraper et trébucha sur quelque chose en attrapant sa laisse.

« Mais qu'est-ce que c'est ? »

Il se retourna et découvrit qu'il n'avait pas trébuché sur quelque chose, mais bien sur quelqu'un. Sur le bras d'une femme de 61 ans, couverte de sang, le visage déformé par la terreur et sans doute par la douleur aussi. Il ne put retenir un hurlement terrifié tout en s'écartant … il avait pu aussi voir, un homme portant une capuche qui regardait la scène de loin avant de s'éloigner.

Chapitre 6

« On l'a retrouvé il y a moins de deux heures. C'est un homme qui promenait son chien, il a trébuché sur le corps.

- Ça s'annonce mal ; il les a enlevé hier et il en a déjà tué une.

- Elle a été poignardée à 12 reprises … dans le dos. »

Le téléphone de Derek se mit à sonner.

« Je t'écoute Garcia …

- Edwin Morris, disparu le même jour qu'Edward Jacobs, retrouvé hier au matin, poignardé.

- Pourquoi est-ce qu'on est pas au courant de ça ?

- Euh … j'en ai aucune idée. Tu devrais demander aux inspecteurs de la criminelle, ils doivent le savoir. »

Derek interpella Aaron.

« Hotch … la véritable victime du tueur, Edwin Morris, a été retrouvé hier. Les inspecteurs sont censés être au courant, et ils n'en ont pas parlé. »

Hotchner tourna la tête vers Lilly, penchée au dessus du corps. Puis il se retourna vers Morgan :

« Garcia a raccroché ?

- Oui.

- Rappelle-la ! Demande lui tout ce qu'elle sait sur Edwin Morris, je crois que j'ai une petite idée sur le pourquoi on ne nous a pas informé de sa mort. »

Derek le regarda s'éloigner, il retourna à la voiture, suivi de Lilly, de David et de Spencer. Emily, quant à elle, s'approcha de Morgan qui composait le numéro de Pénélope sur les touches de son téléphone.

« Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Je t'expliquerais. »

La voix enjouée de l'analyste informatique résonna.

« Qu'y a t-il mon chéri ?

- Dis-moi tout ce que tu as sur Edwin Morris !

- Bien … Il a 37 ans, marié avec une certaine … Gabrielle Morris, ils ont deux enfants, Jérémy et Annabelle, respectivement 9 et 5 ans. L'an dernier, un voisin a porté plainte contre lui car son chien, ici nommé Zéphyr, a mordu son fils. Il est né à Sacramento en Californie, a étudié à New-York. Son père est décédé dans un accident de voiture le jour de son 20e anniversaire, sa mère s'est suicidée dix jours plus tard. Il est fils unique. Et il est … »

Le silence s'installa. Un silence surpris …

« Ma beauté ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- Il travaille à la criminelle de Philadelphie. »

Derek la remercia.
Dans la voiture qui revenait au poste de police, alors que David conduisait, Aaron posa quelques questions à l'inspecteur Rush.

« Edwin Morris …

- Pardon ?

- Edwin Morris est-il un de vos collègues ?

- Oui, pourquoi cette question ?

- Il est mort.

- Quoi ?! »

Elle parut surprise, et aussi consternée. Toutes ces émotions qui se mélangeaient …

« Ne faîtes pas l'étonnée, vous êtes au courant.

- Non, je vous jure que je n'en savais rien.

- Il a été retrouvé hier, et il semblerait que la police nous l'a caché.

- Et ça ne m'étonne pas … Ils savent bien que vous arrêterez le coupable et irez le mettre en prison.

- Et eux, à présent, veulent sa mort.

- Exact. Je vous suggère de vous méfier des policiers autour de vous, agent Hotchner, vous ne semblez pas si bien les connaître que moi.

- Vous pensez que j'ai besoin de vous ?

- Je ne le pense pas, je le sais. Et quoi que vous décidiez, dorénavant, je vous suivrais partout. »

Ils se jetèrent comme un regard de défi.

