J'adore vos délires...
Un petit cadeau de Noel
-Chapitre 13-
-Après le tremblement de terre-
Comme annoncé, JJ posa un jour de congé et Hotch lui permit même de faire venir Garcia en renfort. Les trois femmes passèrent ainsi la journée aux magasins et au restaurant. Emily noya son chagrin dans deux pantalons, une paire de bottes et un pull, puis dans un hamburger à double étage avec des potatoes. Elle rigola même plusieurs fois avec ses coéquipières. JJ et Penelope furent ravies de voir qu’Emily arrivait à oublier Hotch le temps de quelques heures. Toutefois, elles déchantèrent vite lorsqu’elles décidèrent d’aller avec Emily au parc, sur les stands d’entraînement de base ball. Emily s’enferma dans une cage pour frapper avec une bat de base ball les balles que le lanceur automatique propulsait énergiquement. JJ et Penelope furent à la fois admiratives et effrayées par la performance d’Emily qui ne ratait aucune balle et qui frappait les balles avec une vigueur exceptionnelle sans montrer un quelconque signe de fatigue. Même le gardien qui veillait sur les cages d’entraînement n’en revenait pas de voir cette femme enchaîner balle sur balle pendant près d’une heure.
Alors qu’Emily se changeait les idées, Aaron annonça au reste de l’équipe, au cours du déjeuner, qu’Emily et lui n’étaient plus ensemble. David dut demander à Aaron de répéter pour vérifier qu’il avait bien compris ce qu’Aaron avait dit. Derek fronça les sourcils de stupeur. Spencer regarda avec une grande intensité Aaron, perdu. Ces trois hommes furent médusés. Bien entendu, les commentaires, discrets pendant le déjeuner, se multiplièrent une fois Aaron reparti dans son bureau. David, Spencer et Derek se cachèrent dans le bureau de Derek pour digérer la nouvelle.
-Spencer : Je comprends mieux pourquoi Emily n’est pas venue…
-Derek : C’est dément ! Ils avaient l’air si bien ensemble…
-David : Je les voyais déjà mariés…
-Derek : Est-on sûr qu’ils ont bien rompu ? Ne font-ils tout simplement pas une pause ?
-David : Si cela avait été le cas, je pense qu’Emily serait venue et qu’elle et Aaron ne nous en aurait même pas parlés… Je crois que c’est vraiment fini.
-Spencer : Mais pourquoi ??
David et Derek regardèrent Spencer. Ils étaient dans l’incapacité de lui donner une réponse. Ils regrettaient, tout comme Spencer, la fin de cette histoire, qui avait été l’espoir qu’il y avait encore de la beauté dans leur monde noir de sang.
Emily revint au bureau dès le lendemain. Ses collègues constatèrent qu’elle agissait comme si rien ne s’était passé. Il n’y eut aucun scandale, aucune démonstration de violence (physique ou verbale) envers Aaron. Emily se comportait avec Aaron comme un agent se comportait avec son supérieur hiérarchique. Elle le saluait et discutait des cas avec lui comme elle l’avait toujours fait. En réalité, l’équipe s’inquiéta de la voir agir avec un professionnalisme exemplaire, sans aucun sous-entendu de reproche. Aaron s’était préparé à subir des sarcasmes, des réflexions vives, des évitements calculés, en définitive, à subir la colère d’une femme abandonnée. A son immense surprise, Emily ne réagit pas. Il l’admira pour son calme incroyable, mais dans le même temps, se méfia de ce calme, redoutant le jour Emily ne pèterait les plombs.
Cependant, malgré son attitude sereine extérieure, Emily avait changé. Elle venait au bureau et s’investissait dans son travail puis rentrait chez elle le soir, en déclinant toute invitation à prendre un verre avec l’équipe. Elle déclinait même les sorties entre filles proposées par JJ et Penelope. Emily ne souriait plus, et n’avait plus aucune réaction à une quelconque blague, taquinerie ou scène susceptible de faire sourire. Emily n’ouvrait la bouche que pour le strict nécessaire. Certes, Emily démontrait un professionnalisme idéal, mais elle s’était transformée en robot. Elle ne laissait plus transparaître le moindre sentiment… Du moins, devant ses collègues.