« On est arrivé. »

Spencer brisa le silence d'une petite voix gênée. Tous descendirent de la voiture dans un profond silence. Lorsque Lilly s'installa à son bureau, elle vit l'agent Hotchner s'assoir à la table de la salle de réunion que l'équipe occupait. Leurs regards se croisèrent, ou plutôt, se rentrèrent dedans. Pendant cinq minutes qui leur parurent une éternité, ils échangèrent leur regard de défi. Un défi qui les réjouissaient plus que tout …

Chapitre 7

Flash-back

« Tu ne m'attraperas pas !

- C'est ce qu'on verra ! »

Il se lança alors à sa poursuite. La jeune femme courait, riant aux éclats. Lorsqu'il l'attrapa par la taille elle sursauta.

« Je te tiens ! »

Mais dans son élan, il bascula et lui tomba dessus. Couchés dans l'herbe, ils explosèrent de rire. Après un long moment de rigolade, ils se calmèrent et regardèrent le ciel. Elle tourna la tête vers lui.

« Je t'aime … »

Lui tourna la tête à son tour vers elle.

« Je t'aime aussi …

- Peut-être mais moi je t'aime plus que toi !

- C'est ce qu'on va voir ! »

Et ils roulèrent dans l'herbe en riant. Puis elle se mit à genoux à côté de lui et s'écria :

« Et plus tard, on se mariera ! On aura des enfants !

- Combien ? »

La question la bloqua. Elle réfléchit un moment.

« 52 !

- 52 ?!

- Oui, 26 fille et 26 garçons, comme pour les lettres de l'alphabet.

- Oh … euh … On va faire une liste peut-être. »

Elle sourit. Lui prit la main et l'emmena avec elle jusqu'à une sorte de vieille cabane de bois.

« Je jouais ici quand j'étais petite … si je ne m'abuse, j'y ai laissé un vieux carnet et une trousse, entre autres. »

Elle poussa la vieille porte humide et entra, elle y fouilla au milieu de vieux cartons que l'humidité n'avait pas encore attaqué et en sortit un stylo et un cahier.

« Allez on commence ! »

Elle s'assit dans l'herbe, lui s'installa à ses côtés puis elle se mit à écrire.

« D'abord une fille. Aenor ! Comme ma tante !

- Oui vas-y note !

- Et tu as une idée de prénom de garçon ?

- Euuuuh … Alec ?

- Oui, oui ! C'est bien ! Ensuite, en B pour une fille … euh …

- Betty ! Et pour un garçon Brian !

- Oh oui ! Ça c'est génial ! Tu es le meilleur mon amour ! »

Elle l'embrassa sur la joue.

Fin du Flash-Back

L'homme fut réveillé par les cris de la pièce d'à côté. Il avait eu beau bâillonner cette fille, depuis qu'il avait laissé le corps de ce Frank devant elle … elle n'avait pas cessé de hurler. Il se leva, en colère. Il ouvrit alors la porte, Georgina était là, en train de pleurer. Le corps de Frank Wolfe trainait devant elle, il était mort à son tour … Fatigué d'entendre ses hurlements, l'homme se pencha et ramassa le cadavre puis le sortit de la pièce. Il entra dans une vieille salle, étroite, elle semblait être une petite salle de travail, de bricolage. Il le laissa tomber sur une brouette bruyamment et regarda sa montre. Il était quatre heure du matin. Les autorités devaient sans doute le chercher … Pas grave, il fallait bien le mettre quelque part. Il chercha de grands sacs poubelles dans son bazar et quand il en trouva un, il emballa le corps tel un paquet cadeau.
Au petit matin, Véronica Wolfe se leva tôt, elle n'arrivait plus à trouver le sommeil. Soudainement, on sonna à la porte. Elle eut un sursaut et se pencha vers son réveil pour y voir l'heure. Qui cela pouvait donc être à cinq heure et demie du matin ? Elle enfila son peignoir et mit ses chaussons avant de descendre l'escalier. Elle arriva devant la porte, regarda par l'œilleton mais ne vit personne à part une boîte en carton blanc. Elle prit les clés, ouvrit la porte et pencha sa tête pour voir qui lui avait apporté ce mystérieux paquet, mais il n'y avait plus personne dans la rue. Elle fit entrer le carton et ferma la porte derrière elle avant de l'emmener dans la cuisine. Véronica retroussa ses manches, et entreprit d'ouvrir le carton. À l'intérieur se trouvait un sac noir, comme un sac poubelle, assez gros. Elle prit un ciseau et le découpa puis elle écarta les bords de plastique. Elle poussa alors un hurlement de terreur :

« FRAAAAANK ! »

C'était bel et bien le corps de son mari qu'on lui avait livré ce matin. Elle se jeta sur le téléphone, tenta de l'attraper mais le stress l'empêchait de le tenir correctement, elle composa le numéro de la police.

« Allô ?

- Au secours ! A l'aide !

- Madame, que se passe t-il ?

- Je suis Véronica Wolfe, mon mari … on vient … de … Oh quelle horreur !

- Parlez calmement madame.

- Mon mari est mort ! Il a été tué ! Venez vite ! »

Elle frémit lorsqu'elle buta dans le paquet blanc et le fit basculer, le cadavre en sortit brutalement. Il était couvert de sang … Elle se mit à courir vers la porte d'entrée en hurlant et en pleurant.
Quelques minutes après, elle vit arriver une voiture de police, Emily et Scotty en sortirent accompagnés de deux autres agents. Ils entrèrent dans la maison, tandis que Prentiss restait près de la veuve, paniqué et submergée de sanglots. Scotty entra dans la cuisine, il vit alors le carton renversé, le contourna et vit alors le corps de Frank Wolfe. Il rangea son arme et laissa les deux agents sur place pour appeler Lilly.

« Lieutenant Lilly Rush.

- C'est Scotty. Préviens tout le monde : on a retrouvé le corps de Frank Wolfe. »

Chapitre 8

L'équipe était là, au grand complet, ainsi que Kat, Nick, Will et Lilly. Jennifer avait rejoint Emily pour parler à Madame Wolfe. Lilly arrivait un peu en retard, en entrant, elle trébucha et faillit basculer si Scotty, qui l'attendait près de la porte d'entrée, ne l'avait pas rattrapée.

« C'est par là, madame la maladroite ! »

Elle se redressa et tous deux entrèrent dans la cuisine.

« Ce tueur est très rapide. Il a encore trois victimes, probablement une déjà morte.

- Si on suit le schéma, ce serait Georgina Wilson. »

Les agents fermèrent le sac mortuaire sur le corps et l'embarquèrent pour l'emmener à la morgue. Ils croisèrent par la même occasion J.J et Prentiss qui parlaient avec Véronica.

« Est-ce que c'est mon mari ? » demanda la veuve en pleurs, tout en pointant du doigt le sac noir.

J.J ne tourna même pas la tête, elle avait trop peur de répondre. Quant à Emily, elle se contenta de la regarder d'un air attristé, elle ne pouvait rien faire de plus. Véronica se mit à sangloter tandis que les deux femmes tentaient de la calmer. Hotchner sortit de la maison, soupira et annonça qu'ils devaient s'en aller.
On retrouva le lendemain, le corps de la bien aimée Georgina Wilson, abandonnée dans une poubelle. Son corps avait été attaqué par les rats qui trainaient par là puis il avait été découvert par un sans-abris qui cherchait de quoi vendre dans les poubelles du voisinage.
Le soir suivant, Grant Keller fut retrouvé, enroulé dans un tapis miteux que les éboueurs allaient jeter, il en était tombé lorsque l'un d'entre eux, par une mauvaise manœuvre, l'avait déroulé. Imaginez le choc … on appris par ailleurs que ce soir là, un étudiant de 21 ans, Hector Levinson, avait été enlevé alors qu'il rentrait chez lui. Par un curieux hasard, on retrouva son cadavre avec celui d'Helda Besson … cachés au milieu des buissons dans un des parcs de Philadelphie.
A cet endroit même, Isabel Hammer, disparut. Elle était âgée de 34 ans, maman de deux petits garçons … des jumeaux voyez-vous. Et son époux s'inquiétait beaucoup pour elle …
Trois heures après sa disparition, on répertoria celle de Ian Bushnell. Le tueur avait donc vraiment confiance en lui …
Le corps d'Isabel fut retrouvé deux jours après, posté comme un colis, tout comme le pauvre Frank Wolfe. Et seulement une demie-heure après la disparition de Joyce Valentyne … elle n'avait pas encore 15 ans, et ça allait bientôt être son anniversaire.
La police et le FBI la cherchèrent, comme tous les autres … mais son corps fut retrouvé dans une camionnette abandonnée devant le poste de police. On prit cela pour un défi, et ça ne fit qu'envenimer les choses alors qu'une autre personne était portée disparue. Il s'appelait Jimmy Turner, il avait le même âge que Joyce et fut retrouvé, flottant dans la rivière, son corps s'était détaché de la corde qui devait le maintenir au fond.
Trois jours plus tard, Keith Shields et Kathleen Knight disparurent suite à un rendez-vous chez un soit-disant psychologue … comme pour cinq victimes bien connues. Le corps de Keith fut retrouvé le lendemain de sa disparition, abandonné dans un jardin, recouvert d'un drap qui séchait.
A ce jour, les forces de police recherchaient encore Ian Bushnell et Kathleen Knight dont les corps étaient encore introuvables, pourtant, personne ne doutait de leur mort.
Le meurtrier cependant osa quelque chose qui allait sans aucun doute, signer sa perte …