Car si Prentiss paraissait froide et immunisée à toute épreuve dans le monde extérieur, une fois chez elle, elle s’’effondrait de chagrin d’avoir été délaissée par l’homme de sa vie. Elle passait la majorité de ses soirées à pleurer. Elle se contentait de plats cuisinés ou commandés pour se nourrir (parfois, elle sautait le dîner, trop malheureuse pour pouvoir manger quoi que ce soit). Elle se morfondait sur son canapé et insultait avec vigueur ces héroïnes de films et séries télévisées qui voyaient en un homme l’amour de leur vie. Emily leur disait que c’était une erreur, qu’elles étaient idiotes de croire aux belles paroles de leur supposé tendre parce qu’il allait les laisser tomber quand il se serait assez amusé avec elles. Qu’il valait mieux être indépendante, sans engagement sentimental. Elle prenait alors son compagnon à quatre pattes, Sergio, et le serrait contre elle. Au moins, lui, ne la trahirait pas. L’autre activité qu’Emily avait prise en affection était ses séances au stand de tir qui lui donnaient l’opportunité de se défouler sur la cible en papier devant elle. Emily tirait avec une telle hargne qu’en général, la feuille n’était plus reconnaissable (quand il en restait un morceau). Emily, lors de ces tirs, déversait son amertume, sa tristesse et sa colère, et cela lui faisait du bien, même si pendant les séances, elle ressemblait à une criminelle sans pitié. D’ailleurs, un jour, Spencer, venu au stand pour s’entraîner, avait pris peur en la voyant, le visage exceptionnellement menaçant, et avait préféré faire demi tour, car il avait eu peur de prendre la place de la cible en papier s’il osait l’interrompre dans son déluge de balles.
Les semaines passèrent et un beau jour, Emily eut une visite surprise. C’était en fin d’après-midi, en semaine. Emily entendit quelqu’un frapper à sa porte. Quand elle l’ouvrit, sans regarder à travers le judas, pensant qu’il s’agissait de son voisin venu lui rendre l’ustensile de cuisine qu’il lui avait emprunté il y a quelques minutes, elle ne vit personne. Elle crut en premier lieu qu’elle avait entendu des voix… Jusqu’à ce qu’elle réalise que ce vide n’en était pas un. Quelqu’un avait bel et bien frappé à sa porte. Il avait frappé à sa porte au lieu de sonner tout simplement à cause de sa taille. Emily découvrit avec surprise que son visiteur n’était autre que… Jack Hotchner. L’enfant portait un sac à dos. Emily devina qu’il revenait de l’école. Jack salua Emily :
-Jack : Bonjour Emily.
-Emily : Jack ?? Qu’est-ce que tu fais ici ??
-Jack : Je voulais te parler.
Emily remarqua que Jack semblait déterminé à accomplir une mission. L’agent invita le garçon à entrer dans son salon. Jack déposa son sac à dos sur le sol puis s’assit sur le canapé. Emily s’installa à côté de lui. Emily fut soudain prise d’un doute.
-Emily : Jack… Est-ce que ton père sait que tu es là ?
Jack détourna le regard, confirmant ainsi le doute d’Emily. Aussitôt après, le portable d’Emily sonna. Emily répondit à un Hotch paniqué.
-Emily : Oui, rassure-toi, il est juste devant moi… Pas de problème…
Une fois la conversation finie, Emily toisa Jack.
-Emily : Il paraît que tu as dit que tu voulais voir une amie de ton père, en sortant de l’école… Ton père était très inquiet, Jack.
-Jack : Il fallait que je te voie, c’était urgent.
-Emily : Bon, d’accord, mais tu devras parler de ta fuite avec ton père… Veux-tu boire ou manger quelque chose ?
-Jack : Non merci… Dis Emily, est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ?
Emily fut interloquée par cette question.
-Emily : Jack, bien sûr que non !! Pourquoi penses-tu une telle chose ??