Flash-back

« Alors les derniers noms qu'on a choisit sont … Joyce, Jimmy, Keith et Kathleen.

- On a bien avancé. On fera les L demain.

- Tu as raison mon cœur, mais attend …

- Quoi ? »

La jeune fille rougit.

« Je ne te laisserais pas choisir un prénom de fille en L …

- Pourquoi ça ?

- Parce que ce sera Lilly ! Et pis c'est tout ! »

Il réfléchit, puis lui lança un de ses plus beaux sourire.

« Tu as raison ! Lilly, c'est parfait !

- Je ne te demandais pas ton avis ! »

Fin du Flash-Back

« Aaron ! Vous avez une minute ? »

L'équipe se retourna.

« Elle l'appelle par son prénom ? » chuchota J.J à Emily.

Le chef se leva, avança vers Lilly et conseilla à son équipe de continuer sans lui.

« Que se passe t-il ?

- Et bien … c'est …

- Oui ?

- Ces dernières semaines ont été très éprouvantes. Tous ces meurtres. Et je me disais que peut-être, vous pourriez prendre une pause, pour … disons, un dîner. »

Ce sont les seules paroles qui vinrent aux oreilles de Scotty. Il releva aussitôt la tête mais Lilly et Aaron s'éloignaient en parlant, il n'eut cependant aucun mal à deviner que l'agent du FBI avait accepté.

Chapitre 9

20 heure 20 à sa montre. Lilly rentrait chez elle, paisiblement, dans l'idée qu'elle rejoindrait l'agent Hotchner au bureau pour qu'ils partent passer la soirée ensemble.
Scotty se sentait un peu triste, ou peut-être autre chose … qu'en savait-il vraiment ? Il traînait dans le quartier de Lilly, il errait sans rien dire. Elle ne devait pas être bien loin de lui, mais il s'efforçait de ne pas être trop proche d'elle. Il le fallait …
Elle s'arrêta un instant en voyant une affiche devant un kiosque fermé. « Le tueur à l'Alphabet court toujours … impuissantes les forces de polices ? » … Lilly soupira, puis elle reprit son chemin. Un bruit de pas l'avertir d'un danger, elle se stoppa immédiatement et jeta quelques coups d'œil autour d'elle. Avalant sa salive, elle ne repéra personne et cru avoir trop travaillé. Elle se remit à marcher quand elle entendit de plus belle ces pas. Avertie, elle se mit à accélérer de plus en plus jusqu'à presque se mettre à courir. Les pas aussi couraient derrière elle ! Elle n'avait pas le temps de se retourner, il allait l'attraper. Mais il courait bien plus vite qu'elle.
Le choc fut violent. Il lui rentra dedans comme un joueur de rugby tente de récupérer le ballon. La force qu'il déploya à la heurter la fit évidemment tomber à terre dans un fracas terrible … Il se jeta sur elle. Lilly se débattit et poussa des cris pour alerter le voisinage, mais il lui sembla que personne ne l'entendait. Personne sauf Scotty.
Les cris de Lilly, il les connaissait et dés qu'il les entendit, il se mit à courir. Il tourna à l'angle de la rue, bien assez tôt pour voir une silhouette plutôt massive qui tentait de maitriser un ange blond couché au sol … c'était Lilly qui tentait de le repousser ! N'écoutant que son courage, et son cœur, il se rua sur l'homme qui le repéra à temps. Il lâcha le lieutenant Rush et s'enfuit, mais pris dans son élan, Scotty bascula et tomba contre sa collègue. Juste à temps pour voir ses joues s'empourprer …
Il se releva en lui conseillant de se mettre à l'abri puis se lança à la poursuite de l'agresseur … mais lorsqu'il tourna à l'angle de la rue où ce dernier avait disparu, il ne le vit pas. L'homme s'était volatilisé. Aussitôt, il retourna auprès de Lilly. Elle n'avait pas bougé d'un poil … en réalité, elle avait perdu connaissance.

« Lilly ! »

Scotty s'agenouilla, prit le buste de la jeune femme entre ses bras et la serra contre lui. Il tenta comme il pu de la réveiller … elle s'était sans doute cogner la tête sur le trottoir …
La sonnerie du téléphone de Lilly retentit. Il réagit tout de suite, le sortit de la poche de sa collègue et vit le nom de « Aaron Hotchner » s'afficher sur l'écran, il décrocha.

« Lilly ? Je …

- Agent Hotchner, c'est Scotty Valens.

- Quoi ? Que faîtes-vous avec …

- Lilly a été agressée devant chez elle, elle est inconsciente, j'ai besoin de vous.

- Vous n'avez pas appelé d'ambulance ?!

- Pas encore.

- J'arrive sur le champs. »

Chose promise, chose due. Il arriva sur les lieux le plus rapidement possible, Scotty avait erré dans la rue en la portant dans ses bras, un bras sous ses genoux, un autre dans son dos et la tête de l'inspectrice posée sur son épaule. Les deux hommes l'installèrent sur la banquette arrière de la voiture et montèrent. Hotch la conduisit à l'hôpital … dés qu'il fut arrêté, il devança Scotty en sortant de la voiture et en prenant Lilly dans ses bras pour l'emmener à l'intérieur. Là elle fut prise en charge …
L'équipe arriva sur les lieux, accompagnés des collègues de Lilly Rush. Aaron faisait les cent pas quant à Scotty, il serrait fort ses mains l'une dans l'autre, visiblement rongé par le stress.

« Scotty ! » s'exclama Stillman.

L'inspecteur leva la tête, son chef s'assit à côté de lui.

« Comment va t-elle ?

- Les médecins ont dit qu'elle avait sans doute une commotion cérébrale … ils disent de ne pas s'inquiéter …

- Je vois que vous n'êtes pas du même avis. »

Scotty tourna la tête vers lui.

« Avec tout le respect que je vous dois, vous ne l'avez pas vu … Pâle comme la mort, froide … glacée même.

- Elle nous a fait une belle frayeur, mais il semblerait que ce n'est pas grave. » ajouta l'agent Hotchner.

Il essayait d'être optimiste, contrairement à Scotty. Un médecin vint mettre un terme à cette discussion.

« Qui parmi vous est l'agent Aaron Hotchner ? »

Hotch se désigna. Et il l'invita à la suivre, disant que Lilly voulait lui parler.

« Attendez ! Elle va bien ? Demanda Kat.

- Oui, rassurez-vous. Comme nous le pensions, c'était une commotion. Il lui faut du repos … beaucoup de repos et elle ira bientôt mieux. »

Puis il partit avec Hotch, laissant tout ce petit monde dans la salle d'attente. Le médecin poussa la porte de la chambre de Lilly. L'inspectrice était assise au fond de son lit, les genoux repliés contre sa poitrine, elle semblait terrorisée. Aaron s'approcha d'elle et s'assit sur le bord de son lit, quant au médecin, il ferma la porte.

« Lilly …

- Il m'a sauté dessus.

- Ce n'est pas la première fois que ça vous arrive.

- Non … mais je ne me suis jamais sentie si … si mal.

- Il vous a impressionné tout va bien.