-Jack : Bah papa et toi, vous n’êtes plus ensemble…
-Emily : Jack, ton père et moi ne sommes plus ensemble, c’est vrai… Mais ce n’est absolument pas à cause de toi et je veux que tu enlèves cette idée de ta tête.
-Jack : Mais pourquoi vous n’êtes plus ensemble ?? Vous ne vous aimez plus ??
-Emily : Tu sais… Les grandes personnes sont compliquées… Il arrive que deux personnes qui s’aiment se rendent compte qu’elles ne sont pas faîtes pour être ensemble…
-Jack : Mais toi et papa étiez heureux ! On était heureux, tous les trois… Tu ne m’aimes plus ??
-Emily : Je t’aime toujours Jack, et je t’aimerai toujours car tu auras toujours une place privilégiée dans mon cœur. Et si un jour tu as besoin de moi, je serai là.
-Jack : C’est pas juste… Je voulais que tu restes avec nous pour toujours… Qu’on devienne une famille… Que tu deviennes ma nouvelle maman…
Ce dernier souhait émut particulièrement Emily.
-Emily : Je suis très touchée que tu veuilles que je devienne ta nouvelle maman…
-Jack : Je ne veux pas que papa aime une autre femme… Je veux qu’il t’aime toi.
Emily en eut les larmes aux yeux. Elle ne sut que dire. Les paroles de Jack l’avaient bouleversée. Comment expliquer à cet enfant la complexité et l’injustice des sentiments et des raisons des adultes ? Elle-même n’y comprenait pas grand-chose.
Emily n’eut rien à ajouter car Aaron sonna à la porte. La jeune femme alla lui ouvrir et eut un déchirement au cœur en le faisant entrer chez elle. Son entrée lui rappela ces souvenirs de joie partagée sous son toit. Son impatience à attendre qu’Aaron vienne la retrouver à son domicile… Aaron veillant sur elle et l’aidant à sa sortie de l’hôpital…Aaron l’embrassant sur son canapé et dans son lit… Leur première fois qui avait laissé une empreinte sonore assez conséquente… Et tant d’autres souvenirs…Emily eut mal au cœur et à l’estomac en voyant Aaron et Jack réunis chez elle. Ils étaient tous les trois, comme ils l’avaient été pendant des mois, heureux d’être ensemble, comme une famille. Tous ces moments de bonheur refaisaient violemment surface et déchiraient le cœur d’Emily qui resta forte pour ne pas fondre en larmes. Elle écouta Aaron réprimander son fils pour cette escapade. Jack se justifiait en disant qu’il avait eu besoin de voir Emily. Aaron répondait qu’il s’était fait du souci pour lui, croyant qu’il lui était arrivé un accident. Jack s’excusa auprès de son père et promit de ne plus recommencer. Ensuite, Aaron remercia Emily. Le père et le fils se dirigèrent vers la sortie. Avant de partir, Jack se jeta sur Emily pour la serrer fort contre lui. Il compléta son geste par une question.
-Jack : Je pourrai continuer à te voir ?
Emily resta silencieuse, prise de court par cette requête. Elle se tourna vers Aaron. Jack regarda son père. Aaron ne répondit rien. Il regardait Emily. Il ne pouvait pas interdire à Jack de voir Emily, étant donné qu’elle avait pris une place importante dans sa vie. Le lui refuser était cruel. Aaron était en même temps gêné. Il ne pouvait pas imposer à Emily d’accueillir Jack chez elle étant donné les circonstances. Bien sûr, Emily adorait Jack, mais comment allait-elle réagir ? Finalement, Emily se risqua à une réponse.
-Emily : Tu pourras venir me voir, Jack, si ton père est d’accord…
Emily regarda Aaron pour avoir son avis.
-Aaron : Bien sûr que tu pourras voir Emily, Jack. Mais il faudra que tu me préviennes avant, d’accord ?
Jack hocha la tête, en signe d’affirmation. Puis Jack et son père partirent. Emily ne put s’empêcher de regarder le père et le fils. Aaron ne put s’empêcher de regarder Emily, une fois qu’il fut en face d’elle en commençant à descendre les escaliers. Emily détourna les yeux quand elle croisa ce regard ténébreux.