- Non ! Non ! Rien ne va, j'ai l'impression … je …

- Dîtes-moi, qu'est-ce qu'il y a …

- Je crois que je serais la prochaine victime du tueur … celui qu'on recherche. »

Aaron ouvrit de grands yeux.

« Comment ça ?

- A comme Aenor Rockett ; B comme Betty Jackson ; C comme Clio Thomas ; D comme Dina Hopkins ; E comme Emy Cannon ; F comme Florence Abbott ; G comme Georgina Wilson ; H comme Helda Besson ; I comme Isabel Hammer ; J comme Joyce Valentyne ; K comme Kathleen Knight ; et L … comme Lilly Rush. »

Chapitre 10

« On a maintenant 22 victimes … et on a toujours pas réussi à l'avoir. »

Emily croisait ses bras sur sa poitrine, contrariée par cette évidence. Derek était appuyé contre le mur, à ses côtés, le regard perdu dans le vide.
Dans la chambre de Lilly, le silence s'était fait et depuis quelques temps déjà. Lilly gardait le poing serré, comme si elle protégeait quelque chose. Aaron se pencha sur elle pour prendre sa main et il tenta alors de l'ouvrir. Mais ses doigts n'étaient pas décidés à lâcher prise. Il fut obligé de la faire réagir pour qu'elle daigne ouvrir sa paume et lui monter ce qu'elle serrait si fort au creux de sa main. C'était un magnifique collier en or, une chaîne à laquelle pendait un pendentif gravé du nom « Milena H. ».

« Qu'est-ce que c'est que ça ? »

Lilly, jusqu'à présent inerte, sursauta et baissa les yeux sur l'objet.

« Oh … je l'ai arraché du cou du type qui m'a sauté dessus. »

Hotch lui retira de sa main et affirma qu'il allait revenir. Il sortit de la chambre en trombe et s'approcha de Derek.

« Lilly a arraché ce collier à son ravisseur, je veux que tu le porte aux bureaux de la police et tu appelle Garcia, il faut qu'on sache qui est cette Milena H. »

Et il repartit aussi vite qu'il était venu. Prentiss et Morgan quittèrent l'hôpital et retournèrent aux locaux de la police. Sur le chemin, Tandis qu'Emily conduisait, Derek appela Penelope pour qu'elle se connecte à son ordinateur, ils devaient avoir une vidéo-conférence.
Arrivés, ils allumèrent un ordinateur et purent voir s'afficher à l'écran, le visage de leur analyste préférée.

« Ma poupée, s'il te plait, je voudrais que tu recherche une femme nommée Milena qui aurait pour initiale de nom de famille un H.

- Eh ! C'est très vague !

- Tu recherche ça dans les environs de Philadelphie. »

Elle ne répondit pas, tapa quelque chose sur son clavier et suite à quelques minutes de recherche, elle dit :

« On en a trois …

- Tu peux nous envoyer les photos ? »

Elle appuya sur une touche et ce fut fait. Trois femmes s'affichèrent.

« Aucune d'elles ne porte ce collier …

- Peut-être qu'elle ne le portait pas pour la photo.

- Ou peut-être qu'elle est morte … sinon pourquoi aurait-il ce collier, surtout si le meurtrier est un homme ?

- Elle peut le lui avoir donné.

- Qui ne tente rien n'a rien … Garcia, tu peux rechercher la même chose mais dans le registre des personnes décédées ? »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Garcia tapa quelque chose sur son clavier puis attendit quelques minutes.

« Je ne sais pas si on va trouver … ça pourrait prendre du temps, mais bon, j'ai affiné les recherches aux dix dernières années. »

A peine eut-elle terminé son explication qu'un bruit se fit entendre. Elle tourna la tête vers l'écran.

« Il y en a eu quatre dans les dix dernières années qui sont mortes. Je vous envoie les photos. »

Bientôt, les dix photos s'affichèrent accompagnées du dossier de chacune d'elles.

« Regarde ! » fit Emily en pointant une femme du doigt.

Derek afficha la photo qu'elle indiquait en grand écran, puis il souleva le collier et le compara avec celui qu'elle portait sur la photo.

« C'est le même collier.

- Mais qui est cette femme pour notre tueur ? »